Arrivé cet hiver au MHSC, l’attaquant belge s’est vite intégré au collectif pailladin. Avec l’insouciance de sa jeunesse et un sourire qui fait plaisir à voir
Le sourire est franc, jovial et sincère… celui d’un gamin de 20 ans qui découvre la Ligue 1 avec bonheur et savoure ses premières semaines dans l’élite… Avec bonheur oui, mais sans être prétentieux pour autant ; la première clé de la réussite. « C’est un rêve pour moi de découvrir ce championnat, assure-t-il d’emblée. Je savoure mais je sais que je dois encore beaucoup travailler. »
Avant de poser ses valises dans l’Hérault, Issac Mbenza a vu son parcours se partager entre la France et la Belgique. Né à Saint-Denis, en région parisienne, le nouvel attaquant montpelliérain y a passé les cinq premières années de sa vie avant de partir vivre en Belgique pour des raisons familiales. C’est là-bas, à Stockel dans la région bruxelloise qu’il a tapé ses premiers ballons à l’âge de 8 ans. S’il ne se destinait sans doute pas encore à une carrière de footballeur professionnel, les clubs locaux, eux, n’ont pas tardé à déceler tout le potentiel du jeune homme. Passé par le FC Brussels et Malines, il est alors repéré par Valenciennes, dont il intègre le Centre de Formation à l’âge de 16 ans. Des minots au terrain des pros, il n’y qu’un pas qu’Isaac franchit à la vitesse de l’éclair. Lancé en L2 le 6 février 2015 face à Auxerre, il ne quitta quasiment plus le groupe pro. « C’était un grand moment, se souvient-il. Faire ses premiers matchs pros, c’est quelque chose de fort. » Pour sa première saison, celui qui fête ses 21 ans ce mercredi 8 mars, se montre même décisif en inscrivant son 1er but en L2, lors de l’ultime journée du championnat. Un but synonyme de victoire pour le VAFC face au GFC Ajaccio (2-1) mais surtout de maintien en L2 pour le club nordiste. « Mon meilleur souvenir à ce jour », reconnait-il. Une première saison convaincante (13 matchs/ 1 but), suivie d’une seconde l’an passé (35 matchs/ 6 buts) qui a attiré les convoitises de nombreux clubs dont le Standard de Liège qui lui offre un retour en Belgique. « C’était une expérience à vivre dans un grand club belge, j’y ai découvert l’Europa League. Même si tout ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité, il y a de bonnes choses à retenir. »
Et puis est venue l’offre du MHSC, séduit depuis plusieurs mois déjà par cet attaquant véloce et doté d’une importante marge de progression. Cette fois, Isaac fonce. « J’avais déjà eu des contacts avec Montpellier en juin dernier, raconte-t-il. Quand j’ai appris cet hiver qu’il y avait d’autres sollicitations de la part du MHSC, je n’ai pas hésité une seconde. Je me suis dit qu’il fallait que j’y aille car un club qui se présente deux fois c’est un club qui te désire vraiment. » Un choix que l’international belge des moins de 19 ans ne regrette absolument pas. « Le MHSC est un bon club familial, il y a tout pour être bien ici. Mon adaptation se passe très bien. Je n’ai pas eu de mal à faire ma petite place dans le groupe. Tout le monde m’a bien accueilli et fait tout pour me mettre dans les bonnes conditions. » Il poursuit : « Ce que je retiens aussi, c’est que, même si le club n’était pas dans une position favorable à mon arrivée, le groupe est resté sain, toujours très positif. Les joueurs donnent le maximum et les membres du staff font également tout pour nous mettre en confiance. Ils savent qu’on est jeune, ils sont passés par-là et connaissent les clés pour nous aider à aborder les matchs du mieux possible. »
Dans la droite ligne de cette mise en confiance du groupe qui porte ses fruits depuis plusieurs semaines, Isaac Mbenza s’est adapté à son nouveau contexte montpelliérain à une vitesse aussi impressionnante que celle de ses appels en profondeur. Apparu à 6 reprises depuis son arrivée, il totalise déjà une passe décisive et deux buts, inscrits lors du beau succès à Nancy (3-0, 25e journée de L1). « Ce doublé m’a fait beaucoup de bien pour la confiance, mais c’est surtout important pour l’équipe vu que nous n’avions encore jamais gagné à l’extérieur. » Deux buts bien différents (le premier d’un ballon placé sur un centre de Jérôme Roussillon, le second sur une frappe en force qui a littéralement transpercé les filets du portier lorrain) qui mettent en lumière l’aspect complet de son jeu, percutant, buteur mais aussi altruiste. « Marquer et faire marquer sont deux joies différentes mais c’est aussi agréable car dans les deux cas, tu te sens impliqué. » Une chose est sûre, ses qualités apportent un plus indéniable à l’effectif montpelliérain et ne sont pas sans rappeler celles d’une des références d’Isaac, un certain Thierry Henry. « Je ne ratais pas un seul de ces matchs de Ligue des Champions à la télé, sourit-il. C’est quelqu’un qui allait vite marquer beaucoup de buts…Je retiens aussi sa qualité de déplacement. »
Lorsqu’on lui demande ce qu’il doit améliorer dans son jeu justement, le nouveau n°18 pailladin estime devoir « progresser dans mon replacement défensif ainsi qu’au niveau de la confiance en moi. C’est quelque chose qui m’affecte beaucoup dans mon jeu. Je suis un affectif. J’ai besoin de me sentir soutenu et je pense que je le suis donc c’est pour ça que j’arrive à faire des performances correctes. »
Des performances dont il espère qu’elles aideront le MHSC à atteindre son objectif du maintien. « C’est ma priorité, assure-t-il. Collectivement, l’objectif est d’aider le club à aller le plus haut possible. Sur le plan personnel, j’espère jouer le plus possible et mettre un maximum de buts. » En attendant pourquoi pas d’endosser le maillot de l’équipe nationale belge et d’y croiser un certain Thierry Henry, actuel entraîneur adjoint des Diables Rouges. « Ce serait super mais je suis encore loin de la sélection, je dois beaucoup travailler, temporise Isaac. Pour l’instant je suis à fond dans le projet du club. Je suis très heureux et épanoui à Montpellier. Je me concentre d’abord sur mon club sur mes prestations ici avant de penser à autre chose. »
D’ici-là, Isaac compte bien poursuivre sa progression, tout en gardant le sourire, le plaisir et cette joie de vivre et de jouer si rafraichissantes. « Il y a des moments où il faut être sérieux évidemment mais j’aime bien chambrer, reconnait-il. Maintenant je viens d’arriver dans le groupe donc j’essaie de ne pas trop en faire non plus, mais avec les gens avec lequels le dialogue est facile je n’hésite pas. Rigoler, c’est important dans la vie. » Les belles performances d’Isaac, elles, n’ont rien d’une blague, et c’est tant mieux !
