Ce mardi (21h), l'équipe de France féminine affronte l'Autriche dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2022. Un choc au sommet dans le groupe G qui verra les Bleues et ses Montpelliéraines Marion Torrent et Elisa de Almeida, croiser leur coéquipière en club, Sarah Puntigam. Avant la rencontre, cette dernière nous présente sa sélection, son pays et évoque bien sûr cette confrontation si particulière
Elle ne le sait sans doute pas, mais si elle doit, un jour, songer à son après carrière, Sarah Puntigam a peut-être une reconversion toute trouvée. En effet, il suffit de l'entendre parler de son pays, du village de Feldbach dans la campagne autrichienne où elle est née et de la ville de Raining (célèbre pour son vin), où elle a grandi, pour l’imaginer en guide touristique avisée. « L’Autriche est un pays magnifique où les habitants sont très chaleureux, très gentils, très ouverts aussi. Il y a beaucoup de beaux endroits à visiter », assure-t-elle, avant de glisser un mot sur la nourriture de son pays « qui lui manque un peu, parfois » et d’évoquer le Kaiserschmarrn (plat principal sucré réalisé avec une pâte à crêpe allégée par les blancs montés en neige) ; ou bien encore les Topfenknödel (beignets sucrés au fromage blanc recouverts de confiture de cerise), ses plats typiques autrichiens préférés.
Mardi soir, la carte postale sera un peu plus classique et le tableau légèrement moins bucolique. En affrontant l'Autriche à Vienne dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2022, la France croisera par la même occasion son plus sérieux rival dans ce groupe (les 2 équipes sont co-leaders avec 15 points chacune). Un match que Sarah attend forcément avec beaucoup d'impatience « Ça va être un super match à jouer. C'est toujours une opportunité magnifique de pouvoir jouer contre l’une des meilleures équipes du monde, assure-t-elle avec enthousiasme. Ce sera forcément une émotion particulière pour moi de retrouver plusieurs de mes coéquipières en club, actuelles ou passées, et d’affronter un pays dans lequel je vis depuis 2 ans et demi, mais c'est aussi un match important pour nous sur le plan comptable, donc il y aura à la fois du plaisir, de l'émotion et de l'enjeu. J'ai vraiment hâte d'y être »
En sélection depuis 10 ans (elle a fêté sa 1ère cape à l’âge de 17 ans lors d’un match contre le Pays de Galles) – « Je n'en ai pas beaucoup de souvenirs mais je me rappelle que j'étais profondément heureuse et assez stressée aussi. Plus globalement, je suis très fière de défendre les couleurs de l'Autriche, qu'importe que ce soit un match amical ou de compétition officielle » – Sarah Puntigam est une joueuse d’expérience et elle n’oublie pas, avec un brin de malice, d’assurer que « la France est bien sûr la meilleure équipe du groupe, les Bleues ont besoin de gagner car elles sont favorites et possèdent plusieurs joueuses parmi les meilleures du monde, avec des qualités individuelles incroyables. »
Mais alors Sarah, comment décrirais-tu ‘’ta’’ sélection autrichienne ? A-t a-t-elle des chances de gagner ce mardi ? « Quand tu commences un match, quel que soit ton adversaire, tu as toujours des chances de gagner, même si nous savons que ce sera difficile. Il faudra qu'on soit bien dans tous les secteurs, détaille-t-elle. Nous n'avons pas les meilleures joueuses sur le plan individuel mais nous essayons de compenser par un très gros collectif. Nous voulons faire un bon match ; nous allons tout donner pour cela… et pourquoi ne pas prendre un point ? » Jamais avare d’un trait d’humour, elle nous lance encore un petit sourire lorsqu’on lui demande si sa sélection a plutôt un profil défensif : « Avant de dire cela, je dirais que contre la France, on ne s'attend pas forcément à avoir la possession du ballon, mais nous savons aussi attaquer. Nous avons confiance en nous mais nous savons que face aux Bleues, il nous faudra fatalement défendre. »
Du haut de ses 61 sélections, Sarah Puntigam est un des éléments les plus expérimentés de son équipe où elle évolue tantôt en défense, tantôt en milieu de terrain. Mais lorsqu’on lui demande d’évoquer son rôle de cadre, sa modestie naturelle reprend le dessus « Cela fait pas mal de temps que j'évolue avec la sélection. J'ai vu arriver pas mal de jeunes du coup j'essaie de les aider et de prendre des responsabilités pour faire partie des leaders de cette équipe mais je ne suis pas la seule dans ce cas. Je le répète, nous sommes vraiment une équipe et un collectif. »
A l’heure d’évoquer son meilleur souvenir en sélection, Sarah revient instantanément sur l'Euro 2017 – « une expérience magnifique, un feeling extraordinaire » – lors duquel l’Autriche avait été éliminée en demi-finale. Un Euro qu’elle espère bien évidemment retrouver en 2022. D’ici là, la prochaine étape est donc ce match contre la France, un pays où elle vit et joue depuis 2 ans et demi et dont elle apprécie le mode de vie sur le terrain comme en dehors « Sur le terrain je dirai que chaque joueuse est très forte tactiquement et physiquement et que c'est très enrichissant sur le plan footballistique de jouer ici en France. En dehors du terrain, les Françaises sont plutôt marrantes et on passe de bons moments ensemble. » Au fait Sarah, tu sais qu’il est interdit de se battre avec tes coéquipières Marion Torrent et Elisa De Almeida mardi soir ? « On s'attend à un combat pendant 90 minutes mais il n'y aura pas de problème là-dessus », dit-elle dans un grand éclat de rire. Et si tu marques contre la France, tu fais quoi ? « Je ne sais pas, j’improviserai sur le moment, ce sera la surprise » (rire).
