Rui « Moi pas peur » Pataca | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Rui « Moi pas peur » Pataca

Devenu un des chouchous de la Mosson, cet avant-centre redonna espoir aux supporters Pailladins lors de son arrivée en 2000. Même si le Club fut relégué en fin de saison, Rui Pataca eut le mérite de repousser l'échéance. La saison suivante il forme une duo offensif efficace en Ligue 2 aux côtés de Toifilou Maoulida et participe activement à la remontée du club en première division. En 81 matches, il marqua 20 Buts. Entretien souvenirs !

Avant tout, Rui, si tu devais te présenter et présenter ton parcours au Portugal avant de venir à Montpellier, comment le ferais-tu ?

LE dimanche je marque avec Belenenses, le lundi je suis à paris pour signer avec Montpellier, le mercredi on va à sedan et j'ai fait mon premier match sans même voir montpellier

J’ai eu un parcours sportif très humble car j’ai démarré de très bas. J’ai gravi tous les échelons du foot en démarrant en District. En jeune, j’ai essayé l’étape formation mais à chaque fois que j’ai tapé à la porte de Benfica et du Sporting, j’ai été recalé. Alors j’ai démarré dans un petit club. A l’âge adulte, j’ai gravi les échelons petit à petit en marquant des buts et jusqu’à arriver en 1ère division. J’ai joué à Belenenses, l’année d’avant j’avais fait de la L2 en finissant 2ème meilleur buteur. En D1, c’était autre chose, mais je me suis très bien adapté car mon parcours jusqu’alors m’avait donné des atouts et des outils pour réussir quand je suis arrivé au plus haut niveau.

Nous sommes en janvier 2000, le MHSC est dernier de L1 et lutte pour le maintien, tu arrives dans ce contexte-là, comment s’est concrétisé ton arrivée ici ?

C’était un peu un tourbillon pour moi (rire) car j’étais très bien dans mon club au Portugal. Je venais de faire un match le dimanche avec un but à l’extérieur et j’arrive en France le lundi où je rejoins Philippe Peybernes à la Ligue de Paris pour signer mon contrat, puis je retourne au Portugal pour résilier avec Belenenses et le mardi je voyage à nouveau à Paris où Michel Mézy et le staff m’ont récupéré pour aller faire un match à Sedan. Je n’avais pas encore mis les pieds à Montpellier que je jouais mon premier match titulaire le mercredi. On perd 2 ou 3-1, je crois. Je venais de faire un match à peine trois jours avant… c’était un peu compliqué, j’arrivais dans un contexte que je ne connaissais pas forcément et je découvre Montpellier le jeudi matin. C’était un peu bizarre, mais c’était comme ça !

Qu’est-ce qui t’avait poussé à venir ici alors que nous étions derniers en championnat ?

C’était le challenge sportif, le challenge de franchir la barrière internationale et de sortir d’un contexte sportif que j’avais connu jusque-là. J’avais toujours eu l’envie de voir ce qui se passait à l’étranger et il y a eu cette opportunité à Montpellier. Il faut savoir qu’à l’époque pas mal de clubs étaient sur moi car je marquais beaucoup de buts et j’étais dans une bonne période. Il fallait faire un choix et c’est tombé sur Montpellier. J’ai d’abord signé un contrat de 6 mois, c’était une expérience pour moi et je ne m’engageais pas sur le long terme avec ce séjour à Montpellier. Cela s’est bien passé même si on est descendu en fin de saison et on a renouvelé mon contrat.

Tu débarques au MHSC avec un autre Portugais, Félipe Gouveia, mais sans ta famille au début…

si tu montres que tu as peur, c'est sûr qu'ils vont te marcher dessus. Dans le cas contraire, ils te respectent encore plus

Les deux premiers mois, oui. J’étais un peu seul et c’est Pierre Bourdel qui m’a un peu guidé, avec Christian Linares aussi. J’ai été très bien accueilli et je me suis de suite senti chez moi. Puis ma famille m’a rejoint au mois de mars.

Lors de ton 5ème ou 6ème match avec le MHSC, on se déplace à Bastia. On essaie de t’expliquer le contexte un peu particulier d’alors en Corse, de ce club là… Et toi tu dis : « Moi pas peur. » Tu t’accroches un peu en fin de rencontre, comment cela se passe ?

