Souviens toi, l'histoire d'une montée (1/5) | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Souviens toi, l'histoire d'une montée (1/5)

Il y a 10 ans, le MHSC remontait en Ligue 1 grâce à un groupe de joueurs mais surtout d'hommes qui ont réalisé une saison aussi imprévisible qu'extraordinaire, conclue par un final ahurissant contre Strasbourg à La Mosson. Jusqu'au mercredi 29 mai, date anniversaire de ce match de légende, Retour en 5 actes sur cette aventure extraordinaire de la remontée qui a bâti les fondations du Montpellier Hérault SC des temps modernes

 

Épisode 1 : la reconstruction

Mai 2008. Il y a un an, le MHSC se sauvait in-extremis d’une relégation en National en battant Grenoble lors de la dernière journée. Arrivé à 4 matchs de la fin pour sauver le club de la relégation, le coach Rolland Courbis a réussi son pari et sauvé le club d’une descente qui aurait été une véritable catastrophe industrielle en même temps d'un improbable gâchis. Le Président Louis Nicollin a alors donné 2 ans au technicien marseillais pour ramener La Paillade dans l'élite. La 1ère année est une saison de transition. Jamais réellement distancés, jamais vraiment dans le coup non plus, les Montpelliérains terminent 8ème mais ils ont déjà les yeux tournés vers cette saison 2008-2009 qui s'annonce comme celle de toutes les ambitions. Le groupe est profondément remodelé. La saison qui vient de s'écouler a montré une chose : aussi bon formateur soit-il, un club ne peut viser la montée en Ligue 1 qu'avec des jeunes. C'est pour cette raison que Rolland Courbis a fait appel à plusieurs joueurs qui connaissent la division par cœur et qui l’avaient déjà côtoyée par le passé comme Xavier Collin, Lilian Compan ou Joris Marveaux. Il mise aussi sur des jeunes talents comme Jean-Philippe Sabo, Garry Bocaly et Thomas Deruda (venus de l'OM) et sur un Argentin qui vient d'être élu meilleur joueur du National avec Sète : Tino Costa. « Nous avions un groupe magnifique, raconte ce dernier. Avec les ‘’petits’’ du groupe dont je faisais partie, nous étions encadrés par des joueurs d'expérience comme Nasser Ouaddah, Greg Lacombe, Philippe Delaye, Bruno Carotti. Je me rappelle d'ailleurs que lors de mon 1er match en L2, à Strasbourg, je n'arrivais pas à dormir à la sieste d'avant match Bruno me disait : ‘’Tu as peur ?’’ Je lui répondais que non, c'était juste de l'excitation mais il me chambrait souvent avec ça après. »

