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Nordi met de la vie dans son couloir

Arrivé au MHSC l’hiver dernier, Nordi Mukiele a fait sa place au sein du onze de départ montpelliérain. Itinéraire d’un gamin jovial et doué qui poursuit sa phase d’apprentissage

Quand on se balade dans les couloirs du centre d’entraînement Bernard-Gasset, il n’est pas rare d’entendre sa voix. N’y voyez pas là l’arrogance de quelqu’un qui parle fort, mais juste celle d’un gamin de 20 ans qui aime taquiner, chambrer, rire, et qui croque à pleines dents dans sa nouvelle vie de footballeur de l’élite hexagonale. « Je rêvais de jouer en Ligue 1 » dit-il simplement dans un large sourire.
Une envie légitime mais qui n’était pourtant pas innée. Au départ, pour l’enfant de Montreuil en banlieue parisienne – qui a une grande sœur et deux petits frères – le ballon rond n’était qu’un jeu. « Pour moi le foot est un sport mais c’est aussi et surtout une passion, avoue-t-il. J’ai commencé à y jouer dès mon plus jeune âge parce que mon père en faisait au niveau amateur, mais quand j’étais petit ce n’était pas un rêve pour moi de devenir professionnel. C’était juste histoire de rigoler avec les copains et de passer du temps avec mon père. A la télé, je regardais beaucoup Zidane, Ronaldo et surtout Ronaldinho mais je n’étais pas supporter d’une équipe en particulier. J’aimais juste regarder du foot et les grands joueurs qui composaient les équipes. »
De la télé au terrain il n’y a qu’un pas que le petit Nordi a pourtant vite franchi. Dans son club du Paris FC, à 10 minutes à pied, à peine, du domicile familial, ce latéral droit rapide et explosif a franchi toutes les étapes du club parisien où il a joué de l’âge de 6 à 15 ans et a croisé entre autres Seko Fofana (Udinese, ex-Manchester City et Bastia), Olivier Ntcham (Celtic) et Hervin Ongenda (ex-PSG). « C’est là où j’ai appris les bases, souligne le n°23 montpelliérain. Le Paris FC est un très bon club de la région parisienne qui est revenu cette année dans le monde professionnel. C’est un club qui m’a fait grandir et où j’ai énormément appris. »

Continuer mon apprentissage

Repéré par Laval, il rejoint le club mayennais à 15 ans alors qu’un grand d’Europe lui faisait pourtant les yeux doux. « Le FC Porto s’intéressait à moi et mon père m’a dit que ce serait mieux de rester en France, alors j’ai signé à Laval, raconte cet amateur du célèbre jeu vidéo FIFA. Tout s’est bien passé car c’est un club formateur et très familial. J’ai beaucoup appris là-bas en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme car, pour la première fois, je me retrouvais loin de mes parents. »
Le club Tango lui a ouvert les portes du monde pro et ses performances en Mayenne n’ont pas laissé insensibles les recruteurs du MHSC, qui, définitivement  convaincus de son potentiel après une prestation contre Laval en coupe de la Ligue l’automne dernier, lui ont proposé de rejoindre l’Hérault en janvier 2017. « Au départ j’avais envie de finir ma saison à Laval car le club était dans une situation compliquée mais Montpellier s’est présenté. C’est un bon club de L1, ancien Champion de France et qui est très familial, dans la lignée de ce que j’ai connu auparavant. Je tenais à rester dans ce contexte-là. J’avais envie de jouer en L1 et je pense qu’ici, c’est vraiment le bon endroit pour le faire et continuer mon apprentissage. »

Cette fois c’est sûr, pour Nordi, le football n’était plus seulement un jeu « maintenant je m’amuse encore mais c’est devenu mon métier. Quand je rentre sur le terrain j’oublie tout, il n’y a que le match qui compte », sourit-il. Sa force est sans doute là, dans cette joie de jouer, cette insouciance. Comme il vit, chambre et rit dans les couloirs des vestiaires, Nordi Mukiele n’a de cesse de faire vivre le couloir droit de la défense héraultaise. Des courses, des appels, des centres, de la conviction offensive… Alors certes, tout n’est pas parfait, que ce soit dans la qualité de centre et l’aspect défensif notamment – « Je manque parfois de concentration. Je fais des oublis au niveau du placement, du marquage J’essaie de travailler beaucoup là-dessus pour effacer ces erreurs » – mais le potentiel est là… avec Nordi, il y a de la vie et de l’envie !
Dans la foulée de 6 premiers mois convaincants – « Je pense que cette demi-saison passée a été très positive ; j’ai eu deux coachs différents mais tous les deux m’ont fait jouer dès le début. J’ai beaucoup appris » – Nordi s’est donc lancé avec détermination dans cette nouvelle saison. Si les résultats sont pour l’instant en dent de scie (une victoire, un nul, deux défaites), ce fan de Sergio Ramos (qui peut évoluer comme lui dans le couloir droit ou dans l’axe de la défense), reste optimiste : « Il faut s’accrocher. Je suis persuadé qu’avec ce groupe-là, on peut atteindre la première partie de tableau. » Une chose est sûre, le défenseur montpelliérain apprécie amplement sa nouvelle vie. « Montpellier est une très belle ville et le MHSC un très bon club. Lorsque je suis arrivé, j’ai été très bien accueilli et je m’y sens bien. Je ressens de la confiance car je joue énormément pour mon âge et j’espère que cela va continuer. Je m’entends bien avec tout le monde et je me sens bien ici. »

Le bon endroit pour continuer ma progression

Prochaine étape samedi soir contre Nantes à La Mosson. Un match qui rappelle forcément la dernière confrontation entre les deux équipes où le MHSC était revenu à 2-2 dans les dernières minutes avant de s’incliner 3-2 dans le temps additionnel. « J’ai toujours eu l’image de Nantes comme d’une équipe très combative qui ne lâche rien et ils nous l’ont prouvé l’an dernier en venant s’imposer ici. C’est un mauvais souvenir et nous avons tous envie de l’effacer en gagnant le match de ce soir ».
Concernant ce soir justement, Nordi Mukiele estime que « l’effectif de Nantes a beaucoup évolué. Ils ont aussi un grand entraîneur en la personne de Claudio Ranieri qui a réussi l’exploit d’être champion d’Angleterre avec Leicester ; je pense qu’il va beaucoup leur apporter. Je m’attends à un match difficile mais, de toute façon, il n’y a pas de match facile en Ligue 1. »
La Ligue 1 Conforama, un championnat que le défenseur montpelliérain continue de découvrir avec de grands yeux et du plaisir, ainsi surtout que l’envie de progresser. Il peut compter en cela sur son entraîneur Michel Der Zakarian. « C’est un coach très compétiteur, il déteste perdre. Il a énormément de rigueur, il nous donne beaucoup de consignes mais c’est dans le but de nous faire progresser, reconnaît Nordi.  Il est à l’image du club. Il a l’esprit Pailladin et ne lâche rien. »
Durant chaque match, l’ancien Lavallois donne tout pour satisfaire son coach mais aussi son père, celui qui lui a donné envie de jouer au foot là-bas à Montreuil. « Il faisait du foot au niveau amateur mais a choisi d’arrêter car, entre le travail et le ballon, il n’avait pas le temps de nous voir grandir mes frères et sœur et moi, conclut-il. C’est lui qui m’a donné envie de jouer au foot et à l’heure actuelle je pense qu’il est fier de moi. » Entre son talent et sa joie de vivre, le fiston a en tout cas de beaux jours devant lui !

 

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