Mapou Yanga-Mbiwa : « Champion de France avec son club formateur, c’est génial !» | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Mapou Yanga-Mbiwa : « Champion de France avec son club formateur, c’est génial !»

Toujours dans le cadre des festivités des 10 ans du titre de Champion de France du MHSC, retour aujourd’hui sur notre déplacement à Caen du 22 octobre 2011 avec le buteur de la soirée, notre capitaine Mapou Yanga-Mbiwa, qui en profite pour revenir dans sa globalité sur cette saison hors du commun 

LE MATCH CONTRE CAEN

Mapou, en premier lieu, raconte-nous cette victoire à Caen du 22 octobre 2011 (3-1)
Nous savions tous que nous avions le potentiel pour l’emporter ce soir-là mais le plus dur c’était de marquer le premier but. Nous travaillions pas mal les coups de pieds arrêtés à l’entraînement cette année-là et, sur un corner, j’ai fait un appel assez classique puis une tête décroisée… J’ai vu le ballon partir et finir sa course au fond des filets. J’étais profondément content, pour moi bien sûr, mais aussi et surtout pour le groupe et pour toute l’équipe.

Je ne montais pas forcément sur tous les coups de pied arrêtés offensifs, mais quand je montais, j’étais toujours extrêmement déterminé

On avait l’impression que l’une des forces de cette équipe cette année-là, c’était de ne jamais perdre de points contre les équipes présumées plus faible…
Nous étions très bien préparés. Nous avions conscience que, paradoxalement, ce serait peut-être plus facile pour nous de prendre des points contre les « gros » que contre les petits alors nous étions très concentrés sur ces-matchs-là. Même si nous avons pensé au titre assez tard dans la saison, nous avons rapidement été conscients que nous devions prendre chaque rencontre au sérieux et faire ce qu’il fallait pour gagner.

Ce but contre Caen a quand même vraiment fait du bien puisque c’est celui qui a lancé la partie…
Je ne montais pas forcément sur tous les coups de pied arrêtés offensifs, mais quand je montais, j’étais toujours extrêmement déterminé. Ce but contre Caen était vraiment très important… mais mon but sur corner qui me revient le plus souvent à l’esprit c’est celui inscrit contre Angers deux ans auparavant pour arracher un point du match nul à la dernière seconde (3-3 le 28 novembre).

LA SAISON

Il y avait un sentiment de maîtrise très agréable à ressentir

Au départ, comment avais-tu abordé cette année du titre et comment l’as-tu vécu au fil du temps ?
Au début de la saison, quand je voyais la qualité de notre mercato d’été, je me disais qu’on pouvait finir dans les cinq premiers. La totalité de l’effectif était restée par rapport à celui de la saison précédente, cela faisait déjà plusieurs saisons que le noyau dur jouait ensemble donc c’était plus facile pour s’adapter et démarrer fort. En plus, nous étions une bande de copains dont certains d’entre nous avaient grandi ensemble. Il y avait aussi les anciens qui étaient là et qui avaient une très bonne mentalité. En fait, si j’osais cette phrase-là je dirai que même si il y avait une différence d’âge, c’est comme si nous avions tous le même âge. On était tous sur la même longueur d’onde. La mayonnaise a très bien pris et, au fil des rencontres, on a commencé à être conscient qu’on pouvait faire quelque chose de bien cette saison-là. Le paradoxe, c’est qu’au début nous n’avions pas la pression… mais elle est venue peu à peu quand on s’est rendu compte justement qu’on pouvait faire quelque chose de positif sur le long terme au niveau du championnat ! Il n’y avait pas de doute mais une certaine pression. Il me semble que quand on est passé devant au classement, à huit ou neuf matchs de la fin, on a commencé à se regarder et, sans se le dire, on a senti que c’était possible. À ce moment-là, on a commencé à trembler un tout petit peu parce qu’il y a eu cette prise de conscience qu’on pouvait réaliser quelque chose de grand. La grande différence, c’est qu’au début on attaquait très fort, on arrivait souvent à marquer dans les 30 premières minutes ; alors que dans les 10 derniers matchs, on mettait plus de temps à se mettre en route mais heureusement à la fin on arrivait toujours à gagner, c’est ça qui était sympa ! (sourire) Plus la saison avançait, plus la pression augmentait. C’était très excitant mais avec une boule au  ventre en même temps. Globalement, tout s’est très bien passé tout au long de l’année. On était vraiment bien sportivement mais aussi humainement au sein du groupe. Le côté « kiffant », c’est qu’on savait que même si on souffrait et qu’on avait qu’une ou deux occasions, on en mettrait au moins une, voire deux… Et dès qu’on marquait, on savait qu’on cassait le moral de nos adversaires parce qu’ils savaient que ce serait très difficile pour eux de revenir au score. Il y avait un sentiment de maîtrise très agréable à ressentir

