Estrada et Herrera à coeur ouvert | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Estrada et Herrera à coeur ouvert

INTERVIEW CROISEE du milieu de terrain Chilien du Montpellier Hérault Marco Estrada et de son coéquipier argentin, l'attaquant Emanuel Herrera.

DIVERSEMAJEU.jpgQuel souvenir avez-vous de votre premier jour à Montpellier ?
Emanuel Herrera : La ville. Il faisait chaud, très chaud comme chez moi. Mais surtout la ville, même si je n'ai pas eu trop le temps de la voir au tout début sachant que je suis parti quasiment directement en stage avec l'équipe.
Marco Estrada : Ce qui m'a marqué, c'était la différence avec les villes de chez nous, au niveau culturel notamment. Après c'était au niveau de l'équipe et des premiers entraînements, plus dynamiques que ceux aux Chili.

La Ligue 1 et les différences avec le football sudaméricain ?
EH : En France on joue moins défensivement quand on évolue à l'extérieur, le rythme et l'intensité dans le jeu sont plus forts ici aussi.
ME : Au Chili, tu reçois le ballon, tu réfléchis et tu donnes le ballon. Ici, c'est plus rapide, il faut avoir pensé et savoir comment tu vas jouer le ballon avant de l'avoir reçu. La dynamique est très différente et c'est plus physique.

Après vos premiers matchs, qu'est-ce que vous vous êtes dit qu'il vous fallait améliorer dans votre jeu pour vous adapter au foot français ?

EH : Le corps à corps et le un contre un qui s'utilise davantage ici et surtout pas se tromper dans ses choix car ça se paye cash et ça se voit deux fois plus quand tu fais partie des étrangers de l'équipe.

ME : Quand on arrive dans une équipe étrangère, on est considéré comme un renfort en tant qu'étranger, comme la solution par les supporters et le club. Il faut changer certaines petites choses qu'on a amené avec nous. J'ai dû travailler ma rapidité mentale et ma rapidité avec le ballon pour essayer de ne pas le perdre.

DIVERSMARCOJEU.jpgLe foot argentin et le foot chilien ?
EH : Le foot argentin est le plus similaire avec le français, mais avec un peu plus le temps pour agir avec le ballon. Au Chili, ça cherche davantage à jouer au ballon, il y a plus d'espaces et le foot là-bas n'a rien à envier à l'argentin qui a beaucoup baissé ces derniers temps.
ME : Le foot argentin a toujours été un des plus importants d'Amérique du Sud avec le Brésilien. Quand au Chilien, il a beaucoup changé quand Marco Bielsa est devenu sélectionneur. Les gens de l'extérieur ne le voyaient plus de la même façon. La sélection a changé sa vision du football et beaucoup de joueurs internationaux chilien sous Bielsa sont désormais titulaires en Europe. Le footballeur chilien a changé sa mentalité, de manière à se professionnaliser davantage pour améliorer sa carrière.

Les supporters
ME : La passion et la culture footbalistique sont très différentes chez nos supporters de club en comparaison à ici. Bon, Montpellier a une frange de fans qui te soutiennent et chantent tout le match mais chez nous on vit un match davantage comme une fête. Je me souviendrai toujours quand Marcelo Salas, un attaquant chilien qui jouait pour River Plate, a été champion avec ce club. C'était quelque chose d'impressionnant à voir. Tout le stade chantait pour son équipe et pour lui. Au Chili aussi il y a une paire de grandes équipes qui jouent toujours devant un stade plein et où toutes les tribunes chantent. Je l'ai vécu lorsque j'étais joueur d'Universidad de Chili. Le club traversait une bonne période et il y avait toujours de 40 à 60 000 fans au stade. C'était impressionnant à vivre, à sentir comme tous ces gens te poussaient pendant 90 minutes. Et ça chante encore plus quand tu perds ! Au final, tu cours même quand tu n'as plus de force grâce à ce douzième homme.
EH : Ici c'est plus tranquille au stade comme en dehors. Là-bas, les fans sont tout le temps à t'attendre durant les mises au vert ou après les entraînements. Ce n'est pas juste "aller au stade", ils te suivent de partout.
ME : Il y a plus de respect ici effectivement. Les gens savent faire la différence. Tu peux te promener tranquille à Montpellier et si tu fais bien ton boulot sur le terrain les gens te le font savoir.

