Arrivée cet hiver au MHSC, la jeune gardienne venue d'outre Atlantique s'est déjà fait une belle place au sein de l'effectif héraultais. Avant la venue de Soyaux ce dimanche à Grammont (16h30), retour sur l'Itinéraire d'une jeune fille pleine d'avenir
En signant au MHSC en janvier dernier, Casey Murphy est devenue la 3e américaine de l’histoire du club après l’attaquante Jessica Remmes et la défenseur Genessee Daughetee et par conséquent la première gardienne montpelliéraine venue du pays de l’Oncle Sam. Pour cette jeune joueuse au physique imposant (20 ans, 1m85, 72kg), le pari était moins osé, mais 6 mois plus tard, elle est en train de le gagner. Alignée à 11 reprises depuis le début de la saison, elle a d’abord surpris par son style très particulier avant de rassurer par sa présence aérienne et sa faculté à gagner les duels. Les attaquantes de Chelsea, du PFC et du PSG, contre lesquelles elle a réalisé des parades décisives peuvent en témoigner. « J’adore le poste de gardien car vous êtes le dernier rempart, c’est une responsabilité et j’aime les responsabilités et la possibilité d’être décisive ; j’aime cette pression qui pèse sur le gardien de but, avoue-t-elle au moment d’évoquer son style. Sur le terrain j’essaie d’être un leader. J’ai la chance de voir l’intégralité de la pelouse depuis la position sur le terrain, c’est un avantage mais c’est aussi une responsabilité car je dois aider l’équipe dans son positionnement notamment ou en donnant certaines instructions pour que l’on puisse rester organisé et compact en défense.. Je n’ai qu’un objectif quand je rentre sur le terrain, c’est de ne pas prendre de but et je donne tout ce que je peux pour ça. Cela dit, je suis encore une très jeune gardienne et je dois progresser dans pas mal de domaines. Et puis, au-delà de mes performances personnelles, ce sont celles de l’équipe qui comptent et j’ai beaucoup de chance de faire partie de cette équipe aujourd’hui. »
Son style particulier, mélange d’une envergure impressionnante et d’une explosivité surprenante dans les sorties, Casey l’a façonné à deux pas de la maison familiale de Bridgewater, dans le New Jersey où elle a grandi aux côtés de ses parents et de son frère Kyle « Il y avait un terrain de foot juste derrière la maison, nous y allions souvent avec mon père, se souvient-elle. J’ai commencé à 5 ans en alternant d’abord les buts et le jeu dans le champ, puis je me suis stabilisée à ce poste vers 10-11 ans. ». Ville « très dynamique où on a la possibilité de pratiquer de nombreux sports, à l’école, au lycée ou durant les études supérieures », Bridgewater lui a offert le cadre idéal pour progresser. Elle y a évolué jusqu’à 14 ans avant de rejoindre « The Players Developpement Academy (PDA) » (que l’on pourrait comparer au pôle espoir en France) jusqu’à ses 18 ans, date à laquelle elle a rejoint le championnat universitaire et les Scarlet Knights de Rutgers, puis de rallier le MHSC en janvier dernier. Un grand saut qui a de quoi donner le vertige mais qui n’a pas effrayé celle qui a participé à la Coupe du Monde des moins de 20 ans en 2016 en Papouasie-Nouvelle Guinée avec la sélection américaine. « Mes parents sont certainement les personnes les plus travailleuses que je connaisse. Ils m’ont beaucoup donné et m’ont surtout appris que quand tu voulais quelque chose dans la vie tu te devais d’aller le chercher parce que personne ne te le donnerait, explique-t-elle. Bien sûr que parfois ils me manquent parce qu’ils sont loin mais depuis mon enfance je rêve de devenir footballeuse professionnelle, alors ; quand cette opportunité s’est présentée, je ne pouvais pas la laisser passer. Maintenant que je suis ici, je dois reconnaître que c’est la meilleure expérience de ma vie. Je m’investis à 100 % au quotidien pour travailler dur et devenir meilleure chaque jour que ce soit pour moi ou pour l’équipe. »
Le discours est simple, sincère et sans arrogance. Casey savoure simplement « sa chance » de faire de sa passion son métier. Et la vie en France alors, c’est comment quand on vient de l’autre côté de l’Atlantique ? « La ville est vraiment magnifique et le soleil... Au New Jersey nous avons 4 saisons : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Ici, depuis que je suis arrivée, j’ai l’impression que c’est tout le temps l’été. Même si je ne suis arrivée qu’en janvier. On dirait qu’il n’y a jamais d’hiver. La nourriture ici est absolument excellente aussi ; j’adore d’ailleurs découvrir de nouveaux restaurants sur mon temps libre, avoue-t-elle. Ce qui m’a le plus surpris c’est la taille des choses ici par rapport aux États-Unis. J’ai l'impression que tout est plus petit : les voitures, les routes, les magasins ferment plus tôt, c’est très différent… et bien sûr il y a le fait de faire la bise. Au départ ça fait vraiment bizarre je n’y étais pas habituée. » (sourire)
Côté terrain aussi, Casey a découvert une culture différente. « Aux USA, le niveau est très bon mais c’est aussi le cas ici. En arrivant, je savais que le championnat de France était un des meilleurs du monde et que le MHSC faisait partie des ''top-teams'' , détaille la gardienne montpelliéraine qui aime aller à la plage et passer du temps en famille et entre amies lorsqu’elle est loin des terrains. En France, les joueuses sont extrêmement techniques. Elles ont le foot dans la peau, elles vont à tous les duels que ce soit à l’entraînement ou en match et elles se donnent à 200 % tous les jours. Je trouve que c’est très professionnel. D’autre part, mes coéquipières m’ont très bien accueillie. Elles ont fait beaucoup d’efforts notamment au niveau de la langue et j’essaie à mon tour d’en faire pour leur parler français le plus rapidement possible. »
À l’heure de recevoir Soyaux ce dimanche à Grammont (16h30), Casey Murphy - qui avoue dans un bel éclat de rire « aimer écouter la radio en France car beaucoup de chansons sont dans ma langue natale, donc je ne suis pas trop dépaysée » - tire donc un bilan très positif de ses 6 premiers mois héraultais. « Je suis très heureuse ici, sourit-elle. Quand je suis arrivée, c’est certain qu’il y a eu un petit choc culturel mais quand tu arrives dans un pays, il faut savoir s’adapter à sa culture et le sud de la France est vraiment un endroit magnifique. Il y avait beaucoup de choses à assimiler que ce soit au niveau du mode de vie, de la façon de jouer, de la façon de s’entraîner aussi… il reste encore la barrière de la langue, bien sûr, mais je donne le meilleur de moi-même pour m’adapter le plus vite possible. Je suis impatiente de pouvoir connaître de mieux en mieux les gens dès que je parlerai mieux français que ce soit dans la ville où dans le club. C’est vraiment une aventure passionnante à vivre. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu l’opportunité de faire partie de cette équipe. » Avec en toile de fond l’espoir de garder un jour les buts de l'équipe nationale américaine. « Le concurrence est très rude en sélection mais mon objectif personnel est de devenir la meilleure gardienne du championnat et je dois continuer à travailler chaque jour pour cela afin d’être plus performante et d’aider le MHSC du mieux possible avec évidemment l’espoir d’atteindre un jour l’équipe nationale américaine et de pouvoir jouer la coupe du monde en 2019. » ça tombe bien, cette compétition aura lieu en France. Un pays qui l’a déjà adoptée… Et réciproquement !
