Il y a 10 ans, le MHSC remontait en Ligue 1 grâce à un groupe de joueurs mais surtout d'hommes qui ont réalisé une saison aussi imprévisible qu'extraordinaire, conclue par un final ahurissant contre Strasbourg à La Mosson. Jusqu'au 29 mai, date anniversaire de ce match de légende, Retour en 5 actes sur cette aventure extraordinaire de la remontée qui a bâti les fondations du Montpellier Hérault SC des temps modernes
Épisode 3 : les motagnes russes
Le début d’année civile 2009 est à l’image de la saison. Le MHSC pratique un football attrayant et offensif mais les résultats ne sont pas toujours là. Capable d’aller s’imposer 3-0 sur la pelouse de Boulogne sur Mer (et sous la neige) avec un Tino Costa stratosphérique, le MHSC lâche des points contre Metz, Vannes ou Clermont. « Nous n'avons pas été constants tout le temps mais nous avons fait des séries au bon moment. Il y avait des sacrés concurrents en face comme Metz, Strasbourg, Lens ou Boulogne. Ce n'était pas évident de toujours être régulier, explique Stéphane Paganelli. On a su trouver l'équilibre par période pour avoir les bons résultats. À d'autres moments on a raté des occasions qui pouvaient faire croire qu'on ne pouvait plus monter mais le groupe y a toujours cru. L'exemple de Troyes la saison précédente qui était très en avance, qui avait fait une très mauvaise série sur la fin et qui n'était pas monté alors que tout le monde les voyait en L1 nous avait montré qu'il ne fallait rien lâcher jusqu'au bout et que tout était possible. » « Je me souviens d’une défaite à Bastia juste avant Noël où on perd 1-0 à 11 contre 10, poursuit Joris Marveaux. Laurent Nicollin était vraiment abattu sur le banc. Je lui ai rarement parlé après un match mais ce jour-là je lui ai dit ‘’Ne t’inquiète pas, on va y arriver’’. On n’avait pas été super réguliers mais ce groupe avait une faculté de réaction et une capacité à se sublimer dans les moments clé. On n’a jamais vraiment lâché on a eu beaucoup de mérite par rapport à ça. » « Le groupe avait énormément de qualités et on savait que si on était régulier, on ne serait pas loin d'y être mais les autres avaient pris des points et nous on en lâchait. On alternait, le bon, le très bon et parfois le très mauvais », raconte Pascail Baills. En une semaine, la situation devient compliquée. Le MHSC s’incline à Nîmes (2-1) puis à domicile contre Lens (0-1) après un but de Jemâa à l’extrême limite du hors-jeu. A 6 matchs de la fin du championnat, les équipiers de Bruno Carotti sont à 5 points du podium. « Là on se dit que ça va être vraiment très compliqué, mais on s’accroche à notre volonté de faire cette fameuse bonne série pour y croire jusqu’au bout et c'est à partir de là qu'on a enchaîné les bons résultats. » (Pascal Baills) « La force de ce groupe c'est qu'on ne se prenait pas la tête, raconte Souleymane Camara. Il y a eu des moments durs c’est vrai mais on y a toujours cru. On savait rester sérieux mais il y avait de grands ‘’déconneurs’’ aussi. On vivait bien ensemble, on savait penser au match, être dedans mais aussi positiver quand ça n'allait pas et se relâcher en dehors. On se réunissait souvent par groupe pour aller au resto. » « Tout le monde nous donnait mort pour la montée, raconte Tino Costa. C'est à ce moment-là aussi que Rolland Courbis a joué un rôle prépondérant. Il a beaucoup insisté sur la motivation et a réussi à nous convaincre que l'on pouvait encore le faire et ça a créé un déclic. »
Demain, l'épisode 4 de notre saga consacrée à la remontée du MHSC en L1 il y a 10 ans : "Retour d'enfer"
