Ce dimanche à Bourges, la section féminine du MHSC s’apprête à disputer deux rencontres cruciales. A 13h30, les U19 joueront la finale de leur championnat face à Juvisy. A 16h45, sur le même terrain, l’équipe séniors jouera quant à elle la finale de la Coupe de France face à l’Olympique Lyonnais. Respectivement capitaine des U19 et défenseure centrale de l’équipe première, Lalia Dali et Kelly Gadéa croisent leurs regards sur ces deux finales en lettres capitales.
En premier, lieu, revenons sur vos parcours respectifs avant ces deux finales…
Kelly GADEA : On a débuté par un derby remporté à Nîmes (2-1), avant d’aller gagner à Toulouse Saint-Simon (6-0). En 8e de finale, ça s’est compliqué contre Rodez puisqu’on a dû attendre la séance des tirs au but pour se qualifier. Durant toute la partie, on a fait le maximum pour marquer et forcer la décision, on a tapé le poteau, l
a barre transversale, on a eu plusieurs occasions franches, et quand la séance des tirs aux buts est arrivée, j’ai forcément repensé à notre échec dans les mêmes conditions en finale de la Coupe de France la saison dernière contre Saint-Etienne. Heureusement, les filles ont eu assez de force mentale pour marquer leurs tentatives et notre gardienne, Laetitia Philippe, a fait le nécessaire dans les buts. En quart de finale nous avons éliminé Toulouse (D2, 5-1) avant de battre le PSG sur son terrain en demi-finale. Cette dernière victoire a d’ailleurs une saveur assez particulière pour moi puisque c’était la première fois que l’on battait un « gros » cette saison.
Lalia DALI : Nous avons fait un début de saison plutôt moyen… On avait du mal à jouer ensemble mais la défaite à Lyon juste avant Noël (4-1) nous a réveillées. Il y a eu une grosse remise en question, beaucoup de discussions entre nous, avec le coach aussi, et ça a porté ses fruits. Depuis janvier, l’équipe est transformée. On va toutes de l’avant, on joue ensemble et nous n’avons qu’un seul objectif : gagner cette finale. En début de saison on avait parfois trop tendance à jouer sur nos individualités alors que notre force est avant tout collective et c’est ce que l’on montre depuis janvier avec un très bon parcours qui nous a mené jusqu’à cette finale. Ensemble on peut aller loin comme on l’a montré contre Lyon. En fait, les deux matchs contre les Lyonnaises, autant la défaite à l’aller que la victoire au retour sur le même score (4-1) ont été des matchs références.
Comment abordez-vous cette finale ?
K.G. : En championnat, la situation est compromise pour une qualification en Ligue des Champions alors forcément, la Coupe de France est devenue notre priorité. Honnêtement, je pense à cette finale depuis plusieurs jours déjà. Je suis impatiente. Ça va être un grand match à jouer. Lyon est une très belle équipe, il faudra tout donner et pourquoi pas décrocher la séance de tirs aux buts. Si on arrive à ce moment là, après, tout est possible. Mais je suis persuadée qu’on peut aussi rivaliser dans le jeu avec cette équipe lyonnaise. On les a tenues en échec (1-1) quand elles sont venues ici en championnat et on va essayer de reproduire cette performance. On s’entend très bien hors du terrain, on rigole, on s’amuse et je suis persuadée que sur le terrain si on est vraiment toutes ensembles dans un bon jour on peut battre n’importe qui et soulever des montagnes.
L.D. : Une finale c’est toujours un match à part. L’an dernier on avait eu un peu de pression avant de poser notre jeu. Maintenant, on sait ce qu’est une finale, on connait le contexte, alors, on ne se met pas de pression. Ce n’est que du bonus. Faire le doublé cette année avec les filles de la D1, ce serait vraiment génial.
Un mot sur votre adversaire
K.G. : Lyon est pour moi la meilleure équipe d’Europe et peut-être même du monde. Le plus impressionnant, c’est qu’au-delà de leurs très grandes qualités, les Lyonnaises sont régulières dans leurs performances, malgré le fait qu’elles aient énormément de matchs à jouer et beaucoup d’efforts à faire. Les Lyonnaises sont fortes dans tous les secteurs du jeu mais leur trio du milieu de terrain Henry-Cruz-Abily est vraiment impressionnant.