Oui, on m’avait un peu expliqué le contexte, mais au Portugal on connait aussi des contextes un peu chauds, sans jamais se laisser dépasser par les évènements. Je me suis dit que cela restait un match de foot et que même s’ils se montraient dur sur l’homme, je n’allait pas montrer que j’avais peur. C’est cela qui s’est passé. En passant le couloir, il y avait des gens qui m’insultaient et j’ai répondu de la même façon. A la fin, c’est plus un signe de respect qu’ils ont eu envers moi qu’autre chose. C’est comme tout le monde, ils te testent un petit peu et si tu as une réaction qui montre ta peur, c’est sûr qu’ils vont te marcher dessus. Dans le cas contraire, ils te respectent encore plus, je pense.

Corse Matin titre dans un de ses articles : « Pataca, un joueur de caractère » !

Voilà, c’était ça (rire) !

Lors de cette saison noire 1999-2000, tu repousses un peu l’échéance de la descente en L2. En 11 matchs tu marques 5 buts mais le couperet tombe. Que retiens-tu de cette période ?

Personnellement, j’étais bien car j’étais dans une spirale positive. Les autres joueurs du club étaient déçus par la saison qu’ils venaient de passer. Je pense que cela avait été une saison très difficile avec la Coupe Intertoto durant l’été et tous les espoirs déçus qu’ils ont eu ensuite sur la Coupe UEFA puis sur le championnat. Il y a aussi eu le changement d’entraîneur, c’était un peu difficile, certains joueurs ne s’étaient pas bien adaptés. Il y avait des états d’âme et nous, on est arrivés avec du sang neuf sans trop se poser de question, ni trop savoir les problèmes qu’il y avait. On essayait juste d’avancer. C’est vrai que, moi et Gouveia, on est venu insuffler un peu plus d’oxygène dans cette équipe où les têtes n’allaient pas très bien. Mentalement, cela n’allait pas et nous, on a redonné un coup de jus. Mais je pense qu’il aurait fallu arriver un peu plus tôt pour réussir à rattraper notre retard. Car quand je suis arrivé le club avait 9 points de retard sur le premier relégable, c’était énorme. On a quand même essayé, on a pas mal grappillé de points mais ça n’a pas été possible. On s’est rattrapé la saison d’après en L2 en remontant de suite.

Pour conclure sur cette saison-là, gardes-tu le souvenir d’un match en particulier ?

Je me suis dit que j’allais tout faire pour qu’on se rattrape et pour remettre le club où il appartenait, en ligue 1

Par exemple celui à Saint-Etienne ! On avait bien préparé cette rencontre en se mettant au vert une semaine et demie, puis on a dû faire avec des conditions difficiles, des conditions que je n’ai jamais connues ni avant, ni après : la neige ! Au Portugal, on n’en a pas beaucoup (rire) ! On fait un match correct, on marque 4 buts et dans un match particulier où on a quasiment eu trois saisons en 90 minutes. On a démarré dans des conditions normales puis il a commencé à pleuvoir et ensuite est venu la neige. Changement de ballon et tout, beaucoup de buts, mais on ne gagne pas… C’est quand même un match qui reste gravé dans ma mémoire. 5-4, un but qui m’est refusé pour un hors-jeu et beaucoup de choses qui se sont passées en 90 minutes. Cela reste malgré tout un bon souvenir car on apprend aussi avec les défaites.

A l’été 2000, le club retrouve la L2, 13 ans après l’avoir quittée. Qu’est-ce qui te pousse à rester et à prolonger ton contrat ?

J’avais bien aimé l’environnement du club. Pour moi, tout a été rose sur le terrain, j’ai réussi à avoir des stats qui n’étaient pas données à tout le monde et en très peu de matchs. L’environnement du club, le Sud, la façon dont les gens m’ont accueilli, tout ça a fait que j’avais envie de rester. Et il y a aussi eu des évènements familiaux qui m’ont poussé à rester. J’avais aussi un challenge à relever par rapport à la grandeur de ce club car je pensais qu’il ne méritait pas de rester en L2. Je me suis dit que j’allais tout faire pour qu’on se rattrape et pour remettre le club où il appartenait.

