Promu capitaine lors du déplacement à Lille il y a 15 jours, le milieu de terrain montpelliérain revient avec beaucoup de fierté sur cet événement. Il en profite également pour évoquer le début de saison, ses ambitions, son attachement au club et, bien évidemment, la réception de l’AS Saint-Étienne ce dimanche.
Téji, Comment la trêve internationale s’est-elle déroulée ?
Cette période nous a permis de beaucoup travailler pour essayer de gommer nos défauts. Toute l’équipe a notamment bossé l’aspect défensif, car c’est quelque chose de collectif, qui part de l’attaquant jusqu’au gardien. Nous avons effectué une bonne semaine de travail pour régler un petit peu tout ça. Nous avons également travaillé tactiquement, techniquement mais aussi physiquement en faisant des jeux. C’est bien de travailler comme ça. Nous avons fait du foncier, mais avec ballon.
Cela t’a-t-il fait du bien de faire une pause après une longue période de préparation puis les 4 premiers matchs de Ligue 1 ?
Chaque joueur a sans doute son avis sur la question. De mon côté, je dois vous avouer que je n’aime pas les trêves internationales car je trouve que ça coupe un peu notre élan, que ce soit par l’absence de match mais aussi au niveau des entraînements car ce n’est pas tout à fait la même intensité. J’ai toujours préféré attaquer une semaine en sachant qu’il y avait un match officiel le week-end. Honnêtement, je ne préfère pas trop arrêter ce rythme-là (sourire).
Tu as eu un été chargé avec la participation aux Jeux Olympiques...
C’est vrai, mais c’était pour la bonne cause ! (sourire). Avoir l’opportunité de disputer les Jeux Olympiques à Tokyo avec l’équipe de France, ce n’était que du positif pour moi. Je suis content d’avoir vécu cette aventure. Je ne regrette rien du tout.
Que retiens-tu de cette aventure justement ?
Je ne retiens que des bons souvenirs. Je n’aurai jamais imaginé vivre des Jeux Olympiques de l’intérieur et cela a été une aventure extraordinaire. J’ai pu faire des matchs avec l’équipe de France et j’ai aussi eu l’opportunité de marquer ce but contre l’Afrique du Sud lors de notre deuxième match de la compétition (succès 4-3 dans les dernières secondes, NDLR). Marquer un but avec le maillot bleu, c’était vraiment une fierté pour moi, d’autant qu’il a donné la victoire à mon pays dans un match important. Malheureusement, on connaît la suite… Nous sommes partis là-bas pour essayer de faire une belle compétition, c’est vrai que nous n’avons gagné qu’un match et que nous n’avons pas pu sortir de la phase de groupe, ce qui était forcément un moment difficile, mais il faut aussi retenir l’aventure humaine. J’ai découvert un groupe avec des joueurs que je ne connaissais pas et où tout s’est très bien passé, j’ai vu ce qu’était un tournoi olympique et, avoir pu porter le maillot de l’équipe de France et marquer un but pour mon pays, c’est vraiment quelque chose qui restera gravé à vie dans mon cœur.
Pour revenir au MHSC, quel bilan tires-tu du début de saison de notre équipe ?
Nous avons une bonne équipe. Avec le recrutement effectué par les dirigeants, je pense et j’espère que nous pourrons faire une bonne saison. En tout cas, nous allons nous donner les moyens d’y parvenir. Pour en revenir à nos 4 premiers matchs, celui où l’on peut avoir le plus de regret, c’est sans doute celui de Marseille où l’on mène 2-0 avant de le perdre à la fin. Je n’étais pas sur le terrain, mais je peux vous dire que c’est presque comme si j’y avais été parce que j’ai vécu le match à fond dans les tribunes. Ça a été un match compliqué avec un scénario difficile à avaler, mais l’équipe a bien réagi derrière avec un nul à Reims puis la victoire à domicile contre Lorient. Ce succès contre les Bretons nous a fait beaucoup de bien, que ce soit au groupe, au staff, à l’ensemble du club et, bien évidemment, aux supporters. C’était très important de gagner ce type de rencontres à la maison. Maintenant, il faut enchaîner en essayant de remporter le plus de points possible chez nous pour gagner en confiance et pouvoir ensuite grappiller des points à l’extérieur.
À Lille justement, vous n’étiez pas loin de ramener un résultat positif malgré cette courte défaite (2-1)…
Oui. Ce n’était vraiment pas un match facile pour nous, face à l’équipe championne de France en titre, qui n’a pas beaucoup bougé en terme d’effectif et qui, en plus, évoluait devant son public. Je trouve que nous avons répondu présent : nous étions là dans le combat, physiquement, mentalement aussi, on a su leur poser des problèmes dans le jeu ; Même à 10 contre 11, nous avons continué d’aller de l’avant, on avait le ballon… Ce sont des choses positives qu’il faut garder, tout en essayant de gommer nos défauts. Nous travaillons là-dessus au quotidien à l’entraînement et je pense que nous pouvons faire un très bon championnat cette année, si nous affichons la même mentalité que celle qui était la nôtre à Lille.
Qu’as-tu pensé de ton début de saison personnel et notamment de ce magnifique coup-franc direct que tu as inscrit face à Lorient ?
