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Capables du pire... puis du meilleur !

L'exercice 1989/90 du Montpellier Hérault Sport Club restera à jamais gravé comme l'un des plus beau et fou de l'histoire du club. celui du premier titre majeur gagné par le MHSC lors d'une saison rocambolesque

Février 1977, 32ème de finale de la Coupe de France : La Paillade, alors en 3ème Division, élimine l’OM, tenant du Titre, à Avignon. Dans la foulée d’un exploit qui fit connaître aux yeux du grand public le club de Louis Nicollin, un certain Gérard Phalippou pousse la chansonnette : « C'est à petits pas, à petits pas que la Paaaaailllllaaade … ira un jour à Paris ! » 45 tours qui se révèlera prémonitoire mais dont les vœux ne seront pas tout aussi rapides à exaucer que l’a été l’ascension d’un club gravissant les échelons du football français à vitesse grand V depuis 1974. Tout vient cependant à temps pour qui sait attendre. L’amour du président pour dame Coupe est tout sauf un secret de polichinelle et « sa » Paillade, labellisée coupeuse de tête, entonne le célèbre refrain au rythme aussi régulier que celui des grosses caisses de la Butte. Le Graal se rapproche et la plus belle épopée de Montpellier-La Paillade se joue lors de la saison 1979/80 quand les hommes du capitaine Michel Mézy atteignent les demi-finales de l’épreuve face à l’AS Monaco. Au lendemain d’une élimination douloureuse (car imméritée !) face aux joueurs du Rocher, le libéro pailladin se retrouve en plateau télé aux côtés d’un Louis Nicollin inconsolable de ne pouvoir goûter aux joies d’une virée au Parc des Princes, son rêve absolu. Au micro du journaliste de FR3, le capitaine tente de consoler son président en promettant de l’y amener un jour…

les ambitions européennes font... hérault-shima !

La « magie de la Coupe » va opérer dans l’Hérault. 10 ans plus tard, si long, si peu sur l’échelle temporelle pailladine, parole fût ainsi tenue par l’enfant du Grau-du-Roi !  L’histoire ayant amené Michel Mézy et Louis Nicollin jusqu’à soulever la Coupe de France un soir de juin 1990 est belle, tortueuse voire tourmentée… mais tellement pailladine ! Il faut remonter au début de l’été 1989, pour en conter la genèse et son déroulé. Le cagnard de la période estivale tape certainement fort sur les têtes dirigeantes et vient la folie des grandeurs du côté de la Mosson. Aux stars sud-américaines Julio César et Carlos Valderrama rompus aux joutes pailladines depuis peu, s’ajoutent deux nouvelles pépites du football français à l’effectif pailladin : Eric Cantona, tout d’abord, que Louis Nicollin se fait prêter par l’OM et un Bernard Tapie qui souffle à l’oreille de Loulou le nom du Sochalien Stéphane Paille. Pourquoi ne pas reconstituer la redoutable doublette d’attaquants de l’équipe de France espoirs championne Europe et qui émerveilla le Vieux continent tout entier un an plus tôt ? Banco, c’est le cas de le dire ! Car c’est à grands coups de millions de francs que les deux stars arrivent dans l’Hérault, accompagnés des Vincent Guérin, Daniel Xuereb puis de Wilbert Suvrijn sur le tard. La Mairie et le Conseil général de l’Hérault mettent la main à la poche et en contrepartie, Loulou doit presque vendre son âme et admettre que son club s’appellerait désormais « Montpellier-Hérault » et qu’il porterait les couleurs du district, le bleu et le blanc. Les ambitions se veulent européennes mais les supporters pailladins déchantent vite, tout comme le nouveau coach, un certain Aimé Jacquet, le mythique entraîneur des 80ies aux Girondins de Bordeaux. Lui qui avait rapidement fait le choix de faire tourner son attaque autour de Daniel Xuereb, se retrouve avec deux autres fers de lance « dans les pattes » de l’ancien joueur du PSG. Difficile d’aligner ces trois joueurs en même temps aux avant-postes avec un Laurent Blanc comme N°10 sans que l’équipe manque d’équilibre, car totalement offensive. Aimé Jacquet n’arrive pas à faire prendre la mayonnaise et chacun, individuellement, se croit dépositaire de la vérité. Pire, croyez-le ou pas, l’équipe manque d’efficacité ! Les joueurs sont bloqués, tétanisés face à l’attente suscitée par un mercato d’été improbable et l’absence de résultat.

