Marion Torrent : « Beaucoup de choses ont changé » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Marion Torrent : « Beaucoup de choses ont changé »

Joueuse de l’effectif actuel de la section féminine qui a disputé le plus de matchs sous la tunique héraultaise, Marion Torrent (qui a fêté ses 26 ans ce mardi), revient sur son épopée teintée d’orange et de bleu à l’aube du déplacement à Bordeaux ce dimanche (15h, 19e journée de D1)

Marion, si on te dit le chiffre 221, à ton avis, à quoi cela correspond ?
Je dirais mon nombre de matchs sous les couleurs du MHSC, c'est ça ou pas ? (sourire) C'est sans doute un hasard mais nous en parlions la dernière fois et je me demandais si j'avais franchi la barre des 200. Maintenant j'ai la réponse.

Du coup, que t’inspire ce chiffre ?
Ça reflète toutes les années que j'ai passées ici, mais cela montre aussi toute la confiance que m'a donné le club et le travail que j'ai essayé de fournir tout au long de ces années. J'ai eu la chance de commencer assez tôt (à 15 ans, en 2007 NDLR). La belle histoire se poursuit aujourd'hui et j'en suis très contente. C'est quand même un beau chiffre dont je suis fière. En plus, savoir que j'ai obtenu ce chiffre sous le maillot de mon club formateur, ça a forcément une saveur particulière. Quand j'évoluai chez les jeunes, j'avais hâte de jouer avec des « grandes », comme tout le monde je pense. Le jour où ça arrive, tu te dis, « ça y est ! » alors qu'en fait le plus dur commence… mais pouvoir s'imposer ici sur la durée c'est vraiment quelque chose de fort pour moi.

Te souviens-tu de ton 1er match ?
C’était contre Vendenheim en 2008, j'avais 15 ans. C'est vrai que c'était tôt. Maintenant, ça a beaucoup évolué. Lorsque j'ai commencé certaines joueuses démarraient très jeunes en D1 : j'ai commencé à 15 ans, Kelly Gadéa à 14, Aurélie Gagnet à 16 ans… C'est beaucoup plus rare aujourd'hui car il y a de plus en plus de joueuses, le niveau a évolué. Si j'avais 16 ans aujourd'hui, je ne sais pas si j'aurais à nouveau la chance d'évoluer en D1 si tôt.

Pouvoir s'imposer ici sur la durée c'est vraiment quelque chose de fort 

Quel est ton meilleur souvenir ?
C'est difficile de n'en retenir qu'un alors j’en retiendrai deux : le premier, c'est le succès en finale de Coupe de France en 2009 contre Le Mans à Gerland (photo ci-dessus). Le second c'est ma première aventure en Ligue des Champions lors de la saison 2009-2010. J'étais très jeune, c'était tout nouveau pour moi et c’était vraiment magnifique. C'était la première fois que je jouais au Stade de La Mosson devant autant de monde. C'est une compétition très différente et, au fond de moi, je me disais : « C’est top, tu joues la Ligue des Champions, comme les garçons ». À l'époque j'avais été surprise aussi par l'importance que nous avait donné le club. Aujourd'hui ça paraît anodin car on a une certaine notoriété, on est connu au sein du club, ce qui était beaucoup moins le cas l'époque, donc forcément ça marque.

Y-a-t-il un jour où tu t’es dit « aujourd’hui, je suis vraiment passée à côté de mon match » ?
Je ne saurai pas t’en citer un en particulier mais il y en a forcément eu plusieurs vu le nombre de matchs que j'ai joués. En plus, parfois c'est l'entraîneur qui te trouve mauvaise et parfois il ne te dit rien et c'est toi qui t'es sentie mauvaise, donc, le tout cumulé… (rires). Au niveau des matchs les plus difficiles, je retiens bien sûr les oppositions contre Paris et Lyon, surtout contre Lyon d’ailleurs. Quand je jouais ces matchs-là, j'étais très jeune et j'avais tellement de pression que je faisais parfois la boulette, une bonne passe décisive mais à l’adversaire (rires).

Ce n'est pas le nombre de matchs qui compte mais le club

Ton match le plus fou ?
Les matchs les plus fous sont souvent les grosses affiches où tu es menée au score et où tu arrives à renverser la situation. Quand je pense à ce genre de scénario, je revois évidemment le match contre le PSG à la maison la saison dernière (succès 2-1). Certains matchs contre Juvisy (devenus Paris FC depuis) se sont également déroulés de la sorte. Et puis, il y les scénarios inverses où tu mènes au score avant de te faire renverser. A ce niveau-là, le match qui revient forcément est celui contre les Suédoises d’Umea en quart de finale de la Ligue des Champions (2010). On avait fait 0-0 là-bas et on menait 2-0 chez nous à un quart d’heure de la fin… pour finalement se faire égaliser dans le temps additionnel et donc éliminer au nombre de buts à l’extérieur. Quand c’est dans ce sens-là, ça fait mal à la tête…

Ça fait quoi d’être la joueuse la plus capée de l’effectif actuel ?
Ce n'est pas forcément quelque chose auquel je pense tous les jours, mais vu mon nombre d'années au club, je me doutais forcément que pour ce titre honorifique là j'étais en concurrence avec « Néné » (Laetitia Philippe). Elle aussi est là depuis très longtemps.

