Mathieu Gil : « Je n’entendais plus rien sur le terrain » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Mathieu Gil : « Je n’entendais plus rien sur le terrain »

Passé par toutes les catégories du centre de formation du MHSC, Mathieu Gil a fait partie de la génération pailladine finaliste de la Coupe Gambardella. C’était il y a 20 ans face à Lyon, mais le natif de Montpellier et ses coéquipiers n’avaient pas réussi a conserver un trophée que leurs prédécesseurs avaient remporté une saison plus tôt. Pour mhscfoot.com, il se souvient.

Mathieu, quand on évoque la Gambardella, on imagine que cela réveille à la fois de bons et mauvais souvenirs pour toi…

De très bons souvenirs mais une fin cruelle puisque cette finale qu’on perd en 1997, on la perd aux penaltys après le temps réglementaire.

Parle-nous de votre équipe et de votre parcours pour arriver en finale, la seconde de rang donc pour le MHSC, après celle remportée face à Nantes en 1996…

En demi-finale on sort l'AJ auxerre d'OLivier Kapo, de Guy roux qui faisait des signes sur la qualité de la pelouse, à propos de l'horaire du match ... Maoulida nous sort le grand match en marquant deux buts qui nous envoient en finale 

Cela n’a pas été facile lors de la première partie de notre parcours puisqu’il fallait jouer sept à huit matchs pour arriver en finale. On n’avait joué que des clubs pros. On a sorti Cannes, tout d’abord, puid Bordeaux, Martigues, des grosses équipes à l’époque. Et on ne savait pas trop dans quoi on s’embarquait puisqu’on était quand même tout jeune. Les époques avaient changé. La saison d’avant, c’était la génération des Bakayoko, Javary, Rodriguez ... nou,s on était tout jeune. Maoulida et Poueys sont sortis après avec le groupe pro - il y a eu aussi Riou, Vercoutre dans les buts qui ont percé. Riou avait fait le début de la compétition et c’est Vercoutre qui avait joué la finale. On ne savait pas trop où on allait, en fait. On était une nouvelle génération. J’étais milieu défensif avec les enfants du coin, Delousteau et Carmona, ou des parages comme Mazoyer. Carmona a joué un peu en L2 plus tard, il me semble, sinon il y avait aussi les Mbella, Olivo etc.

Comment jouait cette équipe et quelle avait été sa force pour arriver en finale ?

On jouait en 4-3-3 jusqu’à Noël puis on est arrivé petit à petit à changer de système avec Di Nallo et Ouattara. En début de Gambardella on est passé en 4-4-2 avec deux défensifs au milieu de terrain, Mazoyer et moi, Delousteau et Carmona sur les côtés. On a commencé à prendre goût à cette compétition quand on est sorti des 32èmes, des 16èmes… A partir des 8èmes, on a voyagé à Mulhouse et Troyes, des clubs un peu moins huppés mais qui nous ont fait découvrir un peu ce que c’était. On est revenu victorieux et ensuite tu joues sur terrain neutre la demi-finale face à l’AJ Auxerre. Ils avaient du beau monde en face : Olivier Kapo ou encore Guy Roux qui faisait des signes sur la qualité de la pelouse, le pourquoi de l’horaire du match etc. Il y avait Louis Nicollin aussi qui était venu nous voir jouer à Moulins où se disputait cette demi-finale. Maoulida avait sorti le grand match en marquant deux buts qui nous avaient envoyés en finale. A partir de là, on attendait ce que faisaient les pros du MHSC en demi-finale de Coupe de France. Ils perdent  finalement 1-0 à Guingamp. C’est dommage car on aurait pu faire le voyage avec les supporters de Montpellier pour jouer notre finale en ouverture de celle des pros. Mais comme l’année d’avant, cela ne s’est pas fait.

Quels souvenirs gardes-tu de la finale contre Lyon ?