Avec de tels renforts, les jeunes talents déjà au club comme Mapou Yanga-Mbiwa, Karim Aït-Fana ou Victor Hugo Montaño vont peut-être trouver le cadre idéal pour s'épanouir et enfin montrer leur pleine mesure. « J'avais côtoyé Rolland pendant quelques années à Ajaccio il m'avait proposé de venir relever le défi de remonter en L1 avec Montpellier car le club était à la recherche de joueurs expérimentés pour encadrer la jeune génération, raconte Xavier Collin (aujourd’hui entraîneur d’Epinal en N2), repris en écho par Lilian Compan, coach lui aussi en N2, à Hyères. « Je suis arrivé tard, sur la fin mercato, se souvient-il. Depuis plusieurs années, chaque fois que je jouais contre Montpellier, le Président me disait ‘’J'aimerais bien que tu viennes jouer chez nous’’. Je m’en souviens comme si c’était hier. On était le 28 août, avec Caen, on recevait Monaco et je n’étais pas entré en jeu. Je suis rentré à la maison et ma femme m’a dit : ‘’Si tu veux partir on part’’. Le MHSC avait l'ambition de faire une grosse équipe et de monter en L1, même si, au départ, l’objectif était caché mais bien réel. Le recrutement était super intéressant et très malin avec de l’expérience, des jeunes. J’ai tout de suite senti une super osmose » Il y avait aussi des joueurs plus jeunes qui connaissaient la L2 comme Joris Marveaux, venu de Clermont - « Pour moi rejoindre Montpellier, c’était franchir un palier. Rolland Courbis avait trouvé les mots. Il m’avait parlé du projet de remonter, il y avait une grande ambition, j’ai senti que quelque chose de fort allait se mettre en place. » -  ou des jeunes comme Jean-Philippe Sabo. « Le 1er souvenir qui me vient à l’esprit, c'est ma rencontre avec le Président Louis Nicollin, raconte ce dernier. Lors de la conférence de presse de présentation des recrues dont je faisais partie, le Président avait dit : ‘’Cette année on monte sinon le club  c’est fini je ne mets plus d'argent dedans, je me casse’’ ça met dans l'ambiance je savais où était l'objectif, j'avais compris la ferveur, l’attente et le fait que le Président était quelqu'un de très direct et très franc. D'entrée de jeu, tu savais où tu mettais les pieds. » « Le club avait engagé des joueurs d'expérience de L2 qui avaient l'habitude de ce genre de matchs et de saisons longues. À un moment donné je pense que ça a fait la différence, raconte Pascal Baills, déjà entraîneur adjoint à l’époque. Je n'oublie pas non plus l'apport de Tino Costa qui, au départ, ne devait pas trop jouer et qui s'est imposé avec ses coups de pied arrêtés et sa magnifique frappe de balle. Il a été une locomotive pour le groupe. » « Cette équipe avait vraiment tout pour réussir, reprend Victor Hugo Montaño, meilleur buteur du club cette année-là (15 réalisations). Nous étions une vraie famille. On a vécu des moments difficiles mais on était toujours soudé, les uns avec les autres. Ça peut paraître bizarre de dire ça aujourd'hui mais on était sûr de notre force. On avait du talent certes mais on savait aussi jouer physique quand il le fallait. Je me rappelle qu’on jouait relativement sans pression et qu’on arrivait à faire des gros résultats notamment à l'extérieur. »

Le premier tournant de la saison se situe avant même le 1er match, au moment de la sortie du calendrier. Strasbourg, candidat déclaré à la montée, sera le 1er adversaire des Pailladins à La Meinau avec, du coup, l’assurance de les affronter lors de la dernière journée à La Mosson. « Quand on l'a vu avec Rolland on s'est dit que ça allait peut-être se jouer sur le dernier match contre Strasbourg », raconte Stéphane Paganelli, déjà préparateur physique du club à l’époque. « On avait perdu 1-0, se remémore Souleymane Camara. Le coach est rentré dans le vestiaire, je m'attendais à le voir énervé, on était tous déçu et dès qu’il a vu ça il nous a dit : ‘’Eh les gars ce n'est que le 1er match, on jouera la finale contre eux lors du dernier match à La Mosson’’. Il nous a répété ça toute la saison. Quand tu vois avec le recul c'est incroyable, ça s'est effectivement passé comme ça.»

Encore fallait-il ne pas être largué au classement à l’aube de cette fameuse finale. Pourtant, le début de saison est hésitant. Défaite 0-1 à Strasbourg lors du 1er match, victoire à l'arrachée à domicile une semaine plus tard contre Amiens grâce à un but de Bruno Carotti inscrit à la dernière seconde (phptp co-dessous), match nul à domicile contre Boulogne (0-0), victoire éclatante à Reims (4-0), revers à domicile contre Metz (1-2) et enfin défaite à Dijon lors de la 6ème journée à l'issue d'un match insipide qui provoquera la colère du Président Louis Nicollin. « On était une équipe attendue avec des joueurs expérimentés et  beaucoup de jeunes avec la capacité de faire de bons matchs mais aussi de passer à côté certaines fois, souligne Xavier Collin. Un championnat se joue sur la durée, il faut être régulier. On ne l'a pas été mais on a su prendre des points à des moment-clés et on s'est donné le droit de pouvoir jouer cette montée jusqu'au bout. »

Demain, l'épisode 2 de notre saga consacrée à la remontée du MHSC en L1 il y a 10 ans : "La montée en puissance"

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