En quoi le club a changé 221 matchs après tes débuts ?
Ça c'est sûr que ça a beaucoup changé. La première chose, ce sont les infrastructures. Beaucoup de choses ont été mises en place pour nous. Il y a des nouveaux locaux mais aussi une nouvelle notoriété ; beaucoup de communication a été élaborée autour de nous, nos matchs sont beaucoup plus suivis. Beaucoup d’aspects ont changé, sans oublier le plus important qui est que l'on s'entraîne en journée et que l'on est toutes professionnelles. Quand j'ai commencé, chacun faisait ses études ou travaillait et venait s'entraîner après 18h. Au fil du temps, le club essaie de nous mettre dans les meilleures conditions possibles.

Je savoure chaque instant sous le maillot bleu

221 matchs avec le MHSC et presque 200 sans l’équipe de France en parallèle, avant, enfin, la reconnaissance cette année où tu as régulièrement été sélectionnée chez les Bleues…
La question revenait souvent et, plus les années passaient, plus je disais que je me concentrais sur les objectifs du club car, intérieurement, je me disais qu'avec les sélectionneurs et le temps qui passait j'avais de moins en moins de chance d'y être et que si aucun d'entre eux ne me testait, c'est forcément qu'il y avait quelque chose qui clochait chez moi. Je me disais que je ne devais pas convenir et qu’il me manquait quelque chose. Avec les circonstances et les changements de sélectionneurs, j'ai eu la possibilité d'avoir ma chance sous la direction de Corine Diacre. J'ai essayé de mettre en balance toute mon expérience accumulée en club et en sélection de jeunes durant toutes ces années pour faire les meilleures prestations possibles et cela a l'air de bien fonctionner. Le fait d'y être maintenant, à mon âge et avec mon expérience, c'est sans doute bénéfique. Ce qui est certain c'est que j'ai attendu cette sélection tellement longtemps que je savoure chaque instant sous le maillot bleu. Quand on y goûte c'est difficile de lâcher le morceau (sourire). À moi de tout faire pour y rester. Ça passe par de belles prestations en sélection bien sûr mais aussi en club au quotidien.

Quel regard portes-tu sur la saison actuelle ?
Sur un plan personnel, j'ai une très belle saison. Je ne pensais pas être appelée en sélection, donc, à avoir autant de temps de jeu avec l'équipe de France en plus du club. Concernant le MHSC justement, je pense que notre saison est plutôt belle. Nous avons juste fait un faux-pas contre Fleury (1-1). Nous avons fait un très mauvais match contre Lyon au match aller puis une belle prestation au retour malgré la défaite. Il y a aussi eu ce revers au PSG (3-1), mais nous avons bien rectifié le tir au retour en l’emportant 3-0 à domicile. Concernant le Paris FC (ex-Juvisy), ce sont toujours des matchs accrochés avec un rapport de force mais, à l'aller comme au retour, nous avons su le faire tourner en notre faveur. Concernant la Ligue des Champions, je suis forcément un peu déçue, même beaucoup. Face à Chelsea, même si on perd nos deux matchs, nous n’avons pas concédé de gros scores. Cette double confrontation montre tout de même qu'elles nous étaient supérieures. Malgré tout, ça laisse un goût amer car cette supériorité ne m'a pas parue évidente dans le jeu. Par contre, elles ont été beaucoup plus réalistes. Elles ont su profiter de nos erreurs pour marquer à chaque fois. Je pense qu'il y avait la place pour faire mieux. Il nous a manqué cette expérience de Ligue des Champions qui nous aurait permis de jouer certains coups différemment. On aurait été plus pointu sur certains détails qui nous ont coûté des points. De toute façon, pour moi c'est le match aller qui laisse le plus de regrets. En coupe d'Europe quand tu perds 0-2 à domicile c'est très compliqué d'aller chercher sa qualification à l’extérieur.

Un mot sur le match à Bordeaux ce week-end en championnat…
Bordeaux est une équipe qui a fait un bon recrutement à l’intersaison et aussi cet hiver avec notamment l’arrivée de Lindsey Thomas, qui a passé la 1ère partie de saison chez nous, et de Mylène Tarrieu (venue de Lyon) qui est une très bonne joueuse. Au match aller, les Girondines nous ont montré qu'elles ne lâchaient rien et ce sera le cas au retour, encore plus devant leur public. Pour nous, c'est un match important car une victoire nous permettrait de rester dans la course pour la qualification à la prochaine Ligue des Champions, donc, il faut absolument gagner. Ce sera un match difficile, c'est certain. À nous d'être vigilantes et de faire le nécessaire. Il faudra marquer le premier but le plus rapidement possible.

Cette semaine, le tirage au sort de la Coupe de France a désigné Lyon comme votre adversaire en demi-finale de Coupe de France…
Oui. De toute façon, arrivées en demi-finale ou en finale je savais fatalement qu’on croiserait la route de Lyon. Peut-être qu’en demi-finale, nous aurons moins de pression que sur une finale. On va tout donner pour se qualifier en tout cas.

Pour conclure, objectif 300 ou 400 matchs avec le MHSC  ?
(sourire) 221 matchs en plus de 10 ans, faites le calcul, il me faudra encore pas mal de temps pour atteindre les 400. Je suis sous contrat avec le club encore quelque temps, je vais tout donner pour faire le maximum de matchs et apporter le plus possible à l'équipe et les calculs passeront après. Atteindre de tels chiffres implique d'être régulière mais aussi d’être épargnée par les blessures et je touche du bois là-dessus. Plus le temps avance, plus il faut savoir gérer ta santé. On verra. Ce n'est pas le nombre de matchs qui compte mais le club. Je vais d'abord viser les 300 matchs et on verra ensuite.

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