Samedi (14h à Grammont), les U19 du MHSC disputent leur quart de finale de Coupe Gambardella (la Coupe de France des jeunes) face au FC Metz. Avant ce match, rencontre avec l’entraîneur des jeunes pailladins : Frédéric Garny
Frédéric. Si vous deviez analyser votre parcours depuis le début de cette coupe Gambardella, comment le feriez-vous ?
Si on regarde notre parcours dans sa globalité, il a été assez compliqué car on a rencontré beaucoup d'équipes qui évoluent en U19 nationaux à commencer par notre premier match à Bayonne. C’était plutôt corsé comme entrée en lice (victoire 2-0). Notre 2e sortie à Air Bel (un club de Marseille NDLR) était à classer parmi les matchs piège qu'on devait passer par rapport à notre statut mais qui avait tout pour être dangereux si on ne mettait pas les bons ingrédients. On a fait le travail là-bas (victoire 2-1). Ensuite, nous avons reçu l’AS Nancy Lorraine (victoire 1-0) ce qui constituait je dirai notre premier match test par rapport à leur niveau et au parcours qu'ils avaient effectué jusque-là. Enfin, je classerai notre 8e de finale à Tours (succès 2-0) dans la même catégorie qu’Air Bel, à savoir celui des matchs piège. Cette équipe de Tours qui est quasiment assurée de monter en U19 Nationaux n’avait rien d’une équipe excellence (le niveau inférieur au sein duquel elle évolue NDLR). On a su déjouer le piège en étant sérieux et en réalisant un match accompli.
Sur 4 matchs, le MHSC s’est donc imposé 3 fois à l’extérieur… Sacré mental !
Oui. Cela montre une certaine force de caractère. Si on prend les parcours des grosses équipes dans cette compétition que ce soit Monaco ou Nice par exemple. Ils se sont fait sortir sur des matchs à l'extérieur. En plus, aussi bien à Air Bel ou à Tours, on a dû faire face à un fort engouement du public. Ça nous a poussés à être solides dans les moments forts de l'adversaire.
Un mot sur votre adversaire du jour : Le FC Metz
Les Messins ont réalisé un super parcours puisqu’ils ont éliminé Nice et Lyon. Ça prouve leur qualité. C'est une équipe solide, qui est très bien organisée, qui possède de grosses qualités sur coup de pied arrêté ainsi que 2 ou 3 joueurs qui ont un talent individuel au-dessus de la moyenne.
Comment abordez-vous cette rencontre ?
La préparation du match est toujours la même car on reste dans la formation. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui on ne peut pas se cacher. On est en quart de finale, c'est-à-dire à 2 matchs du Stade de France, et ça, on ne peut pas l’enlever aux joueurs, au staff, aux familles… À un moment donné, on ne peut pas se voiler la face. On n'est pas loin du rêve avec cette génération. On sait ce que représente la Gambardella dans cette catégorie d'âge. A nous de tout donner pour l’atteindre.
Comment présenteriez-vous votre équipe ?
Elle se compose de joueurs nés en 1998 et 1999 que j’avais déjà entraînés en U14. Globalement, nous sommes toujours dans le même schéma à savoir plus jeunes que nos adversaires, mais c'est aussi un avantage car les joueurs nés en 1999 pourront rejouer cette compétition la saison prochaine ; c'est du temps de gagner et de la maturité en plus, sachant que j'ai également un garçon comme Clément Vidal qui en né en 2000. Sur le plan du jeu, c'est une équipe qui possède une force offensive, qui est joueuse et qui a un Esprit Paillade car elle possède pas mal de joueurs régionaux. De fait, ses joueurs se sont construits et identifiés à l’Esprit Paillade qu’on leur a inculqué depuis des années. C’est une force supplémentaire.
Comment votre saison se déroule-t-elle en championnat ?
Cela se passera très bien, d’autant que nous sommes encore plus jeune qu’en Gambardella avec quasiment que des joueurs nés en 1999 ou 2000. Aujourd'hui, nous sommes à un point du leader, Monaco. Il reste trois matchs à jouer et jamais nous n’aurions pu penser être si proches de la première place à ce moment de la saison. De plus, nous évoluons dans un groupe qui est d'une grande solidité et d'un très bon niveau. Sur les 14 équipes qui le composent, on compte tout de même 12 clubs pros avec de grands centres de formation comme Lyon, Nice, Monaco, Saint-Étienne Toulouse et des clubs comme Ajaccio ou Bastia qui sont toujours difficiles à manœuvrer. Pour toutes ces raisons, c'est une grosse satisfaction d'avoir de tels résultats avec un groupe aussi jeune. Les garçons travaillent, sont à l'écoute, absorbent les conseils et, à partir de-là, ils ils ont ce qu’ils méritent.
On sait que la Coupe Gambardella est une compétition importante pour le club…
La Gambardella, c'est un peu la vitrine du club. Ça permet de montrer comment le club travaille au niveau des jeunes et, pour les joueurs, c'est aussi une marque de reconnaissance. Ça leur permet de montrer leur talent individuel, même si c'est avant tout un sport collectif. Je suis également très heureux que nous jouions à domicile. C’est important pour les garçons qui vont jouer devant leur famille, leurs amis, leurs copains qui ne sont pas dans le groupe aussi car ce ne sera pas facile pour eux de ne pas jouer ni pour moi de cocher les noms sur la feuille de match, surtout quand il y a autant de qualité sur deux générations… Nous avons joué trois matchs à l'extérieur sur quatre et c'est aussi une belle récompense pour eux de jouer devant leur public et de jouer devant les gens qu'ils aiment.
Pour conclure sur un aspect plus personnel, quel est votre ressenti d’éducateur avant cette rencontre ?
Quand on est éducateur, on se construit par rapport aux autres. Les gens qui disent qu’ils se sont construits tout seul, c'est impossible. Je me suis construit par rapport à ce que j'ai vécu, par rapport aux gens qui m'ont accompagné dans ma carrière de footballeur et aussi grâce aux éducateurs que je croise tous les jours et qui ont du vécu. Certains entraîneurs m'ont beaucoup apporté sur le plan du jeu, d'autres plus dans la communication, les valeurs humaines et la motivation… Il y a aussi le partage avec de grands hommes. Mardi, j'ai eu la chance de parler un long moment avec Jean-Louis Gasset qui est venu voir les jeunes sur le terrain pour s'aérer, pour y prendre un peu l’odeur de la formation, et une heure et quart à discuter avec Monsieur Gasset cela vaut beaucoup plus que des heures d'entraînement…
D'autant que vous l’avez eu comme entraîneur…
Oui. (à la fin des années 90 NDLR). Avec le recul, je n'ai pas toujours joué sous ses ordres mais j'ai beaucoup appris. Même en étant remplaçant, en ne jouant pas, je prenais tout le temps du plaisir aux entraînements car c'est ça la force de l'entraîneur : celle de donner l’envie. Ce qu’il disait et faisait était cohérent. On croyait en ce qu'il faisait. Aujourd'hui il y a des effectifs de 25 ou 30 joueurs et seul 10 joueurs de champ peuvent être titulaires le week-end donc, il y a énormément de gestion humaine à effectuer et pour cela Jean-Louis est quelqu'un qui m'a beaucoup appris. Je retiens aussi ses séances d’entraînement et son sens tactique. Mardi, Jean-Louis n'est pas venu parce qu'on était dans une semaine de la Coupe Gambardella, il est venu parce que c’est un formateur dans l’âme, parce qu’il aime les jeunes et que le foot est sa passion. C'est le partage d'un grand homme avec un éducateur qui apprend son métier.
