1998-1999 : Paradoxes et enchantements | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

1998-1999 : Paradoxes et enchantements

Il y a 20 ans, le MHSC disputait l’une des plus belles saisons de son histoire en termes de résultats et de qualité de jeu… L’une des plus frustrantes aussi.

Juillet 1998. Comme cet été, la France du foot se réveille avec un titre de championne du monde et la saison de clubs qui s’annonce déchaîne d’ores et déjà les attentes et les passions. Tout sourire, le Président Louis Nicollin matérialise lui aussi cet enthousiasme en offrant à son nouvel entraîneur, Jean-Louis Gasset (promu coach principal pour la 1ère fois de sa carrière après des années au poste d’adjoint en lieu et place de Michel Mézy, intronisé manager général), un recrutement de qualité avec les arrivées de Didier Thimothée (buteur prolifique en L2 avec Saint-Etienne), Cyril Serredszum (Metz), Franck Silvestre (Auxerre) et Xavier Gravelaine (OM). Si l’on excepte le jeune Thimothée, tous sont des cadres destinés à entourer et à faire progresser la jeunesse dorée montpelliéraine des Rouvière, Robert, Delaye, Dzodic et compagnie.

« Le premier mot qui me vient à l’esprit au moment d’évoquer cette saison-là, c’est ‘’plaisir’’, raconte Philippe Delaye. On pratiquait un jeu porté vers l’avant car on avait beaucoup de qualité au niveau offensif, une équipe assez technique et beaucoup de complémentarité. On combinait assez bien devant. Dès la préparation, on sentait qu’il y avait une très bonne ambiance, tout le monde s’entendait très bien et ça se ressentait sur le terrain. » Un stage de pré-saison, et déjà une anecdote croustillante. N’est-ce pas Philippe Delaye ? « Un soir, le coach nous avait laissé une soirée de libre à l’hôtel qui s’était finie très tard. Le lendemain on s’était retrouvé très tôt pour faire du rafting. On était encore un peu dans la soirée de la veille et on a failli perdre Xavier Gravelaine qui n’avait apprécié ni l’eau ni le courant, c’était assez ‘’folklo’’ »

Sur le terrain, la saison avait démarré à fond: nul 2-2 à Bastia, victoire 3-1 contre Rennes à la maison, 3-0 contre Toulouse, 5-1 lors de la venue du Lorient de Christian Gourcuff…. C’était tout pour l’attaque ! « On marquait des buts, on en prenait beaucoup aussi mais on donnait du plaisir aux gens, poursuit Philippe Delaye. Le staff savait où il voulait aller et les recrues qui nous avaient rejoints avaient la même philosophie et le même respect du groupe que les enfants formés au club. Les cadres comme Silvestre, Sauzée, Baills ou Gravelaine (qui avait fait 6 mois avec nous absolument extraordinaires) sont des joueurs qu’on regardait jouer, qui nous apportaient  beaucoup mais qui laissaient tout de même nos personnalités s’exprimer. J’ai notamment un très bon souvenir de ma relation avec Xavier qui m’a beaucoup apporté. Tous les deux, on se complétait assez bien sur les courses croisées, des choses comme ça. On ressentait à peu près les mêmes choses. » « Il y avait des joueurs talentueux et expérimentés et nous, les jeunes, on apportait notre insouciance, poursuit Laurent Robert. Chacun faisait les efforts les uns pour les autres et on avait une attaque de fou. Quand tu étais attaquant il te suffisait de faire une course et tu savais que le ballon allait arriver comme il faut. On se trouvait les yeux fermés. »

Au milieu de ce début de saison en trombes, deux événements sont venus doucher l’optimisme général. Le premier d’entre eux est évidemment la défaite 5-4 à Marseille alors que le MHSC menait 4-0 à la pause. « C’est mon meilleur et mon pire souvenir à la fois, détaille Jean-Christophe Rouvière. Le sentiment de mener 4-0 au Vélodrome à la pause et surtout la façon dont on menait face à cette équipe et ses grands joueurs (Pires, Dugarry, Ravanelli, Blanc…), dans ce stade. Tout s’est passé comme on l’avait imaginé. Le plus mauvais souvenir, c’est la 2ème mi-temps et le dimanche… Quand tu regardes la télé, que tu revois les buts, ça fait mal. » Avec le recul, Laurent Robert préfère, lui, relativiser. « Même si c’était une frustration terrible, ce match nous a fait grandir. »
L’autre grande frustration de la phase aller, c’est cette défaite à Sochaux (4-0, 11e journée) alors que les Doubistes n’avaient pas encore gagné le moindre match. « On était passé complètement au travers, sur un terrain pourri. On prend 4-0 et, au retour, on avait eu un gros problème avec l’avion. J’étais à côté de Didier Timothée et Manuel Dos Santos et on était les uns sur les autres tellement on avait peur. Du coup, on avait été obligé de revenir et de dormir à Sochaux », raconte Philippe Delaye.