500EMACOUPENVOI.jpg

Quelle image aviez-vous du foot français avant d'y arriver ?
ME : Moi, c'est le souvenir de l'équipe de France championne du monde en 1998 car elle avait joué la finale contre le Brésil. La France avait une équipe impressionnante : Deschamp, Pires, Zidane, Thuram, Dessaily. Ce sont des joueurs auquels on s'identifie. A mon poste, le footballeur français qui m'a le plus marqué est Claude Makélélé, un des plus importants que j'ai vu joué et qui avait attiré mon attention.
EH : France 98 aussi, avec Trezeguet qui est très connu en Argentine. Celui qui m'a le plus marqué reste Zidane. On le voyait jouer avec le Real Madrid et son équipe de France était géniale.

Vous étiez supporter d'une équipe en particulier quand vous étiez petits ?
EH : River Plate, depuis tout petit. Car toute ma famille est fan de ce club. Et pour Francescoli qui est mon idole et qui y jouait à une époque où River gagnait tout. Pour Salas également, comme le racontait Marco. Quand je l'ai rencontré durant la période où je jouais au Chili, c'était incroyable pour moi.
ME : Moi j'ai le coeur partagé. Car j'ai commencé le foot avec le club d'Everton de Vina del Mar et c'est là-bas que j'aimerais finir ma carrière. J'ai aussi une très grosse affection pour Universidad de Chili qui m'a permis d'être champion de mon pays, de devenir international et de pouvoir venir jouer en Europe. Son stade toujours plein, ses supporters nous soutenant à cent pour cent... Ces deux équipes m'ont beaucoup donné.

MARCOCHAMPIONS.jpgEn dehors du football, qu'est-ce qui vous a le plus surpris en France ?
EH : Le respect des gens en général. La vie qu'ils mènent et l'aspect culturel. C'est très agréable d'apprendre à connaître le pays et de s'instruire un peu dessus.
ME : Moi, j'arrivais heureux en France. Par rapport à ce qu'on nous apprenait à l'école sur le pays, au-delà de l'image touristique qu'on peut avoir de villes comme Paris par exemple. Ce qui m'a marqué : la tranquillité, le respect et la qualité de vie. Des choses qui sont inhabituelles dans notre pays. Quand tu as vécu un an ici et que tu rentres chez toi un mois en vacances tu te rends vraiment compte du changement. Mon pays me manque beaucoup mais je suis heureux ici car on peut vivre notre vie familiale de tous les jours sans aucun problème, sans délinquance ou la peur de se promener.

Les choses qui vous manquent ?
EH : Ma famille, les amis, nos habitudes culinaires même si avec ma petite amie on cuisine comme au pays quand on le veut : la milanesa, les tartas, les empenadas, le chori...
ME : Le pays me manque beaucoup mais avec le temps j'apprends à vivre sans ça. On dit toujours qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie. Il y a des choses ici qui nous rendent heureux et qu'on n'a pas au Chili et d'autres qui nous manquent, comme disait Ema concernant la famille, les amis. Bien sûr la vie de tous les jours de ton pays te manque. Par exemple, ici, quand tu veux aller au restaurant à 15h, tout est fermé alors que chez nous les gens commencent à déjeuner à 14h ! Un restaurant ne ferme jamais jusqu'au soir. Donc il faut que tu changes ta vie au niveau des horaires et de beaucoup d'aspects. C'est normal de s'adapter au pays où tu vis et non le contraire. Dans la vie ou sur le terrain. Quand tu as compris ça, tout est plus facile pour toi.

EMACHAMPIONS.jpgLes choses typiques de chez nous que vous aimeriez bien avoir en Argentine ou au Chili ?
EH : Je ne vois pas. En ce qui concerne le football, c'est pareil dans tous les clubs. On s'entraîne, on se met au vert et on joue les matchs. On mange et on voyage comme avec toutes les équipes. Après, on trouve de tout partout, peut-être qu'ici il y a plus de marques, de vêtements qu'on ne trouve pas chez nous. Ah si il y a quelque-chose que j'aimerais avoir en Argentine, que j'ai connue ici et qu'on n'a pas en Argentine : la mer ! Chez moi, elle est très loin de ma ville natale où on n'a que le fleuve Parana dont l'eau est boueuse. Ce n'est pas comme la mer méditerranée qui est merveilleuse.
ME : Montpellier ressemble un peu à Vina del Mar d'où je viens, avec le même nombre d'habitants, des plages, un été chaud et un hiver plutôt froid. Donc pour moi la comparaison est plus facile. En ce qui concerne la nourriture, évidement c'est complètement différent. Le choix et la variété sont énormes, au niveau culinaire la France c'est le top dans le monde. Même si on a des habitudes différentes comme ce qui concerne le barbecue qu'on appelle "asado" chez nous et qu'on organise toutes les fins de semaine et presque tous les jours en été. On parle de tout ça tout le tempas avec Ema quand on est à l'hôtel durant les mises au vert et on en revient toujours à la même conclusion : on fait les même choses quel que soit le pays où l'on est. Tout dépend de l'endroit où l'on est et avec qui l'on est pour la façon dont on le vit. Il faut juste profiter du moment dans lequel on se trouve.

