Manon Uffren, l’élégance au service du collectif | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Manon Uffren, l’élégance au service du collectif

La milieu offensive fait partie des cadres de l’équipe U19 du MHSC qui affronte le champion de France en titre lyonnais ce dimanche entre Rhône et Saône (14h30)

 

Avec ses longs cheveux, son regard perçant et son sourire aussi timide qu’agréable, Manon Uffren pourrait aisément faire la couverture d’un magazine de mode. Mais son élégance, elle a choisi de la mettre au service du football. Il ne suffit d'ailleurs que d'un petit bout d'entraînement pour se rendre compte que cette fille-là a quelque chose en plus. Tête levée, vision du jeu, qualité de passe aussi sèche que précise, le tout saupoudré d’un pied gauche aussi puissant que précis… le cocktail est détonnant. A l’aube du choc entre les U19 féminine de L’Olympique Lyonnais et celles du MHSC dont elle est le meneur de jeu, son profil atypique méritait bien que l’on s’y attarde… et ça vaut le détour.

Pour mieux comprendre cette attirance pour le football, il suffit de se pencher sur l’héritage familial. Née à Avignon, Manon Uffren est la cadette d’une famille de 4 enfants (2 frères et une sœur). Signe particulier ? Son père est le président du club de foot d’Eygalières et sa mère en est la secrétaire. Difficile dans ce contexte-là de ne pas tomber dans la marmite du football en étant petite. « J’ai commencé le foot à 5 ans », sourit-elle. Passée ensuite par Saint-Rémy de Provence, où histoire de tordre un peu plus le cou aux clichés de la petite princesse, elle jouait en moins de 15 ans contre des garçons au poste… d’arrière gauche. Autant dire qu’il fallait avoir du caractère. « C’est sûr que j’entendais beaucoup de critiques, notamment des tribunes, mais je laissais passer. Il en faut beaucoup pour m'énerver de toute façon. Face à des garçons, j’étais obligée de m’endurcir. Cette période m’a beaucoup appris. »

Son aisance technique, sa qualité de passe et sa vision du jeu la rendait efficace à quasiment tous les postes où elle jouait. Mais après avoir évolué en attaquante, milieu gauche, n°6 et même défenseur centrale, c’est presqu‘en toute logique qu’elle s’est stabilisée au poste de meneur de jeu (ou relayeur) à son arrivée à Monteux, où elle a débuté en D2 à seulement 16 ans. « C'était très formateur, là-aussi, raconte Manon Uffren. On jouait face à des « mamans », ça rentrait pas mal dans les duels aussi. » C’est là que Véronique Bernard, la coach des U19 du MHSC qui l’avait connue lorsqu’elle s’occupait du football féminin dans le Vaucluse est allée la récupérer en début de saison passée. « Montpellier avait déjà essayé de me faire venir il y a quelques années mais j'avais refusé car je souhaitais rester près de chez moi, raconte la jeune joueuse de 18 ans. Je connaissais Véronique que j'avais eue en détection chez les jeunes puisque nous sommes originaires de la même région, et lorsqu’avec Jean-Louis Saez, ils m'ont appelé pour me proposer de venir, leur discours m’a convaincu et j’ai accepté. »

Si elle a marqué dès sa 1ère apparition avec l’équipe séniors contre Muret en Coupe de France la saison passée d’une de ces frappes sèche du gauche dont elle a le secret, celle-là même qui avait cassé le bras d’une gardienne adversaire lorsqu‘elle évoluait en poussines – « J’avais oublié cette histoire-là, sourit-elle, surprise de voir cette anecdote ressortir. C’est vrai que j’ai toujours aimé frapper de loin. J’étais très gênée ce jour-là. » – un temps d’adaptation a cependant été nécessaire et son ascension a été de surcroît ralentie par une déchirure à la cuisse. « La première année a été un peu compliquée, explique-t-elle. La semaine j'étais à l’Insep, du coup, le week-end, j'étais un peu perdue. Je ne connaissais pas trop les filles et je n'arrivais pas à bien jouer avec elles. Il m'a fallu du temps pour m’adapter, mais le match contre le PSG lors de la phase finale du Championnat de France U19 (victoire 4-2 des Montpelliéraines, sacrées vice-championnes de France ce jour-là NDLR), a été un déclic. »

Définitivement installée à Montpellier depuis juin, Manon Uffren semble avoir franchi un cap cette saison. Intégrée à l’équipe de D1 avec laquelle elle s’entraîne quotidiennement, elle partage son temps de jeu entre l’équipe de Jean-Louis Saez et celle des U19 du club. Un double défi et une nouvelle vie qui lui conviennent à merveille. « Je me sens beaucoup mieux. Cette année je suis installée ici, je n'ai plus les voyages à gérer, ce qui implique moins de stress. Je suis beaucoup plus calme, plus posée. C’est bénéfique pour moi et pour mon jeu. »

Et sur le terrain ça se ressent. Apparue à 8 reprises avec la D1 (dont 2 en Coupe de France), elle a même inscrit un but dans cette compétition la semaine passée contre Toulouse. « J’ai été bien accueillie, ce qui a facilité mon intégration. Je suis très contente. Côté jeu, en D1, il y a plus d’intensité, plus de duels et je suis consciente que je dois encore progresser. Je dois gagner en volume de jeu, être plus agressive, plus présente dans les duels et même aller plus vite dans mes enchaînements. C’est à moi de tout faire pour m’améliorer et essayer de gagner du temps de jeu. »

En attendant, c’est bien avec les U19 dont elle est une des cadres que Manon Uffren devrait être alignée ce week-end lors du choc du championnat face à Lyon. Et malgré le revers subi en terres rhodaniennes la saison passée, hors de question pour Manon de céder à la panique. « Lyon a des joueuses de qualité qui évoluent ensemble depuis plusieurs années. Cependant, nous avons aussi une très bonne équipe. On s'entend bien, on a plus d’automatismes et on arrive bien mettre notre jeu en place. C'est agréable de jouer dans cette équipe. ça va être un gros match mais c'est à nous de bien faire les choses et je suis convaincue qu’on a les moyens de faire un résultat là-bas. Quant à notre défaite là-bas la saison dernière, il ne faut plus penser. Un autre match commence. »

Lyon, une étape de plus sur la route des rêves de Manon Uffren qui, sélectionnée en U16, U17 et U19 rêve de reporter un jour le maillot de l’Equipe de France… « C’est toujours un honneur de porter ce maillot-là », sourit-elle. Vu l’étendue de son talent, la marche ne semble pas impossible à gravir. A elle de continuer à travailler au quotidien pour progresser et faire jouer les autres. Histoire que son élégance naturelle continue de rejaillir sur les performances son équipe.

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