A l’heure de se déplacer sur la pelouse du Paris FC ce mercredi (14h30), théâtre de la 21e et avant-dernière journée de D1 féminine, petit retour sur les premières footballistiques de certaines joueuses montpelliéraines cette saison
A 2 journées de la fin du championnat, il est certes encore un brin trop tôt pour tirer des bilans, mais certains chiffres et certaines joueuses méritent qu’on s’y attarde.
Le Bihan, première sur tous les fronts
S’il y en a une qui a franchi un cap cette saison, c’est bien Clarisse Le Bihan. Apparue à chacun des 21 matchs disputés par le MHSC cette saison toutes compétitions confondues, la Bretonne de 24 ans a inscrit 13 buts et délivré 6 passes décisives. Meilleure passeuse et meilleure buteuse de l’effectif de Jean-Louis Saez, elle est impliquée sur 19 des 47 buts inscrits par les Montpelliéraines depuis l’ouverture du championnat. « Je suis beaucoup dans l’échange et le partage ; sur le terrain c'est important aussi donc j'apprécie de marquer et de faire des passes décisives, ces chiffres sont donc la meilleure récompense pour moi. sourit-elle. On dit toujours aux attaquants que ce sont les statistiques qui comptent, donc c'est vrai que ça me fait très plaisir. Ça prouve que le travail paie, c'est une belle récompense. » La preuve aussi que l’ancienne Guingampaise a franchi un cap dans l’Hérault. « J'ai souvent plus été plus passeuse que vraie buteuse. Aujourd'hui j'arrive à combiner les deux. J'ai toujours pensé que je pouvais être une joueuse complète mais il me manquait la régularité sur une saison ; j'ai réussi à le faire donc j'en suis satisfaite. » Son but préféré ? « Il y en a deux : Le premier c’est à Soyaux même si j'aurais préféré qu'il y ait la victoire au bout (1-1). C'était un penalty, certes, mais la période était difficile et ça me tenait à cœur d'aller le tirer de le marquer. C'était le premier de la saison aussi ce qui est toujours important pour une attaquante. Le second c'est mon 1er but à Guingamp (victoire 5-1) parce que c'est un but de vraie attaquante, devant ma famille en plus donc j’étais très heureuse. »
Puntigam, Banušić, Mayi-kith : premières tricolores
Outre la Canadienne Easther Mayi-Kith, arrivée cet hiver et entre-aperçue sur la pelouse du PSG avant de se blesser, 2 joueuses étrangères ont découvert la D1 Féminine française sous les couleurs montpelliéraines cette saison : Sarah Puntigam et Marija Banušić. L’occasion de leur demander leur avis sur leur nouvel environnement : « La D1 est un très bon championnat, souligne la première joueuse autrichienne de l'histoire du club (photo du haut). À mon sens, en Allemagne c'est plus tactique, ici c'est plus technique, et plus physique aussi. » « J'avais souvent regardé l'équipe de France jouer et ce que j'ai vu de cette équipe s'est confirmé en championnat puisque je trouve le niveau technique très élevé, reprend l’internationale suédoise Marja Banušić. Je me sens bien dans ce genre de football justement. Je dois juste continuer à assimiler la façon de jouer de mes coéquipières pour devenir meilleure. Ici le pressing très important. Tu dois être rapide dans ta prise de décision car tu as rapidement quelqu'un qui vient sur toi. C'est exactement comme en Ligue des champions et lors des matchs en équipe nationale. » Et côté vie alors ? « Le plus surprenant, c’est le fait de faire la bise », avoue Sarah. « Le temps est évidemment aussi très différent. Voir le soleil au quotidien, quel plaisir… ! » « Je suis très heureuse d’être ici, conclut Marija. Avec les infrastructures du club, sans oublier bien sûr la qualité de vie, le soleil, la mer… il y a tout pour être heureuse. »
Le grand 8 de Janice Cayman
Elle n'a pas découvert la D1 cette année puisqu’elle la fréquente depuis plusieurs saisons, que ce soit sous les couleurs montpelliéraines depuis l'hiver 2016 mais également auparavant du côté du Paris FC (ou plus exactement Juvisy comme on l’appelait alors), mais cela ne l’a pas empêchée pour autant de franchir un cap. Pour preuve, Janice Cayman a atteint la barre des 8 buts en championnat sur une saison pour la première fois depuis son arrivée en France en 2011. 2e meilleure buteuse du club, elle est aussi la 2e meilleure passeuse avec 5 offrandes, preuve d’une saison aboutie. « Je ne regarde pas trop les chiffres mais ça fait quand même plaisir car j’aime marquer et faire marquer, souligne l’internationale belge. Sur le plan personnel je suis très contente, mais j'aurais évidemment préféré que nous ayons de meilleurs résultats sur le plan collectif. Malheureusement, nous avons un peu ‘’beugué’’ en début de saison et ça nous a coûté cher par la suite. » Concernant l’échéance du jour, son statut d’ancienne joueuse du Paris FC fait évidemment de Janice la témoin idéale de la rencontre qui attend les Montpelliéraines cet après-midi. « PFC a une bonne équipe et ce sont toujours des matchs assez costauds à disputer, très serrés aussi et je pense que ça va être la même chose aujourd'hui. »