En 2000-01, tu vas un petit peu jouer les grands frères puisque tu as deux autres compatriotes portugais qui vont arriver, même si Gouveia fait le chemin inverse …

Voilà, et c’était des retrouvailles avec Paulo Sergio qui avait joué en L2 au Portugal avec moi, donc je le connaissais très bien. Rixa, par contre, je ne le connaissais pas plus que ça car il appartenait à un club du nord du pays contre qui je n’avais jamais joué. Mais ce n’est pas parce que deux Portugais arrivaient que j’ai décidé de rester au club. Il y a aussi d’autres joueurs avec qui j’ai tissés des liens particuliers, comme avec Nenad, Silvestre etc. Ce n’était pas que des joueurs de foot, c’était plutôt une famille.

En L2, vous entamez idéalement la saison avec 6 victoires lors des 6 premiers matchs, dont une un peu plus savoureuse que les autres, à Nîmes…

oui il fallait oser. je l'ai fait car je n'avais pas trop conscience de l'ampleur de la rivalité Montpellier-Nîmes. je ne le referais pas aujourd'hui !

J’ai découvert le derby et c’était un contexte différent avec les gens qui parlaient beaucoup de ce match. Heureusement, j’ai toujours un peu été la « bête noire » des Nîmois (sourire) et j’ai marqué lors de ce match aux Costières mais aussi à La Mosson contre Nîmes. C’est une équipe qui m’a bien réussi même si je ne savais pas à quel point cette rivalité était importante entre les deux clubs.

Aller devant les Gladiators de Nîmes avec un t-shirt de la Butte Paillade après avoir marqué un but, il fallait oser quand même !

Et oui, il fallait oser. J’ai osé car je n’avais pas trop conscience de l’ampleur de cette rivalité. C’était une demande de la Butte au cas où je marque. Quelques années après, je suis retourné à Nîmes, et j’ai eu des retours par rapport à ça. C’est vrai que c’est une action, en connaissant le contexte, que je ne referais pas aujourd’hui (rires) !

Qu’est-ce qui avait fait qu’après une saison difficile en L1 vous ayez réussi à rebondir aussi vite en L2 ?

Il y a eu plusieurs choses. La plupart des joueurs ont été gardés et on était quand même une équipe avec une structure Ligue 1. Dans une Ligue 2 où, du coup, on était très respecté. On a fait une bonne préparation et un bon stage avec Michel Mézy, ce qui nous a permis de bien entamer le championnat. Toutes les conditions étaient réunies pour prendre le début de saison par le bon bout.

Avec Michel Mézy, tu as dû découvrir ce qu’était « l’esprit paillade » à 300%...

Oui, c’est quelqu’un qui connaissait le club depuis quasiment toujours, quelqu’un qui est du Sud et qui sait très bien comment il faut faire bouger les choses à l’intérieur du club. C’est une pièce maîtresse au MHSC, je pense.

La saison passe, Sochaux est loin devant, Montpellier oscille entre la 2ème et 3ème place, tout baigne mais à 4 ou 5 journées de la fin l’équipe cale un petit peu : 5 matchs consécutifs sans marquer et arrive Cannes qui est relégable. Il vous faut à tout prix gagner et apprendre à nouveau à marquer. Ce que tu fais avant de monter au filet de protection devant les gradins…

J’avais fait le geste parfait alors que je ne croyais jamais pouvoir prendre le ballon pile poil comme je l’ai fait. C’était le but de rêve pour tous les attaquants

(Sourire) … Je m’en souviens, oui. C’était un match crucial. Je marque sur un corner que je coupe au premier poteau avec une déviation de la tête. J’étais tellement content que je suis monté au filet de protection comme pour dire : « Voilà, la malédiction de ne pas marquer est finie, on repart pour inscrire des buts. » Ce sont des périodes difficiles dans le football, parfois cela arrive et il faut attendre. Il ne faut jamais baisser les bras et continuer à aller de l’avant.

Quel était le jeu de l’équipe et le jeu des joueurs qui la composait ?

