Les Montpelliéraines disputent cet après-midi en Lombardie (15h) leur huitième de finale aller de la Ligue des Champions. Un déplacement qui a de multiples valeurs symboliques.
Le 16 octobre dernier, lorsque le tirage au sort a désigné les Italiennes de Brescia comme prochain adversaire des Montpelliéraines, le Président Laurent Nicollin a tout de suite souligné la dimension historique de l’événement. « Nous n’avons jamais joué de club italien que ça soit chez les garçons ou chez les filles, donc c’est sympa que le tirage ait désigné un adversaire transalpin. » Bienvenue donc à Brescia, ville d'environ 195 000 habitants, située en Lombardie, au nord de l’Italie entre Milan, Vérone et Bergame (carré bleu sur la carte). Tout ici respire le foot… Et même pour ceux qui n’ont pas la chance d’assister à cette rencontre, celle-ci a une saveur particulière car, même si le club masculin de la ville est aujourd’hui en Série B (équivalent de la 2e division) Brescia est un nom qui compte dans l’histoire récente du foot italien. A la fin des années 1990, le club lombard et son fameux maillot bleu floqué d’un scapulaire blanc a rythmé la mythique émission dominicale de Canal+ « l’Equipe du Dimanche » au gré de ses multiplies exploits sous les ordres du célèbre coach transalpin Carlo Mazzone. Alors qu’il avait fait monter Bologne en Série A quelques années plus tôt, ce dernier avait réussi le même exploit avec Brescia avant de ramener dans ses bagages un certain Roberto Baggio qui y a terminé sa carrière en 2004 (photo du haut). Dans son sillage plusieurs autres grands joueurs de la Péninsule y ont usé leurs crampons comme Andréa Pirlo (photo à côté de la carte), Daniele Bonera, Marco Delvecchio, Luigi Di Biagio, Luca Toni ou bien encore Dario Hubner. L’histoire retient aussi que Brescia fut l’avant dernier club européen comme joueur d’un certain Pep Guardiola. C’était au début des années 2000.
Du côté du foot féminin, c’est un club double champion d’Italie (2014-2016) et 2 fois vainqueurs de la coupe d’Italie (2012 et 2015), que s’apprêtent à affronter les Montpelliéraines. Lors de sa première participation en Coupe d'Europe lors de la Ligue des champions 2014-2015, elles avaient d’ailleurs été éliminées par l’Olympique Lyonnais d’une certaine Méline Gérard. Celle-ci raconte « Ça date d’il y a 3 ans mais je me souviens que le stade était plutôt sympa avec pas mal d’ambiance et une grosse ferveur derrière elles, souligne la gardienne montpelliéraine. Elles avaient mis pas mal d’impact physique et avaient une grosse envie de faire un résultat et de montrer qu’elles n’étaient pas là pour faire de la figuration. » Vainqueurs 5-0 à l’aller en Italie les Lyonnaises avaient également remporté le retour (9-0). « Cette rencontre à Gerland était mon 1er match de Ligue des Champions, sourit Méline Gérard. C’est donc c’est forcément un souvenir particulier pour moi. »
Ce rendez-vous sera donc un retour pour Méline tandis qu’il aura une saveur particulière pour Sandie Toletti et Marion Romanelli (photo du bas) qui ont toutes deux des origines italiennes. Sandie a des racines familiales dans le Piémont tandis que le grand-père de Marion est né à Trani, au Sud du pays. Les deux Pailladines pourraient disputer à cette occasion leur première rencontre sur le sol italien.
Les joueuses de Brescia ont fait tomber l’Ajax d’Amsterdam au tour précédent. « Certaines de mes coéquipières en sélection ont croisé cette équipe avec l'Ajax, explique l’internationale belge du MHSC Janice Cayman. Elles m'ont dit que c'était un groupe costaud dans les duels, qui ne lâchait rien et qu’il faudrait être vigilantes. A nous de faire le nécessaire mais il est certain que ce seront des matchs serrés. Il faudra se méfier. » « Je pense que cette équipe de Brescia a dû progresser comme l’ensemble du foot féminin, poursuit Méline Gérard. Ça va être un match compliqué que l’on va devoir aborder de la meilleure des manières. A nous surtout d’imposer notre jeu face à cette équipe. C’est à mon sens le plus important. »
Se méfier donc et tout donner pour faire un bon résultat là-bas pour aborder le match retour à La Mosson mercredi prochain (20h45) dans les meilleures conditions. Ce serait la plus belle des manières pour que ce match chargé d’histoire devienne simplement une belle histoire. Forza les filles comme on dit là-bas.
