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Ma Coupe du Monde à moi... Souleymane Camara

Suite de notre série sur la Coupe du monde. Aujourd'hui, Présentation du sénégal avec Souleymane Camara, qui avait atteint les quarts de finale de cette compéition en 2002. Il raconte cette aventure avec beaucoup d'émotion et de fierté

Souley, quand on te parle de la Coupe du Monde, quel est le premier souvenir qui te vient à l'esprit ?

2002, quand nous avons disputé la Coupe du Monde en Corée du Sud et au Japon avec l'équipe nationale.

Qu'est-ce qui rend cette compétition si particulière justement, toi qui l’a jouée ?
Avant de la jouer, pour moi, c'était une compétition comme les autres c'est-à-dire à l'image de ce que pouvait être la Ligue des Champions, les matchs de sélection, les coupes d'Afrique… Mais franchement, ce tournoi-là, il est vraiment particulier en effet. Quand tu es dedans c'est vraiment quelque chose de beau à vivre. Comme je l'ai dit d'ailleurs à Ellyes (Skhiri), je souhaite à tout footballeur de jouer cette compétition. Il faut bien profiter de ce type d'événement, c'est quelque chose d'extraordinaire. Non seulement tu côtoies de grands joueurs mais l'ambiance est également fantastique. C'est très difficile de trouver les mots pour dire à quel point c'est spécial et vraiment génial à vivre. En plus, on ne va pas se le cacher c'est un rêve d'enfant de jouer cette compétition. Tout footballeur rêve de la disputer et de défendre les couleurs de son pays. J'ai eu la chance de faire partie d'un groupe qui a réalisé un très beau parcours dans cette compétition et je ne l'oublierai jamais. Ça restera pour toujours gravé dans ma mémoire.

Pourrais-tu nous raconter ce fameux parcours de 2002 en Corée du Sud et au Japon justement ?
Nous avions eu la chance de disputer le match d’ouverture puisque nous étions opposés à la France qui, à l'époque, était tenante du titre. C'était un grand événement et une fierté pour nous. C'était le 31 mai je me souviens même de la date, un vendredi. Nous avions gagné 1-0. J'étais sur le banc et j'ai assisté à un bon match. L’ambiance après cette victoire, que ce soit au stade, dans le vestiaire mais aussi à l'hôtel et bien sûr au pays, était absolument fabuleuse. C'était extraordinaire pour nous de battre la France, d'autant plus qu'énormément de joueurs de l'équipe nationale évoluaient en Ligue 1 à cette époque-là. Ça représentait 80 ou 90 % de l'équipe… D'ailleurs, je me souviens que, même en France, on appelait le Sénégal l'équipe de France « bis ». Lors du deuxième match nous avions fait 1-1 contre le Danemark. J'ai eu la chance de rentrer en jeu à la mi-temps lors de cette partie. À ce moment-là, on perdait 1-0.  Nous avions réussi à égaliser grâce à un but de Salif Diao avec qui j'étais au centre de formation de l’AS Monaco sur une très belle action collective. Lors du dernier match de groupe, nous avions fait 3-3 contre l'Uruguay dans un match absolument fou. On avait réalisé une première période de très haut niveau mais à la fin on s'était un peu relâché et on prend un but juste avant la mi-temps. En seconde période on s'est encore plus relâché et les Uruguayens ont égalisé à la dernière minute. Heureusement, nous étions quasiment qualifiés puisque nous étions premiers de notre poule avec cinq points donc ce match nous permettait juste de savoir si on était 1er ou 2e du groupe et donc, qui on affrontait en huitième de finale. À ce stade de la compétition, nous avions rencontré la Suède. C'était quelque chose d'extraordinaire puisque personne ne nous attendait, tout le monde nous voyait perdant dès le 1er tour et nous avions un groupe solidaire qui était vraiment extraordinaire. On avait envie de porter le maillot du Sénégal le plus haut possible ; C'est ce qui nous a guidé tout au long de cette compétition et c'est ce que nous avons fait lors de cette Coupe du Monde. Contre la Suède, c'était un match serré, ils ont ouvert le score, on a égalisé par l'intermédiaire de mon homonyme Henri Camara qui a également marqué le but en or durant la prolongation. Et puis il y a eu le quart de finale contre la Turquie qui était également un match très difficile. Les Turcs avaient une très belle équipe mais qui était, je pense, à notre portée. Nous avons eu plusieurs occasions de but mais malheureusement, nous ne les avons pas concrétisées. On a poussé, poussé, il y avait 0-0 à l'entame de la prolongation et le but en or qui nous avait servi au tour précédent nous a été fatal cette fois-ci. D'un côté nous étions déçus, très déçus même, et de l'autre nous étions très fiers d'avoir représenté le Sénégal et l'Afrique à ce niveau-là.