Contre auxerre, on pouvait mettre la meilleure équipe du monde en face ce jour-là, j’étais certain qu’on gagnerait

Les deux derniers matchs ont été épiques…
Contre Lille à La Mosson (37ème journée), je pense qu’on pouvait mettre la meilleure équipe du monde en face ce jour-là, j’étais certain qu’on gagnerait, même si on a marqué tout à la fin. Ça a été une joie extraordinaire, une délivrance totale de remporter ce match capital dans la course au titre, avec le soutien magnifique de notre public. Après, au niveau du stress, le must c’était quand même à Auxerre lors de la dernière journée. Je pense que tout le groupe avait assez mal vécu cette rencontre. Le match était arrêté, puis il recommençait, il s’arrêtait à nouveau puis recommençait… Face à ce scénario sur lequel nous n’avions aucune emprise, je vous avoue que j’ai douté et je pense ne pas avoir été le seul de l’équipe dans ce cas. Quand le coup de sifflet final a retenti et que la rencontre s’est terminée, ça a été un soulagement extraordinaire. J’avais l’impression d’avoir perdu 20 kg (sourire).

Quelle était la force de cette équipe selon toi ? 
Le travail, le réalisme la solidarité et l’entente entre nous. C’est l’image du club et c’est ce qu’on nous a inculqué dès notre formation. Le coach, René Girard, était aussi un gagneur, quelqu’un qui ne lâchait rien, et beaucoup de joueurs dans l’équipe avaient des choses à prouver. Tous ces facteurs-là se mélangeaient et cela a abouti à cette très belle alchimie jusqu’au titre de champion de France.

Quelle est l’image que tu retiens le plus des cérémonies du sacre ?
J’ai grandi à Montpellier et je n’avais jamais vu autant de monde sur la Comédie ; c’est cette image-là que je retiens le plus. C’était quelque chose d’inimaginable, même un rêve. Quand on s’est retrouvé sur le balcon de l’opéra, voir tout ce monde en bas, j’étais bouleversé par plein de sentiments, plein d’émotions… C’était tellement fort que c’est très difficile à expliquer. On a vécu ce moment intense avec énormément de plaisir que nous avons partagé avec le club, les coéquipiers, les supporters…. Mais ce n’est que quelques jours après, au calme, que j’ai réellement réalisé que tout ce que nous avions vécu était vrai. C’était quelque chose que tu ne pouvais pas imaginer car le club n’était pas taillé pour être champion de France mais nous l’avons fait avec énormément de plaisir et de fierté. Il ne faut pas oublier non plus que c’est très rare pour un joueur d’avoir le plaisir d’être sacré champion de France avec son club formateur. Ça, c’est vraiment génial !

SON PARCOURS, LE BRASSARD DE CAPITAINE, LE POIDS DE LA FORMATION  

J’ai eu la chance de débuter très jeune en ligue 2 et de côtoyer des anciens qui avaient des grandes valeurs et qui m’ont beaucoup appris

À titre personnel tu étais capitaine malgré ton jeune âge. (22 ans à l’époque). Comment vivais-tu cela alors que la majeure partie de l’équipe était plus âgée que toi ?
J’ai eu la chance de débuter très jeune en ligue 2 (5 saisons auparavant en 2006-2007) et de côtoyer des anciens qui avaient des grandes valeurs et qui m’ont beaucoup appris comme Nenad (Dzodic), Bruno (Carotti), Frédéric (Mendy) même si je ne l’ai pas beaucoup croisé puisqu’il était en fin de carrière alors que moi, je débutais à peine. Des joueurs comme Romain (Pitau), Emir (Spahic) ou Cyril (Jeunechamp) m’ont également beaucoup apporté. C’était un plaisir pour moi d’évoluer à côté de ces joueurs et d’être leur capitaine. J’avais 22 ans et j’avais la possibilité d’engranger un maximum d’expérience auprès de ces gens-là pour progresser, pour grandir… Ensuite, le staff a pris la décision de me mettre capitaine ; cela m’a beaucoup touché mais, comme je l’ai dit, j’étais très bien entouré, que ce soit par les joueurs que j’ai cité précédemment, mais aussi évidemment par Vitorino Hilton qui était en charnière centrale avec moi. C’est aussi pour cela que j’ai si bien vécu le fait d’être capitaine alors que j’étais plus jeune que mes partenaires. Tout le monde était très à l’écoute. Quand ça allait ça allait, et quand ça n’allait pas, on pouvait se dire les choses en sachant que ce serait vite intégré et qu’il n’y aurait pas de problème derrière. Que tu ais 22 ans ou 35 ans, chaque parole était importante, il n’y avait pas de problème d’ego et c’est ça qui est important.

