Souviens toi, l'histoire d'une montée (5/5) | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Souviens toi, l'histoire d'une montée (5/5)

Il y a 10 ans, le MHSC remontait en Ligue 1 grâce à un groupe de joueurs mais surtout d'hommes qui ont réalisé une saison aussi imprévisible qu'extraordinaire, conclue par un final ahurissant contre Strasbourg à La Mosson. Dix ans après, jour pour jour, Retour sur ce match de légende, épilogue de cette saison extraordinaire de la remontée qui a bâti les fondations du Montpellier Hérault SC des temps modernes

 

Épisode 5 : Une finale de folie

Lundi 25 mai 2009. Le MHSC entame sa préparation pour le match de l’année, que dis-je le match de la décennie ; celui qui peut ramener le MHSC en L1 après 5 ans de purgatoire dans l’antichambre de l’élite. Tour à tour, Louis Nicollin, Laurent Nicollin et Rolland Courbis lancent des appels au public. La ville ne parle que de ça et Yves Prouget, responsable billetterie du club à l’époque, voit la file d’attente s’étendre des portes du siège du club jusqu’au milieu du parking. Le mardi midi, les presque 30 000 billets disponibles ont trouvé preneur. Tiens, en parlant de billets M. Sabo. « J’en avais acheté 25 pour ma famille mais j’étais tellement concentré que j'ai oublié de les faire passer jusqu’au guichet invitations le soir du match. Elles sont restées dans mon sac ! »
La fièvre monte mais l’avant-match se passe bien. « Le coach nous avait mis ce match dans la tête toute la saison et je pense que le jour J tout le monde était prêt et bien plus prêt que les Strasbourgeois », raconte Bruno Carotti.

La veille, lors du dernier entraînement, les joueurs traversent les quelques mètres qui séparent le vestiaire du terrain (sans grillage) en perçant une marée humaine. Rolland Courbis sourit et glisse « pour le huis-clos et la tactique, c’est raté, mais quelle ambiance ! Je préfère ça ! On va monter ensemble avec notre public » « On sentait tout le monde derrière nous, ça nous donnait une force magnifique », raconte Nenad Džodić, repris en écho par Philippe Delaye. « J'ai senti en croisant les gens toute la semaine qu'il y avait quelque chose qui se passait et quand on est soutenu de cette façon à Montpellier, on peut faire des choses incroyables. »

Le jour du match, l’attente est interminable jusqu’au soir et à ce dénouement tant attendu. Le Stade de La Mosson, plein à craquer est baigné d’une moiteur lourde qui traduit autant la chaleur que le poids de l’enjeu. Face à ce contexte, certains Strasbourgeois rejoignent le vestiaire blanc après l’échauffement. « Déjà, sur le trajet entre l’hôtel et La Mosson on sentait une grosse confiance, raconte Joris. En voyant ce public aux abords du Stade, on savait que, niveau ambiance, ça allait être la folie et que le match était pour nous ; on ne pouvait pas perdre chez nous. On venait de faire une série énorme où on avait engrangé beaucoup de confiance, beaucoup d’émotions avant le match aussi avec l’arrêt de carrière de Bruno. C’était vraiment émouvant pour lui aussi on avait envie de gagner. » Pas de présence sur la feuille de match pour ‘’Carotte’’ mais un hommage XXL lorsqu’entouré de sa femme et de sa fille, il a reçu l’ovation du public en même temps que des cadeaux de la famille Nicollin. « J'avais moins joué sur la 2e partie de saison, mais j’avais cette volonté d'accompagner l'équipe en espérant vivre cette montée, explique l’actuel Directeur Sportif du club. A un moment donné, quand naturellement certains prennent la place, le but c'est de les accompagner pour qu'ils soient performants et qu’on atteigne l’objectif ensemble. C'est ce que j'ai essayé de faire mon niveau. Sur le coup je n'ai pas réalisé tout ce qui avait été organisé autour de moi lors de ce fameux match. Ma femme avait aussi organisé quelque chose avec des amis et il m'a fallu un quart d'heure pour comprendre qu'ils étaient là. J'étais vraiment focalisé sur la victoire sur le fait qu'on finisse en beauté. »

