Daniel Xuereb : «  On aurait pu atteindre un autre niveau » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Daniel Xuereb : «  On aurait pu atteindre un autre niveau »

Il a participé à deux saisons de l'époque la plus folle de l'histoire du MHSC . Fin des années 1980, Daniel Xuereb arrive dans l'Hérault après 3 saisons au PSG. Alors que le MHSC et le club de la capitale se rencontrent ce vendredi à La Mosson, « Mr Xu » témoigne d'une époque épique et formidable. À tout jamais inscrite dans la mémoire collective pailladine.

INTERVIEW ANCIEN

Daniel, que devenez-vous ?
J'ai arrêté le football en 1993 et je suis alors rentré dans la collectivité locale d'une ville du Vaucluse, Pertuis. J'ai commencé comme agent territorial et là je suis directeur adjoint du service des sports.

Après Lens, le PSG, le MHSC et l'OM vous aviez terminé votre carrière de footballeur dans le Var ...
Oui, à Toulon, et cela n'avait pas été glorieux, il y avait eu dépôt de bilan. Le club avait été relégué alors qu'on était 11ème de Ligue 1. Cela fait partie des mauvais souvenirs !

Est-ce que vous suivez toujours le foot ?
Oui, bien sûr. Je le suis parce que j'ai été entraîneur pendant pas mal d'années, jusqu'en 2010. J'ai coaché des petits clubs amateurs, que ce soit Pertuis, Aix-en-Provence ou Digne. J'ai donc un petit peu bougé dans le milieu amateur et, là, j'ai complètement arrêté. Définitivement, même si je regarde le ballon à la télé. Je m'occupe aussi des anciens de l'OM. Je suis le président de l'association avec quelques autres collègues, on a d'ailleurs joué contre les anciens du MHSC et d'autres équipes comme Saint-Etienne, Nantes et bien d'autres. Malheureusement, je n'avais pas pu venir aux 40 ans du MHSC. J'avais répondu favorablement pour la première date en novembre, par contre j'étais pris depuis longtemps en mars. Cela m'aurait pourtant fait plaisir de revoir pas mal de collègues que j'ai perdus de vue.

« Un galère, monsieur Jacquet ne savait plus où donner de la tête »

 

Quels souvenirs gardez-vous du PSG et du MHSC que vous aviez rejoint après trois saisons dans la capitale ?
Des souvenirs mitigés. À Paris, j'ai connu une année noire dans le sens où j'ai dû me faire opérer du genou suite à une grave blessure. J'ai perdu une saison, un an et quelques mois même. Par contre, je suis parti sur une bonne note et une saison où j'avais marqué beaucoup de buts en laissant le club deuxième du championnat à un ou deux points de l'Olympique de Marseille. Avec cependant un peu de regrets de ne pas avoir fini champion car on avait 10 points d'avance à la trêve. Mais on perd le match décisif à Marseille en fin de championnat. Je garde un bon souvenir de Paris aussi car j'y ai connu un grand président, monsieur Borelli que j'ai beaucoup apprécié. Il était très proche des joueurs. Il y avait cette ambiance familiale qu'on aime et que j'ai d'ailleurs également trouvée à Montpellier. Le MHSC est un club familial. Même s'il a fallu qu'il se modernise, cela reste un des clubs où l'accent humain est très important.

Vous souvenez-vous de votre transfert du PSG au MHSC à l'intersaison 1989 ?
Sans prétention aucune, je n'avais que l'embarras du choix à l'époque pour rejoindre un club. Mon agent de l'époque avait été contacté par plusieurs club dont Montpellier. Et j'avais opté pour le MHSC car j'avais bien aimé le discours. C'était Aimé Jacquet qui reprenait l'équipe, c'est lui qui m'avait appelé. Bon, après, cela a été épique. Mon arrivée à Montpellier, cela n'a pas été simple ! Au départ j'arrivais avec un projet. Christian Pérez, avec qui j'avais fait la saison précédente sur le front de l'attaque au PSG, devait revenir de prêt à Montpellier. On s'entendait bien avec Christian. Et puis en cours de route, alors que j'avais signé, Louis Nicollin a eu l'opportunité de faire signer Paille et Cantona. Christian Pérez a définitivement été vendu au PSG et, moi, quand j'ai vu ça, je voulais bien sûr m'en aller. Mais le président Nicollin a catégoriquement refusé. J'ai subi la galère pendant six mois, car ça a été une galère de faire tourner tout le monde, monsieur Jacquet ne savait plus où donner de la tête. Les cinq premiers matchs, je ne sais pas si on n'a pas pris 20 buts, il n'y avait personne qui défendait, on n'avait que des attaquants ! Pourtant il y avait de bons et d'excellents joueurs puisqu'on a gagné la Coupe de France. Mais le profil des joueurs, et d'un point de vue tactique, ça ne tournait pas. Il a fallu attendre la trêve hivernale et l'arrivée de Michel Mézy, certains départs dont celui de Paille. Il y a eu une revue d'effectif et, à partir de là, on a commencé à gagner des matchs et, surtout, on a remporté cette finale. L'objectif, il était rempli. Loulou voulait qu'on soit européens à la fin de la saison et on l'a été par le biais de la Coupe de France.

