Sébastien Michalowski : « Il ne faut jamais rien lâcher »

Sébastien Michaloski a évolué au LOSC au début des années 2000 en tant que milieu défensif avant de rejoindre le MHSC où il a également évolué comme défenseur durant quatre saisons de 2002 à 2006. ancien des deux clubs, nous lui avons demandé d'évoquer la rencontre de ce soir entre Lille et Montpellier ainsi que son passage dans le Nord puis dans l'Hérault.

Sébastien, que devenez-vous ?
J'habite à Cournonsec depuis 5-6 ans maintenant et je m'occupe de l'école du football du village ainsi que des seniors du club. On est aussi en train de créer une Entente avec Cournonterral au niveau des U13-U15, et je suis également salarié du club de Cournonterral. On espére arriver, un jour, à la fusion des deux clubs.

Avez-vous suivi le championnat de Ligue 1 depuis le début de saison ?
Oui, j'ai suivi. Bien sûr !

Ce vendredi soir, deux équipes que vous avez bien connues s'affrontent en ouverture de la 9ème journée de L1. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Lille et Montpellier ne sont pas en super état de forme...
Non, le LOSC et le MHSC ne sont pas en forme. Hervé Renard est arrivé sur le banc de Lille à l'intersaison et il fallait s'attendre à des débuts plus ou moins difficiles. Du côté de Montpellier, par contre, Courbis connait la maison, mais le club doit faire avec des départs de joueurs importants depuis 3-4 ans et ça se reconstruit depuis le Titre de 2012. Actuellement, ce n'est pas évident avec la blessure de Sanson et un certain manque d'efficacité en attaque. Au niveau des gardiens, c'est aussi très difficile il me semble et l'équipe tourne moins bien que d'habitude. En terme d'effectif, Lille a de très bons joueurs, mais collectivement il faut que ça se mette en place. Il n'y a que 8 journées de jouées mais il ne faut quand même pas trainer. Le championnat commence à se mettre en place et les points sont durs à prendre.

La Ligue 1 est peut-être plus dure que certains le laissent parfois entendre selon vous ?
Mis à part Paris qui marche bien, Monaco c'est un coup sur deux, Angers tourne bien mais un promu qui démarre fort puis qui se casse la gueule ça peut arriver ... C'est un championnat assez difficile,  car tout le monde se guette et chaque équipe perd assez régulièrement des matchs. Alors tous les points sont importants car la Ligue 1 est effectivement très difficile par rapport à d'autres championnats. C'est très physique et on a moins d'espaces. Pour les pseudos stars, ce n'est pas évident de venir jouer en France. Il faut prouver et bien travailler physiquement. Après on peut passer partout, dans n'importe quel autre championnat.

Le MHSC, toujours en sérieux manque de points, rencontre une équipe du LOSC qui pointe à seulement trois unités devant au classement. Comment les deux équipes vont-elles aborder ce match selon vous ?
Montpellier va au moins aller chercher le match nul, voire la gagne car l'équipe a du retard sur les premiers relégables. De toutes les façons, à la base, on ne joue pas un match pour le perdre. Lille a également besoin de points et ils présenteront certainement un visage offensif. Je pense d'ailleurs que les deux équipes doivent prendre des risques offensivement. Le LOSC a peut être un meilleur effectif sur le papier, mais cela ne veut rien dire si l'envie est là côté montpelliérain. De toute façon, à La Paillade, il n'y pas de souci au niveau de la mentalité.