Est-ce qu'il y a des lieux où vous aimez particulièrement aller dans le coin à part ... le centre d'entraînement ? !
EH : Avec ma copine, quand j'ai un jour de libre, on va manger du poisson en bord de mer. Ici il est super bon et on a pu en goûter des variétés qu'on ne trouve pas chez nous ou qui sont énormément chères en Argentine.
ME : Ca dépend du temps, de la saison, s'il y a un match en semaine ou pas. Au début, on apprend à connaître les lieux assez vite car on a envie de découvrir. Après, c'est plus pour se changer les idées en famille. On décide au dernier moment d'aller à un restaurant, à Odysseum ou à la Comédie. Avec la vie d'un footballeur, on ne peut pas toujours planifier. Des fois on s'entraîne le matin, d'autre fois l'après-midi, un autre jour on aura la vidéo. C'est au jour le jour. Alors on fait au plus facile et au plus rapide pour découvrir les environs. Dans tous les cas, si on est venu ici c'est en premier lieu pour réussir au niveau footbalistique et pour gagner des choses importantes dans notre profession.
EH : Tout à fait, on n'est pas ici en promenade. Quand c'est possible, on le fait en famille, sinon il faut penser à se reposer, à être bien pour s'entraîner, notre routine normale en fin de compte.

"En football les choses ne se méritent pas uniquement, il faut les concrétiser"

500MARCOETEMA.jpg

Comment vous voyez-vous mutuellement ?
ME : Ema est une personne humble, qui fait des efforts car pour lui l'adaptation n'a pas été facile concernant la vie de tous les jours. On voit qu'il n'a jamais baissé les bras pour s'adapter à l'équipe également. En tant que joueur, on ne peut pas lui reprocher grand chose. C'est un attaquant qui veut marquer des buts et réussir dans le foot européen. Il n'a que 25 ans et clairement ce n'est pas facile de venir chez le champion de France où l'exigence est différente, où Olivier Giroud a laissé un trace importante, et à un poste où il faut marquer des buts, la chose la plus importante dans le football. Ce qui ne m'a pas plu, c'est la comparaison qu'a vécu Ema avec Olivier. Je pense que les comparaisons ne sont jamais bonnes. Ema a sa propre forme de jouer et j'ai constaté qu'il n'a jamais baissé les bras, il n'a jamais cessé de faire les efforts pour s'intégrer au club. Je lui souhaite le meilleur et qu'il réussisse comme il est en train de le faire. Il a passé les 6 mois les plus compliqués. Avec moi il a un amis et toute l'équipe espère qu'il marque encore plus car ainsi on y gagnera tous.
EH : Marco, je l'ai connu ici. Depuis le premier jour, il a toujours essayé de m'aider, surtout pour la langue et pour m'indiquer comment marchaient les choses. Je me suis appuyé sur lui afin de m'adapter le plus rapidement possible. Je suis très reconnaissant pour ses conseils et je continue de l'interroger dès que j'ai un doute. Footbalistiquement, je le vois comme un joueur très important au milieu de terrain de l'équipe, qui s'est très bien adapté et qui a été champion avec Montpellier. C'est important pour moi de l'avoir dans l'équipe car s'il voit que je ne fais pas quelque-chose de bien, il me le dit. Un simple cri sur le terrain et je me rend compte. La communication n'est pas aussi simple avec mes autres partenaires. Dans le jeu, je peux lui dire comment j'aime recevoir le ballon ou lui me dire comment je dois bouger pour qu'il me la donne bien. Vous connaissais la frappe de Marco… Je le remercie pour avoir été comme il a été avec moi depuis que je suis arrivé ici.