On avait un jeu particulier, en allant rapidement sur les côtés où on avait des joueurs qui allaient vite. Devant, il y avait de bons finisseurs comme Maoulida. Il y avait aussi un bon meneur de jeu en la personne de Geoffrey Doumeng. Il avait envie de rebondir et de montrer ce dont il était capable de faire. Puis il y avait une très bonne défense avec Franck Silvestre notre capitaine, ainsi qu’avec des joueurs comme Llacer qui sont venus prêtés du PSG et pour donner un coup de main. Avec Bill Tchato à gauche, Nenad Dzodic dans l’axe, avec un bon milieu de terrain Omar Belbey, OIivier Sorlin, Cédric Barbosa, de très bons joueurs et de très bons jeunes aussi. On était une équipe qui savait marquer et qui défendait très bien.

Un but qui t’a marqué ?

Celui contre Lorient, c’était un ciseau retourné qui m’a été refusé. J’avais fait le geste parfait alors que je ne croyais jamais pouvoir prendre le ballon pile poil comme je l’ai fait. C’était le but de rêve pour tous les attaquants mais, malheureusement, il m’a été refusé, injustement je pense (sourire). Sinon, il y a pas mal de but d’opportunistes, à l’affut de ballons dans la surface, vraiment à mon image comme ce but face à Nîmes au match retour à La Mosson.

La seule fausse note de la saison, c’est l’élimination en Coupe de France à Sète…

Oui, on s’était vu trop beaux. En Coupe de France, on savait qu’il y avait toujours ce genre d’épisode et, nous, on est tombé dans le piège en perdant. Mais on s’est bien rattrapé avec la montée en L1.

Cela se termine bien en effet en championnat avec un match nul à Laval qui permet au MHSC de remonter en L1. Que retiens-tu au final de cette saison-là ?

C’était également une saison difficile. Car pour passer tout un championnat en haut du classement, il faut beaucoup travailler. Il y a des périodes où certains joueurs sont moins bien, où tu es parfois dans le ventre mou et, si à la fin tu montes même sans être premier, c’est toujours une saison positive. Je retiens donc la montée en L1, le retour du club au plus haut niveau, ainsi que notre groupe avec le travail qu’on a tous fait pour en arriver là.

Une anecdote ?

J’en ai plusieurs (sourire)… Il y en a plusieurs où on a bien rigolé, ça fait partie du football et voilà. Je ne m’en souviens pas (rire). C’est ça, ça reste en interne !

On avait l’impression que cette saison-là, le groupe allait à la guerre toutes les fins de semaines et qu’il fallait à tout prix remonter. C’était ça ?

J’avais tout donné pour le club et je m’étais un peu senti trahis. Je suis très franc et il ne faut pas se cacher les choses

Oui, c’était une période importante pour le club et une période où on a aussi fait découvrir pas mal de joueurs issus du centre de formation. Les années qui ont suivi, il y a eu les départs de Barbosa, de Sorlin et j’ai vu beaucoup de joueurs du cru partir pendant que je restais au club. Le MHSC a bien géré cette période-là, il fallait en passer par-là pour devenir un club comme Montpellier est aujourd’hui. C’est un club qui travaille très bien sur la formation, le travail est là et les fruits du travail sont là aussi. On a pu s’en apercevoir.

Comment le club prépare-t-il les retrouvailles avec la L1 lors de la saison 2001/02 ?

Il était davantage habitué à la L1 qu’à la L2 et qu’il y avait surtout la peur de retomber en L2. Je pense qu’ils ont préparé la saison comme ils les préparent toutes, avec des entrées et des sorties de joueurs dans l’effectif et avec un peu plus de garanties pour enchaîner sur un championnat dur comme est la L1.

Comment as-tu vécu cette saison-là et quels en ont été les moments clé ?

