Laëtitia Philippe, l’éclosion en toute discrétion | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Laëtitia Philippe, l’éclosion en toute discrétion

Arrivée au MHSC en 2007 alors qu’elle n’avait que 15 ans, la gardienne montpelliéraine a pris de l’envergure au fil des années pour devenir une des toutes meilleures joueuses françaises à son poste. A l’heure où les Montpelliéraines s’en vont défier Juvisy ce dimanche (15h), l’occasion était belle de partir à sa rencontre.

Voix douce, discours calme, posé, le premier trait de caractère qui transparait chez Laëtitia Philippe est bel et bien la timidité. « Je suis très timide dans la vie, reconnait d’entrée la gardienne de but de la section féminine du MHSC avec un franc sourire. Mais dès que je rentre sur un terrain, je le suis beaucoup moins ».
Il suffit de jeter un œil sur le brillant parcours de cette gardienne d’à peine 22 ans pour comprendre que cette timidité n’a en rien été un frein dans sa carrière. Née à Chambéry, Laëtitia a commencé le foot dans la foulée de la Coupe du Monde 1998, elle avait alors 6 ans. Pourquoi avoir choisi ce poste si particulier ? « C’est venu comme ça. J’ai aussi joué dans le champ mais c’est dans les buts que je me sens le mieux. Mon côté solitaire a peut-être un peu joué car un gardien est souvent seul face à ses responsabilités, cela ne me dérange pas d’en avoir, au contraire ».
C’est donc avec ses gants de gardienne que Laëtitia Philippe a débarqué au CNFE Clairefontaine, alors qu’elle n’avait que 15 ans. D’abord parallèlement joueuse à Rumilly avec les garçons, puis, en 2007, elle a rejoint la section féminine du MHSC « J’avais trois propositions et celle de Montpellier était la plus intéressante que ce soit en terme de challenge sportif, de conditions d’entraînement, de perspectives de progression et de qualité de vie aussi. Ce  challenge m’a tout de suite attiré ».
Laëtitia est vite devenue un des plus grands espoirs tricolores à son poste. Internationale dans toutes les catégories de jeunes, elle a participé à un Euro U17 (défaite en finale contre l’Allemagne), une Coupe du Monde U18, une autre en U20 et à deux championnats d’Europe des moins de 19 ans, le 1er perdu en demie finale contre la Suède en 2009, le second remporté l’année suivante, en Macédoine face à l'Angleterre. « Un souvenir magnifique, se souvient-elle. En plus, j'arrive là-bas blessée, je rate le premier match puis ensuite on va au bout. Ces échéances internationales ont été très formatrices pour moi. Il y a plus d'intensité, le niveau est plus élevé… Ça permet de découvrir un autre football aussi rencontrer des équipes sud-américaines ou asiatiques par exemple… »

En club, la reconnaissance a été un peu plus longue à venir. Mais, fidèle à sa réputation, Laetitia Philippe a bossé, sans bruit ni réclamé quoi que ce soit, question de tempérament, de respect aussi. « A mon arrivée, j'étais très jeune, c'était normal que je sois doublure, assure-t-elle.  Je n'avais rien prouvé, il fallait que je travaille ». Pendant, 4 ans, elle est donc restée dans l’ombre de Céline Deville avec qui elle a « énormément appris ». Devenue titulaire au départ de cette dernière  en 2011, elle a depuis gagné en régularité et en prestance dans ses buts et confirmé chez les séniors tout son potentiel entraperçu chez les jeunes. Mieux, après une saison dernière gâchée par plusieurs blessures au genou puis à la cuisse, la Chambérienne réalise des performances de premier choix et confirme cette saison son statut de gardienne internationale (elle a participé à la Coupe du Monde 2011 en Allemagne et aux JO de Londres en 2012 avec l’Equipe de France). « La saison dernière a été très difficile, reconnait-elle. Avec le recul, je me dis que c'était peut-être un mal pour un bien. ça m'a rendue plus forte. »
Et lorsqu’on lui demande si ces moments difficiles lui ont donné envie de tout arrêter, sa réponse est sans équivoque. « Non j'aime trop le foot. Ça fait partie de ma vie. C'est un moyen de m'extérioriser, et puis c'est un plaisir aussi. Même si l'aspect compétition est très important, je ne conçois pas le football sans plaisir. » Et du plaisir, Laetitia Philippe reconnait en prendre beaucoup cette saison. « Je me sens bien physiquement, bien dans ma tête et sur le terrain, souligne-t-elle. Sur le plan collectif, c'est une année de transition. Il est certain que l’on peine pour l’instant à gagner contre les « gros » du championnat, mais je sens de réels progrès ». Un « gros », Montpellier en croise justement un ce week-end avec un déplacement à Juvisy. Peut-être l’occasion d’enfin accrocher un cador à son tableau de chasse ? « Contre les gros, on manque de confiance, on n’arrive pas à poser notre jeu. Je pense que nous avons besoin d'un déclic. Une victoire permettrait de nous prouver que l'on est capable de gagner contre ces équipes du top 4… Je reste persuadée que nous en sommes capables. Il faut se lâcher, tout simplement ! »
Même en cas de défaite face aux Essonniennes, Laëtitia Philippe reste confiante pour l’avenir. « La saison prochaine nous aurons notre mot à dire dans ces matchs-là. L’équipe est en progression, le club fait beaucoup d’efforts pour la section féminine et je suis persuadée qu’à terme cela portera ses fruits. Je veux vraiment gagner un titre avec Montpellier. » A 22 ans à peine, Laetitia Philippe parle presque déjà comme une cadre. « C’est vrai que cela fait sept ans que je suis au club mais de là à dire que je suis cadre, c’est un peu excessif. disons que je dois me forcer par certains côtés pour essayer de le devenir, en m’exprimant plus et en essayant d’entourer plus les jeunes sur le terrain. » Peu à peu, ce statut de cadre, Laetitia Philippe est en train de l’obtenir. En toute discrétion, sans bruit ni grand discours juste avec son travail et ses performances. A l’image de sa personnalité en somme. La plus belle forme de reconnaissance.
 

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