Avec le recul, que dirais-tu de cette équipe sénégalaise à l'époque avec Diouf, Fadiga … ?
Je garderai l’image d'une équipe vraiment solidaire, et pas seulement sur le terrain. À cette époque, j'étais le plus jeune du groupe et j'ai vécu des choses extraordinaires. Avant d'être des joueurs c'était des hommes bien. Quand on avait des choses à se dire, on ne passait pas par l'entraîneur, on se le disait en face. Parfois le ton montait, parfois il y avait quelques coups qui volaient mais une fois que c'était fini, on se serrait la main et on repartait de l'avant. Il y avait un profond respect entre nous. On a vécu une superbe aventure ensemble dont on garde d'excellents souvenirs. J'ai aussi une pensée pour le coach Bruno Metsu qui est malheureusement décédé depuis. Il fait partie des meilleurs entraîneurs que j'ai eu. C’était quelqu'un qui nous laissait beaucoup de liberté, mais, quand il fallait être ferme, il l’était. Quand on venait en sélection, certains joueurs allaient en boîte, faisaient la fête et c'était parfois mal perçu au pays, il fallait donc le faire discrètement. Certains observateurs disaient d'ailleurs que Bruno nous laissait trop de liberté avant la compétition. Lui, il avait sa façon de faire. Selon les matchs, on se retrouvait à Dakar. Certains arrivaient le dimanche, d'autres le lundi et à chaque fois il nous disait « écoutez les gars, je vous laisse faire ce que vous voulez du lundi au mercredi, en dehors des entraînements vous pouvez aller voir la famille après manger par exemple, mais à partir de 23h, tout le monde est entré à l'hôtel. » Tout le monde avait adhéré, tout le monde respectait ça. Il y avait une grande solidarité entre nous ; c'était quelque chose de fort.

On imagine que tu vas suivre cette Coupe du Monde en Russie…
Évidemment et je pense que je serai le premier supporter du Sénégal !

C'est la première fois depuis cette fameuse aventure de 2002 que le Sénégal va disputer une Coupe du Monde. On imagine que c'est une grande joie et en même temps comment expliques-tu que le Sénégal ait été absent aussi longtemps de la Coupe du Monde ?
Après l'événement de 2002, malheureusement, je pense qu'il y a eu du relâchement au niveau des dirigeants et de tout le monde. On avait fait une belle campagne et derrière, il n'y a pas eu trop de suivi. Il n'y a pas que cette raison là, mais ça a joué.

Si tu devais présenter cette équipe du Sénégal version 2018, comment le ferais-tu ?
C'est une équipe qui possède de très bons joueurs sur le plan offensif, mais pas seulement sur cet aspect-là. Nous avons vu lors de notre beau parcours lors de la dernière coupe d'Afrique où nous avons malheureusement été battus en quart de finale par le Cameroun, que cette équipe avait vraiment un gros potentiel et que cette équipe était complète dans toutes les lignes. Après, il faut juste croire en nos chances, mais je pense que nous avons le potentiel pour faire quelque chose de bien dans cette compétition.

Quel est l’objectif ?
Dans un premier temps c’est de sortir des poules, après on verra.

Un mot sur le sélectionneur Aliou Cissé qui était ton capitaine en 2002 et qui a aussi joué au MHSC (2001-2002).
Aliou était un joueur de tempérament, il râlait beaucoup et quand il avait quelque chose à dire, il ne se gênait pas pour le dire. Quand j’étais jeune en sélection, il me parlait beaucoup. C’est un homme à poigne. Sur le terrain, il jouait n°6 (et latéral droit au MHSC) et nous disait souvent « Faites ce que vous voulez devant et nous, derrière, on fait le reste. » Par contre, si on déconnait devant, il nous rentrait dedans. Nous sommes toujours en contact aujourd’hui, on s’appelle de temps en temps, on s’envoie des messages régulièrement.

Tu n’as pas envie de revenir en sélection pour cette Coupe du Monde ?
On m’en a déjà parlé et bien sûr que cela fait envie. Je serai menteur si je disais que je n’avais pas envie de refaire la Coupe du Monde mais franchement, nous avons une belle équipe aujourd’hui et c’est bien de laisser la place aux personnes qui ont fait toute la campagne des éliminatoires. Il faut leur laisser vivre ça. Ils le méritent.

Dans votre groupe il y a la Pologne, la Colombie et le Japon. Que dirais-tu de ces équipes-là ?
C’est une poule très homogène mais nous, si on fait ce qu’il faut, on peut passer le cap de cette phase de groupe. Après, que ça soit la Colombie qui est vraiment une bonne équipe comme elle l’a montré contre l’équipe de France récemment, le Japon ou la Pologne, chaque équipe a un coup à jouer.

L’attente est forte au pays ?
Oui, c’est certain, comme lors de chaque campagne de l’équipe nationale que ce soit en Coupe d’Afrique ou lors de la Coupe du Monde. Au Sénégal, les gens aiment profondément le football, ils le vivent à fond et j’espère que nous ferons le même parcours qu’en 2002.

Ton meilleur souvenir avec la sélection ?
La CAN 2002. Nous avions perdu en finale mais c’était la première fois que le Sénégal réalisait un tel parcours. C’était une joie. Chaque fois que je retourne au pays, les gens m’en parlent encore et de cette génération et j’espère que la génération actuelle qui va faire cette Coupe du Monde réalisera aussi un très beau parcours.

Pour conclure, quel est la place de la sélection sénégalaise dans ton cœur ?
Je ne peux pas le décrire (sourire). Même en une heure, ce serait impossible de trouver les mots. C’est mon pays, le Sénégal c’est tout pour moi et je suis fier d’être Sénégalais.     

Sacré Lion de la Terranga

Souleymane Camara a disputé la Coupe du Monde 2002 et les CAN 2002 (défaite en finale contre le Cameroun), 2006 (défaite en demi-finale contre l’Egypte) et 2012 (éliminé au 1er tour) avec le Sénégal.

 

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