Laurent Robert, le nouveau but de sa vie | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Laurent Robert, le nouveau but de sa vie

L'ancien joueur du MHSC (1994-99), formé au club et international français, s'occupe depuis le début de saison des jeunes attaquants pailladins. Riche de son expérience nationale et internationale au plus haut niveau, Laurent Robert alterne les spécifiques devant le but avec les différentes catégories d'âge du Centre de formation. Entretien.

Laurent, après avoir marqué beaucoup de buts avec le MHSC, le PSG, Newcastle ou encore Benfica, le nouveau but de votre vie est d'en faire marquer ou plutôt d'aider à en faire marquer ?

On peut dire ça, je m'occupe en effet des attaquants au niveau de la formation au Montpellier Hérault. J'essaye de faire progresser les jeunes sur ce qu'ils savent déjà faire et de leur transmettre ce que j'ai vécu tout au long de ma carrière. Et c'est un réel bonheur pour moi.

Comment ce rapprochement avec votre club formateur s'est-il passé ? Naturellement comme pour beaucoup d'anciens joueurs du club ?
Naturellement, je ne sais pas mais c'est vrai que j'ai fait cette démarche-là auprès du président avec lequel j'avais évoqué ce que j'aimerais faire au sein du club, c'est à dire m'occuper exclusivement des attaquants. Cela lui a beaucoup plu, ensuite j'ai rencontré Henri Stambouli qui a confirmé ma venue. Donc voilà, aujourd'hui je travaille avec ces jeunes de toutes les catégories d'âge. Je suis là presque tous les jours et en même temps je passe mon diplôme d'entraîneur, le BEF. Ce n'est vraiment que du bonheur pour moi.

Comment se matérialise votre travail sur le terrain ? Un matin les attaquants d'une équipe puis l'après-midi ceux d'une autre catégorie et ainsi de suite?
Oui, voilà, ce jeudi matin j'ai eu cinq joueurs de l'équipe de CFA2, cet après-midi je vais avoir les 19 ans, demain matin les U17 puis les U16/U15. Ce sont à chaque fois des groupes très restreints et cela me permet de vraiment bien travailler avec eux, de bien leur montrer les exercices, de les arrêter quand cela ne va pas et de démontrer pourquoi.

Les Gamins, quand ils frappent au but, on se demande s'ils frappent pour marquer
On est davantage habitué à voir des entraîneurs des avants ou des arrières au rugby... Comment vous est venu cette envie ? Vous ne vous sentez pas encore l'âme de chapeauter une équipe, c'est pour vous mettre dans le bain petit à petit ou c'est parce qu'on nait buteur et on le reste ? Tout a fait, on nait buteur et on reste buteur. Le MHSC est vraiment réputé au niveau des gardiens de but, on a sorti ces dernières années pas mal de défenseurs, par contre au niveau de l'attaque cela fait plusieurs années qu'on n'a pas sorti un attaquant du centre de formation. C'est vrai qu'il n'y avait pas ce travail spécifique attaquants. J'ai donc beaucoup réfléchi et quand j'ai proposé au président ce que j'avais envie de faire, il a dit oui de suite. À moi désormais de bien faire travailler les jeunes et de leur donner la passion de marquer des buts.

À votre époque, mis à part le talent naturel, qu'est-ce qui vous a permis de sortir du centre de formation et de percer en pros alors que d'autres ont échoué ?
Le travail et l'envie de réussir, l'envie de marquer des buts. De ce que j'ai pu observer durant ma carrière ou après, les gamins, quand ils frappent au but, on se demande s'ils frappent pour marquer. Je parle d'une manière générale et pas des gamins avec qui je travaille au MHSC car ce n'est pas le cas ici. Mais ce matin, j'ai eu une discussion avec les garçons et je leur ai quand même rappelé que quand ils avaient décidé de frapper au but, il fallait que ça soit pour marquer. Pas pour dire « Je ne sais pas si, je ne sais pas où... » et encore moins juste faire plaisir au coach. Non, il faut frapper pour marquer. Je suis là pour leur donner cette envie et qu'ensuite tout le monde soit content de voir, qu'à Montpellier, il n'y pas que les gardiens, il n'y a pas que les défenseurs, mais que comme à mon époque, ce sont aussi des attaquants
qui sortent du centre de formation.