C’était une période plutôt difficile pour moi car je n’ai pas trop joué. On va dire que j’étais un peu mis à l’écart. J’ai fait quelques matchs mais ce n’était pas la gloire. J’ai traversé une mauvaise passe avec l’arrivée d’un attaquant colombien qui était venu de Toulouse, Victor Bonilla. Il n’a pas marqué jusqu’en décembre et j’ai quelques regrets de ne pas avoir eu certaines opportunités que j’aurais aimé avoir. Dans ma tête, ça n’allait pas car je pensais que le club s’était servi de moi pour remonter puis pour ne plus me donner d’opportunité. Comme j’étais de tout cœur avec le club, je l’ai mal pris. Puis en seconde partie de saison, Victor Bonnilla est parti car il ne s’était pas très bien adapté et ils m’ont refait jouer. Mais après, il ne faut pas forcer les choses quand ça ne marche pas et je pense que la gestion qu’ils ont eue envers moi cette saison-là n’avait pas été la meilleure possible. J’avais tout donné pour le club et je m’étais un peu senti trahis. Je suis très franc et il ne faut pas se cacher les choses. Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Par la suite, avec un nouveau coach la saison suivante, on m’a redonné confiance avec Gégé Bernardet. Le foot, ça marche aussi à la confiance. La saison où j’ai été mis à l’écart, j’ai accepté de faire pas mal de matchs avec l’équipe de CFA de Michel Der Zakarian et il ne pourra jamais me reprocher quoi que ce soit car j’ai toujours tout donné avec l’équipe réserve. J’étais là pour le club même dans ce contexte-là et j’ai tout donné jusqu’au bout. L’année d’après, c’était un autre contexte et ça s’est très bien passé avec Bamogo, avec Doumeng etc.

Arrive la saison 2003-04 et à l’été on parle de toi en Chine ou en Angleterre, tu fais quelques essais puis arrive cette fameuse 5ème journée alors que tu n’as pas joué jusque-là. Le MHSC est mené 1-0 à la mi-temps à la Mosson puis tu rentres. C’est la première fois que tu es associé à Habib Bamogo et tu marques un but pour deux passes décisives. Le MHSC gagne 3-2, alors ce match-là est-il particulier pour toi ?

Oui, il est particulier car, moi, en mon intérieur, je ne suis pas en confiance. Je me suis toujours entraîné pour avoir cette petite opportunité et dans ma tête je me disais : « Si on me donne 5 minutes, ce sont 5 minutes pour tout déchirer. Si c’est 2 minutes, n’importe, je serai là ! » Dans ma tête, j’ai fait un travail mental pour être prêt et au moment où on a fait appel à moi, j’ai répondu présent, avec évidemment le travail aussi de tous les coéquipiers. Ils m’ont plus ou moins soutenu dans les moments difficiles. C’est ça qui fait aussi un groupe, c’est ça qui fait aussi une équipe. Il y a également des choses qui m’ont souri à ce moment-là. Bamogo était un jeune qui avait beaucoup de qualités, on s’entendait très bien sur le terrain et cela a bien marché. Après ça, il y a eu d’autres matchs où j’ai réussi à retrouver les filets et ça m’a fait beaucoup de bien.

Sur ce fameux but contre Paris on sent une vraie libération quand tu vas célébrer à l’autre bout du terrain en sautant dans les bras de Rudy Riou !

 un changement d’entraîneur est venu bousculer tout le monde dans la façon dont on travaillait. Je pense que cela avait été plutôt mauvais pour le club

Oui, car j’ai connu Rudy dès que je suis arrivé au club, d’autres aussi ont été là durant tout mon passage au MHSC et certains avaient senti qu’on n’avait pas toujours été honnête dans la manière de gérer mon parcours. Alors je me tournais davantage vers les joueurs qui étaient plus proches de moi, c’était le cas de Rudy Riou, Nenad Dzodic ou Franck Silvestre.

Arrive une période aux côtés d’Habib, tu marques 8 buts en 20 journées, cela se passe très, très bien et vous êtes 7ème à Noël…

Ces six premiers mois ont été très bien, on a bien entamé le championnat et puis il y a eu une période où on a un petit peu douté. Il y a aussi eu un changement d’entraîneur qui est venu un peu bousculer tout le monde dans la façon dont on travaillait. Je pense que cela avait été plutôt mauvais pour le club, on n’a pas eu l’équilibre et la sérénité nécessaire pour bien finir la saison. On avait montré de très belles choses et puis le fait qu’un élément extérieur arrive a fait que tout a bougé et cela a rendu les choses pires. On finit par descendre et avec des départs de joueurs cadres qui étaient au club depuis des années. Ils sont ensuite revenus. Il y a des décisions qui se prennent et, parfois, elles ne sont pas les bonnes.

