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Ma Coupe du Monde à moi… Virginia Torrecilla

Suite de nos articles de présentation du mondial en Russie. Aujourd’hui, rencontre avec Virginia Torrecilla qui évoque la sélection nationale espagnole

Virginia. Quand on te parle de la Coupe du Monde, quel est le premier souvenir qui te vient à l'esprit ?
Je dirai la finale de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud entre l’Espagne et les Pays-Bas avec ce but d’Iniesta (victoire 1-0 des Espagnols). C’est quelque chose que je n’ai jamais oublié. J’avais 16 ans et j’habitais encore à Majorque. Je l’avais regardée avec mes parents et toute ma famille à Majorque dans un restaurant. Il y avait beaucoup de monde. Je m’en rappellerai toute ma vie. Après, tout le monde a fait la fête dans la ville. C’est le match qui m’a le plus marqué. En plus, on n’avait jamais gagné cette compétition.

Le joueur qui t’a le plus marqué ?
Iker Casillas. C’est quelqu’un qui a fait beaucoup de bien au foot espagnol. Il a également montré que le capitanat n'était pas seulement réservé aux joueurs de champ mais qu'il pouvait aussi être bien porté par des gardiens de but. C’est quelqu’un qui montre aux gens que le foot c’est quelque chose de normal. Mon autre exemple, c'est Puyol.

Tu as joué une Coupe du Monde au Canada. Qu'est-ce qui rend cette compétition si spéciale ?
Oui c’était au Canada, ma première Coupe du Monde, j’avais 20 ans. C’était quelque chose d’incroyable. En plus, c’était la première fois que l’équipe féminine espagnole se qualifiait pour une Coupe du Monde. C’était trop beau (sourire). Sur le terrain, je pense que nous aurions pu faire beaucoup mieux. Ça a été une déception d'être éliminée au premier tour mais c'était une belle première pour apprendre. On essaiera de faire mieux la prochaine fois. Plus généralement, c'est toujours un moment très spécial de jouer avec la sélection, pas seulement la Coupe du Monde mais aussi l'Euro, les Jeux Olympiques... Jouer avec son pays, ce sont toujours des moments magnifiques. J'aimerais vraiment jouer les JO au moins une fois dans ma carrière même si je sais que c'est quelque chose de compliqué car il n'y a que trois places pour les équipes européennes.... Ce serait fabuleux !

Vas-tu suivre la Coupe du Monde masculine en Russie cet été ?
Bien sûr que je vais la suivre, c’est normal. Nous, l’Espagne, nous vivons beaucoup le foot. Chez nous, c’est le sport le plus important, alors hors de question de louper ça !

Si tu devais présenter cette équipe d'Espagne, comment le ferais-tu ?
Je pense qu’en ce moment nous avons une équipe très forte. On est passé d’une génération magnifique avec Iker Casillas, Puyol, Xavi à une autre, plus jeune, mais également très talentueuse avec Ascensio, Ceballos, Lucas Vasquez… Collectivement et individuellement ils sont très forts, donc, avec ces joueurs-là, je pense qu’on va faire un très beau parcours… Après ça reste du foot, donc,  il y a aussi une part de hasard et de chance.

Avec toujours ce jeu de possession inventé par le FC Barcelone... C'est pareil chez les filles ?
Oui. Nous avons nous aussi cette philosophie de possession en sélection. C'est la base de notre football. Je m'entraîne et je joue avec cette philosophie-là depuis que j’ai 14 ans. C’est culturel chez nous et ça marche bien chez les filles comme chez les garçons alors je ne vois pas pourquoi on en changerait.

L’attente est forte au pays ?
Cette année les gens s’attendent à beaucoup de choses, surtout après la très bonne campagne éliminatoire que nous avons faite. On a très bien joué, l’équipe a marqué beaucoup de buts… ça promet.

Jusqu'où espérez-vous aller ?
Je ne sais pas. Au pays on parle d’arriver à la demi-finale mais comme je l'ai dit précédemment il n'y a pas que le talent ; il y a aussi le facteur chance.

