menés à dix minutes de la fin, les hommes de michel der zakarian ont trouvé les ressources pour renverser la situation et arracher la victoire. La première au stade louis ii depuis... 1994 !
AUTOUR DU MATCH : Une série à poursuivre, une histoire à écrire
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre disait le grand Charles Aznavour. Une chanson qui colle parfaitement au contexte du soir puisque la dernière victoire montpelliéraine au Stade Louis II en championnat remonte au 15 janvier 1994. Ce jour-là, les Pailladins s’étaient imposés 2-1 grâce à des buts d’Aliocha Asanovic et Fabien Lefèvre. Un bail, des lustres, une éternité, à vous de choisir le mot, mais à l’heure de se rendre sur le Rocher, l’espoir était grand pour des Montpelliérains 4e du championnat au coup d’envoi, de conquérir enfin le Rocher tandis que les Monégasques, avant-derniers, espéraient eux enchaîner un second succès consécutif après celui ramené de Caen la semaine passée.
Pour rompre cette malédiction, Michel Der Zakarian avait misé sur la stabilité en alignant son équipe type. Côté monégasque, Thierry Henry avait choisi de renforcer son système défensif, notamment dans les couloirs. Devant, l’ancien attaquant international avait placé Falcao à la pointe de l’attaque avec le milieu offensif russe, Golovine, en soutien.
LE MATCH : MONACO 1-2 MHSC
Est-ce le poids de cette malédiction monégasque ou bien un autre facteur ? Difficile à dire. Toujours est-il que les Pailladins se sont sacrément fait bouger en première période. Une première tentative de Chadli à côté (14e), un autre de Tielemans (29e), un sauvetage in-extremis de Vitorino Hilton devant Falcao (21e), les occasions étaient quasi-exclusivement monégasques. Et lorsque Benjamin Lecomte s’interposait sur une tête de Falcao (32e). On se dit que les Héraultais s’en sortaient décidément plutôt bien. Leur seule réaction ? Une frappe d’Andy Delort détournée par Raggi (31e) et quelques bonnes séquences de possession. Ironie du sort, c’est d’ailleurs sur l’une d’elles, alors que les Languedociens semblaient sortir la tête de l’eau, qu’ils se faisaient piéger : Un ballon perdu en position haute, un contre éclair et Tielemans se retrouvait idéalement placé à la conclusion pour ouvrir le score (1-0, 42e). Cette fois, la sanction venait de tomber.L a pause venait alors à point nommé pour reprendre son souffle et recadrer certains aspects.
Il fallut attendre la 51e minute et un bon centre fuyant d’Aguilar pour entrevoir la prochaine réaction montpelliéraine mais lorsque Golovine frappait sur la barre quelques instants plus tard (53e) on voyait mal comment les Héraultais pourraient revenir. C’est mal les connaitre : Laborde s’essayait de la tête (56e) et les Pailladins semblaient armés de meilleures intentions. Le pressing s’intensifiait, les séquences de possessions aussi et les occasions arrivaient peu à peu. Les hommes de Michel Der Zakarian auraient même peut-être pu bénéficier d’un penalty pour une faute sur Andy Delort (71e). Quelques minutes plus tard, le raid de Sambia (78e) faisait plier le roseau monégasque qui refusait pour l’instant de rompre. Heureusement le salut est une nouvelle fois venu du duo Delort-Laborde. Le premier était au centre, le second à la tête et les Montpelliérains arrachaient enfin l’égalisation (1-1, 81e). Le début d’une incroyable révolte : 5 minutes plus tard, alors que les Héraultais venaient de trembler sur un coup-franc de Golovine, leur contre impitoyable aboutit vers Petar Škuletić qui s’en allait gagner son duel avec Benaglio et offrir la victoire aux siens en même temps que son 1er but personnel en Ligue 1 (1-2, 86e). Avec ce succès, le MHSC monte ce soir sur la 2e marche du podium. Un succès que le Montpelliérains doivent à leur caractère et à leur révolte en seconde période après un 1er acte raté, mais aussi aux choix tactiques payants de Michel Der Zakarian. Avec un changement de système rapide en 2e mi-temps et des choix très offensifs matérialisés par la décision d’aligner simultanément en fin de match Mollet, Laborde, Delort et Škuletić, le coach héraultais a vu juste. Bravo à lui et à son équipe.
Le fait du match : Škuletić brise la malédiction 24 ans après
Avant cette rencontre, le MHSC restait sur 32 matchs sans gagner face à l’AS Monaco en Ligue 1 (11 nuls, 21 défaites) et, il faut bien le reconnaitre, on a longtemps cru qu'il faudrait en compter un 33ème. Oui mais voilà, même menée, bougée, malmenée, cette équipe montpelliéraine version 2018-2019 a une âme et elle ne s'avoue surtout jamais vaincue. Grâce à des réalisations de Gaëtan Laborde et Petar Škuletić, la malédiction montpelliéraine à Monaco est donc brisée. 24 ans après son dernier succès à Louis II en Ligue 1, conquis le 15 janvier 1994 (2-1 grâce à des buts de Lefèvre et Asanovic), le MHSC repart du Rocher avec la victoire en poche. Ce fut long... mais que c'est bon !
La fiche technique
Samedi 1er décembre 2018. 15ème journée de Ligue 1 Conforama. Stade Louiis II. Mi-temps : 1-0. Arbitre : M. Thual. Buts pour Monaco : Tielemans (42e); pour le MHSC: Laborde (80e), Škuletić (86e)
AS MONACO : Benaglio – Raggi, Jemerson, B. Badiashile, Pierre-Gabriel – Henrich, Tielemans, Aït Bennasser, Chadli (Pelé 61e) – Golovin – Falcao (Sylla 74e). Entraîneur : Thierry Henry
MHSC : Lecomte - Mendes, Hilton, Congré - Oyongo (Sambia, 56e), Shkiri Le Tallec (Škuletić, 72e), Aguilar - Mollet - Delort, Laborde (Piriz 89e). Entraîneur : Michel Der Zakarian
