Joueuse la plus capée de l’effectif (229 matchs joués sous le maillot du MHSC), Marion Torrent évoque avec sincérité le début de saison difficile de son équipe à l'aube de la réception de Metz ce samedi (14h30 à Grammont) et se montre à la fois lucide et positive.
Marion, en plus de 10 ans au club, on imagine que tu as rarement vécu un début de saison aussi compliqué. Comment l’analyses-tu ?
D’ordinaire, on faisait des petits faux-pas par-ci par-là, quand il y avait des retours de sélection car beaucoup de joueuses étaient fatiguées par exemple, mais là… C’est difficile quand on est dans le feu de l’action de prendre du recul. Contre Dijon, lors du premier match, ça avait déjà été compliqué (victoire 1-0). Ensuite, on s’est fait surprendre contre Bordeaux (0-1) où nous avons eu des occasions sans réussir à les concrétiser avant de faire une erreur d’inattention défensive. Contre Fleury, nous n’avons pas su relever la tête (défaite 0-1) alors qu’on avait bien commencé le match. Face au PSG, l’entame était bonne aussi, ça aurait pu tourner en notre faveur si on avait mis nos occasions d’entrée mais après on a pris des buts. Le nul concédé à Soyaux (1-1), nous a aussi fait beaucoup de mal car se faire rejoindre dans les dernières secondes nous a remis un coup sur la tête. Pour synthétiser, je dirai que nous devons être plus efficaces dans les deux surfaces. Depuis plusieurs années, on travaille sur la qualité de jeu mais vu notre situation, il faut avant tout penser aux points, mettre le bleu de chauffe aller au combat. Après, c’est un équilibre à trouver parce que si on pense uniquement au combat et à ne pas jouer ça ne peut pas marcher. À Lyon, je pense qu’on a réussi à trouver un bon compromis, on a bien défendu, on était en bloc, avec beaucoup d’agressivité, d’envie et on a montré de belles choses en réussissant à marquer un but à cette équipe de l’OL, ce qui n’est jamais facile. Malheureusement, on perd 2-1 mais je pense qu’il y a beaucoup de choses positives à retirer de cette rencontre. Ça peut être de bon augure pour le match contre Metz, aujourd’hui.
Comment sens-tu le groupe qui n’était pas prêt à ça ?
On a discuté après Bordeaux, après Fleury aussi. Après Soyaux, on est toutes parties en sélection tête basse car ce match là nous a vraiment fait mal. On s’était dit les choses avant de toute façon, maintenant, il faut agir et je pense qu’on a bien agi contre Lyon. Désormais, il faut concrétiser cette révolte par un succès contre Metz. Ce groupe a des qualités, nous sommes tous des compétitrices et des résultats comme ceux que nous avons actuellement ne peuvent pas nous satisfaire. Nous avons vraiment envie de relever la tête.
A Lyon la semaine passée, on a senti une équipe révoltée, solidaire, unie qui avait envie de rebondir justement…
Sur ce match-là, on a montré que cette équipe ne lâchait rien et qu’on faisait les efforts les unes pour les autres. Il y a toujours des petits défauts à corriger mais dans l’effort et la détermination nous y étions et n’avons pas eu peur d’essayer de jouer contre cette équipe de Lyon. Il faut continuer dans cette voie et surtout ne pas retomber dans nos travers. Quand il y a des mauvais résultats, on entend souvent que c’est la faute du coach mais ça fait partie des choses que nous avons évoquées quand nous avons discuté entre nous : on s’est dit que c’était nous qui étions sur le terrain et que c’était à nous de nous bouger. On ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir amélioré les choses, de ne pas être à notre écoute pour essayer d’en améliorer certaines autres. Le fait de n’avoir rien lâché contre Lyon a prouvé qu’on était derrière lui.
Quel est l’objectif désormais ?
Le championnat est beaucoup plus serré cette année à l’image du PSG qui s’est fait accrocher à Lille. Il ne faut plus se poser de questions. L’objectif c’est du court terme : gagner des matchs, reprendre la confiance et vivre semaine après semaine.
Quid du FC Metz, votre adversaire du jour ?
Metz est en difficulté au classement, néanmoins, cette équipe a quand même mené au score contre Paris ce qui montre qu’elle va de mieux en mieux. Cela dit, on ne va pas se focaliser sur notre adversaire. On sait très bien que notre pire ennemi c’est nous-mêmes, donc on va avant tout se concentrer sur nous.
Un mot sur l’Equipe de France pour conclure…
Pour l’instant ça se passe bien pour moi et j’espère que ça va continuer. Il faut toujours travailler en club au quotidien pour s’améliorer et cela rejaillira forcément sur l’Equipe de France, ça va de paire. L’idée c’est d’être performant à chaque fois que l’on fait appel à moi que ce soit en club ou en équipe nationale.
