Coupe de la Ligue : Et si on remettait ça ?

Il y a tout juste 20 ans, le MHSC de Philippe Delaye, Nenad Dzodic, Jean-Christophe Rouvière et Laurent Robert atteignait la demi-finale de la Coupe de la Ligue. Avant le début de la campagne 2018-2019 dans cette compétition, ils racontent

L'histoire ne dit pas encore si le parcours sera le même qu'il y a 20 ans mais il y a au moins un point commun : cette semaine la météo a prévu une chute des températures et les Montpelliérains devront faire avec un temps qui ne s'annonce pas forcément ensoleillé. C'était un peu le cas il y a 20 ans, à une époque où la Coupe de la Ligue débutait bien plus tard, au mois de janvier. Cette saison-là, en 1998-1999, le Montpellier Hérault SC de Jean-Louis Gasset avait dû composer avec les éléments pour atteindre les demi-finales de la Coupe de la Ligue. Flash-back

seizièmes de finale - Lyon 0-2 MHSC : Entame de feu sous la neige de Gerland

Début du parcours à Lyon, au stade de Gerland. Et déjà il y est question de froid. En ce dimanche 10 janvier 1999, le stade de Gerland est recouvert d'un épais manteau blanc, au point de faire craindre l'annulation de la rencontre. Les bonnes volontés des services locaux venus déblayer la neige et l'insistance de la télé ont fini par permettre à la rencontre de se dérouler. « C’était notre premier match de reprise en janvier, on ne savait pas si le match aller avoir lieu, finalement il avait eu lieu. se souvient Philippe Delaye. On avait joué sous la neige et fait un super match, très solide, face à une grosse équipe lyonnaise. C’est là qu’a démarré notre parcours positif à l’extérieur de notre 2^e partie de saison, après des débuts difficiles en déplacement. » Avec un nouveau gardien, Stéphane Cassard, arrivé quelques jours plus tôt en provenance du Havre et Nicolas Ouédec venu lui du PSG en échange de Xavier Gravelaine qui a fait le sens inverse. Les Pailladins sont solides en première période avant de l'emporter en seconde grâce à des buts de Nenad Dzodic (70e) - « un excellent souvenir », reconnaît l’intéressé  - et Philippe Delaye (88e). « J’étais gelé, frigorifié, dans un match très dur », rigole Laurent Robert, auteur d’une prestation 5 étoiles ce soir-là.

8e de finale - CHATEAUROUX 0-1 MHSC : Philippe Delaye sort La Paillade du piège

Le rendez-vous suivant, en huitième de finale, se déroule le 3 février 1999 et les Montpelliérains, inoffensifs en championnat à l'extérieur lors de la première partie de saison, doivent à nouveau se déplacer, cette fois-ci à Châteauroux « Châteauroux était en deuxième division à l’époque et c’était toujours compliqué car il ne fallait pas sous-estimer notre adversaire, se souvient Laurent Robert. Mais on avait su sortir vainqueur de ce piège. Je me souviens du climat aussi qui était compliqué également. On avait su mettre ce petit but pour passer le cap. »

Solides sans être géniaux, les Héraultais s'imposent 1-0 dans des conditions rendues notamment difficiles par la pluie et le vent, grâce à un nouveau but de Delaye. Ils évitent ainsi le piège tendu par Lilian Compan et ses équipiers. « Les conditions étaient vraiment difficiles, poursuit Philippe Delaye. J’avais marqué le but vainqueur sur une passe de Nicolas Ouédec. On avait fait un match de guerriers, valeureux sans être bons dans le jeu mais on avait gagné au mental. » Place au tour suivant