Concernant mon début de saison personnel, franchement, je ne pense pas trop à moi… je préfère penser à l’équipe. Concernant l’équipe justement, nous n’avons gagné qu’un match jusqu’ici mais ce n’est pas la fin du monde, loin de-là. On a vu que quand on avait le ballon, on était très dangereux et on va continuer à travailler pour l’être encore plus. Concernant mon coup-franc direct contre Lorient, c’est une fierté d’avoir marqué à la Mosson, comme je le dis à chaque fois. C’est vraiment un grand plaisir pour moi de marquer devant mon public, mais ce que je retiens prioritairement de cette rencontre, c’est le match complet réalisé par l’ensemble de l’équipe ce jour-là et le résultat que nous avons obtenu tous ensemble.
Parmi les axes de progression, il y a bien évidemment l’aspect défensif mais aussi peut-être le fait de mieux savoir gérer le match à certains moments…
Oui c’est sûr. Il faut savoir gérer le match, ne pas toujours aller de l’avant ou, à l’inverse ne pas toujours ralentir le jeu. C’est à nous de régler ça sur le terrain. Maintenant, comme à chaque début de saison, il y a des nouveaux joueurs qui sont arrivés, on apprend à les connaître, ils apprennent à nous connaître aussi, et j’espère qu’avec le temps, ça va le faire. Il n’y a pas de raison que ça ne le fasse pas.
Il y a eu deux départs importants pendant cette trêve internationale, le groupe a globalement beaucoup changé à l’intersaison, un nouvel entraîneur est arrivé cet été… Quel regard portes-tu là-dessus ?
Il est certain qu’il y a encore des automatismes à prendre et c’est ce sur quoi nous travaillons à l’entraînement. Si on prend l’exemple de Valère Germain qui est arrivé la semaine dernière, je sens qu’il comprend de mieux en mieux mon jeu au fil des séances et que je comprends de mieux en mieux le sien et notamment ses appels. Concernant le coach, il est certain que chaque entraîneur a ses habitudes et sa manière de fonctionner, mais sur le terrain nous jouons de la même façon, même si évidemment il y a des consignes tactiques à écouter. Je dirai que ce sont surtout les entraînements qui ont beaucoup changé par rapport à l’année dernière.
Le groupe a aussi été profondément rajeuni. Il y a quelques années, c’est toi qui était à la place de ces jeunes. Qu’est-ce qu’on ressent quand on est jeune et qu’on arrive dans un groupe pro et comment vis-tu le fait d’être l’un des plus anciens aujourd’hui ?
Nous sommes plusieurs dans le vestiaire à avoir ce rôle d’anciens qui sont là pour encadrer les jeunes et leur dire « ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire » mais il y a aussi le coach qui est là pour ça bien sûr ! (sourire). Je me souviens que, les quelques fois où je « montais » avec les pros quand j’avais leur âge, dès qu’on ratait une passe on se faisait tuer… Aujourd’hui, ça se perd un peu et c’est dommage. Disons qu'il faut savoir les motiver et les encourager à certains moments mais aussi savoir leur dire les choses quand c’est moins bien et savoir les piquer pour qu’ils soient plus concentrés quand tu sens qu’ils en ont besoin. C’est un équilibre.
Contre Lille, tu as également été promu capitaine. Que ressens-tu du fait de porter ce brassard. Cela a-t-il changé ta manière de faire ou pas forcément ?
C’est une fierté de porter le brassard de capitaine avec mon club, avec ma ville… ça c’est une certitude ! Après, sur le terrain, ça n’a pas forcément changé mes habitudes parce que même sans le brassard, j’ai toujours été quelqu’un qui aime parler, crier et encourager mes coéquipiers… et je ne vais pas changer mes habitudes. Maintenant, il est certain que porter ce brassard c’est un plus pour moi. Je remercie le staff de m’avoir fait confiance de ce point de vue-là. Je ressens plus de responsabilités mais ça ne va pas du tout changer ma manière de travailler, ni d’être sur le terrain.
Te voyais-tu un jour être capitaine du MHSC quand tu étais gamin?
Franchement pas du tout ! C’était déjà un rêve de jouer au MHSC et là, porter le brassard, c’est le rêve qui continue… mais comme je l’ai dit, il ne faut pas s’arrêter de travailler, continuer de se donner à fond et surtout ne pas changer mes habitudes.
Quel regard portes-tu sur notre adversaire du jour, l’AS Saint-Étienne ?
Les Verts sont en reconstruction, un peu comme nous. Nous avons fait un début de saison à peu près similaire en terme de points (4 points pour le MHSC après 4 rencontres, 3 pour l’ASSE NDLR), nous savons que ce sera un match très compliqué face à une belle équipe de notre championnat. Il faudra se donner les moyens de remporter cette rencontre. Il est certain qu’une victoire ferait beaucoup de bien au groupe et au staff ainsi qu’à nos supporters qui seraient très heureux de nous voir gagner chez nous. Nous allons tout donner pour essayer de l’emporter.
Quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour cette saison ?
Comme je l’ai dit précédemment, ma priorité c’est l’aspect collectif. De ce point de vue-là notre objectif commun est de rester le plus haut possible au classement du championnat et ce le plus longtemps possible… et on fera les comptes à la fin pour voir où nous en sommes.
L’année dernière tu as fait un bon début de saison avec les cheveux blonds, cette année tu les as refait et tu as inscrit un coup-franc magnifique contre Lorient… Ne devrais-tu pas les garder toute l’année finalement (sourire)?
Si ça marche, il n’y a aucun souci (rires) !