« On a vécu de superbes choses, avec de grands joueurs »

 

Vous aviez galéré malgré un recrutement à paillette et beaucoup d'espoirs placés en cette équipe... Vous étiez presque le PSG d'aujourd'hui !
Il y avait de ces joueurs.... Laurent Blanc, Vincent Guérin, Julio César, Valderrama ! Une superbe équipe ! Moi, je me suis retrouvé dans cette galère et je ne savais pas où j'allais jouer sur le terrain. J'étais venu pour jouer centre-avant et au final ils voulaient me faire jouer sur le côté droit. Je n'étais pas d'accord, il y a eu des discussions, ça a gueulé un peu et puis finalement je suis resté. Au début, il n'y avait aucun équilibre dans l'équipe, c'était un football fantasque, chacun pour soit. Il a bien fallu six mois pour que cela soit le cas. Il aurait peu être mieux valu que je m'en aille d'entrée mais finalement, l'un dans l'autre...

Finalement oui, vous avez écrit en deux saisons une des plus belles pages de l'histoire du MHSC...
Après la Coupe de France, il y a eu la Coupe d'Europe et disons que durant 1 an, de janvier à janvier, on a vécu de superbes choses, avec de grands joueurs, car il y avait vraiment de grands joueurs dans cette équipe. C'est juste dommage qu'au niveau du championnat on n'ait pas pu finir au niveau des espérances de Louis Nicollin. On avait pourtant trouvé une organisation de jeu et Michel Mézy avait su trouver les mots. Il a su faire jouer tout le monde ensemble. La saison d'après, cela s'est un peu fini en queue de poisson avec l'arrivée de Kasperczak. Malgré la Coupe européenne, il n'y a pas eu les résultats escomptés en championnat et pas mal d'entre nous sommes partis. Financièrement, le club ne pouvait plus suivre, comme cela se passe souvent dans d'autres clubs aussi.

À Montpellier, vous aviez retrouvé pas mal d'anciens partenaires à vous...
Effectivement on avait été champions olympique en 1984 avec la France avec Jean-Claude Lemoult. Il y avait aussi Albert Rust, et qui d'autre ?

William Ayache, arrivé en cours de saison 1989/90, ou même Patrice Garande la saison suivante...
Ah oui, William. Quand Lucchesi, ou je ne sais plus quel autre joueur, s'était assez gravement blessé, on n'avait plus d'arrière latéral. C''est moi qui ait suggéré de prendre William Ayache. Voilà. Sinon, c'est vrai qu'on avait une bonne équipe de collègues. Il faisait bon vivre à Montpellier, il y avait une bonne ambiance, on a eu des résultats par le biais de la Coupe et il y a eu cette épopée européenne qui nous a permis de jouer des matchs intéressants. On s'est régalé  mais on se fait éliminer par Manchester après un match épique là-bas. Chez nous, il n'y avait pas eu photo, ils étaient plus forts, c'est tout. Mais bon, il reste un goût d'inachevé. Peut être qu'en conservant certains grands joueurs on aurait pu atteindre un autre niveau. On est parti dans les quatre coin de France ou à l'étranger, que ce soit moi, Laurent Blanc, on a tous trouvé preneur ailleurs. Montpellier a connu ensuite quelques années difficiles mais cela n'a pas empêché le club d'être champion par la suite ! C'est beau, hein !

