Suite de notre dossier consacré au poste d'attaquant. Aujourd'hui, profil et instinct du buteur sont au menu
Instinct du buteur, faculté à répéter les efforts défensifs, les qualités de l’attaquant doivent donc être multiples: « L’avant-centre est surtout un point d’appui. explique Valérie Gauvin. Il faut avoir la qualité de pouvoir caler des ballons. Avoir un bon jeu de tête sert beaucoup également et il faut aussi voir le jeu pour pouvoir bien se déplacer au bon moment afin d’aider l’équipe. » « Tu dois avoir confiance en toi, être convaincue que tu veux marquer et que tu vas marquer, poursuit Lena Petermann. Tu dois savoir aussi où te situer, où se situent tes adversaires et tes équipiers. Tu dois aussi avoir le physique et l’état d’esprit pour aller au combat, être malin aussi dans tes déplacements. Il faut surtout être rapide dans ta manière de penser et tes prises de décisions parce que tu as souvent peu de temps pour décider du geste que tu dois faire dans la zone de vérité »
L’avant-centre parfait aurait donc toutes ces qualités, mais la réalité est sensiblement différente. « ll y a plusieurs styles d’attaquants. Ça dépend du gabarit du joueur, de sa mentalité et du talent aussi. Il peut y avoir beaucoup de styles différents, explique Gaëtan Laborde. Il faut être omnibulé par le but et vouloir marquer, parce que ça c’est indéniable pour un bon attaquant. Après il faut savoir jouer avec ses qualités. »
« Il y a des profils de fixation qui permettent aux autres attaquants de prendre la profondeur et il y a des profils comme ceux que nous avons avec Andy et Gaëtan qui peuvent à la fois fixer et prendre la profondeur », explique Souleymane Camara qui évoque ensuite son évolution avec un brin d’humour « Avant je pouvais faire comme Andy et Gaétan et multiplier les appels en profondeur. Aujourd’hui, avec l’âge j’ai forcément moins de jambes qu’eux, je suis plus dans la fixation et dans la protection de balle même si, de temps en temps, j’essaie de prendre la profondeur pour surprendre les défenseurs adverses. Je pense avoir acquis en expérience avec le temps, notamment en ce qui concerne les déplacements. Avant, je courais beaucoup mais je ne faisais pas forcément les bons appels. Avec le temps j’ai appris à mieux les effectuer et, surtout, au bon moment. »
Si, dans le football moderne, le n°9 évolue souvent seul en pointe, les équipes fanions masculines et féminines du MHSC évoluent à deux pointes. L’occasion d’évoquer la complémentarité, à un poste pourtant – et pas toujours de manière justifiée – associé de façon régulière à un certain individualisme. « Avec Andy, nous sommes deux attaquants qui ne lâchent rien avec une grosse mentalité, On aime bien harceler, vite récupérer les ballons, essayer d’aider l’équipe comme on peut. Montrer notre rage à tout le monde c’est quelque chose qu’on aime bien faire pour tirer l’équipe vers le haut, souligne Gaëtan. Nous ne sommes pas des attaquants hyper individualistes, mais on aime marquer des buts et faire des passes décisives… et si on ne le fait pas à chaque match on n’est pas content ! (sourire). Je pense que globalement, les défenseurs ne sont pas forcément très contents de nous voir arriver avec Andy (sourire). Désormais on est plus attendu donc c’est à nous d’être encore meilleur sur le terrain pour marquer et faire des passes décisives » « Avec Souley, nous avons tous les trois des profils différents, mais le point commun d’être 3 joueurs qui mouillent le maillot et qui avons l’esprit de la Paillade, ajoute Andy. Notre entente est très bonne. »
Andy et Gaëtan tiennent d’ailleurs à saluer l’implication de ’’maitre Souley’’ « C’est un buteur, un point d’appui. Il n’a pas le même profil que nous mais c’est un profil très intéressant. Dès qu’il rentre il apporte beaucoup », explique Andy, repris en écho par son compère Gaëtan : « Souley est plus réfléchi que nous, il est dans la remise, il joue sur son expérience, son intelligence de jeu. Il a peut-être moins de jambes qu’à ses débuts, mais il est précieux dans sa faculté à garder les ballons. Il nous prouve aussi, notamment à l’entraînement, sa grande efficacité. Vous pouvez demander à Vito ou aux défenseurs qui l’ont chaque semaine au marquage à l’entraînement et je peux vous garantir qu’il est ‘’chiant’’ à marquer (sourire). C’est un très bon joueur et j’essaie notamment de m’inspirer de son jeu dos au but »
Arrivée cet été au sein de la section féminine, Lena Petermann forme également un duo très efficace avec Valérie Gauvin puisqu’elles ont marqué 24 buts à elles deux depuis l’ouverture du championnat « C’est difficile d’expliquer notre complémentarité car nous sommes un peu le même genre de joueuses nous sommes toutes les deux grandes, douées de la tête, nous aimons marquer des buts, mais nous aimons jouer l’une avec l’autre. Je suis heureuse quand elle marque et elle est heureuse quand je marque ; un coup elle me fait une passe et un coup c’est moi, sourit l’attaquante allemande. Il y a un bon feeling entre nous, une belle harmonie et j’aime beaucoup jouer à ses côtés en attaque. »
L’Echo est tout aussi positif du côté de l’internationale tricolore : « J’adore jouer avec Lena. Depuis le début, on s’entend super bien, que ce soit sur le terrain ou en dehors, Nous sommes complémentaires, on se trouve assez facilement et nos déplacements sont coordonnés à chaque fois. On se comprend très bien et je pense qu’on forme un très bon binôme. Léna est très technique. Elle est très doué dans les petits espaces, elle a une bonne protection de balle aussi ; sur ses appels elle prend l’espace qu’il faut au moment où il faut. Sur les déviations, les choses comme ça on arrive beaucoup à se trouver du coup on essaie souvent de combiner ensemble pour aller vers le but », souligne Valérie, qui évoque aussi cet aspect de jouer à deux devant : « Seul ou en duo devant, ce n’est pas le même métier, les déplacements ne sont pas les mêmes, explique-t-elle. Quand tu es seul devant, tu es plus sur le front de l’attaque et tu dois gérer les deux défenseurs centrales. Quand on est à deux, il y a des espaces qu’on ne peut pas avoir quand on est tout seul justement parce qu’on se sert de l’autre aussi pour avoir des espaces. »
