Après avoir conforté sa 2e place au classement de D1 le week-end dernier, le championnat fait relâche ce week-end pour la section féminine du MHSC… Mais pas question pour autant de se relâcher justement. Ce dimanche (13h à Sussargues), les filles de Sarah M’Barek reçoivent Arpajon (D2) en 8e de finale du Challenge de France. A cette occasion, mhscfoot.com est allé à la rencontre d’une des plus jeunes joueuses de l’effectif, Marion Torrent.
Le regard bleu est pétillant, le sourire franc, les fringues genre fashion dernier cri… La démarche elle, ressemble plus à celle d’une habituée des vestiaires de défilés de mode qu’à ceux des terrains de sport… Bref, l’antithèse des stéréotypes (souvent erronés) qui collent à la peau du foot féminin. Mais ne vous y trompez pas, Marion Torrent, 18 ans à peine, est belle et bien une footballeuse de haut niveau. Et lorsqu’on lui dit justement qu’elle ne ressemble pas à l’image que l’on se fait d’une footballeuse, sa réponse est cinglante : « Tant mieux ! Je pense qu’aujourd’hui beaucoup de joueuses n’ont plus le look d’une footballeuse comme certains en ont l’image. Souvent, nous sommes cataloguées comme des hommes… alors si on ressemble à une fille ça amènera peut être les gens à venir nous voir et à faire tomber les préjugés », sourit-elle. Très bien mademoiselle… Alors, place au terrain.
SON PARCOURS. – Décidément, Marion Torrent est une adepte des contrepieds. Et pas seulement sur le terrain. A écouter son accent chantant, on pourrait croire que Châlons-en-Champagne, sa ville natale, se situe sur la Côte d’Azur… Non je vous rassure, je ne suis pas aussi nul que cela en géographie. Si elle est née en Champagne, Marion Torrent a grandi avec ses parents et son frère du côté d’Aix-en-Provence où elle a découvert le foot très jeune : « J'ai commencé le foot à l’âge de six ans grâce à mon père et mon frère. Mon frère a d’ailleurs été contacté par Auxerre avant de connaître plusieurs blessures et a longtemps joué en amateur. » La famille adepte du football, le Stade Vélodrome pas très loin – « Mais je serai bien évidemment supportrice du MHSC le 23 avril prochain lors de la finale de la Coupe de la Ligue », clame l’intéressée - Voilà un terrain de prédisposition bien propice à aimer le ballon rond. Tout ceci sera définitivement entériné à l’occasion de la Coupe du Monde 1998. « Cela a été l'élément déclencheur », reconnaît-elle. C’est donc à Luynes, aux côtés de son frère de 5 ans son aîné que Marion Torrent a tapé ses premiers ballons… Avant de faire le grand saut.
UNE VIE A MONTPELLIER. – Sarah M’Barek s’en souvient comme si c’était hier. Nous sommes en 2004. « Son père est venu avec un CV, un livre sur Marion contenant des photos et son parcours, se souvient l’actuel coach de la section féminine du MHSC qui dirigeait alors les 13 ans du club. Il m’a demandé si ça fille pouvait faire un essai en me disant qu’elle promettait, qu’elle jouait avec les garçons, qu’elle était Capitaine… Il n’y avait pas photo. Au bout de 5 minutes, j’ai vu qu’elle était au dessus ». La belle histoire commence. Marion Torrent signe au MHSC alors qu’elle n’a que 12 ans et demi à peine. « A l’époque il y avait peu de joueuses et elle était tellement au dessus que l’on s’est permis de la recruter aussi jeune, précise Sarah M’Barek. Ce n’est plus dans notre politique aujourd’hui. On essaie de laisser les filles dans leur famille jusqu’au Lycée ». Le jeu en valait la chandelle. Depuis, Marion Torrent a franchi tous les échelons, de son premier match en D1 joué à 15 ans au titre de championne d’Europe des 19 ans remporté en Macédoine avec l’Equipe de France en 2010.
Capable d’évoluer en position d’arrière droit, de défenseur centrale ou de milieu défensif, Marion est doté d’une technique sûre même si elle avoue « devoir encore progresser en termes de relance ». Mais sa force réside dans sa grande capacité d’adaptation. « Le fait d’être arrivée si jeune à Montpellier m’a obligé à me débrouiller seule, à forger mon caractère à prendre confiance en moi, explique la jeune joueuse du MHSC qui fêtera prochainement ses 19 ans. Depuis que je joue, que ce soit en club ou en équipe de France, j’évolue souvent aux côtés de joueuses plus âgées que moi ça fait avancer. Ça aide à progresser car on prend ses marques plus rapidement. »
LE DÉBUT DE SAISON. – Les départs de Sabrina Viguier, Julie Soyer, Morgane Courteille, Elodie Cordier et autres Laura Agard ces deux dernières saisons ont poussé Sarah M’Barek à profondément revoir sa défense. Une réorganisation dont a su profiter Marion Torrent. Tantôt défenseur central, tantôt arrière droite, la jeune montpelliéraine a déjà disputé 14 matchs depuis l’ouverture de la saison. « J’ai une petite préférence pour l’axe mais quand on me dit que je joue, je suis contente. Je ne peux pas me permettre de faire des manières », explique modestement la jeune Montpelliéraine. J’estime avoir réalisé un début de saison moyen. J’ai encore beaucoup de travail et d’efforts à fournir car je dois encore progresser. » avoue-t-elle avant d’ajouter dans un petit sourire : « La Coupe d’Europe et l’expérience de pouvoir jouer au Stade La Mosson me manquent. L’Europe c’est une expérience particulière et j’espère que nous la disputerons l’an prochain. » Depuis la défaite surprise du PSG à domicile la semaine passée devant Hénin (1-2), l’affaire semble plutôt bien engagée. Avec 12 points d’avance sur le PSG (qui compte un match de plus à jouer), les Montpelliéraines ont conforté leur 2e place au classement synonyme de qualification pour la prochaine Coupe d’Europe. « Cette 2e place, c’est vraiment l’objectif, conclut Marion Torrent. On l’a toute dans un coin de notre tête mais il va falloir rester vigilantes jusqu’au bout. 
