Déjà buteuse à 6 reprises cette saison, l’attaquante allemande brille aussi par sa faculté à bien se fondre dans le collectif. Rencontre à l’aube de recevoir Lyon ce samedi (15h30 à Grammont)
La ressemblance sautera sans doute vite aux yeux des amoureux du football des années 90… Et pas seulement pour sa nationalité et ses cheveux blonds. Il y a dans le jeu de Lena Petermann des similitudes avec son compatriote, ancien joueur de Monaco, Jürgen Klinsmann. Lena a aussi cette rudesse dans les duels qui lui permet de gagner et de garder des ballons, cette élégance, cette tête levée balle au pied pour mieux appréhender son environnement et faire jouer les autres, sans oublier ce flair, ce sens du but inné qui lui permet d’inscrire des buts qui comptent et qui faisait dire à un certain Gary Lineker, autre idole des 90’s « Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne » « Bien sûr que je connais Klinsmann mais j’étais petite, donc, je ne me souviens pas réellement de son jeu », sourit Lena Petermann avec une modestie non feinte…
Née à Cuxhaven, près de Hambourg, dans le nord du pays, c’est en suivant les pas de son frère, de 2 ans son aîné, que Lena a pris le virus du ballon rond alors qu’elle venait tout juste de fêter ses 5 printemps. Joueuse du TSV Otterndorf jusqu’à 16 ans (avec les garçons), elle a ensuite rejoint le prestigieux voisin du Hambourg SV « J’y ai joué pendant deux ans. Nous avions une super équipe avec beaucoup d’internationales, se souvient-elle, mais, du jour au lendemain, malgré les bons résultats, les dirigeants ont décidé de supprimer l’équipe féminine. J’étais très triste que cela se termine ainsi. »
Pour se relancer, cette libéro à l’ancienne qui s’est rapidement reconvertie comme attaquante s’est alors envolée pour les Etats-Unis au sein de l’University of Central Florida durant 2 saisons – « Une expérience très enrichissante dans un campus de 50 000 personnes » –avant de revenir en Allemagne et de porter successivement les couleurs de Fribourg où elle a passé « 4 belles saisons et laissé beaucoup d’amis » et enfin une année à Potsdam contrariée par une blessure. Cet été, comme 7 ans auparavant, Lena a alors choisi l’étranger pour se relancer. « Dès que j’ai appris l’intérêt du MHSC me concernant, il a tout de suite été réciproque, sourit-elle. J’ai découvert ici des gens très gentils, comme j’en avais rarement connu ailleurs. Tout est fait pour te faciliter la tâche et te mettre dans les meilleures conditions. Ce que j’aime profondément dans ce club, c’est que tu sens que c’est très famille. Tout le monde te dit bonjour et demande de tes nouvelles. Je ne pense pas qu’il existe une ambiance similaire dans beaucoup de clubs professionnels. » En plus d’apprécier la ville – « Elle est magnifique. J’adore le soleil, la plage aussi… », Lena a surtout apprécié la confiance témoignée par ses nouveaux dirigeants. « Je suis arrivée blessée au pied mais tout le monde m’a dit ‘‘OK, viens nous avons besoin de toi tu seras bien ici. On veut vraiment que tu viennes’’ et dès que je suis revenue sur les terrains, ils m’ont soutenu et ont tout fait pour que mon intégration à l’équipe se fasse du mieux possible et que je retrouve la confiance. »
Pari gagné puisque l’internationale allemande (18 sélections) a déjà inscrit 6 buts cette saison. Au-delà de ses buts, c’est aussi sa faculté à s’adapter à son nouvel environnement qui impressionne. « Aux États-Unis, le niveau est moins élevé qu’en Allemagne où les effectifs sont traditionnellement très jeunes puisqu’il y a beaucoup d’universitaires. En France, c’est beaucoup plus technique. Je trouve aussi que les contacts sont plus rudes, y compris à l’entraînement. Il y a beaucoup de duels. » Des duels il y en a eu la semaine dernière lors du succès du MHSC sur le terrain du Paris FC (2-5). Une rencontre où Lena, entrée en cours de jeu, a marqué le 3e but de la partie et délivré une passe décisive pour Valérie Gauvin avec qui elle forme un duo de plus complémentaire. « J’aime beaucoup jouer avec elle et je pense que ça se voit. J’étais très heureuse de cette décision du coach de nous associer à la pointe de l’attaque. Contre Metz, elle m’a offert une passe décisive et contre le Paris FC c’était l’inverse. Ça marche bien entre nous même si nous avons encore besoin de mieux nous connaître pour devenir meilleures, explique-t-elle. Plus globalement, c’était bien de gagner contre le Paris FC car c’est une équipe au niveau sensiblement équivalent au nôtre. Nous avions perdu contre Bordeaux et c’était important de gagner face au PFC pour valider une certaine progression. C’est aussi bon pour la confiance avant le match de Lyon. » Lyon, c’est donc aujourd’hui, une équipe « incroyablement forte contre laquelle nous devrons être à 150% et veiller à ne pas commettre d’erreur grossière car si dans certains matchs, tu as parfois le temps de te rattraper, contre l’OL, chaque erreur se paiera cash. »
L’entretien touche à sa fin. Vingt minutes au cours desquelles son sourire n’a jamais quitté son visage. Un sourire qui vient sans doute de son bon début de saison – « Je reviens progressivement et je retrouve la confiance. J’espère aider au maximum l’équipe et que nous pourrons nous qualifier pour la prochaine Ligue des Champions. » – mais aussi d’un sentiment bien plus profond. « Pour être bien sur le terrain et dans la vie en général, tu as besoin d’être positive et c’est ce que j’essaie d’être au quotidien, conclut-elle. Mais ce sourire vient surtout du fait que je suis heureuse d’être ici. » Le plus beau des sentiments…