Côtoies-tu des joueurs de la sélection ?
Je connais bien Marco Ascensio (photo) car il est originaire de Majorque comme moi. Nous avons passé 3 ans ensemble au pôle espoir de la ville et nous avons beaucoup discuté à cette époque-là. J’étais aussi en sélection des Baléares avec lui quand je jouais encore avec les garçons. C'est celui dont je suis le plus proche. Je connais aussi Piqué parce que je jouais au FC Barcelone avant et que nous avons parlé ensemble quelquefois, mais ce serait beaucoup trop exagéré de dire que l'on se côtoie beaucoup avec les joueurs de l'équipe masculine. Le seul que je connais vraiment c’est Marco. C’est quelqu’un de très gentil. Il a beaucoup de talent. Ce n'est jamais facile de quitter Majorque pour s'adapter à Madrid mais il le fait très bien et je suis très heureuse pour lui.

C’est ton chouchou ?
Non ce n’est pas mon chouchou (rire). C’est quelqu’un avec qui je m’entends très bien. Je pense aussi que ce qu’il a traversé dans l’enfance avec la perte de sa mère très jeune, ça l’a fait grandir très vite. Il a beaucoup de mérite.

Dans le groupe de l’Espagne il y a le Portugal, le Maroc et l’Iran. Quel regard portes-tu sur ces adversaires ?
La moitié des gens pensent que c'est un peu facile mais ce n'est à mon sens pas le cas. Les Portugais ont gagné l’Euro il y a 2 ans. Dans un groupe comme celui-là tout peut arriver. Ce sera à nous de faire du mieux possible pour gagner tous les matchs. Ce n'est pas un groupe facile.

Quelle est la place du foot à Majorque, ton île natale ?
Sur le plan des clubs, nous vivons un moment difficile puisque le Réal Majorque est descendu en 3ème division, alors c‘est différent car avant, Majorque était en D1, on était vraiment chaud dans mon île (sourire). Quoi qu'il en soit, comme je l’ai dit précedemment, en Espagne le foot fait partie intégrante de la société de la vie. Tout le monde est fan de foot.

Un mot sur l'équipe féminine espagnole…
Notre sélection est très jeune. Notre formation réalise aussi de très bons résultats et beaucoup de jeunes joueuses tapent à la porte de l'équipe A. Nous avons un très bon collectif, on est vraiment une famille et ça, ça se voit sur le terrain. Depuis que je joue en sélection, c'est certainement la meilleure équipe dans laquelle j’ai jouée. Elle se compose de 8 ou 9 joueuses issues du FC Barcelone et presqu’autant de l'Atletico Madrid. La particularité du jeu de Barcelone c'est que chacun joue en une ou deux touches de balle et cela crée une identité forte.

Quelle est la place de la sélection au pays et dans ton cœur ?
Jouer avec le maillot de ton pays, c’est quelque chose d’incroyable. Tu ne peux pas l’expliquer, tellement c’est fort.

Un mot sur la Coupe du Monde féminine en France qui aura lieu l’été prochain…
J'ai vraiment envie d'y être. Je l’ai dit 40 000 fois, pour moi, la France c’est ma 2ème maison. Je suis très bien ici, j’ai très bien accroché avec ce pays. J'espère pouvoir jouer ici à Montpellier avec l'équipe nationale espagnole mais bon, on verra. Pour nous, l’objectif sera de passer le premier tour et, plus globalement, de s’améliorer, d’être meilleures que ce que nous avons fait avant. Je pense qu’on a une très bonne équipe pour le faire mais bon pour cela, en plus des qualités de jeu, il faudra aussi peu de chance.

Qui sont pour toi, les favoris de la compétition ?
Je vois l’Espagne mais aussi le Portugal qui a remporté le dernier Euro et la France car ils ont une très bonne équipe. Après, pour être honnête, je suis très peu le foot masculin, sauf la Coupe du Monde bien sûr !

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