Michel Rodriguez : « On était des soldats, une équipe en mission » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Michel Rodriguez : « On était des soldats, une équipe en mission »

Il a connu le Centre de formation pailladin et la première victoire en Gambardella de l’histoire du MHSC avant de devenir joueur professionnel au club de 1996 à 2001 (78 matchs, 1 but). Après les finales perdues de 1984 et 1985, mhscfoot.com s’intéresse aujourd’hui à la victoire de 1996 avec Michel Rodriguez. Le défenseur et natif de Montpellier se souvient.

Après deux finales de Gambardella perdues par le MHSC, vous faites partie de la première génération à l’avoir gagnée. C’était en 1996 face au FC Nantes. Cela reste un bon souvenir dans votre carrière ?

on n'avait pas une équipe hyper talentueuse, par contre il ne pouvait pas nous arriver grand chose sur le terrain. Je retiens surtout une super bande de copains avec Fleury Di Nallo et Mama Ouattara qui nous poussaient

Pour moi c’est vraiment un super souvenir, même un de mes meilleurs souvenirs en tant que footballeur car j’ai fait une carrière moyenne de Ligue 2, National suite à mes années au MHSC. Juste après cette finale, j’avais aussi gagné le championnat d’Europe junior avec la France qui reste aussi un bon souvenir. Mais ce que je retiens surtout, au-delà d’avoir apporté cette victoire au club, c’est qu’on était une vraie bande de copains. On n’avait pas une équipe hyper talentueuse et de cette génération-là on n’est pas beaucoup à avoir fini pros. On avait pourtant éliminé des équipes comme Monaco en demi-finale avec leur attaque Trézeguet/Henry, et en finale c’était le FC Nantes qui par la suite a été champion avec une partie de cette génération. Par contre, il ne pouvait pas nous arriver grand chose sur le terrain. De mémoire, on avait fait un parcours exceptionnel en éliminant Lyon, Bordeaux et Lille je crois aussi.  Pour la petite histoire, on avait éliminé l’OM dès le premier tour à Marseille en séance de tirs au but. Marseille tire pour se qualifier, rate, et nous on se qualifie derrière. Comme quoi cela ne tient pas à grand-chose… Je retiens surtout une super bande de copains et puis un binôme d’entraîneurs Fleury Di Nallo/ Mama Ouattara qui nous poussait. Ça reste un super souvenir avec quelques matchs à La Mosson et une belle fierté pour le club car cela faisait un petit moment qu’on n’avait pas fait un joli parcours.

Votre victoire intervient après une demi-finale de Coupe de France jouée et perdue par les pros à Nîmes dont tout le monde se souvient. On imagine que votre succès avait redonné un peu de baume au cœur du président Louis Nicollin …

Je pense, oui. On connaît tous le président. Il attache beaucoup d’importance aux Coupes et notamment la Coupe Gambardella. Dès le départ de la compétition, on a bien senti que c’était important pour lui et pour le club. Si on a pu participer à donner un peu de baume au cœur à Loulou Nicollin, c’était un minimum que de le faire par rapport à tout ce qu’il pouvait faire pour nous.

C’était une journée et une ambiance spéciale au Parc des Princes en ouverture de la finale Auxerre vs Nîmes ?

J’ai le souvenir que les supporters de Nîmes et d’Auxerre soutenaient Montpellier.  Déjà on jouait en rouge … mais Auxerre nous soutenait aussi !Le stade était acquis à notre cause ce jour-là.

Quels flashs reviennent de cette finale face à Nantes ?

Ce qui a fait la différence, c’est qu’à l’image de notre parcours on a été très solides.  C’était un match plutôt fermé, on n’a pas concédé beaucoup d’occasions de but et c’est Bakayoko qui marque le but qu’il nous fallait. On a alors fermé la boutique. Je n’ai pas le souvenir d’un grand match mais d’une rencontre où on était très concentrés et rigoureux car on avait en face de nous une équipe réputée pour son jeu au sol et son jeu en mouvement. C’était l’école nantaise où il y avait quand même Monterrubio, Suffo, Landreau et vraiment de bons joueurs.  Nous, on pouvait marquer à tout moment et ce jour-là on avait Ibrahima Bakayoko avec nous. Mais on ne l’avait pas eu en demi-finale, ni en quart de finale. Il nous marque vraiment le but qui nous libère.

Bakayoko, c’était vraiment votre grain de folie et la star de l’équipe aux avant-postes. Mais il fallait vraiment être solide derrière pour éliminer le Monaco de Thierry Henry et David Trézéguet !

On a éliminé lyon, bordeaux, lille, marseille... on n'a pas joué contre pim, pam et poum !

Je ne dis pas ça parce que je jouais défenseur central, mais notre force était vraiment notre assise défensive. Et quand je dis ça, je veux dire que c’est toute l’équipe qui défendait. Les valeurs qu’on avait en dehors des terrains, bande de copains et tout, après sur la pelouse on ne faisait vraiment qu’un. On était des soldats, une équipe en mission à chaque tour et rien ni personne ne pouvait nous arrêter. Il n’y avait personne qui lâchait.  On a éliminé Lyon, on a éliminé Bordeaux, on a éliminé Lille, on a éliminé Marseille … on n’a pas joué contre pim pam et poum quoi !

Quelle a été la part de Fleury Di Nallo et Mama Ouattara dans tout ça ?

Enorme, une énorme part. C’était vraiment un binôme complémentaire avec d’un côté la malice d’un Fleury Di Nallo et puis de l’autre la grinta de Mama Ouattara. Mama véhiculait le dépassement de soi, l’amour du maillot… Fleury, c’était le stratège.

