Victime d’une rupture du ligament croisé du genou en janvier 2017, l’attaquante suédoise du MHSC retrouve peu à peu ses sensations. A l’heure de la réception du Paris FC ce dimanche à Grammont (15h 17e journée de D1 féminine), rencontre avec cette joueuse qui n’a perdu ni son sourire jovial ni son implacable sens du but.
Sofia. Tu as repris la compétition en octobre dernier contre Zvezda en Ligue des Champions. On imagine que c’était un vrai soulagement pour toi….
Oui c’était un vrai plaisir. Je profite de chaque entraînement et de chaque match pour prendre du plaisir. Je suis simplement très heureuse d’être de retour sur le terrain. Ça m’avait énormément manqué. Désormais, cette blessure appartient au passé. Je suis tournée vers l’avenir et les matchs qui viennent.
En plus tu as marqué dès ton retour (victoire 2-0, en Russie), ce qui a permis à ton équipe de se qualifier malgré sa défaite à l’aller (0-1)...
Oui. Ça m’a vraiment fait du bien, car, quand tu sors d’une longue période de blessure comme ça, tu doutes toujours forcément un peu de ton niveau. C’était important pour l’équipe d’abord, mais aussi pour ma confiance personnelle. Je sais bien qu’on dit souvent que, pour une attaquante, c’est toujours bien de marquer, mais là, c’était encore plus le cas.
En championnat tu as également inscrit un but important la semaine passée contre Guingamp. Quel regard portes-tu sur cette rencontre (victoire 3-1 du MHSC) ?
Notre 1ère mi-temps a été difficile. Nous avons eu du mal collectivement, que ce soit offensivement ou défensivement, mais après l’ouverture du score des Bretonnes, nous avons réalisé une très belle seconde période en nous créant beaucoup d’occasions et en en concrétisant trois pour finalement parvenir à l’emporter.
Sur un plan personnel, après un triplé contre Bordeaux (9e journée), tu n’avais plus marqué en championnat depuis. Comment l’expliques-tu ?
C’est difficile à expliquer parfois… Quand tu es attaquante, tu connais toujours des périodes où tu marques et d’autres où tu marques moins, mais, à force de travail, ça finit toujours par revenir. Je n’ai pas douté. Cela dit, même si je me sens très bien en ce moment, je suis aussi consciente que j’ai encore beaucoup de travail à effectuer pour retrouver le niveau qui était le mien avant ma blessure, car, à ce moment-là, j’étais sans doute à un niveau que je n’avais jamais atteint au cours de ma carrière. Après une blessure comme celle-là, il faut forcément un peu de temps mais je sens que je suis sur le bon chemin pour retrouver ma forme et je suis sûre que dans quelques mois, je serai à nouveau au top. Même si c’est encore un peu dur par moments, je sens que les sensations reviennent au fil des entraînements et des matchs. Je me sens à 100 % de ma forme mais je dois encore retrouver les repères et les bonnes solutions au bon moment sur le terrain.
Quelle est la différence entre Sofia avant et après la blessure ?
Je me sens beaucoup plus forte mentalement. C'est difficile à expliquer mais je sens presque que maintenant rien ne peut me faire mal. J'ai vécu 7 mois très difficiles donc désormais je prends du plaisir sur le terrain, tout simplement !
Comment juges-tu ta saison personnelle ?
Tout est arrivé très vite. Après mon retour de blessure j’ai enchaîné les matchs, que ce soit en championnat, en Ligue des champions ou en Coupe de France. Parfois c’était un peu difficile physiquement après autant d’arrêt mais je suis tellement contente de jouer que j’ai envie de disputer tous les matchs. Je pense avoir fait de belles prestations, j’ai marqué des buts aussi et j’essaie toujours de faire le maximum pour aider l’équipe.
Le but c'est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ?
Bien sûr ! Au début, il est certain que quand tu reviens, même si tu as confiance en toi tu doutes un peu, mais c'est à moi de faire les efforts, de continuer à travailler et, au fil du temps, les buts s’enchaîneront. Ce qui est sûr, c'est que le bruit du ballon qui rentre au fond des filets je l’aime toujours autant (sourires)
Comment évalues-tu la saison de l’équipe ?
Nous avons fait de très belles choses et vécu des matchs un peu plus compliqués. Aujourd’hui, nous sommes qualifiées pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, nous sommes 3e en championnat et on doit pousser pour remporter tous nos matchs et nous verrons si nous pouvons terminer 2e. Nous avons une belle équipe et on doit y croire jusqu’au bout. En plus, il règne une très belle ambiance au sein du groupe. Nous avons eu pas mal de blessées mais chacune revient peu à peu. C’est important pour la suite.
Un mot sur l’Algarve Cup que tu as disputée avec la Suède
Cela s’est très bien passé. C’est toujours une fierté pour moi de porter le maillot de la Suède et de jouer pour mon pays. Nous avons fait un beau parcours en arrivant en finale (celle-ci prévue face aux Pays-Bas a été annulée en raison de la pluie NDLR). C’était une belle aventure.
Comment abordes-tu la série de matchs importants qui se profilent avec la venue du Paris FC aujourd’hui, la double confrontation contre Chelsea en Ligue des Champions puis la réception du PSG en D1 le 1er avril prochain ?
Ce sont tous des matchs difficiles mais, pour moi, ce sont les meilleurs matchs de l’année à jouer car on évolue contre des équipes de grandes qualités. Mais le plus important dans ce genre d’enchaînement, c’est de ne pas se projeter trop loin et de penser d’abord au match qui arrive. Ça commence par celui de dimanche face au Paris FC. Nous sommes certes devant cette équipe au classement mais nous allons devoir faire très attention et jouer notre jeu avec l’objectif de gagner cette rencontre. Ensuite et seulement ensuite nous penserons à la suivante. Nous espérons que les supporters viendront nombreux pour nous soutenir. Nous avons besoin de leur soutien.