Quels sont vos principaux conseils afin de les mettre en confiance devant le but et pour qu'ils améliorent leurs gestes de buteurs ?
Des choses simples. La plupart des buts se font depuis les 30 derniers mètres, et encore plus dans les 16m50. Il faut bien rester concentrer dans cette zone-là. Les buts, ils savent où ils sont, mais il faut arriver à la placer, à droite ou gauche. La majorité des jeunes attaquants ont tendance à frapper fort sur le gardien. Il faut vraiment essayer d'ouvrir le pied et de la placer. Alors il n'y aura pas de problème, mais avant tout, c'est au niveau de la concentration qu'il faut travailler, au moment du contrôle du ballon et, après, au moment de l'accompagnement du geste. Celui qu'on va faire au niveau des appuis, c'est ce qui va faire la différence. Ce matin, on a répété beaucoup de gestes, je me suis régalé car il y a eu beaucoup de buts. C'est ça le plus important.

Il faut rester sur ses appuis, penser aux petits pas et garder le contrôle de son enchaînement

Quelles étaient vos qualités, celles qu'il fallait qu'un attaquant ait à votre époque ? Et quelles sont celles, peut-être, qu'il faut avoir en plus aujourd'hui car le foot évolue ?
Le foot évolue, oui, et il reste le même aussi. Il faut avant toute autre chose connaître son partenaire, savoir jouer ensemble et se dire, comme nous à l'époque : « Bon, voilà, Laurent Robert qui est sur le côté gauche, ses points forts ce sont les dribbles et les centres.» Le N°9 sait que le ballon arrivera au premier ou au second poteau, cela dépendra de la course qu'il va faire. Se dire qu'un tel ou un tel, ses points forts, c'est ça, et puis les yeux fermés, le joueur coupe au premier poteau, ou c'est l'ailier droit qui vient fermer au second poteau pour récupérer le deuxième ballon. Le milieu de terrain doit aussi savoir venir dans la surface pour avoir un centre en retrait, c'est aux uns et aux autres de bien se connaître avant tout autre chose. L'avant-centre, dos au but, sa qualité doit être de ne pas perdre le ballon, d'attendre un soutien et d'être toujours en mouvement comme je leur répète souvent. Si on est à l'arrêt, on ne pourra pas éliminer son adversaire. Il faut rester sur ses appuis, penser aux petits pas pour garder le contrôle de son enchaînement. Les jeunes ont toujours tendance à faire de grand pas dans la surface ou de penser qu'en faisant de grands pas ils vont aller plus vite. Ils se trompent. Il faut toujours avoir le contrôle de la situation en étant toujours en appuis.

Actuellement, quand vous regardez les joueurs offensifs des différents championnats, quelles équipes et quels joueurs vous plaisent ?
Il y a beaucoup d'équipes qui me plaisent. J'aime le beau football mais je ne supporte pas une équipe en particulier. Quand je regarde les matchs de Coupe d'hier soir (mercredi, ndlr), il y a encore eu des buts inscrits sur des centres, et ça me plait : un centre qui vient de la gauche et on la remet de là où elle vient, voilà. Ce sont des choses simples. Nos gamins, ils pensent toujours à ouvrir le pied pour la mettre de l'autre côté. Mais en agissant de la sorte, on ne met pas en difficulté le gardien de but. Si on la remet de là où elle vient alors que le gardien a suivi, là on le prend à contre-pied. Ce sont des petits choses que je travaille avec eux et même si nos gardiens le savent, les attaquants arrivent quand même à marquer.

Vous ne prenez pas forcément exemple sur des attaquants actuels de L1 ou de l'étranger pour illustrer vos propos ?
Je fouille un peu de partout mais après j'ai aussi mon vécu et j'essaye d'assimiler tout ça. Quelques fois, je regarde ce qui se fait ailleurs et puis d'autres fois je me base sur mon expérience pour les faire travailler.

En parlant de vécu personnel, est-ce que cela vous est arrivé de voir les trois buts que vous aviez marqués avec le MHSC au Stadium un soir de décembre 1998 contre le TFC en championnat (victoire 5-2 du MHSC, ndlr) ?
J'ai le souvenir d'avoir marqué beaucoup de buts lors de ce match-là, oui, mais ça date quand même ! Je ne me souviens pas du tout des buts. D'une manière générale, quand j'ai eu la chance de jouer à Toulouse, quelle que soit l'équipe avec laquelle j'évoluais, je mettais au minimum un doublé ! C'est un stade qui m'a toujours réussi, c'est comme ça. Lors du match dont vous parlez, je pense même avoir loupé un penalty.

