Régulièrement titulaire depuis le début de la saison, le jeune défenseur de 22 ans découvre ce nouveau statut qu’il évoque avec bonheur mais sans se griser. Avant la réception de Strasbourg ce samedi à la Mosson, il se confie sur ses aspirations, le début de saison de son équipe et plein d’autres choses encore. Toujours avec beaucoup de recul et humilité
En premier lieu, quel regard portes-tu sur le match au Parc des Princes, samedi dernier ?
On ne peut jamais se satisfaire pleinement d’une défaite, même au Parc des Princes, mais je suis tout de même très heureux de la prestation collective que nous avons livré face au Paris-Saint-Germain. Ce n’était pas facile, ils avaient aligné la grosse équipe et, pourtant, nous avons su bien résister. Nous avons connu 10 premières minutes difficiles mais le groupe s’est bien ressaisi ensuite et j’ai trouvé notre prestation cohérente, avec grosse débauche d’énergie et beaucoup de solidarité. C’est de bon augure pour la suite.
Pour élargir l’analyse, quel regard portes-tu sur le début de saison global de l’équipe ?
C’est un bon début de saison. Nous ne sommes ni très bien, ni largués, c’est correct, encore plus pour une équipe en reconstruction comme c’est notre cas cette saison. Nous avons réalisé quelques très bonnes prestations, nous avons perdu des points de manière un peu rageante quelques fois aussi, mais l’équipe s’améliore de match en match et je suis convaincu qu’au fil du temps, ce groupe va accomplir de grandes choses.
À titre personnel tu enchaînes les matchs, ce qui constitue presqu’une première pour toi…
C’est une satisfaction. Avoir l’opportunité d’enchaîner les rencontres me fait du bien. Ça me permet de gagner en expérience et de gagner sur tous les plans d’ailleurs. Ça ne peut être que positif pour moi. Le sentiment est forcément différent que lorsque tu rentres puis sors du onze de départ en fonction des blessures et des suspensions des uns et des autres. Ça te permet de commencer à avoir des habitudes, des repères de plus en plus ancrés, et donc de gagner en confiance. Cela m’offre la possibilité d’être de mieux en mieux et d’arriver à exprimer mes qualités de meilleure manière. Maintenant, je sais très bien qu’en football rien n’est acquis non plus et que ce n’est pas parce que tu enchaînes les matchs que tu dois penser que tout est arrivé. Je continue de travailler dur à chaque entraînement pour m’améliorer et progresser car je sais que je suis encore jeune et que j’ai beaucoup de chose à apprendre.
A t’écouter, c’est plus un plaisir qu’une difficulté d’enchaîner les matchs ?
Bien sûr : C’est exactement ça ! On entend parfois qu’enchaîner les matchs, c’est compliqué physiquement mais quand on est jeune, on doit être prêt à répondre présent sur le terrain et être à 100 % physiquement. Je le ressens vraiment plus comme une marque de confiance et un plaisir qu’une difficulté.
On en oublierait presque qu’à 22 ans tu totalises déjà 65 matchs toutes compétitions confondues avec le maillot montpelliérain sur les épaules…
Déjà ? Je ne les compte pas mais ça commence à faire pas mal quand même ! (sourire). (Nicolas a entamé cet été sa cinquième saison pro avec le MHSC, NDLR).
On te sent de plus en plus à l’aise au fil des matchs, notamment cette saison…
C’est ce que je ressens aussi. Au début, j’étais un peu plus ''foufou'', j’allais un peu partout, je courais un peu dans le vent, mais je sens qu’au fil des matchs, tout est un peu plus contrôlé, plus réfléchi. Après, il ne faut pas oublier que latéral gauche n’est pas mon poste de formation ; c’est une position dont je dois apprendre à maîtriser les spécificités. Le fait d’enchaîner les matchs va me permettre de prendre de plus en plus de repères et de me sentir de plus en plus à l’aise dans ce couloir, de gommer certaines petites erreurs pour progresser.
Quelles sont ces spécificités justement ?
Les postes de défenseur central et latéral sont très différents, notamment en terme de placement que ce soit offensivement ou défensivement. Le poste de latéral demande beaucoup plus de courses aussi, il faut être prêt athlétiquement pour s’y exprimer pleinement sur la durée. La référence à ce poste pour moi, c’est Marcelo qui m’a beaucoup marqué lorsque j’étais plus jeune. Même si je n’ai pas été formé dans ce registre, latéral gauche est un poste que j’ai toujours regardé en me disant que je l’appréciais, et je l’apprécie encore plus en le découvrant sur le terrain aujourd’hui. J’espère y évoluer de plus en plus régulièrement pour pouvoir y montrer mes qualités et m’y exprimer pleinement.
Dans quel secteur estimes-tu que tu dois progresser à ce poste ?
Les placements (même s’ils sont différents), l’agressivité et la défense en un-contre-un, ne sont pas forcément des aspects nouveaux pour moi puisqu’ils font aussi partie de la formation d’un défenseur central. En revanche, je dois vraiment progresser dans toute la partie offensive du poste : la qualité de mes centres, la justesse de mes dernières passes… Ce sont des choses que je travaille au quotidien et que je dois continuer à travailler pour donner des passes décisives et créer des occasions de buts. Cela fait partie des qualités importantes à avoir quand on est défenseur latéral.
Lors du dernier match à domicile, contre Bordeaux, tu as pourtant retrouvé un poste axial. Comment t’y es-tu senti ?