Le match, nous y voilà. Dans une ambiance indescriptible, le MHSC ouvre le score dès la 11e minute lorsque Joris Marveaux reprend victorieusement un coup franc de Tino Costa. « Ce but est le fruit d’une relation particulière que j’avais avec Tino. Il tirait extrêmement bien les coups de pieds arrêtés, raconte le buteur. Je ne sais pas si c’est moi qui attirait ses ballons ou lui qui me cherchait mais ça fonctionnait bien. J’avais presqu’un pressentiment avant le match et, au moment de voir le ballon au fond, la sensation était énorme. Ça nous a mis dans le match et ça a encore plus chauffé l’ambiance, c’était superbe. » Une ambiance devenue incandescente 8 minutes plus tard lorsque l’Argentin doublait la mise sur un coup-franc direct qui ne laissait aucune chance au portier Strasbourgeois, Stéphane Cassard. « Ce but et ce match sont mon meilleur souvenir de ma carrière », avoue d’ailleurs l’Argentin.

Mais il était écrit que ce match ne serait comme les autres, quelques minutes plus tard, l’arbitre accorde un penalty à Strasbourg pour une main dans la surface. Le portier Héraultais Johan Carrasso l’arrête dans une clameur exceptionnelle mais il se rompt le ligament croisé du genou en reprenant ses appuis et quitte la pelouse sur une civière. Longuement blessé au doigt, Geoffrey Jourdren rentre alors sur le terrain, lui qui n’a joué aucun match de L2 depuis le début de la saison. Impeccable sur sa première intervention, il ne peut rien sur la réduction du score Kandia Traoré (45e). 2-1 à la pause, le match reste très indécis. « Nous étions obligés de gagner pour montrer. L’ambiance était magnifique. A mon sens, c’est la 2ème meilleure que j’ai connue après Lille. Sur un plan personnel, j’avais vécu une saison galère avec ma blessure au doigt, et, comme quand je suis revenu en janvier, l’équipe tournait bien, Rolland Courbis m’avait logiquement mis sur le banc, raconte Geoffrey Jourdren. Quand je rentre, sur le coup, je suis ‘’dans le truc’’ je n’y pense pas forcément. C’est avec le recul que je me dis que ce match-là était super important. J’avais eu pas mal de ballons chauds à négocier, notamment sur des frappes contrées puisque Cohade notamment avait beaucoup tenté sa chance. »

Revigorés au retour des vestiaires, les Montpelliérains croient une première fois se mettre à l’abri mais le but de Victor Hugo Montaño est refusé logiquement, tout comme le second, pour une raison beaucoup moins évidente celle-là. « En plus je marque un beau ciseau, sourit Lilian Compan. C’est un petit regret qu’il n’ait pas été validé. »

Le chrono défile, l’ambiance se tend, jusqu’à l’improbable annonce du temps additionnel. 6 minutes…. Une éternité. « J’étais blessé ce soir-là, mais je n’ai jamais été aussi tendu, même quand je jouais !, sourit Xavier Collin. L'ambiance était exceptionnelle et le scénario du match aussi. Ça va bien avec le club et le coach. Il arrivait à dédramatiser la situation et nous remettre en confiance ; il n’est jamais sorti de sa ligne de conduite, il a toujours eu confiance en nous et a su nous mener vers l'objectif final. »

La tension monte et l’air devient irrespirable lorsque Kandia Traoré se présente seul devant Geoffrey Jourdren (90e+5)…. Mais ''Jojo'' sort LA parade de la rencontre et envoie le MHSC en L1. « Quand Kandia Traoré arrive, je me dis simplement qu’il faut tenir et je plonge. Cet arrêt, je me dis que c’est un signe du destin. C’est sans doute l’un, si ce n’est le plus important de ma carrière, explique Geoffrey. Il a lancé ma carrière et il montre aussi mon état d’esprit. Je n’avais pas joué de l’année en L2 mais j’avais continué à travailler pour pouvoir être prêt si on faisait appel à moi et je suis heureux d’avoir pu répondre présent sur un match aussi important que celui-là. Cette année-là, le groupe vivait bien à tous les niveaux. Il y avait du talent dans cette équipe et une superbe osmose entre les jeunes et les anciens et ça s’est poursuivi ensuite puisque, sur notre lancée, nous avions terminé 5e de L1 la saison suivante. »

