Régulièrement, nous partons à la rencontre d’anciens joueurs du MHSC qui évoluent aujourd’hui à l’étranger. Aujourd’hui, voyage inédit à Chypre à la rencontre de Kévin Bérigaud qui joue aujourd’hui au Paphos FC. Avec sa bonne humeur et sa franchise habituelles, il évoque sans filtre sa nouvelle vie. Un bon moment à lire…
SON PARCOURS DEPUIS SON DÉPART DU MHSC
« A la base, il n'était pas prévu que je parte tout de suite de Montpellier mais, à l’époque, (durant l’hiver 2017), j'approchais de la trentaine et j'avais dit à mon agent que s'il me trouvait un projet à l'étranger, je l’étudierai car j’avais toujours joué en France. Mon agent connaissait le directeur sportif de Paphos qui était un Français et, cette opportunité s’est présentée. Je ne savais pas vraiment où c'était au départ, j'ai regardé la carte sur Internet et je me suis dit pourquoi pas. Nous y sommes allés ensemble, nous avons discuté et ça s'est fait en deux ou trois jours. Sur le plan sportif, les six premiers mois se sont très bien passés. Le club était un peu en galère car il jouait le maintien mais nous sommes arrivés à le décrocher assez rapidement. La saison suivante, en revanche, a été un peu plus floue. Le groupe avait été profondément renouvelé puisque nous n'étions plus que trois joueurs de la saison précédente encore présent dans l'effectif. Nous sommes repartis sur un groupe totalement nouveau, donc ce n'était pas super facile au début, notamment lors de la préparation où les joueurs sont arrivés petit à petit. En plus, au bout de quatre matchs, je me suis fait une rupture du ligament croisé du genou, ce qui m'a éloigné du terrain durant tout au long de la saison. J'étais en fin de contrat mais, comme le club était content de mes six premiers mois, les dirigeants m’ont tout de même prolongé d'un an, ce qui me permet d'y être encore aujourd'hui. À mon retour, au début de cette saison, j'ai été victime d'une fracture du cinquième métatarse. Ça un peu traîné, j'ai dû me faire opérer deux fois et j'ai repris normalement le chemin des terrains en janvier. J'ai fait quatre ou cinq matchs, ça s'est bien passé, et ensuite il y a eu le problème du coronavirus et le confinement qui s'en est suivi. En tout, si on compte la prépa, j'ai dû faire 9 ou 10 matchs cette saison. J'ai vécu des moments difficiles mais on s'accroche. »
LE CLUB DE PAPHOS
« Lorsque je suis arrivé, quand j'ai vu les vestiaires, ça m'a rappelé la CFA avec Évian TG. C'était un peu compliqué au début de revenir à ça mais ce n'est pas quelque chose qui me dérange Paphos est un jeune club qui a été repris par des actionnaires. Il est en pleine évolution, en pleine construction, il y a pas mal de choses à faire mais ce club a de l'ambition et quand je vois tous les pas qui ont été franchis, notamment en terme d’infrastructures, c’est très encourageant. Sportivement, le club commence à comprendre qu'il faut s'investir sur plusieurs années et ne pas changer 15 ou 20 joueurs à chaque intersaison. Cette année, notre groupe est composé de pas mal de nationalités. Le Français Mickaël Panos (passé par les équipes de jeunes de Saint-Etienne1), nous a rejoint, tout comme plusieurs joueurs expérimentés parmi lesquels Bakary Sako (ex ailier de l’AS Saint-Etienne qui a passé de nombreuses années en Premier League) mais aussi Jason Puncheon (attaquant anglais qui a passé de nombreuses saisons dans l’élite de son pays, notamment à Crystal Palace). Nous avions à mon sens une très bonne équipe, mais nous avons malheureusement dénombré pas mal de blessures ce qui nous a empêché d'atteindre le top 6 du Championnat.Du haut de mes 32 ans je commence à avoir un peu de bouteille je suis d'ailleurs l'un des plus anciens de l'équipe (rires). Plus sérieusement, le groupe s’est vraiment renforcé cette année, nous sommes quatre ou cinq à avoir la trentaine. Je ne dirai pas que je suis un cadre mais le club compte pas mal sur moi et ça fait plaisir. Qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour l'avenir ? Je suis en fin de contrat au mois de mai alors que je puisse signer une année de plus ici ! J'espère pouvoir continuer dans ce projet. »