cantona ne portera plus jamais le maillot de montpellier

La presse parle d’« Hérault-shima ! » dans le 34 pour évoquer la forme de l’équipe. Quand la fébrilité au bout des pieds des joueurs laisse place à l’énervement et à un jet de crampons de Cantona vers son coéquipier Jean-Claude Lemoult un soir d’octobre à Lille, ce geste fait l’effet d’une bombe. L’« enfant terrible » du football français est mis à pied et Louis Nicollin affirme que « Cantona ne portera plus jamais le maillot de Montpellier » avant de se raviser quelques temps plus tard. Dès novembre, il faut tirer un trait sur les ambitions du départ et ne plus penser qu’à se maintenir. Le club tente de rééquilibrer l’équipe en cédant Paille à Bordeaux, Ayache faisant le chemin inverse. Alors directeur sportif, Michel Mézy essaye de convaincre Aimé Jacquet et Laurent Blanc de faire reculer le futur champion du monde au poste de libéro afin de donner une meilleure assise défensive à l’équipe. L’essai, infructueux et sans suite en septembre après un match face au Racing à La Mosson, devient permanent mais tout aussi peu probant au soir de la dernière journée avant la trêve à Auxerre (2-1). 1989 se termine ainsi par un grand désenchantement. Nouvelle défaite rime avec position de relégable et s’en suit une trêve de quasi 2 mois dans l’ambiance que l’on imagine. Jacquet et l’équipe cherchent des solutions, 8 matchs amicaux sont programmés à cet effet (Etoile Rouge, Steaua Bucarest, Belgique etc). Rien n’y fait, 2 matchs après la reprise du championnat les joueurs de Loulou s’inclinent le 11 février à Lyon (3-1) et cela en est fini pour Aimé Jacquet, 7 mois seulement après son arrivée à Grammont.

On va gagner la Coupe et sauver notre saison, croyez-moi !

C’est Michel Mézy qui passe de son bureau de dirigeant au banc de touche avec la lourde tâche de sortir le club de son marasme. Hasard du calendrier, l’ancien international français doit diriger son premier match à Chateaurenard face à Istres lors de l’entrée en lice du MHSC en … Coupe de France. Faut-il courir un deuxième lièvre à la fois ou éloigner définitivement le spectre de la relégation qui est pourtant l’urgence absolue ? « Il faut à tout prix sauver la saison en brillant en Coupe », Laurent Blanc donne une réponse trouvant un écho favorable à l’étage présidentiel. Les résultats sont mitigés en championnat tandis que le club continue son bonhomme de chemin en Coupe : Victoire en 16èmes face à Louhans-Cuiseaux avec un Cantona enfin « star » (5-1), puis lors du match vedette des 8èmes contre Nantes (2-0). Face aux Canaris le MHSC fait un match plein et retrouve du panache. De quoi faire rêver Loulou : « On va gagner la Coupe et sauver notre saison, croyez-moi ! » Rien ne sera pour autant facile à mettre en œuvre. Jusqu’à la finale, comprise, les Héraultais devront jouer en terrain adverse. Mais Michel Mézy a les ingrédients du renouveau. Laurent Blanc est ainsi maintenu au poste de libéro comme base de sa recette à laquelle il ajoute une touche de rouge. Le short passe au rouge en rappel des valeurs pailladines diluées dans la piquette infâme de cet exercice 1989/90. Depuis le match face à Sochaux en championnat puis celui de Coupe face à Nantes à la Mosson, tout semble tourner plus rond pour des Héraultais attifés de la sorte. Même les ratés du nouveau panneau électronique, disjonctant deux fois face au club montbéliard, n’aura pas la peau des nouvelles croyances pailladines. Ils joueront le reste de la saison en « culotte rouge ». Superstition quand tu nous tiens !

tout reste à faire : gagner... ou gagner !