Ce qui doit aussi être frustrant cette saison-là pour toi, c’est qu’il y a l’Euro qui se profile au Portugal et on parle de Pataca pour intégrer l’équipe…

C’était très compliqué pour moi car j’ai su par la fédé portugaise que Scolari envoyait des gens pour me voir jouer et pour me suivre. Malheureusement, j’arrête de jouer en seconde partie de championnat. D’un coup, je ne joue plus et c’est une période difficile pour moi. Je termine mon contrat dans l’année qui suit et encore une fois j’ai certains regrets par rapport à cette période-là. Car quelqu’un qui a fait 8 buts en une moitié de saison ne peut pas devenir mauvais lors de la seconde partie de saison. Mais d’un coup on t’empêche de jouer, on te met sur le banc de touche et ce n’est pas non plus de ta faute. Tu subis les décisions et les choix. J’arrivais à une période cruciale dans la carrière d’un joueur de foot et, à nouveau, on ne m’a pas donné l’opportunité que je devais avoir.

Quittes-tu alors Montpellier avec beaucoup de tristesse ?

Non, pas beaucoup de tristesse car je vois toujours le côté positif des choses. Il y a eu beaucoup de choses positives avec beaucoup de joie. C’est une page qui se tournait, la fin d’un cycle et peut-être que j’avais fait mon temps à Montpellier. Je suis reparti sur autre chose à Créteil, avec un projet de reconversion et c’est aussi une période qui a été importante pour moi.

La première fois que tu reviens à Montpellier à la Mosson avec Créteil, tu vas saluer la Butte, chose qui ne se faisait jamais et le président de la Butte descend pour t’offrir des cadeaux…

La Butte et moi, ici à Montpellier, c’était quelque-chose. On était très proche, je ne saurais pas expliquer pourquoi

C’est un moment particulier. La Butte et moi, ici à Montpellier, c’était quelque-chose. On était très proche, je ne saurais pas expliquer pourquoi. Il y a eu des périodes où ils ont senti que j’étais à fond pour le club. Il y a eu un échange entre nous qui a fait qu’on a gardé ça pendant une longue période. On était aussi proche de certains éléments de la famille de Mathieu qui est décédé dans un accident de voiture. Avec Laurent Nicollin, on était allés à l’enterrement du garçon et je pense que sa famille a toujours gardé cela en mémoire et elle a voulu que cela soit moi qui donne la couronne de fleurs aux supporters lors du match où on saluait sa mémoire. C’était quelqu’un de très important à la Butte. C’est son frère qui avait repris sa place et tout ça a fait que les gens ont reconnu, je pense, qu’il était question d’un rapport qui allait au-delà d’un terrain de foot. Ces genres de supporters sont des éléments très importants dans un club car ils suivent le club partout même dans les moments difficiles. Il y a eu un rapport de confiance et de famille entre nous à l’époque.

Ces valeurs d’esprit famille, de combativité, tu les partages… Tu as toujours été un dur au mal ! Que ce soit sur un terrain ou dans l’après-football où tu as notamment été restaurateur à Mauguio.

Le travail ne m’a jamais fait peur. J’ai fait plein de choses et je suis très content de les avoir faites. Si je pouvais en avoir fait plus, j’aurais fait d’autres métiers ou je le ferai ! Travailler, c’est un privilège. La vie, je la croque à pleines dents. Il s’agit de cela, d’être occupé, de transmettre aussi un peu d’amour. C’est une façon de donner du plaisir aux gens autrement que sur un terrain de football. Je suis comme ça et je resterai comme ça. Je pense que les gens le sentent et c’est pour cela que j’ai parfois des retours positifs.