LE CHAMPIONNAT CHYPRIOTE
« Le titre se dispute entre quelques équipes parmi lesquelles l'Apoel Nicosie, l'Apollon Limassol, Anorthosis Famagouste et Omonia Nicosie. Je n'arrive pas trop à situer le niveau par rapport à la France. Techniquement, il y a pas mal de similitudes, c'est plus physiquement que ça change. En France c'est beaucoup plus solide de ce point de vue-là. A Chypre, à part les grosses équipes qui jouent l'Europa League, ça va de la bonne Ligue 2 au bas de tableau de Ligue 1. »
LA VIE A CHYPRE
« Paphos se situe au sud-ouest de Chypre, à l'opposé de Nicosie. C'est une ville assez étendue avec peu de buildings mais plutôt pas mal de petites maisons et d'appartements. Limassol (l’une des deux plus grosses villes du pays avec la capitale Nicosie) est à 35-40 minutes de route. C'est vraiment un endroit agréable à vivre. Les Chypriotes sont très accueillants. Au niveau du temps, ça ressemble un peu à Montpellier : il y a du soleil les 3 quarts de l’année et, quand il y a du soleil, c'est plus facile à vivre. Je me suis bien adapté. Je me plais bien ici. »
SES ANNÉES MONTPELLIÉRAINES
« Je n'ai aucun regret. Je suis resté trois ans à Montpellier, c'est la preuve que je m'y sentais bien. Si ça n'avait pas été le cas je serais parti bien avant. Je n'ai vécu que de bons moments, j'ai rencontré pas mal de belles personnes, je suis d'ailleurs en contact avec certaines d'entre elles comme Olivier Mégel, Yohan Métais, Laurent Pionnier, Ruben Aguilar, Benjamin Lecomte, Nicolas Saint-Ruf, Jonas Martin, Anthony Mounier et bien sûr Vitorino Hilton. J’y ai vraiment vécu de belles années, notamment la première où nous avions terminé aux portes de l'Europe (2014-2015). Je suis vraiment content d'avoir porté le maillot du MHSC dans ma carrière. Quand on voit le club, le groupe qu’il y avait et bien sûr la vie à Montpellier qui est très agréable, il y avait vraiment tout pour être heureux là-bas. »
LE MHSC D'AUJOURD'HUI
« Je continue à le suivre à distance et je trouve qu'il tourne plutôt bien. Je suis content que ça se passe comme ça pour eux. À une certaine période, quand j'étais au club, il y avait beaucoup de changements au sein de l'effectif. Depuis 2 ou 3 ans, le club a retrouvé une grosse structure de joueurs, un noyau dur qui évolue peu et c'est aussi ce qui fait qu'il y a de bons résultats. »
SON MESSAGE POUR LES SUPPORTERS DU MHSC
« Je leur dirai simplement qu'ils continuent à supporter l'équipe comme ils le font. C'est vraiment important pour les joueurs d'avoir des supporters derrière eux et c'est le cas à Montpellier. C'est vraiment un bon club. »
L'instant mezze
Son plat Chypriote préféré : « La spécialité locale : les Mezze. Ce sont pleins d'assortiments que l'on mange souvent en entrée avec des samosa du Houmus. Il y en a de deux sortes, à la viande ou poisson. Tu te remplis la panse pour pas grand-chose c'est vraiment très bon » (sourire).
Ce qui lui manque le plus de la France : « Les pains au chocolat et les croissants »
Ce qui t'a le plus marqué à ton arrivée à Chypre : « La découverte des vestiaires d'entraînement, mais ils ont été refaits depuis » (sourire).
Son meilleur souvenir à Montpellier : « La victoire contre Marseille à la Mosson (janvier 2015, 2-0) où j'ai la chance de marquer. Après, vu le contexte, c’était plus un moment très fort qu’un bon souvenir mais je me souviens de ma passe décisive lors du match contre Caen en hommage au Président Louis Nicollin. C'était un moment très particulier, très fort avec ce maillot noir et le chiffre 74 qui avait beaucoup de signification pour notre Président, pour le club mais qui est aussi le numéro de ma région natale, la Haute-Savoie. »
Son but préféré avec Montpellier : « Ce même but contre Marseille »