L.D. : Juvisy est une équipe que l’on connait peu puisqu’elle évolue dans la poule Nord (la finale U19 oppose le MHSC, vainqueur du groupe Sud à Juvisy vainqueur du groupe Nord NDLR) mais Juvisy a apparemment un gros potentiel physique. Maintenant, on ne voit pas trop par rapport à l’adversaire mais surtout par rapport à nous. L’important c’est que nous soyons prêtes. Si l’on donne tout sur le terrain, nous n’aurons aucun regret.
Si vous deviez parler l’une de l’autre, ça donnerait quoi ?
K.G. : Lalia est une très bonne joueuse pour l’avenir du club. Elle effectue un gros travail au milieu de terrain. En plus de récupérer beaucoup de ballons, elle sait aussi les donner proprement. C’est aussi quelqu’un de caractère qui est très écoutée par le groupe et je pense que c’est aussi pour cela que Nicolas Delépine a choisi de lui confier le brassard de capitaine.
L.D. : Kelly est une référence : jeune, forte techniquement, tactiquement et physiquement et avec un men
tal irréprochable. On ne peut que l’admirer car sur un terrain, elle donne toujours le maximum. J’ai eu l’occasion de jouer avec elle dans les catégories de jeunes lors de son 1er passage à Montpellier et quelques fois en équipe première depuis son retour. Même si tu fais une erreur, malgré le fait qu’elle soit jeune, elle te conseille et t’encourage. C’est agréable d’évoluer avec elle. Enrichissant aussi.
Pour conclure, quel conseil vous donneriez vous mutuellement ?
K.G. : Je leur dirais juste de se souvenir qu’en D1, un match Juvisy-Montpellier est toujours très particulier. C’est un peu comme PSG – OM. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi mais c’est comme ça. Alors elles devront mettre toute leur énergie pour l’emporter et conserver leur titre acquis la saison passée. Je suis persuadée qu’elles ont toutes les qualités pour y parvenir. J’ai confiance en elles.
L.D. : Si Kelly pouvait placer un bon coup de tête sur un corner ou un coup-franc et amener l’équipe vers la victoire, ce serait super de finir l’année comme ça (rires) ! Quoi qu’il en soit, je suis persuadée que cette finale contre Lyon est vraiment à leur portée. Je suis sûre qu’elles peuvent réaliser quelque chose de beau et ramener cette coupe à Montpellier.
CV
Kelly Gadéa. Née le 16 décembre 1991 à Nîmes. 1m69, 62 kg. Poste : Défenseure centrale. Cette saison : 19 matchs (7 buts) en championnat ; 5 matchs (1 but) en Coupe de France.
Arrivée au MHSC à l’âge de 13 ans cette défenseur centrale intraitable dans les duels et dotée d’un grand sens tactique a rapidement impressionné ses entraîneurs. Pour preuve, Kelly a disputé son 1er match en D1 à seulement 14 ans ! Après un passage à Saint-Etienne entre 2007 et 2010, Kelly est revenue dans son club formateur en il y a bientôt deux ans et y a obtenu ses gallons d’internationale A. Cette saison, elle a disputé toutes les rencontres du MHSC (8 buts inscrits) et s’affirme de plus en plus comme l’une des meilleures joueuses françaises à son poste.
Lalia Dali. Née le 14 mai 1993 à Saint-Dizier. 1m63, 52 kg. Poste : Milieu défensif. Cette saison : 14 matchs (2 buts) avec l’équipe U19 et 2 matchs avec l’équipe première (1 en Coupe de France et un en championnat)
Après avoir débuté le foot à 6 ans à Vic la Gardiole près de Frontignan, Lalia Dali est arrivée au MHSC en Benjamines et a toujours évolué au club. Capable de récupérer un nombre incalculable de ballons mais aussi de les relancer proprement, Lalia Dali est un des éléments essentiels de l’équipe U19 du MHSC et une des joueuses d’avenir du club. Discrète et effacée, cette lycéenne qui passera un bac STG en juin prochain est aussi calme dans la vie que dotée d’un sacré caractère sur le terrain. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles son entraîneur Nicolas Delepine lui a confié le brassard de capitaine.
