En ce week-end de trêve internationale, le milieu de terrain montpelliérain a pris le temps de se poser pour évoquer le début de saison de son équipe. Un entretien tout en sincérité avec un personnage attachant qui gagne à être connu
Jonas en premier lieu comment vas-tu ?
Ça va mieux depuis nos récents résultats. C'est bien de pouvoir gagner à la maison et d'enchaîner un certain nombre de matchs sans défaite. On est en train de rattraper quelque peu les points que nous avons perdus en début de saison. En plus, c'est très bien d’avoir gagné avant la trêve internationale ; sinon les deux semaines auraient été très longues.
As-tu senti un déclic qui a mené à ce renouveau ?
On a fait quelques réunions entre nous, on s’est dit les choses, tout simplement : ce qui n’allait pas, ce qu’on devait améliorer. Je pense notamment à cette première victoire contre Lorient qui nous a fait énormément de bien, trois jours après cette cruelle défaite contre Monaco. Après, on a continué à travailler et c'est en train de payer. Maintenant, il ne faut pas s'arrêter là car on a pris trop de retard. À nous de bien enchaîner le week-end prochain contre Reims.
Le début de saison a été très difficile…
Oui, d’autant qu’on ne s'attendait pas du tout à un tel début de championnat. On voulait faire au moins aussi bien que la saison dernière. Des recrues de qualité étaient arrivées et on pensait qu’en gardant l'état d'esprit et le collectif de l'année dernière, on allait faire une bonne saison. Malheureusement, on n’a pris qu'un point en sept matchs On n’était pas préparé à ça et ça nous a mis un coup. Dans ces cas-là, heureusement il y a les anciens… Ils nous ont parlé et ont évoqué avec nous cette situation qu’ils avaient déjà connus par le passé. Ça nous a aidés.
Tu fais partie de la génération 1990 qui a quasiment tout gagné. Comment as-tu vécu de te retrouver dans une telle situation, ce qui était nouveau pour toi ?
Forcément, je l'ai très mal vécu et je ne suis pas le seul. Être quasiment la lanterne rouge du championnat ça fait mal. Quand tu es compétiteur tu dois haïr la défaite. C'est vrai que dans cette génération on a tout gagné, donc se retrouver dans cette position c’était très particulier. Quand, même lorsque tu fais des bons matchs, tu ne gagnes pas, que ça ne sourit pas et que tu vois les autres équipes gagner c'est vraiment très dur. Honnêtement, je n'ai pas dormi beaucoup durant cette période très compliquée. C'était même dur de regarder un match de foot car ça me rappelait nos matchs et leurs résultats. D’un autre côté, ce genre de période permet de grandir. Je suis persuadé qu'on va en sortir plus fort. Aujourd'hui je pense qu'on est dans la bonne direction. Même si on enchaîne quelques bons résultats ces derniers temps, on continue de travailler, on ne se relâche pas car on sait que le chemin est encore long.
On t’a senti affecté par les mauvais résultats de début de saison…
Oui parce que je suis très attaché à ce club. En plus, en dehors du terrain, tu te lient à des personnes qui travaillent au club, et quand tu sais que certaines d’entre elles sont dépendantes de nos résultats, c’est difficile. Quand on perd, on n’est pas bien mais nous devons aussi penser aux gens qui nous suivent derrière, qui travaillent pour nous et qui, comme nous, ne sont pas bien. C’est tout un ensemble de choses qui fait qu’il y a une grosse remise en question et que tu n’as pas envie de décevoir ni les gens de la maison, ni les supporters qui viennent à La Mosson ou à l’extérieur, même dans les moments difficiles.
Crois-tu que le groupe a les capacités suffisantes pour se sauver ?
Bien sûr. Si on prend les qualités individuelles de chaque joueur, je pense qu'on n'a rien à envier à la moitié des équipes du championnat. C'est plutôt collectivement que l'on pêchait mais les réunions qu'on a faites et le travail qu'on a effectué ont permis de nous remettre dans le droit chemin. Le retour de certains joueurs comme Morgan (Sanson) va aussi apporter un plus ,Mustapha (Yatabaré) revient en forme, Ryad (Boudebouz) prend ses marques et on le sent de mieux en mieux… On commence à trouver une certaine stabilité dans tous les secteurs et tout cela va nous aider à remonter au classement. Tout le monde est concerné par le même objectif : Le maintien.
Est-ce que tu t’es découvert une âme de cadre en cette période-là ?
Dans les équipes de jeunes, je portais souvent le brassard de capitaine (il l’a d’ailleurs porté en pro pour la 1ère fois contre Angers NDLR). J’ai toujours eu cette âme de compétiteur et de leader. C’est ma 5e année en professionnel, ma 11e au club donc… Dire que je suis un cadre je ne sais pas… J’essaie simplement de conseiller les plus jeunes tout en prenant toujours des conseils auprès des anciens… J’essaie de transmettre mon esprit compétiteur autour de moi.
Après des débuts difficiles, le MHSC traverse actuellement une bonne série…
Oui. Après, tous les matchs sont compliqués, il n’y a plus de petites équipes. Chaque match sera un combat intense et compliqué. On arrive à montrer des ressources depuis notre défaite face à Lille. Il faut continuer comme ça. Le but de Vitorino Hilton qui nous a permis de décrocher la victoire face à Nantes la semaine passée a été une véritable libération. On a encaissé plusieurs buts dans les dernières secondes depuis le début de la saison et là, vivre le scénario inverse et gagner dans le temps additionnel, ça fait vraiment du bien.
Quel a été le programme de cette semaine de trêve internationale ?
Même si le groupe est un peu plus restreint en raison des départs en sélection, on a continué de bosser dur aux entraînements pour conserver notre bonne dynamique. D’habitude on bosse la semaine pour être performant le weekend. Là, c’est une autre atmosphère, ça fait du bien de passer une semaine sans cette pression du résultat du week-end.
La réception de Reims se profile samedi prochain (20h à La Mosson). Comment vois-tu ce match ?
Depuis le début de la saison, on a l’impression que chaque match est un tournant ; mais celui-là est un virage très important car, en cas de victoire, on reviendrait à hauteur des Rémois au classement. Atteindre la barre des 15 points nous permettrait d’avoir encore plus de confiance avant le déplacement à Lyon et la réception du GFC Ajaccio.
Sur un plan personnel, tu es impliqué dans beaucoup de buts cette saison. Est-ce la preuve que tu franchis un palier ?
J’essaie d’appliquer les consignes du coach, de récupérer un maximum de ballons, de le faire circuler et d’apporter un plus offensivement quand je le peux. Avoir 2 buts et une passe décisive au compteur, ça fait plaisir mais il faut continuer. Chaque année je me sens mieux et j’ai l’impression de progresser. Le fait d’enchainer les matchs permet aussi d’avoir du rythme, des automatismes et la confiance.
Prêt à poursuivre le combat et obtenir ce maintien ?
Oui. Je souhaite vraiment que l’on se maintienne le plus rapidement possible. J’y crois.
