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Anthony Vanden Borre, si loin des clichés

Arrivé cet été au MHSC, l’International belge possède un parcours étonnant à plus d’un titre. Entre talent précoce hors-norme et image parfois brouillée, il revient sur ses aventures avec recul, humilité et surtout un sacré franc-parler. Chronique d’une belle rencontre avec un des joueurs les plus talentueux de sa génération.

 

Le football offre parfois des trajectoires aussi fulgurantes et sinueuses que passionnantes à raconter. Celle d’Anthony Vanden Borre en fait partie. Né à Likasi en République Démocratique du Congo, il est arrivé en Belgique à l’âge de six ans après que sa famille ait fuit la guerre. Débarqué à Bruxelles, c’est dans le club phare de la ville, Anderlecht, qu’Anthony a tapé ses premiers ballons. « Mon frère me trouvait un peu turbulent alors il m’a mis au foot, rigole-t-il. Un jour je jouais dans un parc de la ville et quelqu’un est venu pour lui proposer que je fasse des tests à Anderlecht. »

Ces derniers se sont avérés concluants Anthony a gravi un à un les échelons du club belge jusqu’à débuter en D1 à seulement 16 ans. « C’était contre Charleroi à domicile, on était mené 0-2 à la mi-temps, on revient au score, puis on l’emporte 3-2,  un très bon souvenir », raconte Anthony. Il y découvre le très haut niveau en club aux côtés de nombreux internationaux dont Dindane et Baseggio en même temps qu’un autre grand espoir belge, l’actuel défenseur central de Manchester City, Vincent Kompany. Anthony enfile même pour la première fois le maillot de la sélection nationale belge quelques mois plus tard.

le coach m’ait fait sentir qu’il souhaitait ma venue. Il a été à la fois simple et ferme dans son discours.

Une ascension vitesse grand V au cours de laquelle il découvre les joies du foot de haut niveau mais aussi certains travers. « Il y a des joueurs comme Kompany qui, même à l’âge de 17, 18 ans sont déjà matures pour évoluer au niveau professionnel, moi je l’étais moins, reconnait humblement le nouveau défenseur montpelliérain. De plus, en Belgique, au contraire de la France, nous n’avions pas de Centre de Formation à l’époque. Nous étions livrés à nous même, nous ne savions pas comment gérer les médias… Si tu n’as pas la maturité suffisante pour gérer tout ça, c’est très difficile et je n’étais pas prêt à ça ; Je le reconnais mais je ne regrette rien, ce sont des expériences de vie. Ce qui est dommage c’est que c’est ce début et cette mauvaise gestion qui oriente cette mauvaise image et cette étiquette négative que j’ai aujourd’hui.» Anthony fait donc quelques écarts qui lui construisent une certaine image dont il a parfois eu du mal à se défaire. « Avec le temps, je n’y fais plus attention , je me suis habitué, mais aujourd’hui, il faut prendre conscience que ça n’impacte pas que moi, mais aussi des personnes de mon entourage qui ont l’âge de comprendre ce qui est dit sur moi sur les réseaux sociaux. Ça fait mal. Après, les gens qui me connaissent savent très bien que c’est une image de moi qui est grossie voir même inventée parfois. Oui j’ai fait quelques conneries mais j’avais 20 ans. Ça ne fait pas de moi quelqu’un de mauvais. »

Le discours est droit, franc, sans fioriture ni langue de bois, avec un recul et un sens de l’humour qui font plaisir à entendre, comme cet accent belge toujours aussi chantant. Au moment d’évoquer sa carrière, le ton reste le même… d’une très grande sincérité. Parti à la Fiorentina en 2007, il apprend quelques semaines plus tard le décès de sa mère. « J’étais très proche d’elle ;  ça m’a cassé, j’étais seul, loin des miens, et je n’avais plus la tête au foot », concède-t-il sans détour.

Parti 6 mois plus tard au Genoa, il s’y refait une santé aux côtés notamment de Thiago Motta et Diego Millito – « J’ai beaucoup appris avec eux, on avait une super équipe » - S’en suit une expérience en Angleterre, à Portsmouth où il atteint la finale de la Cup aux côtés d’un certain John Utaka. « Lui c’était la classe. Il avait tout le temps la montre assortie à ce qu’il portait et un parfum différent pour chaque jour de la semaine, raconte Anthony dans un grand éclat de rire. Plus sérieusement, c’était un très grand joueur. Avec Kanu (attaquant nigérian passé notamment par l’Ajax et Arsenal), c’était un peu mon grand frère. »

Désireux de rentrer en Belgique après son expérience anglaise, le nouveau n°20 montpelliérain rejoint le club de Genk pour vivre, là-aussi une aventure extraordinaire. « Je suis allé là-bas à l’initiative du coach Francky Vercauteren qui m’avait lancé à 16 ans à Anderlecht. Il m’a dit ‘‘Tu vas voir, on va être champion !’’ Je ne le croyais pas mais nous avons été sacrés ». Il faut dire que dans cette équipe figuraient des jeunes joueurs qui sont aujourd’hui des piliers de la sélection belge comme le gardien Thibaut Courtois (Chelsea), le milieu offensif Kévin De Bruyne (Manchester City) ou l’attaquant Christian Benteke (Crystal Palace). « C’était des gamins, mais ils étaient impressionnants, se souvient Anthony Vanden Borre. Je me suis régalé cette année là. »