Le MHSC est en difficulté en 2006-07, tu joues à Créteil et les deux clubs sont à la lutte pour ne pas descendre de L2 en National. Tu marques buts sur buts vers la fin et à un moment donné on s’est même dit : « C’est Rui qui va nous faire descendre ! »

Le meilleur ? Nenad Dzodic. Ce n’était pas seulement un ami mais un très bon joueur aussi, robuste, très solide défensivement

C’était difficile… Il y avait eu un match important où Montpellier vient à Créteil, quand le MHSC est vraiment en difficulté. On fait match nul mais ils se sauvent à la fin. J’aurais très mal vécu une descente de Montpellier mais j’étais à Créteil, à défendre les couleurs du club et j’ai fait ce qu’il fallait faire. Les buts, j’ai toujours été un buteur, alors j’en ai toujours mis dans les clubs où j’étais et ce n’était pas en lien ou en rapport à vouloir voir Montpellier en National. Au match chez nous, on s’attendait à des difficultés parce que le MHSC venait juste de faire venir Courbis et ce sont des entraîneurs comme lui qui arrivent à changer la mentalité des joueurs dans un groupe. Parfois, c’est ça. Ce qui coince, c’est le mental. On réussit quand même à faire match nul chez nous mais la suite a fait que Montpellier a fini par se sauver et c’était très bien.

Le meilleur joueur avec qui tu as joué à Montpellier ?

Alors là c’est difficile ! On va dire Nenad Dzodic. Ce n’était pas seulement un ami mais un très bon joueur aussi, robuste, très solide défensivement, qui marquait des buts de temps en temps. Franck Silvestre. Felipe Gouveia parce qu’il me connaissait par cœur et me donnait des ballons dans de bonnes conditions pour que je puisse marquer ou faire des passes décisives. Olivier Sorlin, Barbosa, Habib Bamogo, il y a eu de très bons joueurs et je ne peux pas en citer un plus particulièrement que les autres, c’est le groupe qui prime même si, à la fin, je pense que ceux que j’ai cités ont été les meilleurs de l’époque au MHSC.

Le moment le plus marquant ?

La période où on est monté en L1 en remettant le club au plus haut niveau. Après, un autre épisode au Havre où on est rentré en avion, pas le meilleur moment de mon passage à Montpellier ! On avait été obligé de descendre sous les nuages car il y a eu un moment de décompression. On a dû se poser et repartir plus tard vers Montpellier, ça n’était pas très marrant (rire) ! Grosse frayeur, la peur de notre vie !

Pourquoi du jour au lendemain as-tu décidé de te raser la tête ?

de ces 4 ans, j'ai retenu l'état d'esprit. C’est un club et une ville que j’ai beaucoup aimés

C’est Paulo Sergio ou Geoffrey Doumeng qui m’a dit que je commençais à avoir de « belles entrées » à droite et à gauche (rire) ! Je me suis rasé une fois, j’ai bien aimé car je n’avais pas la tête trop tordue (rire), et je suis resté comme ça. C’était mieux.

Pourquoi avoir porté trois numéros de maillot différents au club ? Tu dois être un des rares dans ce cas-là au MHSC …

Il n’y avait qu’un ou deux numéros de dispo à mon arrivée, le 30 et 31, j’ai pris le 31 et Gouveia le 30. L’année suivante, j’ai pris le 9 car j’avais le choix. Deux ans après, je reprends le 31 car je pensais que c’était ma dernière année au club et je voulais finir comme j’avais commencé. J’ai aussi pris le 18 car je sentais qu’il fallait que je change et quitte le 9. Avec le 9, c’était un peu une question de superstition. Je n’avais marqué que 5 buts en L2, finalement, et je m’étais dit qu’il ne me portait pas bonheur. J’ai voulu le double, 18, pour voir si je marquais aussi le double de buts (rires) !

Pour conclure, qu’as-tu retenu de tes 4 ans au MHSC ?

J’ai retenu un super état d’esprit, familial. Le président avait la mainmise sur tout ça et faisait en sorte que le joueur se sente bien dans son club. Après, il y a aussi un staff qui reste pendant des années et qui connait bien le club. Le fait d’avoir gardé certains anciens joueurs dans différentes strates du MHSC est aussi un signe de progression, de force et de valeurs. Même si dans le foot et dans le sport d’une manière générale, il y a toujours des hauts et des bas, il faut rester serein dans tous les cas de figure. C’est un club et une ville que j’ai beaucoup aimés. Qu’ils continuent comme ils ont été jusqu’à présent, qu’ils continuent de s’appuyer sur la formation et bonne continuation ! Ils sont dans le bon chemin.

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