Tu étais quand même plutôt timide à l’époque. Etais-tu surpris qu’on te propose le brassard ?
Un peu oui car il y avait des joueurs beaucoup plus expérimentés que moi dans l’équipe…  Mais  je faisais partie déjà des anciens en terme de présence au club. Ce brassard m’a aussi aidé à parler, à m’exprimer, à m’ouvrir à aller vers les autres, à discuter et à faire la transition entre la génération des plus jeunes dont je faisais partie et celle des plus anciens… Et je pense que je l’ai plutôt bien fait. Ce n’était pas facile au début mais après c’était une super aventure. Ce capitanat était évidemment aussi une grande fierté pour moi

. Se dire qu’on a grandi ensemble, qu’on a franchi toutes les étapes du centre de formation et qu’on s’est retrouvé en pro pour vivre une telle aventure, c’était quelque chose de fabuleux

Tu es arrivé au club à l’âge de 13 ans, tu es champion de France avec tes potes du centre Rémy Cabella, Younes Belhanda et les autres. Comment vivais-tu le fait d’être sacré champion de France avec tes potes d’enfance justement ?
C’est ça qui est top justement ! On était proche dans la vie, on se connaissait par cœur et sur le terrain on pouvait se trouver les yeux fermés… On savait exactement de quelle manière notre coéquipier allait se déplacer et de quelle manière il allait attendre le ballon. Se dire qu’on a grandi ensemble, qu’on a franchi toutes les étapes du centre de formation et qu’on s’est retrouvé en pro pour vivre une telle aventure, c’était quelque chose de fabuleux. J’ai voyagé un peu durant ma carrière et ce sentiment-là, je ne l’ai jamais retrouvé ailleurs. Avoir la chance de vivre avec un groupe avec lequel tu as grandi et être sacré au bout, c’est quelque chose d’unique. C’est magnifique. On voyait aussi le bonheur dans les yeux des Présidents, des dirigeants, des bénévoles, des gens que je connaissais depuis tout petit… Je les voyais heureux de ce que nous étions en train d’accomplir. C’était la récompense aussi pour eux de toutes ces années de travail et d’investissement. C’était aussi une reconnaissance pour eux tout le travail qu’ils avaient fait et cela est intervenu grâce à la mentalité que la famille Nicollin a su  insuffler au club tout au long de ces années. Nous étions une grande famille et c’était un plaisir de partager ces moments-là, tous ensemble. Il n’y avait pas de stars chez nous, on se donnait tous à fond les uns pour les autres, Il n’y avait pas de problème d’ego et c’est aussi ça le secret de notre réussite.

Le plus fort dans l’histoire c’est que 4 ans plus tôt quand tu débutes en pro contre Uzes en Coupe de France, le club est au bord de la descente en National…
À l’époque, quand Rolland Courbis est arrivé dans ce rôle de pompier qu’il maîtriser à merveille, il nous disait qu’il était persuadé qu’on allait se sauver… mais honnêtement nous, on ne savait pas comment on pouvait s’en sortir. On se sauve, derrière il y a une année de reconstruction puis on monte…. C’est déjà fort ! Ensuite, René Girard arrive, on termine cinquième, on fait un tour préliminaire de l’Europa League contre les Hongrois Györ et, en fin de saison, on joue la finale de la Coupe de la Ligue… puis il y a cette fameuse année du titre. Tout est allé extrêmement vite, c’était magnifique ! Mais ce que l’on retient moins facilement c’est la façon dont le club a été géré ensuite car c’est très difficile pour un club qui n’était pas programmé pour le titre comme le MHSC, de digérer un tel succès. Les dirigeants n’ont pas fait de folie, une partie du titre a été utilisé pour améliorer les infrastructures et le club n’est pas tombé dans l’engrenage de se dire qu’il fallait à tout prix gagner des titres chaque année. Quand tu es joueur, tu ne comprends pas toujours ça sur le coup ; ce n’est qu’après que tu te rends compte que la gestion a été très bien faite. Même si je ne suis plus au club aujourd’hui, je suis profondément fier de voir qu’il s’est stabilisé en Ligue 1, qu’il est régulièrement dans les 10 premiers et qu’il réalise de belles performances.