Maëlle Lakrar - Lisa Martinez, ces enfants de l'an 2000
Apparues respectivement à 13 reprises pour la première et 3 pour la seconde, Maëlle Lakrar et Lisa Martinez sont devenues les deux premières joueuses de l'histoire du Montpellier Hérault SC, nées en l'an 2000, à porter le maillot du MHSC en match officiel. Si pour Maëlle, arrivée au club l’été dernier, ce n'était qu'un franchissement de cap supplémentaire dans une carrière précoce qui l’a a vue débuter dans l'élite à l'âge de 16 ans sous le maillot de l'Olympique de Marseille, Lisa Martinez a en revanche découvert la D1 cette saison. Née et formée à Montpellier où elle est arrivée à l'âge de 11 ans, Lisa, qui a par ailleurs été sacrée championne de France U19 la saison passée avec le MHSC, représente l'avenir du club montpelliérain. Les deux joueuses pourraient d'ailleurs disputer cet été le championnat d'Europe de la catégorie avec l'Equipe de France après avoir brillamment disputé la campagne de qualification et le Tour élite qu'elles ont remporté il y a quelques semaines. Elles pourraient même former la charnière centrale des Bleuettes lors de l’Euro cet été en Ecosse. Avant de faire de même du côté de Grammont ? Qui sait ? À noter que Lisa n'est pas la seule jeune joueuse à avoir débuté en D1 cette saison avec le MHSC. Ce fut également le cas de Daïna Bourma (entrée en jeu contre Fleury) et de Solène Champagnac qui a disputé 3 rencontres de D1 et inscrit un but. Solène et Daïna sont cependant nées au siècle dernier puisqu'elle ont vu le jour en… 1999.
Future reconversion pour Marion Torrent ?
Connue pour sa rudesse sur le plan défensif, Marion Torrent est habituée à inscrire un voir deux buts par saison mais elle a battu son record cette année en inscrivant trois réalisations contre Dijon et Metz (à l'aller comme au retour). Un chiffre suffisant pour s'interroger sur sa volonté de changer de poste la saison prochaine et d'évoluer pourquoi pas à la pointe de l'attaque : « ça ne me branche pas du tout !, répond-elle d'emblée dans un large sourire. Je suis très heureuse de pouvoir marquer d'être un peu plus haute aussi sur le terrain. Ce n'est pas une sensation dont j'ai l'habitude mais c'est assez agréable de pouvoir marquer et faire marquer. » Avec deux bus du droit et un du gauche cette année, son prochain défi est donc d’en inscrire un... de la tête !
record égalé pour casey Murphy ?
Du côté des gardiennes, si elle continue sur la même lancée, Casey Murphy pourrait devenir la 2e gardienne du MHSC à disputer l’intégralité des 22 matchs d’une saison de D1. Seule Laëtita Philippe a réussi cette performance au MHSC sur les 15 dernières saisons. C’était lors de l’exercice 2015-2016.
Avec humour
Impossible de terminer cet article sans une note un brin humoristique. Auteur d'une très belle frappe contre Dijon, Marion Romanelli aurait pu inscrire à cette occasion son 1er but en D1 mais elle a vu son ballon s'écraser sur la barre transversale… Une première dans sa carrière là-aussi. Toujours joviale et souriante et jamais avare d'un trait d'humour, la défenseur montpelliéraine préfère en sourire : « Il faut bien mettre un peu de piment non ? Plus sérieusement, ça m'arrive rarement de me retrouver en position de frappe aux abords de la surface alors j'ai tenté ma chance. Forcément j'aurais aimé le marquer… la prochaine fois j’essaierai de viser 2 cm en-dessous, ça devrait suffire. » Ce petit clin d'œil à la défenseur montpelliéraine, auteur d'un retour à la compétition positif depuis le début de l'année civile 2019 après avoir été victime d'une rupture du ligament croisé du genou la saison passée, est en tout cas une belle manière de saluer sa persévérance et son retour au niveau qui pourrait être très utile pour le MHSC la saison prochaine. Un petit clin d'œil qui vaut aussi pour Manon Uffren, victime d'une blessure similaire en fin de saison passée, et qui, après avoir beaucoup travaillé elle aussi pour retrouver les terrains avec la réserve en DH, pourrait bientôt fouler à nouveau ceux de l'élite…