C’est Avignon, dernier rescapé des clubs de D2 encore en lice, qui se présente face au MHSC en ¼ de finale. Dans un stade avignonais battant son record d’affluence, il faut attendre les 5 dernières minutes de jeu pour voir Cantona combiner avec Xuereb au milieu de terrain et foncer jusqu’à la surface de réparation pour offrir le but de la victoire à Guérin (0-1). Pas un grand match, certes, mais une victoire méritée. Le 12 mai, le Montpellier-Hérault assure définitivement son maintien en D1 à la faveur d’un 0-0 à La Mosson face à Monaco lors de la 37ème journée de championnat. Tout le monde peut désormais dormir tranquille pour aborder, 12 dodos plus tard, le déplacement à Geoffroy-Guichard et ses 35 000 supporters chauffés à blanc en demi-finale de Coupe. Toute la France attend une finale « rêvée » OM-ASSE. Le président des Verts s’y voit déjà durant l’avant-match passé en compagnie d’un Louis Nicollin médusé par tant d’assurance affichée chez son hôte du jour. Loulou en perd sa gouaille, répondant avec une politesse exagérée au dirigeant stéphanois. Mais il n’en pense pas moins : quel pied de nez (ou plutôt au cul) cela pourrait être d’éliminer les Verts, chez eux, en tant qu’ancien Lyonnais ! Sous la pluie torrentielle qui s’abat sur le Chaudron, Valderrama, tout juste revenu à temps de Pologne, joue une de ses plus belles partitions sous la tunique pailladine. Cantona, omniprésent, concrétise la maîtrise de son équipe au tableau d’affichage avec une merveille de reprise de volée piquée sur un service de Xuereb. L’enfer vert, promis et réel en seconde période, n’a pas d’emprise face aux géants d’un soir que sont Albert Rust ou Julio César, pour ne citer qu’eux. 0-1, la Messe est dite… ou pas tout à fait. Car tout portait à croire qu’en atteignant la finale, le MHSC serait automatique européen puisque devant affronter l’OM, champion de France, en finale. Il fallait imaginer un peu plus tard la tête des joueurs et du staff quand ceux-ci apprirent « La » nouvelle : le MHSC allait finalement devoir affronter un Racing Club de Paris relégable en championnat mais victorieux aux penalties au Vélodrome dans l’autre demi-finale de Coupe ! Tout reste à faire : gagner ou… gagner ! La place européenne n’est plus assurée quelle que soit l’issue de la finale, Valderrama (suspendu après son rouge à Saint-Etienne) et Suvrijn (blessé) regarderont le match des tribunes, voilà un soupçon d’incertitude qui pointe le nez côté héraultais.

quelle saison ! paille-cantona. même jacquet, la menace de la D2, l'affaire de Lille...

Après un séjour au vert à Clairefontaine, le Montpellier-Hérault goûte aux joies de la Marseillaise au Parc des Princes, et François Mitterrand à la bise de Loulou durant le protocole d’avant-match ! S’en suivent 90 minutes de jeu qui ne resteront pas dans les annales. Dame Coupe joue la prolongation avant de s’éclipser dans la nuit parisienne avec le bon prétendant. Ce sont deux joueurs issus de la formation pailladine qui vont la faire craquer. Laurent Blanc, tout d’abord, d’un superbe coup-franc brossé heurtant le poteau puis le bras d’Olmeta avant de finir sa course au fond des filets du Racing. Les Pailladins doublent la mise d’une contre-attaque d’école menée par Guérin et conclue par un Kader Ferhoui auteur du premier et du dernier but de cette campagne mémorable de 1990. La réduction du score de Ginola d’une tête sur corner intervient trop tard. Elle ne change rien au scénario final, le tour d’honneur est pailladin et voit Louis Nicollin écourter son intervention au micro du diffuseur tv pour tomber un peu plus loin dans les bras de son fils Laurent Nicollin. La nuit autour des Trois Grâces est aussi folle que l’accueil réservé par le public montpelliérain à ses héros le lendemain, place de la Comédie. Avec ce premier trophée de l’histoire du club brandi depuis le balcon de l’Opéra, Louis Nicollin accomplit un rêve de gosse. Non sans reconnaître : « J’ai fait des conneries. J’assume. Que voulez-vous, je suis un passionné comme tous les gens qui m’entourent. Regarde le maire, il est formidable, il était avec nous dans les vestiaires. On a tout de même décidé de ne plus faire trop de folies. Quelle saison ! Paille-Cantona. Même Jacquet, la menace de la D2, l’affaire de Lille… et, au bout du compte, on gagne la Coupe, ça s’appelle marcher sur la tête ! »

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