AVOIR LE PLAISIR de sortir à nouveau des attaquants du centre de formation

Vous marquez tout en rapidité sur un ballon en profondeur, sur un coup franc enroulé du gauche puis en étant au bon endroit au bon moment à la réception d'un centre que vous n'avez plus qu'à pousser au fond des filets. Le panel type de l'attaquant que vous étiez ?
Voilà, l'attaquant à l'affut, l'attaquant qui a envie de marquer, qui est tout le temps en mouvement et qui sait ce que l'autre va faire. L'équipe adverse ne connaît pas notre partenaire, mais vous vous devez de le connaître et vous devez vous en servir pour pouvoir marquer des buts. Je pense que c'est ce qui s'est passé sur les buts dont vous me donnez la description.

J'imagine que vous suivez le parcours du MHSC en Ligue 1 depuis le début de saison et vous avez constaté que ses attaquants marquent peu. Avez-vous connu ce genre de situation en tant que joueur ?
C'est vrai que le MHSC n'a pas énormément marqué depuis le début de saison. Après, je ne sais pas ce qui se passe sur le terrain dà côté, je n'ai pas le temps d'aller les voir s'entraîner, donc je ne peux pas vraiment me faire un avis. Je peux juste dire que nous, à l'époque où cela marchait fort en attaque au MHSC, c'est qu'on travaillait beaucoup devant le but. On travaillait deux ou trois fois par semaine entre attaquants, à mettre des centres et à travailler devant le but. Cela nous permettait de mieux se connaître. Comme je disais déjà, si on ne se connaît pas bien, c'est un peu compliqué. Il faut vraiment bosser tous ensemble, les attaquants avec les attaquants, les milieux avec les milieux puis vice versa pour que, quand le ballon arrive devant, cela soit très fluide. Les attaquants doivent aussi faire le travail nécessaire pour attirer du monde, libérer de l'espace pour l'autre, c'est un sport "co". Après, dans la surface, il faut être très sévère ! Avoir l'envie de marquer.

Le flair ne suffit pas, on se rappelle d'un illustre attaquant français, Jean-Pierre Papin, qui se "bouffait" du spécifique devant le but et qui martyrisait Alain Casanova à coup de "Papinades". C'est vraiment la condition sine qua non pour devenir un grand buteur ?
Il faut faire des gammes tous les jours et sans arrêt. Même dix minutes avant la fin ou à la fin de l'entraînement, il faut prendre trois ou quatre attaquants pour mettre des centres. Il n'y a pas de secret, il faut travailler devant le but. Ce matin, il n'y a pas eu de course, il est nécessaire d'arriver à avoir les bonnes sensations à l'entraînement pour arriver en match et la mettre au fond sur le seul ballon exploitable qu'on va avoir en 90 minutes.

L'avenir à plus long terme, ça serait quoi idéalement pour vous ?
Écoutez, je prends du plaisir avec ce que je fais en ce moment. Je passe mes diplômes en même temps et ça sera encore un bonus pour moi, mais voilà, si je peux continuer comme ça au Montpellier Hérault... Je suis arrivé ici à l'âge de 16 ans, j'ai désormais 40 ans passé et je suis à nouveau-là pour donner un coup de main. Cela a beaucoup évolué mais c'est toujours un bonheur d'être ici.

Il y a d'anciens partenaires à vous qui sont dans le coin aussi, notamment Frédéric Garny chez les U19 et avec qui vous aviez joué dans les années 1990 au MHSC...
Oui il y a Fred Garny, Fred Mendy aussi, les autres qui sont au bureau comme Philippe Delaye, Bruno Carotti …. Et Laurent Nicollin qui jouait avec les juniors à l'époque sur le terrain d'à côté ! Ça fait toujours plaisir de se revoir et de constater que chacun va essayer d'amener Montpellier à nouveau au plus haut niveau. J'espère que je ferai le travail nécessaire pour leur donner le plaisir de voir de bons attaquants sortir du centre de formation, ce que, moi, j'ai eu la chance de connaître ici.

Laurent Robert en bref


Né le 21 mai 1975 à Saint-Benoît (La Réunion). Taille : 1m79 Poste : Ailier gauche. Parcours : MHSC (1994-99), PSG (1999-2001), Newcastle Utd (2001-06), Benfica Lisbonne (2006), Levante (2006-07), Derby County (2008), Toronto FC (2008), AEL Larissa (2008-09). Équipe de France (1999-01, 9 sélections).

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