MARCOBALLON.jpgComment jugez-vous la saison du MHSC jusqu'à présent ?
ME : Avec des hauts et des bas, différente de ce que les gens et nous-mêmes attendions du Champion de France en titre. Mais en dehors du match de Saint-Etienne, qui pour moi n'était pas un match de football et qui ne change rien, l'important c'est qu'on n'a pas baissé les bras et qu'on ne les baisse pas jusqu'à la fin du Championnat. Clairement cela a été un peu compliqué en gagnant un match puis en en perdant deux, ou l'inverse. On a quand même eu pas mal de joueurs blessés, aussi. On est une équipe qui a besoin de tout ses éléments, avec beaucoup de jeunes qui sont encore en train d'acquérir de l'expérience. Je pense qu'on méritait d'aller plus haut que là où on est actuellement. Mais en football les choses ne se méritent pas uniquement, il faut les concrétiser. Il y a eu quelques matchs qu'on méritait de gagner mais cela n'a pas été le cas par manque de concentration ou pour une autre raison. On a l'ambition de terminer le plus haut possible. On savait que parler de nouveau titre de champion était de la folie ou tout du moins compliqué mais on peut toujours se qualifier en Champion's League ou en Europa League. Ces places ne sont pas si inaccessibles que ça.
EH : Au 1er semestre on a effectivement eu des hauts et des bas. Maintenant, l'équipe me paraît plus compacte. Je pense qu'on a appris de nos erreurs et que ces six premiers mois nous serviront pour que cela ne se répète pas. Et que ces défauts de concentration ou ces autres erreurs ne nous arrivent plus. On n'est pas si mal que ça au classement. Il reste encore beaucoup de matchs mais plus on avancera et moins on aura de temps pour le faire.
ME : Un footballeur, ça veut toujours plus. Avoir été champion et avoir participé à une champion's league, ça nous donne envie d'avoir une seconde opportunité de vivre ça. On a fait l'expérience de la champion's et on voudrait revivre un tournoi international, mais avec l'expérience et le vécu qu'on a pu emmagasiner en plus. Afin de pouvoir aller plus loin dans cette compétition. Notre première expérience a été trop courte et si on y réfléchit bien, pour une première fois à ce niveau, on n'a pas été catastrophiques tous les matchs, loin de là. A côté de ça, on a perdu l'opportunité d'aller en finale de Coupe de la Ligue ou plus loin en Coupe de France mais de tous les mauvais moments on peut retirer du positif. Comme le fait de pouvoir désormais nous concentrer à cent pour cent sur le championnat et finir le plus haut possible. C'est notre mission.

EMAENTRAINEMENT.jpg

Ce vendredi vous jouez Rennes, comment voyez-vous ce match ?
EH : On va essayer de ne pas répéter ce qui nous est arrivé deux fois chez eux et de prendre ce match comme une revanche. On sait qu'on ne peut plus trop laisser de points en route si on veut se qualifier pour une Coupe d'Europe en fin de saison.
ME : Le fait de les recevoir à La Mosson, c'est spécial car on est devenu solides et forts dans notre stade où l'on reste sur une bonne série. On veut continuer de la sorte. Cela va être un match particulier car cette équipe nous a barré le chemin d'une finale au Stade de France. Mais maintenant ceci est derrière nous, on a tourné la page. On connait les qualités de Rennes, leurs points forts et les moins forts pour essayer de gagner ces trois points qui sont importants en terme d'objectifs à atteindre d'ici la fin de saison.

A lire également

26mar2024

Féminines

Votre prochain rendez-vous pour encourager nos féminines c'est le samedi 13 avril à 14h avec la réception du Losc à Grammont. réservez vos places dès à présent. Toutes les infos billetterie sont iciLa billetterie pour cette rencontre est ouverte
Lire la suite

05mar2024

Équipe pro

Le dimanche 7 avril à 15h, le MHSC recevra le FC Lorient dans un match très important pour son maintien en Ligue 1 Uber Eats. A cette occasion, le club met en vente des places à partir de 5 euros, que vous pouvez vous procurer dès à présent. Un seul
Lire la suite

28mar2024

Équipe pro

Avant le déplacement au havre ce dimanche (15h), zoom en un coup d'oeil sur les chiffres clés de cette rencontre  avec l'infographie de la semaine   
Lire la suite