Depuis le début de la saison, nous allons à la rencontre des anciens Montpelliérains qui évoluent à l’étranger. Avant-centre de l’équipe du MHSC championne de France en 2012, le Champion du Monde Olivier Giroud (Chelsea) est notre invité exceptionnel cette semaine
SA VIE EN ANGLETERRE
« Ça se passe toujours aussi bien pour moi, que ce soit sur le plan sportif ou familial. J’ai reçu un accueil assez chaleureux à Chelsea lors de mon arrivée en janvier dernier (en provenance d’Arsenal) et je m’y suis bien intégré. Nous avons bien terminé la saison dernière en remportant la Cup. En championnat, nous étions un petit peu plus distancés mais nous avons essayé de finir au mieux. Ensuite, j’ai vécu un été extraordinaire avec l’équipe de France. Concernant la nouvelle saison, j’ai repris un peu plus tard et il a fallu revenir en forme progressivement mais j’ai débuté pas mal de matchs de championnat ces derniers temps donc je suis content ; tout se passe bien. Je vis en Angleterre depuis un peu plus de six ans. J’avais toujours souhaité jouer en Premier League ; c’est une chance d’avoir pu jouer à Arsenal pendant cinq ans et demi d’avoir pu évoluer ensuite en signant à Chelsea qui est le club qui a gagné le plus de titres en Angleterre sur les 10 dernières années avec Manchester City. Je connaissais déjà quelques joueurs avant d’arriver ici et je suis très heureux de continuer l’aventure en Premier League. »
LE FOOT ANGLAIS
« Concrètement, quand tu arrives ici, l’intensité des matchs est différente. Il faut être prêt, ça joue tout pour l’attaque, il y a beaucoup de rythme. Je pense avoir beaucoup progressé dans tous les aspects de mon jeu, que ce soit techniquement, tactiquement… Nous avons la chance de vivre des ambiances extraordinaires en Premier League. Il y a beaucoup de ferveur ici, les gens vivent, dorment et mangent football. C’est vraiment une culture et on vit des gros matchs tous les week-ends. Les petites équipes n’ont pas de complexe, elles jouent leur va-tout à fond et ça demande une exigence et une concentration de tous les instants. Si tu n’es pas à 100 % contre les équipes soi-disant plus faibles sur le papier, tu te fais surprendre. »
SES OBJECTIFS
« Gagner la Premier League, ce serait top ! Cela fait six ans que je cours après... C’est un trophée majeur qui me manque et qui me ferait rêver. Après, bien sûr, il y a la Ligue des Champions, mais c’est réservé à un cercle restreint de joueurs qui doivent être dans les bons clubs au bon moment. Ici, la Premier League représente parfois plus pour les gens qu’une Ligue des Champions, donc, j’ai vraiment envie d’atteindre cet objectif-là avant de voir d’autres horizons. »
ÇA FAIT QUOI D’ÊTRE CHAMPION DU MONDE ?
« Quand tu croises des gens dans la rue et qu’ils te disent « Merci pour ce que vous avez fait pour la France », tu vois la fierté dans les yeux des gens, ça fait chaud au cœur et on se rend compte de l’importance de ce que nous avons accompli. Ça a un impact social tellement important sur la population qu’on ressent forcément beaucoup de fierté. Il n’y a rien de plus beau que de gagner une Coupe du monde pour un footballeur. C’est le Graal. C’est extraordinaire, maintenant, le football est un éternel recommencement. Il a fallu se remettre dedans, au travail avec d’autres objectifs qui arrivent. Je n’ai que 32 ans, pour le foot, je suis plus proche de la fin que du début mais j’ai encore faim et je sens que j’ai encore du gaz pour atteindre d’autres objectifs. »
SES DEUX SAISONS AU MHSC
« C’est une immense fierté d’avoir pu apporter, avec les copains, le premier titre de champion de France de l’histoire du club. J’espère qu’il y en aura d’autres mais c’était d’autant plus appréciable que ce n’était pas l’objectif initial. On a joué avec beaucoup d’insouciance, sans se poser de questions… Plus on avançait dans le temps, plus on se disait qu’on avait l’occasion d’être champions de France et que ça serait extraordinaire. Ça restera gravé à jamais dans ma tête. J’ai passé deux saisons extraordinaires à Montpellier ou j’ai rencontré des gens tout aussi extraordinaires et attachants qui m’ont beaucoup apporté dans l’évolution de ma carrière. Je suis d’ailleurs resté en contact avec beaucoup d’entre eux. J’avais été invité aux 40 ans du club mais ça avait été reporté en raison des inondations et la deuxième fois, j’étais en sélection. Je n’ai pas eu l’occasion de revenir à Montpellier depuis mon départ en Angleterre, car, dès que j’ai quelques jours « off », j’essaie de les passer en famille ou à Grenoble d’où je suis originaire, mais j’espère que j’aurais l’occasion de passer prochainement. Le MHSC reste un club à part dans mon cœur. C’est un club qui m’a beaucoup apporté, où j’ai pu beaucoup progressé, qui m’a permis d’avoir mes premières sélections en équipe de France donc je dois beaucoup au club, je suis très reconnaissant envers lui et je n’oublierai jamais c’est certain.»
SON ATTACHEMENT A LA FAMILLE NICOLLIN
« J’étais aux États-Unis pour le décès du Président Nicollin et je n’avais pas pu être là pour ses funérailles. Ça m’avait beaucoup affecté. Louis Nicollin était un peu un second père pour nous les joueurs. C’était quelqu’un de passionné par ses joueurs, par son club… C’était une personne entière, on l’aimait pour son authenticité. Il manque à tout le monde. Ça m’a fait chaud au cœur quand j’ai su que, la saison dernière, le club avait marqué ‘‘Loulou‘‘ sur l’arrière du maillot. J’en récupérerais d’ailleurs un avec plaisir… J’ai souvent Laurent Nicollin par messages. Il a bien pris la relève, il était destiné un jour ou l’autre à prendre ces fonctions ; c’est sans doute arrivé plus tôt qu’il ne le pensait et qu’on le pensait tous mais, désormais, il me semble clairement épanoui dans ce rôle pour guider le club. Je ne me fais pas de souci pour lui, il va continuer à porter haut les couleurs du Montpellier Hérault SC. »
LE MHSC D’AUJOURD’HUI
« L’équipe va plutôt bien sur ce que je vois… elle est efficace et prend pas mal de points. Avec un peu de régularité, je pense qu’il y aurait même moyen de décrocher une place européenne en fin de saison. Le coach fait du super boulot, il y a un bon groupe. C’est d’autant plus méritoire que ce n’est pas facile pour le club de garder ses jeunes talents qui sont toujours très sollicités après une belle saison. Le MHSC arrive toujours à reconstruire une équipe cohérente. Je suis également admiratif de la longévité de Vito qui est un monstre physique pour jouer encore à un tel niveau à 41 ans. »
LE MATCH DE DIMANCHE CONTRE L’OM
« Marseille est une grosse écurie du championnat. Même quand ils sont un peu moins bien, ils arrivent toujours à prendre des points. Ils ont des joueurs capables de faire la différence, même dans les périodes creuses d’un match. Le MHSC va devoir sortir un gros match s’il veut s’imposer mais je suis certain que le public de La Mosson sera à fond derrière son équipe et j’espère un résultat positif. Je suivrai ça avec beaucoup d’attention. »
