Suite de nos présentations des équipes de la Coupe du Monde via des joueurs ou joueuses du MHSC. Aujourd’hui, zoom sur l’Uruguay de Facundo Píriz
Facundo. Quand on évoque la Coupe du Monde, quel est le premier souvenir qui te vient à l’esprit ?
C’est une année spéciale parce que la Coupe du Monde c’est ce qui se fait de mieux, c’est ce que tout le monde attend. Une Coupe du Monde c’est se lever tôt et se coucher tard pour supporter son équipe nationale, remplir les vignettes sur les albums panini… Sportivement, le souvenir qui m’a le plus marqué c’était en 2002 lors du Mondial en Corée du Sud et au Japon lors de la rencontre Uruguay/Sénégal. En plus, ‘’Souley’’ Camara jouait pour le Sénégal, donc on en reparle souvent et on se chambre parce qu’il y avait 3-0 à la mi-temps pour le Sénégal ; le match était à 5h du matin en Uruguay, donc tout le monde est parti se coucher… Moi je suis resté regarder et l’Uruguay et le match s’est terminé sur le score de 3-3. Et puis, en 2002, c’est aussi le aussi le Mondial remporté par la super équipe du Brésil et ses 4 fantastiques devant : Rondo, Ronaldinho, Rivaldo et Kaka
Y-a-t-il un joueur, qui t’a particulièrement marqué lors d’un Mondial ?
Quand j’étais enfant, c’était Patrick Vieira qui m’impressionnait le plus. Aujourd’hui, à mon poste, la référence c’est Busquets à mon sens.
On imagine que tu vas suivre attentivement cette compétition…
Bien sûr ! La Coupe du Monde c’est pour tous les fans de football, c’est ce qui se fait de mieux avec les meilleurs joueurs du monde et c’est donc l’occasion de voir des bons matchs. Normalement, il y a 7h de décalage entre l’Uruguay et la Russie mais ça ne posera pas de problème pour voir les matchs, d’autant que nous sommes en vacances (sourire).
Tu connais bien la Russie pour y avoir joué avant de venir à Montpellier. Que dirais-tu de ce pays qui accueille le Mondial 2018 ?
La Russie est une grande puissance mondiale et un pays très riche culturellement. Les gens sont un peu plus fermés par rapport à la France où les gens sont plus sociables, plus ouverts mais c’est aussi compréhensible par rapport à leur histoire. Je garde en tête de super souvenirs là-bas. J’ai beaucoup apprécié mon aventure russe, sportivement et humainement.
Un mot sur la sélection russe
Le sélectionneur russe actuel Stanislav Tchertchessov est celui qui m’a fait venir en Russie, à Grozny. C’est un entraineur très fort, toujours dans la motivation, qui amène son groupe vers le haut et son arrivée est très positive pour la sélection. Cette équipe vit une période un peu plus compliquée actuellement, ils ont perdu pas mal de joueurs dont Kokhorine qui est un des meilleurs joueurs de l’équipe mais leur succès inaugural contre l’Arabie Saoudite a dû leur faire du bien. En plus, les Russes jouent à domicile donc il y aura toujours une fierté et un engouement décuplé autour de l’équipe. Une nouvelle génération émerge, avec beaucoup de jeunes, c’est leur première grosse expérience et c’est bien qu’ils puissent découvrir le haut niveau et progresser dans ce contexte-là.
Quelle est la place du football en Russie ?
Le football se développe, il grandit petit à petit. Ce n’est pas facile parce que, là-bas, ce n’est pas le sport numéro 1 et il doit cohabiter avec d’autres disciplines très populaires comme le basket, le volley… mais le foot prend de plus en plus d’importance. On voit de plus en plus de spectateurs dans les stades. Il a beaucoup d’enceintes récentes et de gros moyens économiques ce qui permet d’amener des joueurs de valeur et d’augmenter le niveau et l’attractivité du championnat.
Pour en revenir à ''ta'' sélection, comment décrirais-tu cette équipe uruguayenne ?