Le scénario du match est assez rigolo et cruel pour nous puisque Maoulida blesse le gardien adverse en première mi-temps. Il laisse traîner un peu le pied sur une sortie du gardien qui se blesse à la tête ou je ne sais pas où. Il ne peut pas revenir sur le terrain et c’est leur avant-centre qui le remplace dans les buts. A ce moment-là, on est à 1-0 pour nous et Lyon égalise en cours de match, en seconde période il me semble. Moi, je n’ai pas fait une belle finale et c’est donc un souvenir un peu merdique parce que je sors très vite en deuxième mi-temps. On fait la séance des tirs au but avec leur avant-centre dans les buts. De notre côté, Vercoutre nous fait deux parades sur les trois premiers tirs lyonnais, Stéph' Delousteau rate le sien et on a malgré tout un avantage au score. Mais Poueys rate la balle de match et Maoulida n’arrive pas à convertir le sien lors de la mort subite. Ce qui fait qu’on se retrouve un peu à la place du con…

De quoi te rappelles-tu en terme d’ambiance ce jour-là au Parc des Princes ?

J'ai du mal a regarder la fin de la finale d'un regard objectif depuis le banc car je suis tellement déçu de ne pas avoir pu faire mieux. Cela reste cependant un souvenir énorme d'avoir joué devant tant de monde

C’était… On a joué devant 45 000 supporters à un moment donné ! Moi je n’entendais plus rien sur le terrain. Je voyais les entraîneurs gesticuler mais je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. J’ai passé un petit moment dans le brouillard. En face, il y avait pas mal d’internationaux : Malbranque, Balmont, Bernard – celui qui est parti à Newcastle par la suite, donc une très grosse équipe de l’OL à l’époque. L’ambiance faisait qu’on n’entendait rien, eux se trouvaient super bien alors que nous, au milieu de terrain, on a eu du mal à trouver nos repères. Pourtant, c’est nous qui marquons les premiers sur un centre de Carmona et but de Delousteau, les deux natifs du Crès.

Des regrets sur la façon dont vous aviez abordé ce match ou sur le fait de le perdre aux penaltys alors que vous meniez au score ?

Le regret, c’est de perdre aux penaltys avec leur gardien qui n’est plus dans les buts et celui d’avoir fait une finale ratée. Parce que je pense qu’on n’a pas joué à notre meilleur niveau et qu'il y avait largement mieux à faire. Le contexte ne nous a pas aidé et il ne m’a pas aidé, personnellement. Après, j’ai du mal à regarder la finale avec un regard objectif depuis le banc car je suis tellement déçu de ne pas avoir pu faire mieux … Cela reste cependant un souvenir énorme, celui d’avoir joué devant tant de monde. J’avais pu faire venir en train 20 à 25 personnes de ma famille, le club avait pris les places pour l’entourage des joueurs. En dehors de la préparation du match pour moi, ils avaient passé une journée fantastique à Paris avant qu’on se retrouve après le match.

Comment aborde t-on ce genre de rencontre en terme de préparation ? Un peu comme un groupe pro qui va jouer un match important ou c’était égal à votre routine de jeunes joueurs du Centre de formation ?

Le souvenir intéressant, c’est qu’on avait été à Clairefontaine et on avait pu passer la veille là-bas. On avait pu discuter avec Robin Huc qui allait disputer la finale des « grands » avec Nice le lendemain contre Guingamp et on avait pu partager de bons moments tout en en profitant des installations.  Depuis le début de la compétition, là-dessus, les entraîneurs avaient pris les matchs de Gambardella complétement différemment aux matchs de championnat en terme de préparation. C’était donc une compétition intéressante dans ce sens et aussi car elle était suivie par les journaux. Le lundi, on se faisait notre petit retour de match. Plus la compétition avançait et plus les articles grossissaient. On sentait que ça devenait important pour le club mais aussi autour de nous. On découvrait ça pour la première fois et on n’avait pas l’habitude. Finalement, quand on a passé Auxerre en demi-finale, c’est devenu quelque-chose d’assez incroyable, de partir à Paris, d’éventuellement faire le doublé avec les pros. S’ils avaient pu nous suivre, ça aurait été quelque-chose d’énorme. Après, ce n’est qu’un match parmi tant d’autres, fabuleux à vivre, mais qui déclenche beaucoup de choses pour la suite, avec des carrières qui se jouent pour certains et pour d’autres, non.

C’était une évidence que Maoulida et les gardiens, notamment, allaient percer en pros par la suite ?

