Pour sa troisième saison en D1, la latérale montpelliéraine (20 ans) a gagné en régularité et s’est affirmée comme une des pièces essentielles de l’effectif du MHSC. Au point d’être appelée chez les Bleues. Rencontre avec la néo-tricolore avant la réception de saint-maur ce dimanche en Coupe de France (15h)
Il y a des semaines comme ça qui restent dans les mémoires. Pour Sakina Karchaoui, celle qui vient de s’écouler en fait partie. Appelée pour la première fois de sa carrière en équipe de France B en début de semaine, Sakina a eu l’excellente surprise d’apprendre sa sélection en équipe de France A jeudi après-midi après le forfait de Laure Boulleau. « Je ne m’y attendais pas du tout. Ça m’a surpris. J’étais déjà heureuse d’aller en équipe de France B, mais là… Ça fait vraiment plaisir, raconte-t-elle. C’est une fierté, un honneur, une récompense aussi pour tout le travail accompli… Mais il faut continuer à travailler pour confirmer. Toujours… En plus je ne suis jamais allée aux Etats-Unis, ça aussi ça fait rêver (sourire) »
Un double appel Bleu de France qui vient récompenser la montée en puissance de la défenseur latérale formée au MHSC où elle est arrivée à l’âge de 13 ans. A seulement 20 ans, « Saki » dispute déjà sa 3e saison en D1, sans doute la plus aboutie. Considérée jusqu’ici ,vu son jeune âge, comme une joueuse en devenir capable d’intervenir dans les rotations ou d’apporter ses qualités d’insouciance et de percussion, cette défenseur latérale gauchère, rapide et très douée techniquement, s’est affirmée cette saison comme une joueuse régulière et capable d’occuper son poste à plein temps puisqu’elle a déjà été alignée à 19 reprises toutes compétitions confondues depuis l’ouverture de la saison. « C’était un objectif d’être titulaire plus régulièrement et ça me fait plaisir d’y parvenir cette année, c’est le travail qui paie, souligne la n°26 montpelliéraine. J’espère que ça continuera ainsi mais pour cela il ne faut pas que je me repose sur mes lauriers. Je dois continuer à travailler. »
Un travail qui lui a permis de franchir un cap cette saison, elle qui, milieu défensive ou attaquante de formation ne se destinait pas vraiment à une carrière de latérale gauche. « Quand j’ai commencé à ce poste, j’étais perdue, je manquais de repères et j’avais du mal à me positionner. Mon 1er match était très compliqué, mais ensuite c’est venu au fur et à mesure, raconte-t-elle. D’ailleurs, au départ, j’aimais bien attaquer mais quand on me demandait de défendre, je n’aurais pas été trop contente, mais maintenant ça ne me dérange pas du tout. »
L’occasion d’évoquer les secteurs où elle a progressé et ceux où elle doit encore le faire. « Côté points positifs, je pense avoir progressé dans l’aspect défensif et dans mon jeu de tête mais il n’est pas encore parfait. Je dois encore progresser. Ensuite, je dois m’améliorer dans ma vision du jeu, voir plus vite et prendre mes décisions plus rapidement. »
Mais là où Sakina a sans doute le plus progressé, c’est dans sa faculté à canaliser sa fougue offensive, à être plus régulière et à faire moins d’erreurs, qui, sur le plan défensif se voient beaucoup plus que lorsqu’on évolue un cran plus haut. Sa performance de grande qualité lors de la venue de Lyon à Grammont début décembre (0-0) est là pour en attester. « J’étais face à Elodie Thomis, qui va très vite et est très difficile à marquer et c’est vrai que ce match a agi un peu comme un déclic, explique t-elle. A la fin j’étais vraiment fatiguée (rires) mais j’ai su la contenir tout le match et je pense que sur ce match-là, j’ai franchi un cap. »
Si elle a frappé à la porte de la maison bleue, c’est aussi parce que Sakina s’inscrit dans un collectif - « On n’est rien seule » assure-t-elle -. Au moment d’évoquer cette saison montpelliéraine, la native de Salon-de-Provence avoue avoir quelques regrets. « Les deux matchs contre le PSG et Saint Etienne ont été très frustrants, explique-t-elle. Je n’ai même pas les mots pour décrire le match contre Paris. Au coup de sifflet final, il y avait un fort sentiment d’énervement. On a essayé de tout donner, on avait les capacités de gagner, surtout qu’on jouait chez nous…. On était surmotivées pour repartir de l’avant et pourtant on a lâché des points lors du match suivant à Saint Etienne. C’est d’autant plus dur que, désormais, nous n’avons plus notre destin entre nos pieds mais il faut rien lâcher jusqu’au bout, tout donner pour gagner tous nos matchs et espérer un faux pas de nos adversaires. Quoi qu’il arrive, on ne lâchera rien jusqu’à la fin. »
En attendant, place à la Coupe de France avec la venue de Saint-Maur ce dimanche à Grammont (15h). Une compétition où Sakina avait fait forte impression en finale la saison passée face à Lyon en jouant au poste de… milieu défensive. Une nouvelle preuve de sa polyvalence. « C’est vrai que je change de poste de temps en temps. Parfois le coach a différentes compositions en tête et choisit celle qui lui semble le mieux. Tant que je joue, ça ne me dérange pas, sourit-elle. Plus globalement, j’avais pris énormément de plaisir ce soir-là. On était déterminée avec les filles et c’est toujours un bonheur de jouer contre une des meilleures équipes d’Europe. Le fait de mener à la mi-temps était déjà extraordinaire, mais malheureusement, on n’a pas pu tenir jusqu’au bout. J’espère que cette année, nous y arriverons car cette Coupe de France est une compétition importante qui tient à cœur aux Présidents. La remporter serait une belle récompense pour nous et pour l’ensemble du club, mais nous n’en sommes pas encore-là. » Avant ça justement, c’est Saint-Maur qui se présente ce dimanche avant une hypothétique réception du PSG en demi-finale en cas de qualification des deux équipes. « Penser prématurément à la demie-finale serait une erreur, clame Saki. Saint-Maur, c’est un match piège face à une équipe athlétique et des joueuses qui ne lâchent rien. Il faut aborder tous les matchs de la même façon, ne prendre aucune équipe à la légère et être déterminée. » Ensuite il sera temps de penser à cette belle aventure bleue de France qui l’attend…