C’est une équipe très bien organisée, très forte défensivement surtout avec Godin et Gimenez qui évoluent ensemble à l’Atlético Madrid. Le coach, Oscar Tabarez, fait aussi un super travail. Il y a de bons jeunes dans cette sélection et surtout deux « monstres » en attaque : Suarez et Cavani qui sont capables de faire basculer un match, à tout moment.
L’attente est forte au pays ?
Oui. Les gens sont toujours derrière la sélection parce que c’est un pays de football. Il y a donc toujours beaucoup d’espoirs autour de la Celeste. Tout le monde sait que ça ne va pas être facile face aux meilleures nations que ce soit le Brésil, l’Argentine, l’Espagne, l’Allemagne où la France mais avec notre ferveur tout est possible. L’Uruguay est un pays qui vit et qui respire football. Les gens sont passionnés et tout le monde sera à fond derrière la sélection.
Quel regard portes-tu sur vos adversaires en phase de groupe : l’Egypte, la Russie et l’Arabie Saoudite ?
C’est un groupe qui parait ouvert pour l’Uruguay par rapport aux équipes mais nous sommes une équipe capable de battre les meilleurs mais aussi de se faire accrocher contre des adversaires à priori plus à notre portée. Pour preuve, lors du dernier Mondial au Brésil, nous étions dans le « groupe de la mort » avec l’Italie, l‘Angleterre et le Costa Rica et nous avions battu l’Italie et l’Angleterre avant de nous incliner face au Costa Rica. Il faudra donc rester vigilant.
Côtoies-tu certains joueurs de la sélection ?
J’ai joué avec certains en équipes de jeunes comme Cavani ou Godin. Quand je suis arrivé dans les équipes de jeunes du Nacional Montevideo, Suarez évoluait déjà en équipe première. J’ai joué avec Coates, qui a joué à Liverpool et qui évolue aujourd’hui au Sporting Lisbonne et en sélection. Globalement, on se connait tous plus ou moins car chacun est passé soit par le Nacional (mon ancien club), soit par le Penarol Montevideo qui sont les deux grands clubs du pays.
En France on connait bien Edinson Cavani…
Oui, c’est un très grand joueur, un monstre. Il a tout gagné avec Paris… Etre meilleur buteur de l’histoire d’un club comme celui-là, c’est très fort.
Quel est la place de la sélection dans son cœur ?
Comme tout Uruguayen, je supporterai toujours la sélection. L’Uruguay est un pays de football avec 2 grands clubs : Nacional et Penarol Montévidéo. J’ai eu la chance de jouer dans l’un des deux, le Nacional donc je suis très attaché à ce club-là, mais quoi qu’il arrive, quand la sélection joue, tout le monde se réunit derrière et ce sera encore le cas lors de cette Coupe du Monde. Comme tous les Uruguayens je serai à fond derrière cette sélection. A titre personnel, j’ai disputé les jeux panaméricains avec les moins de 20 ans puis les moins de 22 ans. J’étais dans le groupe élargi pour les Jeux Olympiques en 2012 où il y avait Cavani, Suarez mais je n’ai pas été retenu dans le groupe définitif pour les JO alors que j’avais été élu meilleur milieu de terrain du championnat. Ça a été un moment très difficile pour moi.
Tu espères un jour être appelé en sélection…
Oui. J’espère pouvoir gagner une place de titulaire au MHSC l’an prochain pour faire une bonne saison et pourquoi pas aller en sélection ensuite… mais cela passe par du travail, encore et toujours. La saison passée a été compliquée car je suis arrivé en cours d’exercice, je n’ai pas fait de préparation et j’ai été obligé d‘en refaire une ici avec le préparateur physique. J’ai aussi mis du temps à m’adapter parce que c’est un championnat différent de la Russie, j’ai eu pas mal de pépins physiques aussi mais j’espère que tout ça est derrière moi et que je pourrais m’installer sur la durée dans cette équipe avec l’idée d’aller en sélection dans un coin de ma tête car c’est un rêve pour moi de porter les couleurs de mon pays.