AUJOURD’HUI ET DEMAIN

être sacré champion de France avec mon club formateur ; avant de disputer la Ligue des Champions sous ce maillot quelques mois plus tard… Que demander de plus ?

Que deviens-tu aujourd’hui ?
Actuellement, je me prépare physiquement et mentalement pour reprendre le travail et trouver un nouveau défi. Après la fin de mon aventure à Lyon j’avais besoin de souffler, de passer du temps avec ma femme et mes enfants. Ça m’a fait du bien et c’est le moment maintenant de retrouver du plaisir avec un club et des coéquipiers. J’espère très vite repartir sur un projet.

On imagine que tu suis toujours Montpellier…
Évidemment ! C’est impossible pour moi de ne pas suivre le club. Honnêtement, quand on me dit que le titre remonte déjà il y a 10 ans, je me dis en même temps que ça fait beaucoup d’années mais aussi que le temps est passé très vite. Ça te prouve qu’il faut profiter à fond de chaque moment qui passe. Honnêtement, même si j’ai vécu de belles choses dans ma carrière, ça reste mon meilleur souvenir de footballeur, car c’était vraiment un rêve inimaginable qui s’est réalisé d’être sacré champion de France avec mon club formateur ; avant de disputer la Ligue des Champions sous ce maillot quelques mois plus tard… Que demander de plus ?

Pour conclure, quel message enverrais-tu aux supporters du MHSC qui s’apprêtent à fêter ses 10 ans du titre ?
Je ne parlerai pas en mon nom propre mais je dirai que nous les membres de l’année du titre, nous continuons à penser à eux car, pour nous, Montpellier restera le meilleur club au monde, celui dans lequel on a passé des moments magnifiques. Ce que nous avons vécu ensemble, avec le public, c’est tout simplement magique. Il faut que les supporters continuent de soutenir l’équipe, c’est très important… et pourquoi ne pas revivre un jour la joie du titre avec une autre génération qui arrive ? On ne sait jamais

le Quizz de mapou

Son meilleur souvenir l’année du titre : « La victoire contre Lille à la maison, avec ce final en apothéose et cette victoire 1-0 »

Son match le plus fou : « Le final à Auxerre avec cette longue interruption »

Son match le plus difficile : « Le 2-2 à Paris. Nous avions pris 3-0 à l’aller, nous avions à cœur de réagir et nous l’avions fait une super prestation ce jour-là. Nous étions même déçus de ne pas l’emporter. »

Le but qui l’a le plus marqué : « Celui de Karim Aït-Fana contre Lille »

Le match où il a commencé à croire au titre : « Contre Saint-Étienne ici quand Olivier met son but à la dernière seconde et nous permet de l’emporter 1-0. »

L’anecdote qu’il n’a jamais osé raconter : « Il y en a quelques-unes, mais aucune ne peut être racontée. » (rires).

La première chose à laquelle il pense quand il soulève le trophée de champion de France : « En quelques secondes, j’ai revu de multiples images entre mes débuts au club à l’âge de 13 ans lors de mon arrivée et le moment où je soulève ce trophée justement. En 10 secondes, j’ai presque vu passer 10 ans avec des souvenirs plein la tête. C’était assez indescriptible, ça vient du plus profond de toi et tu sens comme une délivrance et une immense fierté. »

Pourquoi a-t-il choisi de soulever ce trophée en duo avec Vito ? : « Avec Vito on faisait la paire en charnière centrale. Il m’a accompagné tout au long de l’année, il m’a beaucoup conseillé. Si j’osais une métaphore, je dirai qu’il était mon bras gauche comme moi j’étais son bras droit et ça me semblait logique de soulever ce trophée avec lui. C’était aussi quelque part une passation logique puisque j’étais peut-être amené à partir pour vivre d’autres choses alors que lui allait rester et qu’il allait peut-être devenir capitaine. »

 

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