Arrivé cet été au MHSC, l’ancien attaquant de Bordeaux possède depuis bien longtemps un lien avec le club montpelliérain. Un fil désormais renoué et qu’il espère être celui du succès.
En posant ses valises à Grammont mi-août, Gaëtan Laborde n’a pas été totalement dépaysé. S’il a découvert un club « où les installations ont beaucoup changé », certains souvenirs sont rapidement revenus à la surface. Ceux-ci datent d’une décennie, lorsque le petit Gaétan venait rendre visite à son frère aîné, Mickaël, défenseur de son état et de presque 7 ans son aîné. « Je venais une fois tous les trois mois puisque mes parents venaient tous les mois avec un de mes frères donc c’était chacun son tour, se souvient-il. Je venais jouer ici à Grammont en regardant l’entraînement de mon frère. On a fait ça pendant un peu plus de cinq ans puisqu’il est arrivé à 15 ans et est parti à 20. » Si Mickaël (qui a eu comme coach en équipe réserve un certain Michel Der Zakarian), n’est jamais passé pro, il a fait une solide carrière, participant notamment aux multiples montées de Paulhan-Pézenas jusqu’en National 2 avant de rejoindre Agde (National 3) cet été. Désormais, c’est lui qui s’apprête à assister au parcours montpelliérain de son frangin.
Gaëtan évolue quelques crans plus haut sur le terrain, au poste d’attaquant. « Depuis que je sais marcher, j’ai un ballon dans les pieds, sourit-il. J’ai commencé à Mont-de-Marsan à l’âge de 5 ans, ensuite je suis parti à Bordeaux à 14, puis, je suis passé professionnel à 18 ans. » Son rêve de s’imposer chez les Marine et blanc a mis du temps à prendre forme. Avant, il a dû se faire les dents lors de plusieurs prêts dans les divisions inférieures, au Red Star en National d’abord – « C’était ma première expérience dans un groupe d’adultes à 18 ans, une découverte, mais mes équipiers ont été supers cool avec moi. J’ai mis pas mal de buts (14 en championnat) et nous avons fait une belle saison, ce n’était que du positif » – puis à Brest, en L2 « Ça a été un peu plus compliqué là-bas, raconte Gaëtan. J’ai joué beaucoup de matchs en première partie de saison, on était vraiment bien, puis le mercato hivernal a bouleversé les choses avec 4 recrues offensives. C’est dommage car on était bien placé à la trêve et quand je suis sorti de l’équipe avec deux ou trois autres joueurs, le club a terminé en milieu de tableau. En plus de ça je me suis blessé au genou sur la fin de saison… »
De retour à Bordeaux, il a ensuite tenté de s’y imposer avant de repartir en prêt à Clermont entre janvier et juin 2016. Un séjour en Auvergne en forme de déclic. « Je pense que ça été mon tremplin au niveau professionnel. J’avais fait six mois blancs à Bordeaux donc c’était important pour moi de jouer et de m’épanouir. Cette demi-saison en Auvergne m’a vraiment fait beaucoup de bien. » Auteur de 8 buts en 18 matchs, il revient à Bordeaux à l’été avec un autre statut et parvient enfin à s’y imposer. « Il y avait beaucoup de concurrence en attaque avec Rolan, Ménez ou Thelin notamment mais je suis parvenu à plus jouer en 2e partie de saison et je retiens des souvenirs extraordinaires de cette période. Je tenais vraiment à m’imposer en Gironde ; après, arrivé un moment, il faut aussi prendre son envol pour pouvoir décoller ; c’est mon but en venant ici. »
Gaëtan Laborde a donc choisi de relever le défi montpelliérain à l’intersaison. « Quand j’ai commencé à avoir des contacts, cela était très clair dès le départ que je voulais venir, explique-t-il. Le MHSC est un club familial, structuré, qui a de l’ambition aussi… Le fait que je connaisse le club aussi par l’intermédiaire de mon grand frère a sans doute influé sur pas mal de choses aussi. » En trois matchs sous la tunique héraultaises (contre Amiens, Saint-Etienne et Reims), le natif de Mont-de-Marsan a déjà fait étalage d’un partie de son talent, celui d’un joueur complet, capable de faire des appels, d’aller au combat, de délivrer de bons ballons à l’image de ce très beau centre pour la reprise victorieuse d’Oyongo la semaine passée à Reims ou bien encore de se sacrifier pour l’équipe comme sur cette tête rageuse pour sauver un ballon sur la ligne de Benjamin Lecomte à Delaune. « Je suis un attaquant assez polyvalent qui aime prendre la profondeur, garder le ballon devant… j’ai aussi appris à jouer sur un côté, détaille le nouveau n°10 montpelliérain au moment de décrire son profil. J’aime aussi me battre pour l’équipe mais je n’oublie pas non plus qu’on attend aussi de moi que je marque des buts… donc j’espère que le premier va arriver assez vite. Quoi qu’il en soit, mes premiers ressentis sont plutôt bons. Je pensais avoir un peu plus de mal à m’adapter car ce n’est jamais facile d’arriver dans une nouvelle équipe mais je trouve que ça se passe bien. Les automatismes vont s’améliorer au fil des matchs, je prends du plaisir sur le terrain c’est vraiment important pour moi. » La clé réside sans doute dans son entente avec Andy Delort, avec qui il forme un duo plus que séduisant sur le papier à la pointe de l’attaque montpelliéraine. Mais là-aussi, Gaëtan Laborde est très positif. « Avec Andy, on s’entend vraiment bien et on sent que l’on peut compter l’un sur l’autre. Je suis persuadé qu’on est complémentaire ; d’ailleurs on essaie toujours de se chercher sur le terrain, ça se voit à l’entraînement et quand ça va se retranscrire en match vous allez vraiment voir des choses intéressantes. »
Fan de sport dans son ensemble – « Dès que je peux regarder des matchs je le fais » - mais aussi de sieste – « le travail invisible est très important dans notre métier » - Gaëtan Laborde rêve sans doute de se réveiller dimanche prochain au matin en ayant inscrit son 1er but sous ses nouvelles couleurs la veille contre Strasbourg. « J’aurais vraiment aimé marquer contre Saint-Étienne devant mon nouveau public sur cette fameuse tête qui est passée jute à côté mais ça va venir. On va tout donner pour eux. Mon frère me parlait depuis tout petit de ce public chaud qui est vraiment passionné. On va essayer de les rendre heureux en faisant une belle saison. » Ça passe par des résultats à l’extérieur mais aussi à domicile où le MHSC a plus de mal ces derniers temps. « Je suis persuadé que nous allons arriver à inverser cette tendance-là, assure Gaëtan. Contre Saint-Étienne, ce n’est vraiment pas passée loin. Nous devons juste avoir ce petit déclic, ce petit brin de chance qui va faire que derrière ça va dérouler à domicile. » Et quand on lui demande s’il a un petit esprit de revanche à l’idée de s’imposer là où son frère n’est pas passé pro, Gaëtan Laborde préfère en sourire. « Je dirai plutôt que c’est un clin d’œil sympa et je vais tout faire pour le rendre fier et bien porter le nom de Laborde à Montpellier comme il a pu le faire lui en formation. En plus, il connaît le pailladin par cœur (rire) » Ça peut aider, en effet !
