La nouvelle gardienne montpelliéraine dévoile son parcours et sa personnalité avant de recevoir son ancien club cet après-midi (14h30) à Grammont. Rencontre avec une jeune femme déterminée.
Avant cet été, pour les supporters montpelliérains, Méline Gérard rimait plutôt avec cauchemar. Personne parmi les fidèles supporters du club n’a oublié cette finale du challenge de France 2011à Buxerolles où celle qui gardait alors les buts de l’AS Saint-Etienne avait écoeuré les attaquantes héraultaises en multipliant les exploits avant de détourner deux de leurs tentatives lors de la séance des tirs au but, offrant un sacre inespéré aux Stéphanoises. « C’est vrai que j’étais en réussite ce soir-là et l’équipe aussi d’ailleurs. Cette finale reste à ce jour encore le plus beau souvenir de ma carrière. » C’était il y 6 ans et depuis, la gardienne de 27 ans a bien grandi et est passée du statut de solide espoir à celui de valeur sûre à son poste dans l’Hexagone.
Au départ pourtant, rien ne destinait cette fille d’une mère comptable et d’un père chef de projet dans l’informatique à une carrière de footballeuse internationale. Le foot, pour elle, c’était avant tout une histoire de copains. « J’étais un peu garçon manqué, reconnaît-elle, donc je jouais dans la cours de récré avec les garçons… et après le boom de la Coupe du Monde 98, on a décidé de s’inscrire en club. C’était un peu la mode à l’époque. »
La native de Massy en région parisienne y tape donc ses premiers ballons avant de rejoindre le club de Montigny toujours en île de France où elle passera une décennie entrecoupée d’une saison au PSG. Sa régularité et la qualité de ses prestations à un poste de gardienne très recherché en France lui ont alors ouvert les portes de plusieurs clubs, mais après Montigny, Méline Gérard a opté pour un autre maillot vert, celui de l’AS Saint-Etienne. « J’ai choisi l’ASSE sur un ressenti, ça a été un vrai coup de cœur. J’y ai passé quatre années fantastiques. » Quatre années au cours desquelles elle s’est affirmée comme une joueuse cadre incontournable des Vertes en même temps qu’une des meilleures gardiennes tricolores.
Suffisant pour convaincre le grand Lyon de lui proposer un contrat et le poste de doublure de Sarah Bouhaddi. « Quand vous êtes appelée par le meilleur club du monde, c’est difficile de dire non même pour un poste de n°2 », souligne Méline qui compte une sœur du même âge (une fausse jumelle) et un frère de deux ans son aîné. « Je savais que ça allait être un tremplin pour moi. Je visais l’équipe nationale et Lyon m’a permis d’atteindre mes objectifs. La première année, j’étais d’abord là pour observer pour apprendre et pour m’adapter à ce nouveau statut car à Saint-Etienne je n’étais pas professionnelle. C’est un rythme de vie qui change, tout est mise en œuvre pour le foot c’était quelque chose de différent pour moi. J’ai eu la chance d’être appelée au bout de six mois en équipe de France donc le contrat était rempli. La deuxième année Sarah Bouhaddi s’est blessée ce qui m’a permis de faire une moitié de saison complète puis quelques matchs par-ci par-là et la troisième, on m’a a laissé l’opportunité de m’exprimer sur la coupe de France. Je ne retire que du positif de cette aventure. »
Certes, mais après avoir rempli l’armoire à trophées (d’entre autres), deux titres de championne d’Europe, Méline avait besoin de relever un nouveau défi. « Mon ambition était d’être n°1 dans un club et de trouver un maximum de temps de jeu car je savais qu’il fallait que je joue pour rester en équipe de France, pour essayer de franchir encore une étape et pourquoi pas aller titiller ce poste de n°1 en bleu qui me fait tant rêver. » Elle a donc rejoint le MHSC cet été avec envie et détermination. « Tout me plait ici: C’est un club qui joue la ligue des champions et qui peut la jouer chaque année, un club structuré, qui fait partie des meilleurs de France et qui a un vrai regard sur le foot féminin avec un président qui veut le développer et qui met les moyens pour. J’ai également entendu beaucoup de bien de l’ambiance qui régnait dans le groupe. Comme avec Saint-Etienne, j’ai vraiment eu un bon ressenti. Je me suis dit que c’était ici que j’allais me sentir la plus épanouie. C’est un choix qui me ressemble. »
Fille casanière mais aux multiples facettes et hobbies (elle aime pêle-mêle cuisinier, jouer de la guitare, s’intéresser à la préparation mentale après avoir fait des études dans ce domaine mais aussi entraîner les jeunes gardiennes), c’est donc désormais avec le MHSC que Méline espère écrire ses plus beaux souvenirs. « L’équipe me surprend dans le bon sens, souligne-t-elle. Je la trouve homogène, très intéressante sur le plan offensif ; ça percute, ça dédouble, on ne sait jamais d’où le but va venir car il peut venir de partout. L’équipe a un gros potentiel il y a vraiment quelque chose à faire cette saison. » Un potentiel qui va passer cet après-midi un sacré test avec la venue du champion de France en titre lyonnais ; l’occasion pour la nouvelle gardienne montpelliéraine de croiser quelques vielles connaissances. « Jouer contre son ancien club c’est toujours particulier d’autant que j’y ai gardé des amies comme Eugénie Le Sommer, Ada Hegerberg ou Camille Abily, mais je vais avant tout l’aborder comme un gros match car il est certain que je vais être sollicitée. Je vais mettre l’aspect sentimental de côté pendant 90 minutes et tout faire pour que l’on ressorte de ce match avec du positif et pourquoi pas quelques points ». Pour ce faire, il lui faudra réaliser un match semblable à cette fameuse finale de coupe d’il y a 6 ans. Et espérons pour le public montpelliérain que cette fois, Méline rimera avec divine.