J’ai juste envie de réaliser une bonne saison et de rendre au club la confiance qu’il m’a donné

Revenu ensuite à Anderlecht, il y réalise de bonnes performances avec notamment un match mémorable en Ligue des Champions à l’Emirates Stadium d’Arsenal en novembre 2013 où il inscrit un doublé et permet au club bruxellois de revenir à 3-3 alors qu’il était mené 3-0 à 20 minutes de la fin. « Ça fait partie de mes meilleurs souvenirs, c’est vrai, les supporters d’Anderlecht avaient mis une super ambiance à l’Emirates ce soir-là. Mais mon plus beau souvenir reste tout de même mon premier match professionnel à Anderlecht car les jeunes avaient des difficultés à percer à ce moment-là. Ce n’était pas la culture du club. Etre pro c’est une fierté. »

Son talent, c’est désormais au MHSC (où il est prêté pour une saison par Anderlecht) qu’il va l’exercer. Un nouveau défi qu’Anthony Vanden Borre aborde avec plaisir. « C’est bizarre la vie. Je sors d’une saison difficile et pourtant je pense faire un bon en avant en arrivant ici. En tant que francophone j’ai toujours suivi la Ligue 1 et c’est un plaisir de découvrir ce championnat » Et quand on lui demande ce qui l’a séduit dans le challenge proposé par le MHSC, sa réponse ne se fait pas attendre. « Le fait que le coach m’ait fait sentir qu’il souhaitait ma venue. Il a été à la fois simple et ferme dans son discours. En plus, Montpellier est quand même le dernier champion de France en date depuis le PSG des Qataris. Ce n’est pas rien ».

LE MHSC est quand même le dernier champion de France en date depuis le PSG des Qataris. Ce n’est pas rien

Le club justement, l’international belge avoue s’y sentir déjà très bien. « J’ai reçu un excellent accueil, les installations sont superbes et le groupe très sympa. C’est une équipe assez jeune mais avec pas mal d’expérience. Tout le monde s’entend bien, il n’y a pas de faux semblant, on se dit les choses et ça fonctionne très bien ainsi. Je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose de beau cette année. Il faudra espérer être épargné par les blessures ou les suspensions car on a un groupe assez restreint, mais si on garde le même état d’esprit on peut espérer de bonnes choses et être dans la première partie du tableau. »

Une chose est sûre, pour son 1er match de Ligue 1 il y a 15 jours contre Angers, Anthony Vanden Borre a montré de belles qualités, notamment au niveau des centres et de la qualité de ses déplacements. Il est même impliqué sur le but victorieux de Ryad Boudebouz où son appel sur le côté libère l’espace. « En L1, il y a beaucoup de duels et beaucoup de courses, ca m’a un peu intrigué, souligne-t-il. Concernant le but, si je vois qu’un déplacement ou un appel peut aider l’équipe je le fais avec plaisir et là, Ryad a mis un superbe but. C’est un joueur très fort et très talentueux. »

Reste à évoquer ses objectifs, personnels et collectifs. Collectivement d’abord : « J’ai toujours été habitué à jouer l’Europe, alors pourquoi ne pas goûter à l’Europe avec Montpellier ? », mais aussi plus personnels. S’il reconnait avoir envie de retrouver la sélection belge qu’il a découvert à 16 ans avant de la quitter sur une grave blessure au péroné lors du la Coupe du Monde au Brésil face à la Corée, Anthony ne veut pas vraiment tirer de plans sur la comète. « J’ai juste envie de réaliser une bonne saison et de rendre au club la confiance qu’il m’a donné malgré le fait que j’ai vécu une saison difficile et qu’on entende pas mal de  choses sur moi. »

Pour conclure, reste à élucider une question. Pendant plusieurs saisons, Anthony Vanden Borre a été un des joueurs les plus convoités de football manager, « Le » joueur qu’il fallait avoir dans son effectif pour gagner. Alors Anthony, comment vit-on le fait d’être le joueur star d’un jeu vidéo ? « En Belgique on ne m’en parlait pas, c’est seulement le cas depuis que je suis en France. C’est impressionnant… et ça me fait sourire. » Chouchou sur écran d’ordinateur pour entraîneur en herbe, les supporters du MHSC espèrent désormais qu’il le deviendra sur le terrain, à commencer par Rennes samedi soir à La Mosson « Je vais donner le maximum pour cela, conclut Anthony qui adresse aussi ce message à ses  nouveaux supporters : « Continuez à nous encourager et surtout, ne faites pas attention à ce qui se dit sur moi ». Une chose est sûre, l’homme a l’air vrai, jovial et attachant, bien loin de certains clichés, et c’est  bien mieux comme ça.

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