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Clarisse Le Bihan traverse le temps

Deuxième joueuse de l’effectif montpelliérain en terme de matchs joués en D1 Arkema (198 avec Saint-Brieuc, Guingamp puis Montpellier), l’attaquante du MHSC évoque avec humour  et sincérité, l’évolution du foot féminin français, alors que son équipe se déplace à Reims ce samedi (14h30) en championnat.

Rencontrer Clarisse Le Bihan en interview est toujours un moment sympa où le recul, la maturité et l’analyse se conjuguent toujours avec un brin d’humour. A l’heure où son équipe se déplace à Reims ce samedi (14h30), nous avons donc pris un peu de hauteur justement pour évoquer ce match à travers l’évolution du football féminin hexagonal, au sein duquel Clarisse a entamé cet été sa 12ème saison, à 27 ans seulement. Une sacrée performance qui fait d’elle la 2ème joueuse la plus expérimentée de l’effectif montpelliérain avec 198 matchs disputés en D1 Arkema, juste derrière sa capitaine, Marion Torrent (234). « Je me souviens du 1er comme si c’était hier, raconte Clarisse. C’était lors d’un match fou à Saint-Étienne. (défaite 4-5 avec son club d’alors, Saint-Brieuc, le 3 octobre 2009). Je n’avais pas encore 16 ans. C’était une autre époque. »

ça faisait bizarre au départ car il y avait des femmes plus âgées, et, je n’étais qu’une adolescente, encore très frêle. C’était un peu dur mais formateur

La première évolution du foot féminin est sans doute là car il parait plus difficile aujourd’hui de débuter en D1 aussi jeune. « Quand je suis arrivée à Saint-Brieuc, le but était que je joue avec les U 17, poursuit-elle. J’ai fait la préparation avec les seniors, je me suis bien intégrée et, finalement, j’ai fait la saison complète avec elles. Ça faisait quand même bizarre au départ car il y avait des femmes plus âgées, et, moi, je n’étais qu’une adolescente, encore très frêle. C’était un peu dur mais formateur. Ça paraît vraiment impossible de démarrer à 15 ans aujourd’hui. Les clubs sont beaucoup plus structurés et il y a beaucoup plus de joueuses aussi. Quand on est moins nombreuses comme lors de mes débuts, c’est par conséquent plus facile d’accéder à l’élite. »

J’ai senti une grosse évolution dont le plus gros palier se situe à mon sens il y a 3 ou 4 ans

L’entraîneure briochine de l’époque, Sonia Haziraj, n’a pas eu à regretter son choix. Après cette entrée en matière dans le Forez, Clarisse avait marqué son 1er but dans l’élite deux semaine plus tard contre Toulouse (4-5), d’une belle reprise de volée du pied droit. « J’étais à la fois très impressionnée de me retrouver là, et très fière aussi. Ça faisait bizarre, raconte-t-elle. En plus, j’avais la chance de jouer en attaque aux côtés d’Eugénie Le Sommer, que je regardais depuis les tribunes ou à la télé avec de grands yeux et beaucoup d’admiration, à peine quelques semaines plus tôt. Eugénie avait été désignée meilleure joueuse de D1 cette année-là et j’avais eu le privilège de vivre une saison entière à ses côtés. J’apprenais d’elle tous les jours. »

Douze saisons et près de 200 matchs se sont écoulés depuis… un bail au cours duquel Clarisse Le Bihan a vu évoluer son sport de manière positive : « Quand je pense à ce qui a changé en 12 ans, je dirai la préparation physique et tactique et la structure des clubs, au niveau des staffs notamment. J’ai senti une grosse évolution dont le plus gros palier se situe à mon sens il y a 3 ou 4 ans, lorsque beaucoup de choses qui n’avaient cours qu’en professionnel chez les garçons, sont arrivées chez les filles. En résumé, à une certaine époque, on voyait vraiment ressortir les filles qui avaient du talent et, pour le reste c’était moyen partout. Aujourd’hui c’est différent car l’approche est plus globale, les clubs se structurent, forment et recrutent… et le niveau augmente et se resserre. Il y a vraiment eu une bascule à un moment donné. Depuis, je sens que le niveau augmente tous les ans. Ça donne envie de travailler encore plus, de progresser de voir comment on peut s’améliorer. »

Le MHSC fait aussi partie intégrante de cette évolution du football féminin français