J’avoue que ça m’a fait bizarre parce que cela faisait presqu’un an que je n’avais pas évolué dans l’axe de la défense. La première mi-temps a été un peu plus compliquée, notamment au niveau des repères, mais je me suis senti un peu mieux en seconde période. Ça m’a rappelé de bons souvenirs.
On imagine que ce match contre Bordeaux (3-3) te laisse quelques regrets…
Oui beaucoup… C’est un match que l’on doit gagner 100 fois. On mène au score puis on prend deux buts venus de nulle part où on ne peut que dire bravo à l’adversaire. Ensuite, on arrive à renverser la situation pour reprendre l’avantage et il y a ce dernier but de l’égalisation bordelaise qui nous fait mal sur la fin… C’est difficile à encaisser.
Le fait d’avoir un groupe rajeuni a parfois effrayé. As-tu eu peur de ce point de vue-là ou pas forcément ?
Ça ne m’a pas effrayé parce que ce n’est pas parce qu’on rajeunit un groupe qu’il perd forcément en qualité. Bien sûr que ce groupe est jeune, bien sûr qu’il a encore beaucoup à apprendre mais je suis convaincu qu’il a beaucoup de qualités et de potentiel… donc ça veut dire qu’en travaillant énormément et en ayant du temps de jeu pour gagner en expérience, chacun va progresser. A terme, ce groupe peut atteindre un très bon niveau et faire de très belles choses, j‘en suis sûr. Je n’oublie pas non plus que nous avons des cadres de qualité dans chaque ligne avec des joueurs expérimentés qui nous apportent beaucoup. Le groupe vit bien ensemble et a aussi été renforcé par de bonnes recrues aux bons endroits qui se sont bien intégrées. On sait ce qu’on veut et on travaille pour y arriver, tous ensemble.
Quand on voit Makouana, Esteve, Leroy, pour ne citer qu’eux, tu fais presque partie des anciens maintenant. Tu dirais plutôt que tu es un ''vieux jeune'' ou un ''jeune vieux'' ?
Il nous est parfois arrivé aux entraînements de faire l’équipe des ''jeunes'' contre celle des ''vieux'' et je vous avoue que ça m’a fait bizarre de me retrouver pour la première fois avec les plus anciens (éclat de rire). À 22 ans, ça fout un peu les boules ! ça prouve que je grandis et il faut l’accepter (rires). Plus sérieusement, je fais une parenthèse pour féliciter Maxime Esteve qui est passé professionnel récemment. C’est très positif de voir des jeunes de la Région avoir l’opportunité de passer professionnel et de défendre les couleurs de leur club de cœur, comme c’est aussi le cas pour moi. Quand on a toujours rêvé de jouer dans ce club, c’est une fierté d’y arriver, c’est grandiose ! On a grandi avec l’esprit Paillade et c’est un honneur de le représenter. Voir Teji Savanier capitaine, c’est aussi quelque chose de fort et de beau. C’est un super joueur donc il est normal que ce soit lui qui nous guide et nous mène vers l’avant.
Le rajeunissement du groupe induit-t-il aussi, de fait, que tu doives prendre plus de responsabilités ?
Bien sûr ! Je dois prendre plus de responsabilités et il faut que j’en prenne plus. C’est ce qu’on me demande c’est à moi de le faire.
Quels sont tes objectifs personnels et collectifs cette saison ?
L’objectif, c’est de continuer à jouer, d’enchaîner les matchs et de prendre du plaisir parce que je pense que c’est la base. Si tout le monde est dans cet état d’esprit de prendre du plaisir individuellement et collectivement, je pense qu’on pourra faire de grandes choses avec cette équipe. Sur le plan collectif, notre volonté est de ramener le plus de victoire possible ensemble. On tourne autour des places européennes depuis quelques années, donc j’espère qu’on finira par en accrocher une. J’aimerais vraiment un jour jouer l’Europe avec le MHSC, mais, pour l’instant, il est trop tôt pour se projeter là-dessus. L’idée, même si la phrase est connue, c’est de prendre match après match, d’aborder chaque rencontre pour la gagner et on fera les comptes à la fin.
Une semaine après le déplacement au Parc des Princes, c’est Strasbourg qui se présente ce samedi à la Mosson. Comment abordes-tu cette rencontre ?
J’ai regardé leur derby contre Metz et j’ai vu une belle équipe, combative, avec des joueurs de qualité et qui se projette vite vers l’avant. Ça va être un match difficile, comme chaque rencontre de Ligue 1, mais c’est aussi un match à notre portée. Ce sera à nous de mettre les choses en place pour pouvoir le gagner et d’animer cela par un état d’esprit conquérant, avec beaucoup d’envie.
Cette saison marque aussi le retour des supporters dans les tribunes de la Mosson après une année de huis-clos. Comment le vis-tu ?
Ça a été une période compliquée de voir le stade sans supporter en raison du Covid. Revoir du public au stade de la Mosson nous fait chaud au cœur, ça fait du bien ; maintenant, on aimerait aussi revoir la Butte pleine ; revoir cette tribune mythique chanter à nouveau derrière notre but… ça serait magnifique. J’ai ce souvenir indélébile dans la tête du derby contre Nîmes que nous avions remporté 3-0 (le 30 septembre 2018). C’était un de mes premiers matchs en professionnel et c’est sans doute celui qui m’a le plus marqué. J’aimerais vraiment revoir le stade comme ça un jour.