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Ce week-end, l’objectif sera différent puisque les Montpelliéraines participeront aux 8es de finale du Challenge de France en recevant l’équipe d’Arpajon (D2), ce dimanche à Sussargues (13h). « Depuis 2 ans, nous avons toujours été présentes sur les gros matchs, mais sur les matchs présumés plus simples on a parfois tendance à se relâcher, souligne Marion Torrent. Nous avons un peu plus de mal face à des équipes de division inférieure comme on a pu le voir contre Villeneuve au tour précédent où l’on ne marque qu'en fin de partie. A nous de prendre ce match très au sérieux pour ne pas se laisser surprendre. »
L’EQUIPE DE FRANCE. – Derrière son petit gabarit et sa relative timidité, Marion Torrent cache un caractère bien trempé. Suffisamment en tous cas pour que les entraîneurs nationaux l’appelle en Equipe de France avec l’étiquette de joueuse « surclassée » ; suffisant aussi pour que Paco Rubio, son sélectionneur en 17 ans lui confie le brassard de Capitaine lors du championnat d’Europe en 2009, avec une 3e place à la clé. Un an avant le sacre européen de 2010… avec les 19 ans cette fois. Un maillot bleu qu’elle espère retrouver l’été prochain lors de la Coupe du Monde de la catégorie. « L’Equipe de France apporte plus d’expérience, On rencontre d’autres pays, d’autres cultures de foot, souligne Marion Torrent. Mais avant d’y penser, J’accorde beaucoup d’importance à mes performances en club. Les sélections en Bleu ne viennent que si vous réalisez de belles performances en club. » Belle preuve de maturité.
LA VIE EN DEHORS DU FOOT. – Pour Marion Torrent, vie et football sont indissociables tant le ballon rond a rythmé son apprentissage de la vie. Partie du domicile familial à 12 ans pour vivre de sa passion alors qu’elle était de son propre aveu « une fille très sage et très timide », elle a vite dû prendre son destin en main. « Partir tôt du domicile familial, ça donne des responsabilités, ça forge le caractère, souligne-t-elle. Quand on ne voit pas souvent ses parents, c’est parfois difficile mais ça m’a fait grandir plus vite. Dans le quotidien ça m’a fait grandir. Même quand apparemment il n’y avait pas de solution, il fallait bien se débrouiller et en trouver une. », sourit celle qui avoue « aimer passer du temps entre amis et faire du shopping ». Côté études, après avoir obtenu son bac l’été dernier, la jeune Montpelliéraine avoue « vivre une année blanche. » Explications : « Je souhaitais passer le concours d’entrée dans une école de Fitness mais je m’y suis prise un peu tard du coup je l’ai raté, explique la jeune Montpelliéraine. Du coup, je passe actuellement certains concours d’éducateur sportif en attendant de repasser ce diplôme plus tard ». En attendant, Marion, à peine 18 ans, passe son permis pour ne pas perdre de temps. Histoire de préparer au mieux une future vie professionnelle dans laquelle elle espère lier ses deux passions : le sport et la mode : « J’aimerais ouvrir un institut où il serait possible d’allier les deux en même temps… » Et pourquoi pas ?
Du Tac au tac
Si tu devais citer
- Une de tes qualités, sur le terrain : Ma technique
- en dehors du terrain : Je suis assez serviable
- Un défaut sur le terrain : Mon manque de vitesse
- en dehors : Je manque de diplomatie
- Son plat préféré : L’Escalope milanaise
- Celui que vous ne devez pas lui préparer si vous l’invitez à diner : Du poisson
- Son pêché mignon : La charcuterie
- Son rêve : Etre footballeuse professionnelle
- Comment elle se voit dans 20 ans : C’est trop tôt. Je ne me projette pas aussi loin
Plutot
• Zaz ou Zazie : Zazie
• Courgettes farcies ou Sushis : Sushis
• Batterie ou Flute : Batterie
• Mahmadou Sakho ou Adil Rami : Mahmadou Sakho
• Massacre à la tronçonneuse ou Blanche neige et les 7 nains : Blanche neige et les 7 nains
• Inter Milan ou Milan AC : Milan AC
• Randonnés en raquettes ou Fiesta à Ibiza : Fiesta à Ibiza
• Petit resto en amoureux ou Barbe à Papa à la Fête foraine : Barbe à Papa à la Fête foraine
• David Guetta ou Bob Sinclar : David Guetta
• Les 12 coups de midi ou Tout le monde veut prendre sa place : Tout le monde veut prendre sa place
• Julia Roberts ou Nicole Kidman : Nicole Kidman
• George Clooney ou Johnny Deep : Johnny Deep