« Si tu perds, mais que tu mouilles le maillot, ils pardonneront »

 

Votre premier MHSC-PSG, vous vous en souvenez ?
Vaguement, je ne me rappelle pas le résultat qu'on avait fait. Je ne devais pas jouer car c'était à l'époque où ils avaient leur équipe en tête et je n'étais pas dedans ! Donc pas de souvenir particulier. Autant il y a des matchs avec Lens ou l'OM contre le PSG dont je me souviens, que là, je me rappelle un peu en parlant avec vous mais j'ai la mémoire qui flanche ! Je me souviens davantage du coup de chaussure sur la tête de Lemoult que du reste ! Mais bon, ça, c'était encore autre chose...

Comment voyez-vous le match de vendredi entre le MHSC et le PSG ?
Je compare un peu Montpellier à l'Olympique de Marseille puisque les deux équipes ont démarré par deux défaites. Sur le plan mental, cela ne va pas être facile pour eux car, quand tu accueilles le PSG, tu te dis « Au mieux si on fait match nul, on est contents ». En plus quand tu vois cette équipe tourner de la sorte... Elle n'a pas trop bougée et reste sur l'euphorie de la saison passée. C'est bien rodé, bien huilé, ça tourne quoi. Quant à Montpellier, par contre, l'équipe a perdu quelques joueurs clés et il faut toujours un certains temps aux nouveaux pour se mettre dans le coup. Je ne sais pas si la gnaque et l'engagement suffiront contre Paris et je suis assez pessimiste. Pas par rapport à la qualité de Montpellier mais surtout par rapport à la différence qu'il peut y avoir entre le PSG et tous les autres clubs. Je dis bien tous les autres clubs. Il n'y a pas que Montpellier qui est inférieur au Paris Saint-Germain. Tactiquement, peut-être que Rolland va mettre en place quelque-chose qui va faire reculer l'échéance ou permettre de tirer un point. Mais contre une formation qui peut gagner de partout, tactiquement, ce n'est pas facile. Pour moi, les deux qu'il faut museler, ce sont Verratti et Motta. Ils sont le symbole de cette équipe et chaque fois qu'ils tournent fort, l'équipe gagne. S'ils sont blessés, suspendus ou pas dans le coup, c'est là que tu fais des résultats contre le PSG. Si j'étais Rolland je m'occuperai soigneusement de ces deux milieux de terrain pourvoyeurs de ballons. Mais il n'est pas bête et il le sait comme tous les autres techniciens du championnat. Ce n'est pas pour autant qu'ils ont trouvé la solution ! Montpellier a ses caractéristiques, c'est une équipe vaillante, qui a du cœur. La Mosson est aussi un petit chaudron, et espérant que le public puisse mettre la pression, sur un coup du sort Paris n'est pas invincible. La saison passée, ils ont bien perdu des matchs ! Ce n'est pas du tout le même jeu quand il y a Ibrahimovic ou pas et si Cavani joue sans lui devant. Ils ont un jeu plus direct sans Ibra. Il faut être patient, ne surtout pas faire d'erreur, mais dans tous les cas, ils se créeront des occasions.

Puisque vous parliez de La Mosson, face au PSG vendredi, ce sera un des rares matchs de la saison à guichets fermés. Quel souvenir gardez-vous de ce stade ?
Ah, c'est un public qui est chaud. Très chaud même. J'ai aussi connu Lens, Paris ou Marseille, c'était des publics particuliers, des publics connaisseurs et qui aiment supporter leur équipe. À Montpellier, il faut également leur montrer qu'on mouille le maillot. Si tu perds, mais que tu mouilles le maillot, ils pardonneront et ils seront derrière toi tout le match. Alors que si tu n'es pas à fond la caisse, ils le ressentent et ils t'accompagnent moins. C'est vrai que c'est un élément important, ce public de La Mosson. Pour moi ce stade est vraiment magnifique, c'est un vrai stade de football. Moi j'adore

A lire également

12avr2024

Féminines

Venez soutenir les Féminines du MHSC pour leur dernier match à domicile de la saison. Attention ! si l'horaire est inhabituel (mercredi 24 avril à 18h30), ne ratez  pas cet ultime rendez-vous de la saison à la maison. réservez vos places
Lire la suite

18avr2024

Équipe pro

Avant le déplacement à Reims ce dimanche (15h), zoom en un coup d'oeil sur les chiffres clés de cette rencontre  avec l'infographie de la semaine   
Lire la suite

17avr2024

Équipe pro

Nous avons suivi l'attaquant pailladin ce mercredi matin à Grammont.Découvrez ci-dessous la séance de l'unique buteur du MHSC à Clermont dimanche dernier. Tanguy Coulibaly avait, à l'occasion du déplacement en Auvergne, ouvert son
Lire la suite