Oui, oui, ils avaient le potentiel. Après, c’est aussi une question d’opportunités, de choix venant d’au-dessus, et aussi de la situation de l’équipe première. A cette époque-là on était en Ligue 1, plutôt pas mal, alors que par la suite le club est descendu en L2. Peut-être que d’autres joueurs de notre génération seraient sortis si le club avait davantage eu besoin de puiser chez ses jeunes. Il y a des choses évidentes sur le moment et puis il y a aussi le contexte et la nécessité de savoir saisir sa chance au bon moment.

Qu’as tu gardé de tes années au Centre de formation du MHSC même si tu n’as pas percé au plus haut niveau  ?

Des Patrick Chauvry, des régis durand m'ont marqué, de part leur caractère et car ils laissent une empreinte. Ils t'apprennent la valeur de l'effort, la rigueur. cela m'a bien aidé pour la suite et ma vie future 

C’est l’esprit de gagne qu’il y avait à Montpellier. Je l’ai eu plus tard mais je ne l’avais pas à l’époque et c’est ce qui m’a empêché de percer. Je ne l’ai pas trouvé à ce moment-là. J’ai été plus gagnant sur mes années à Lattes en football régional par la suite et avec un peu plus de maturité. Ouatttara et Di Nallo, qui avaient un autre vécu et une autre mentalité, avaient cet esprit de gagne et les valeurs du club. Ce qui ressortait à l’époque, c’est qu’il y avait quand même un club où les jeunes étaient entraînés par des anciens joueurs qui avaient fait l’histoire du MHSC et il y avait donc cet esprit famille.

Il y avait l’esprit famille mais aussi le devoir de gagner quand on représentait le Montpellier Hérault, non ?

Oui, il y avait cet esprit de gagne, chaque week-end on a fait de très beaux matchs, de très beaux déplacements. Chaque rencontre était préparée assidûment. Je l’ai eu après avec plus de maturité, comme je disais. D’autres l’ont eu plus précocement avec plus de talent que moi aussi, il ne faut pas se le cacher.

A part la finale face à l’OL, que gardes-tu comme souvenirs de ton passage au MHSC ?

De mes années Montpellier Hérault, je retiens beaucoup de saisons passées chez les jeunes et des entraîneurs qui m’ont marqué. Des Patrick Chauvry, des Régis Durand, de part leur caractère, ils laissent une empreinte. Eux, ils t’apprennent la valeur de l’effort, la rigueur. Cela m’a bien aidé pour la suite et pour ma vie future. Je me souviens aussi des duels Montpellier-Nîmes en championnat où chaque année tu jouais les mêmes joueurs en face car on se suivait d’une saison sur l’autre. Et puis on avait gagné quelques trophées, que ce soit en Ligue, en cadets, en minimes, quelques tournois avec des équipes à chaque fois bien compétitives. Même si on n’a plus trop gardé de rapports, vous appelleriez n’importe qui, je pense que mes anciens coéquipiers ont gardé les mêmes souvenirs, aussi bons que les miens, j’espère. La finale de 1997, forcément on en reparle quand on se croise car ça reste un super souvenir, mais comme on ne l’a pas gagnée, on a un peu moins le sourire que les générations qui l’ont gagnée.

Feuille de match

Montpellier HSC 1-1 ( 4-5 tab) Olympique lyonnais 10 mai 1997 au Parc des Princes Arbitrage : M. Leroy Buts : Stéphane Delousteau (20ème, François Suchet (28ème) Cartons jaunes : Maoulida (44ème) et Penda (74ème) au MHSC, Scaini (33ème) à l'OL

MHSC : Rémy Vercoutre- Kodjo Afiadegnigban, Ernest Mbella Penda, Ahmed Madouni, Nicolas Puech - Grégory Carmona (Julien Olivo 83ème), Matthieu Gil (Oswaldo Lopes 83ème), Nicolas Mazoyer, Stéphane Delousteau - Toifilou Maoulida, Julien Poueys. Entraîneurs : Fleury Di Nallo et Mama Ouattara.

OL : Cyrille Clavel (Sébastien Mercier 44e ) - Pascal Pedemonte, Grégory Tissot, Dhave Ngakolamale, Jérémie Bréchet - François Suchet (Florent Balmont 86e), Frédéric Ribeiro, Steed Malbranque, Armand Scaini - Olivier Bernard, Roland Viera . Entraîneur : Armand Garrido.

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