Quel souvenir gardez-vous de votre passage dans les deux clubs ?
Pour commencer, Lille a été mon premier club pro. J'y ai d'abord fait deux ans comme amateur avec une remise à niveau physique en équipe réserve car j'arrivais du football amateur. C'était un peu difficile. J'ai donc joué en CFA, en équipe de France militaire et ça m'a permis de m'entraîner avec l'équipe pro. J'ai alors fait une saison en L1 dont les 6 premiers mois sur le banc. Les 6 derniers j'ai été à chaque fois titulaire et j'ai ainsi pu connaître la Coupe d'Europe puisqu'on était en lice en Coupe UEFA à l'époque. De très bons souvenirs ! Montpellier m'a appelé à l'issue de la saison 2001/02, on s'est très bien entendus avec les dirigeants et je pense qu' on avait également de très bon joueurs au MHSC. Mais collectivement on n'a pas réussi à trouver la clé. On fait deux ans avant de descendre en L2, avec pas mal de changements d'entraîneurs et beaucoup d'instabilité. Ce n'était pas évident. Le MHSC a toujours tenu grâce à la formation, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. Il y a des générations de jeunes joueurs qui sont bonnes et d'autres moins ... Sinon, Lille et Montpellier n'ont rien à voir au niveau climat. Le soleil et la brume ! Mais cela ne m'a jamais dérangé.

Dans leur façon d'être, les deux clubs sont-ils aussi différents que le Nord et le Sud sont opposés sur la boussole ? Dans la façon de le vivre ou d'être géré...
Lille, à l'époque, gérait bien les choses et avait la malice sur plein de choses. Ses installations étaient très bonnes, le stade était magnifique et toujours rempli. Les supporters étaient derrière leur équipe. À Montpellier, quand je suis arrivé, les supporters étaient aussi présents mais les installations... ce n'était pas le Grammont d'aujourd'hui ! De ce que j'ai vu la dernière fois que j'y suis allé, cela a énormément changé. À mon avis, au niveau boulot, il peuvent bosser plus tranquillement. Sinon, ce sont deux clubs familial. C'est dommage quand ça s'est fini pour moi au MHSC car je n'avais pas de club après. J'ai fait quelques petits clubs amateurs, des essais à droite et à gauche en Belgique, en Angleterre et tout ça, mais bon, cela n'avait rien donné. J''ai malgré tout toujours de bonnes relations avec Bruno Carotti, que je vois souvent, Philippe Delaye, Frédéric Mendy, les anciens quoi.

Votre meilleur souvenir avec chacun des deux clubs ?
Avec Lille, c'est toute la campagne de Coupe UEFA et les voyages avec l'équipe. Quand on voit les Manchester, La Corogne, Fiorentina … J'ai surtout un superbe souvenir des matchs aller/retour contre le Borussia Dortmund. Avec Montpellier, je n'ai pas d'aussi bons souvenirs, mis à part le fait d'avoir été capitaine de l'équipe première. Je l'ai souvent été sous l'ère Domergue. Je n'ai rien d'autre de marquant qui me revient à l'esprit si ce n'est la saison quand on se sauve avec "Gégé" Bernardet après avoir compté pas mal de retard sur les premiers non-relégables. Il avait fait Montpellier-Lourdes à vélo à l'époque (rires) ! On était parti de très, très loin... mais on n'avait pas lâché et lors de l'avant dernière journée on s'est sauvés.

La situation actuelle de l'équipe n'est pas aussi alarmante que celle que vous avez vécue en 2002/03 et dont vous parlez (9 points de retard sur les relégables, NDLR) mais quels sont les bons ingrédients à mettre pour ne pas s'enfoncer et comme dans votre cas pour éviter la descente ?
Cette saison, ils sont quand même loin d'être en aussi mauvaise posture que nous à l'époque mais il faut quand même qu'ils fassent attention à ne pas le devenir. En football, il ne faut jamais rien lâcher. Ce n'est jamais fini tant que le coup de sifflet final de la 38ème journée n'a pas retenti. Dans un sens, comme dans l'autre. Là, il reste une trentaine de journées et il n'y pas que le MHSC qui est en difficulté. L'équipe peut sortir du lot, sans pour autant réussir ce qu'elle a fait la saison dernière, mais finir entre la 10ème et la 15ème place c'est largement faisable.

Un pronostic pour ce soir ?
Je dirais.... 2-2. Il va y avoir des buts et du spectacle.