1/4 de finale - PSG 0-2 MHSC : Victoire princière au Parc

Troisième match dans cette compétition, troisième déplacement et deuxième grosse affiche : le MHSC doit se déplacer au Parc des Princes pour y défier le Paris-Saint-Germain en quart de finale le 6 mars. Confronté à une des saisons les plus compliquées de son histoire avec le départ de Charles Biétry du poste de Président au mois de décembre, le remplacement d’Alain Giresse par Artur George au poste d'entraîneur après un début de saison poussif. Il convient d'y ajouter de nombreux changements au mercato d'hiver (arrivées de Rodriguez et Madar notamment). Malgré-ce, le Paris-Saint-Germain affiche une très belle équipe sur le papier avec des noms aussi prestigieux que Simone, Wörns, Adailtin, Yanovski, Goma mais aussi deux anciens Montpelliérains : Bruno Carotti et Xavier Gravelaine qui était encore pailladin quelques  semaines plus tôt. Auteur d'une prestation à nouveau très solide les Héraultais s'imposent 2-0 grâce à des buts de Marcel Mahouvé et Franck Silvestre. Une rencontre marquée aussi par une scène improbable. « Pascal Baills prend un carton rouge, il sort mais à ce moment-là il y a un changement et l’arbitre croit que c’est Pascal Baills qui sort sauf qu’il est expulsé et on se retrouve quelques secondes à 11 contre 11 alors qu’on devait être à 10 contre 11, raconte Philippe Delaye. Jean-Louis Gasset me faisait signe de sortir et quand je m’en suis aperçu, j’ai essayé de filer derrière le banc pour qu’on ne me voit pas mais essayer de s’échapper discrètement pour sortir du terrain au Parc des Princes, c’est quasiment impossible (sourire). Je ne savais pas où me mettre ». Heureusement, malgré la pression de certains membres du staff, le capitaine Marco Simone avait refusé de porter réclamation, estimant que la victoire montpelliéraine ne souffrait d’aucune contestation. « Les joueurs parisiens et leur capitaine Marco Simone avaient été très classe, reprend Philippe Delaye. En dehors de ça, on avait fait une grosse performance en allant gagner 2-0 là-bas car le PSG avait une très grosse équipe. » Un sentiment partagé par Laurent Robert. « C’est toujours un exploit d’aller gagner à Paris, même à cette époque là. On savait qu’on n'avait rien à perdre et tout à gagner et on avait réussi à faire un gros résultats là-bas. D’ailleurs, le PSG nous réussissait souvent à l’époque ! » (sourire)

1/2 finale - METZ 4-3 MHSC : Jestrovic brise le rêve montpelliérain

Après avoir gagné à Paris en quart, les Montpelliérains n’ont qu’une idée en tête : revenir au Parc des Princes pour la finale. Avant cela, il faut aller gagner à Metz en demie. En ce dimanche 18 avril 1999, Montpellier a rendez-vous avec l'histoire pour disputer pourquoi pas la deuxième finale de Coupe de la Ligue de son histoire, la première depuis la réforme de cette compétition en 1995 (les Montpelliérains l'ont gagné en 1992 alors qu'il ne s'agissait que d'une coupe d'été qui servait de préparation aux clubs). « Cette rencontre face aux Lorrains avait été à l'image de cette saison-là, raconte Jean-Christophe Rouvière : celle d'une équipe montpelliéraine ultra offensive pratiquant un jeu chatoyant et multipliant les buts, mais fragile défensivement. »

« Malgré l’enjeu on avait su rester fidèle à ce qu’on était depuis le début de la saison en pratiquant un jeu très offensif. C’était un match très animé, on les avait secoué sévèrement et ce regret du dernier but est vraiment énorme car on fait un super match. C’est vraiment dommage.. C’est un match avec énormément de regrets parce que je pense qu’on est plus fort qu’eux et qu’on doit l’emporter et faire la finale contre Lens mais on fait des erreurs défensives, surtout sur le dernier but de Jestrovic où il fait un rush de 30 mètres... On doit le faire tomber avant. »

Dans une folle course-poursuite les Montpelliérains sont menés trois fois au score, reviennent trois fois mais finissent par s'incliner sur un but de l’attaquant serbe Nenad Jestrovic, auteur d'un triplé ce soir-là. « Quand je repense à ce dernier but… Pfff, soupire Nenad Dzodic, on avait très mal défendu. » « On avait un jeu porté vers l’avant et les défauts de nos qualités », conclut Jean-Christophe Rouvière. La fin d’un rêve et un match qui laisse encore, 20 ans plus tard, « de gros regrets », selon nos 4 interlocuteurs

Malgré la déception du résultat final, ce parcours restera sans doute comme l'un des plus beaux du Montpellier Hérault SC en Coupe de la Ligue, tant la qualité de jeu produite par cette équipe de l'époque en faisait rêver plus d'un. 20 ans plus tard, personne ne dit que le parcours sera identique mais nul doute que les Montpelliérains d'aujourd'hui démarrent leur parcours en Coupe de la Ligue ce soir face à Nantes à la Mosson avec la volonté d'aller encore plus loin.

Saison 1998/1999 - 1/2 finale. Dimanche 18 avril 1999 - Stade Saint-Symphorien. 15 512 spectateurs. Mi-temps : 1-1. Arbitre : M. Garibian. Buts pour Metz : Jestrovic (13e, 48e, 85e), Meyrieu (51e) ; pour le MHSC : Silvestre (18e),  Ouédec (49e), Delaye (62e). Avertissements à Metz : Strasser (5e), Régis (73e) ; au MHSC : Delaye (18e), Robert (54e)
METZ : Letizi – Pierre, Kastendeuch, (cap), Régis, Gaillot (Asuar, 72e) – Rizzetto (Schemmel, 78e),   Strasser, Boffin, Meyrieu – Horlaville (Kraouche, 81e), Jestrovic.
MHSC : Cassard – Baills, Silvestre, Rodriguez, Dos Santos –Rouvière (cap.) Mahouvé, Fugier (Dzodic, 51e) – Delaye – Robert (Thimothée 87e), Ouédec.