Cette bascule correspond  aussi, peu ou prou, à son arrivée au MHSC, durant l’été 2017 : « Montpellier fait aussi partie intégrante de cette évolution du football féminin français et je l’ai bien sentie en arrivant ici, que ce soit en terme de structure, de gestion du groupe, la qualité des joueuses, de préparation, Tout était vraiment au-dessus et c’est vraiment top de signer  dans un club comme celui-ci, où je me suis très vite intégrée, ajoute-t-elle. Quand j’étais à Guingamp, j’allais en cours, et le soir aux entraînements je retrouvais des filles qui avaient travaillé la journée ou alors qui avaient fait leurs études dans la journée. C’est un tout autre chemin et c’est pour ça qu’en arrivant ici, je suis réellement devenue footballeuse à temps plein. C’était différent »

En plus d’une décennie, la native de Quimperlé a donc presque vécu 2 époques… et, avec le niveau qui a augmenté, l’adversité s’est, dans le même temps, faite plus pressante : « L’autre très grand changement, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a plus de match facile, assène-t-elle.  A mes débuts, le championnat était à 2 voire 3 ou 4 vitesses. Aujourd’hui, il y a quand même différents niveaux mais c’est moins marqué qu’à une certaine époque et on n’est à l’abri de se prendre un but contre personne. »

Le revers à guingamp nous a fait mal car nous avions envie de capitaliser sur la confiance que nous avions acquise lors de notre belle prestation contre le PSG

Le MHSC en a d’ailleurs fait l’amère expérience en s’inclinant à Guingamp (2-1), juste avant la trêve internationale. « Ce revers nous a fait mal car nous avions envie de capitaliser sur la confiance que nous avions acquise lors de notre belle prestation contre le PSG ; mais nous n’avons pas réussi à le faire. C’est un petit coup derrière la tête mais pas un coup d’arrêt pour autant. On s’est remise au travail, on a vu ce qui a cloché et, maintenant, on sait ce sur quoi on doit travailler et progresser »

Prochaine étape ce samedi à Reims pour des retrouvailles avec des Champenoises qui étaient venues s’imposer 4-0 à Grammont lors de la dernière confrontation entre les 2 équipes le 3 avril dernier. De quoi susciter un certain esprit de revanche Clarisse ? « Pour certaines de mes coéquipières peut-être mais personnellement je ne le ressens pas comme ça, répond-t-elle. C’est une autre saison et nous sommes passées à autre chose, sans oublier pour autant ce scénario difficile. Si ça peut aider à avoir ce surplus de motivation tant mieux mais pour ma part je n’ai pas besoin de ça pour avoir envie de gagner. »

 l’équipe a une grosse marge de progression

Heureuse de retrouver les terrains et d’enchainer les titularisations (3 en autant de matchs de D1 cette saison) – « Je me sens bien physiquement et mentalement donc c’est plutôt cool. Après, j’ai envie de peser beaucoup plus, d’avoir de bonnes statistiques en terme de buts ou de passes décisives, ça me manque beaucoup mais je travaille dur pour ça. » – Clarisse Le Bihan estime  « l’équipe a une grosse marge de progression. » Toujours aussi motivée, -  elle garde aussi un œil bienveillant sur les jeunes joueuses qui intègrent le groupe, comme elle a pu le vivre il y a 15 ans : « J’essaie toujours de mettre tout le monde à l’aise parce que c’est très important de se sentir bien pour être la plus performante possible sur le terrain, explique-t-elle, toute en retenue.  Disons que je suis attentive aux attitudes des unes et des autres et que j’essaie ensuite de les aider dès que je sens que ça va moins bien. » Mais au fait Clarisse, quel message délivrerais-tu à une jeune joueuse qui va ou qui vient de débuter sa carrière en D1 Arkema ? « Je lui dirai simplement que, pour être une bonne joueuse, il faut aussi savoir ce que l’on veut en tant que femme et se réaliser en tant que femme. Après, il faut tout faire pour passer des diplômes parce qu’ il est important de préparer l’après foot. Pour synthétiser, savoir ce qu’on veut et s’en donner les moyens. »

Passé cet instant un brin solennel, impossible de ne pas conclure sur une franche rigolade lorsqu’on demande à Clarisse si, étant la 2ème joueuse la plus capée de l’effectif montpelliérain, elle se sent plutôt comme une jeune vieille… ou une vieille jeune ? La question est un brin osée alors qu’elle n’a pas encore 27 ans, mais l’intéressée y a répondu sans perdre son sens de l’humour : « Franchement, je suis un peu entre les deux, dit-elle dans un grand éclat de rire. C’est dur de répondre à ça… On ne voit pas passer les années mais quand on voit les jeunes arriver on se dit « ah ouais, quand même… » Disons que j’ai peut-être un peu vieilli mais je reste la même. J’essaye d’être pétillante et je sens que l’âge n’a pas forcément un impact sur moi du moins pour l’instant, alors je dirai quand même que je suis restée une vieille jeune ! » Bonne réponse car pétillante est sans doute le terme qui la définit le mieux en effet.

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