La suite de la saison fut tout aussi envoutante avec des buts à la pelle, du jeu et quelques succès de prestige à la maison contre le champion de France en titre de l’époque (Lens, 1-0) et face au PSG de Marco Simone (2-1). Un succès qui rappelle évidemment de grands souvenirs à Nenad Dzodic, auteur ce soir-là du 1er but de sa carrière en Ligue 1. « C’était une saison charnière pour moi, explique le défenseur du MHSC et ses cheveux longs de l’époque. J’avais vécu un début d’exercice très compliqué puisque je ne partais pas titulaire loin de là. J’étais en concurrence avec  Michel Rodriguez, le capitaine de la Gambardella de l’époque qui venait de remporter le titre et qui partait avec une longueur d’avance sur moi dans l’esprit du staff. J’avais un état d’esprit revanchard, je voulais montrer que j’avais ma place dans cette équipe. J’ai gratté du temps de jeu et ce but contre Paris a changé beaucoup de chose. En seconde partie de saison j’ai joué beaucoup plus. Ce but est mon meilleur souvenir, le plaisir de marquer de la tête sur ce corner de Philippe Delaye était immense. »

A Noël, le MHSC vire à la 9e place au soir d’un superbe succès 5-2 à Toulouse et on apprend quelques jours plus tard le départ de Xavier Gravelaine vers le PSG tandis que Nicolas Ouédec faisait le chemin inverse. La saison reprend son cours et la tendance s’inverse. Flamboyant à domicile avant Noël (8 victoires en 10 matchs) et incapable de gagner à l’extérieur (un seul succès), la bande à Jean-Louis Gasset connait le souci opposé à partir du mois de janvier où il ne s’impose qu’une fois à domicile (contre Bastia lors de l’ultime journée) et prend énormément de points hors de ses bases dont un succès au Parc des Princes (1-0 grâce à un but de Nicolas Ouédec) auxquels s’ajoutent 3 succès à l’extérieur (à Lyon, Châteauroux et - encore - au PSG) qui mèneront le club en demi-finale de la Coupe de la Ligue (défaite 4-3 à Metz à l’issue d’un match épique. « Xavier Gravelaine était parti à Noël et il faisait partie des joueurs qui faisaient la différence à domicile et qui nous faisait gagner des matchs, explique Philippe Delaye. Laurent Robert et moi, nous étions plus jeunes et moins sûrs de nous dans la construction du jeu que ce que pouvait l’être Xavier, donc, on avait plus de mal à imposer notre jeu à domicile. Par contre, nous sommes devenus beaucoup plus collectifs et beaucoup plus solide à l’extérieur. C’est pour cela, à mon sens, que le rapport de force s’est inversé comme en témoigne notre super parcours en Coupe de la Ligue. » Un parcours qui symbolise cette saison : magnifique, vibrant, génial par moment mais avec un arrière-goût d’inachevé. « La déception de la demi-finale contre Metz était immense même si on est tombé sur un grand Jestrovic qui avait mis un triplé ce soir-là. Sur le dernier but il avait traversé tout le terrain pour marquer… C’était dur. Il ne nous a pas manqué grand-chose pour aller en finale. »

Il n’empêche, tous nos interlocuteurs s’accordent sur un fait, cette saison 1998-99 restera l’une des plus belles de l’histoire du club en termes de qualité de jeu où chacun s’est épanoui collectivement et individuellement. « On pratiquait un football très agréable à voir », synthétise Nenad Dzodic. « On avait les défauts de nos qualités et les qualités nos défauts c’est-à-dire qu’on était animé par le jeu, on prenait beaucoup de risques offensifs mais on prenait du plaisir et on en donnait aux gens, reprend Jean-Christophe Rouvière. Quand tu vois les prestations que nous faisons contre Marseille, Bordeaux, on se dit qu’on aurait pu faire un petit peu mieux. On avait de gros talents individuels mais un très bon jeu collectif avec des joueurs complémentaires. A titre personnel, ça reste une de mes meilleures saisons. » Le sentiment est identique chez Philipe Delaye. « Je crois qu’on avait une équipe pour être dans les cinq premiers cette année, Mais à l’époque je ne savais pas trop, en tout cas je me suis régalé sur le terrain. » Auteur lui aussi d’une très belle saison cette année-là (11 buts en championnat), Laurent Robert conclut: « On avait fait une très belle saison avec une équipe très soudée, très solidaire. Je pense qu’il y avait moyen de faire mieux cette année-là mais il y avait de très grosses équipes à l’époque et peut-être qu’on était à notre place aussi au final. On avait un super groupe, personne ne trichait et décrocher notre sésame pour la coupe Intertoto la saison suivante c’était déjà super, estime-t-il. Sur un plan personnel, c’est une des plus belles saisons de ma carrière, une de mes premières saisons pleines, avec mon club formateur en plus. Une  belle année bien remplie où j’ai beaucoup appris, personnellement et collectivement. Quand je suis arrivé au club j’étais plus passeur que buteur et avec la frappe de balle que j’avais Jean-Louis Gasset a beaucoup insisté et a su orienter mon jeu pour que je sois plus efficace devant le but. Si j’ai fait une belle saison cette année-là, c’est grâce à mes qualités mais c’est aussi et surtout grâce au collectif. » Un collectif qui restera comme l’un des plus séduisant de l’histoire du club et qui avait obtenu la qualification pour la Coupe Intertoto. Une récompense aussi belle que méritée...

A lire également

12avr2024

Féminines

Venez soutenir les Féminines du MHSC pour leur dernier match à domicile de la saison. Attention ! si l'horaire est inhabituel (mercredi 24 avril à 18h30), ne ratez  pas cet ultime rendez-vous de la saison à la maison. réservez vos places
Lire la suite

23avr2024

Équipe pro

Arrivé cet hiver au MHSC, le défenseur central de 25 ans s’est rapidement adapté à sa nouvelle équipe. Rencontre et récit d’une adaptation expressSagnan, saignant, tranchant... Le jeu de mot pourrait paraître simpliste, osé ou maladroit
Lire la suite

Féminines

Avant la dernière sortie de la saison à domicile, ce mercredi contre saint-etienne (18h30), la jeune défenseuse montpelliéraine (21 ans) revient sur une saison compliquée, autant sur le plan collectif que personnel. Un entretien plein de maturité et
Lire la suite