De cette génération, à part toi et Bakayoko, peu de joueurs on réussi à percer au plus haut niveau…

Il y a eu Jean-Philippe Javary qui a aussi un peu bourlingué et puis c’est tout, oui.  C’était une génération qui avait de grosses valeurs mais qui n’avait pas de grand talent. Et peut-être aussi qu’il y en avait qui n’avaient pas le comportement adéquat pour faire une carrière derrière. Ce qui faisait notre force à une époque est devenu une faiblesse après ! Je garde de supers souvenirs de notre parcours au niveau du terrain, mais on a aussi fait des soirées … mémorables (rires) ! On était connus et reconnus sur la place de Montpellier pour nos soirées derrière nos qualifs à chaque tour qu’on passait, c’était quelque-chose de pas mal.  On commençait toujours par un petit restau puis on allait dans un bar à Palavas, on enchaînait à La Notte et ça durait deux jours puisque derrière on allait à la Chou !

Après votre victoire, vous êtes présentés à La Mosson avant un match de Ligue 1… Vous faites un tour d’honneur avec le trophée, la bise du président Nicollin au passage….

Je suis natif de Montpellier et déjà, tout minot, j’allais au stade à la Butte avec mon père. Derrière, j’intègre le Centre de Formation du MHSC, on gagne une première compétition, je signe pro… dans ma ville, dans mon club ! C’était une grande fierté par rapport aux copains et à la famille. Gagner chez soi, de toute façon, c’est le top. L’année suivante, je suis champion d’Europe avec l’équipe de France comme je disais mais cela n’a pas du tout eu la même saveur. Ça n’a rien à voir.

Avez-vous gardé le contact entre anciens joueurs de cette gambardella 1996 ?

c'est un peu l'aboutissement de leur cursus de formation. Il faut qu'ils s'appuient sur leurs certitudes au niveau du jeu. En fin de saison, après un parcours comme ça, tu sais ce que tu peux faire, ce qu'il ne faut pas faire et ce que tu ne sais pas faire

Non pas trop, en ce qui me concerne en tout cas. J’ai beaucoup bougé durant ma carrière et aujourd’hui je suis manager général de Rouen.  On n’a pas eu l’occasion de se croiser sur les terrains car même si j’ai un peu joué en L2 puis en National après mon départ du MHSC , de cette génération-là, je n’ai croisé personne.

Que pouvez-vous nous dire sur votre nouvelle carrière ?

En fait, le FC Rouen, qui est un club historique, a malheureusement déposé le bilan il y a trois ans et je me suis retrouvé plus ou moins en fin de carrière au même moment. Ils m’ont proposé une reconversion. Depuis, j’ai obtenu un master en marketing et management et j’ai un diplôme d’état supérieur (DEF). Aujourd’hui je suis manager général, je m’occupe de la partie administrative et financière, organisation et je suis également responsable technique du club.

Est-ce que cela vous plait et avez-vous envie de continuer dans cette voie ?

Oui, cela me plait car je suis en train d’acquérir beaucoup d’expérience, j’ai double casquette, je touche à tout au niveau du club et je suis le bras droit du président. Maintenant, je suis très, très attiré par le terrain. C’est vraiment la partie qui me plait le plus. La partie administrative et financière me plait aussi, on est une association, mais je suis en train de travailler pour déléguer un maximum afin d’être plus souvent sur les terrains. Je pense que, bientôt, je prendrai une équipe en main. On va monter en Nationale 3 bientôt et il y a des choses qui peuvent se décanter. On va voir ça. Si un jour je dois me rapprocher des terrains, j’arriverai dans tous les cas avec de l’expérience, diplômé et avec des compétences. C’est quand même plus facile pour s’intégrer.

Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes joueurs du MHSC qui vont disputer samedi leur finale de Gambardella au stade de France face à l’OM, quel serait-il ?

C’est de rester sur ce qu’ils savent faire depuis le début de saison et sur ce qu’ils ont pu faire pour en arriver là durant leur parcours. C’est une finale, il y a de l’enjeu, c’est sûr, c’est important pour le club et pour eux. C’est un peu l’aboutissement de leur cursus de formation. Il faut qu’ils s’appuient sur leurs certitudes au niveau du jeu. Je pense que quand tu arrives en fin de saison comme ça avec un tel parcours, tu sais ce que tu peux faire mais tu sais aussi ce qu’il ne faut pas faire et ce que tu ne sais pas faire.  Qu’ils s’appuient sur leurs qualités et puis je leur souhaite surtout beaucoup de chance. Je pense que c’est la bonne.  Il y a des cycles comme ça, on a été en finale en 1996, il y a eu celle de 2009, je crois ? Là, 2017, ça serait bien ! Qu’ils pensent au jeu et ça va le faire

Feuille de match

Montpellier HSC 1-0 FC Nantes Finale Coupe Gambardella 11 mai 1996 au Parc des Princes  Arbitre : Bruno Derrien But : Bakayoko 60ème Cartons jaunes : Rodriguez 64ème, Javary 58ème au MHSC, Cambonie 81ème, Leroy 49ème

Montpeller : Larrieu – Chavrondier, Rodriguez, Fournel, Bertrand – Savejong (Perez 83ème), Javary, Rossi, Bahri (Dief 45ème) – Bakayoko, Jourda (Angeletti 70ème). Entraîneur : Mama Ouattara et Fleury Di Nallo

Nantes : Landreau – Garciau, Ithurria (Cambonie 78ème), Gillet, Mary (Elbai 74ème) – Touré, Treguer, Piocelle, Leroy (Deroff 80ème) – Suffo, Monterrubio. Entraîneur : Raynald Denoueix

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