« A la fin, les larmes d’émotion et de joie ont coulé. J’ai dû lâcher mon maillot parce que le public était rentré sur la pelouse on était assailli de tous les côtés, poursuit Joris Marveaux. On est rentré aux vestiaires comme on pouvait, c’était une énorme joie, une énorme satisfaction. J’étais venu pour ça et l’idée de découvrir la L1 à mon âge était une grande fierté. » « Rolland m’avais fait rentrer pour tenir le score. Je crois que les pulsations sont montées à 450, se souvient Thomas Deruda. Je n’ai pas beaucoup pleuré dans ma vie mais ce jour-là oui. Ce groupe et ce club m’ont marqués à vie. Avec toutes les critiques que j’ai pu endurer tout au long de ma carrière, je me suis dit ‘’Ici, Thomas Deruda n’a pas été un handicap et j’ai quand même fait partie de cette aventure’’. J’ai adoré ce club et les gens qui le composent. Son Président restera le plus grand. »

Happé par la foule, Rolland Courbis quitte la pelouse à grand peine. A son arrivée dans le vestiaire, il fait même un léger malaise. Pendant qu’il se remet, le groupe a déjà commencé à faire la fête dans une ambiance qui mêle gouttes d’eau, de sueur, de champagne et de larmes. « Quand on est arrivé avec Rolland, un an et demi plus tôt, c’était pour sauver le club de la descente en National alors la joie était immense mais on mesurait aussi tout le travail qu’il avait  fallu accomplir pour en arriver là, reprend Stéphane Paganelli. Il y avait beaucoup de fierté. C'est le meilleur souvenir de ma carrière. »

Un peu à l’écart de la liesse collective, Philippe Delaye, assis à sa place dans le vestiaire, savoure l’instant calmement, dans sa bulle. «  Il y avait beaucoup de fatigue je n'étais pas dans le côté festif, je voulais juste savourer ce moment-là. J’ai plus eu un sentiment de soulagement et de sérénité. C’était une joie intérieure. J’étais parti du club en 2000 sur une descente en L2 en disant au Président que je reviendrai pour la montée. Je suis revenu, ça a mis 4 ans de moments très durs parfois pour atteindre finalement cet objectif 9 ans après. J’arrivais en fin de carrière donc ce n’était pas seulement pour moi. Il y avait une fierté de dire qu’on était remonté parce que ça donnait aussi la possibilité aux générations d’après de pouvoir vivre leurs premiers pas en pros en L1. On sait très bien qu’un joueur de talent s’exprime plus facilement en L1 qu’en L2. En plus, ce match contre Strasbourg était 15 ans, jours pour jour, après mon 1er match en pros à Sochaux le symbole était fort j’étais persuadé qu’on ne pouvait pas passer à côté. »

Lui aussi déjà présent à cette époque, Pascal Baills confirme : « La délivrance était énorme pour moi mais aussi pour le club et pour les supporters. Il ne faut pas oublier d'où on venait et ce qu'on avait vécu un an et demi auparavant où on jouait pour ne pas  descendre en National. C'est le début d'une aventure extraordinaire puisque l'année suivante on finit 5ème  avec beaucoup de joueurs qui ont participé à la montée, on joue le tour préliminaire de la coupe d'Europe ensuite... » « Cette montée est le socle dans le sens où depuis le MHSC est en L1 et y a acquis une certaine régularité, conclut Joris Marveaux. L’équipe qui est montée est aussi l’ossature de celle des saisons qui ont suivi. En étant 5ème  de L1 la première année, ce groupe a donné envie à d’autres joueurs de venir. »  «  J'ai vécu 3 montées avec 3 clubs différents et je mettrai quand même ce jour-là à un niveau super élevé. En terme d’ambiance, d’envie, on sentait que tout le public pailladin voulait cette remontée dans l’élite, assure Lilian Compan. Ils attendaient ça depuis longtemps Il y a eu une osmose avec l’équipe, le club, les supporters. C’était un pied pas possible. » «  Il y avait un état d’esprit sain entre nous. On avait un bel effectif aussi. Il y avait une cohésion entre les jeunes et les anciens ce mélange a fait notre force comme il l’a toujours fait dans les différentes époques du club, conclut Nenad Dzodic, capitaine lors de ce match de la montée. J’étais parti sur une descente en 2004 et je l’avais en travers de la gorge. Je voulais aider à ramener ce club en L1 car il y a sa place. » La suite on la connaît. Le MHSC était sacré Champion de France 3 ans presque jour pour jour après cette montée qui fut un véritable acte fondateur… Grâce à de très bons joueurs de foot, qui étaient aussi et surtout des (bon)hommes.

 

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