Ancien joueur du MHSC, l’adjoint de Michel Der Zakarian a retrouvé le club montpelliérain à l’intersaison. A l’aube de croiser le FC Metz dont il a également porté le maillot, Franck Rizzetto revient sur son parcours et évoque sa nouvelle fonction avec passion.
Retour vers le futur pourrait être un bon titre pour résumer le retour à Montpellier de Franck Rizzetto, revenu cet été au MHSC en qualité d’entraîneur adjoint de Michel Der Zakarian. Il faut dire que le natif de Périgueux (46 ans) connait bien le Domaine de Grammont pour y avoir débarqué en pleine adolescence alors qu’il n’avait que 16 ans. « Après 6 années passées au TFC (de 8 à 14 ans), j’avais rejoint Toulouse Fontaines, se souvient Franck. A l’époque, j’ai eu l’opportunité de jouer deux fois contre le MHSC : une en Coupe Gambardella et l’autre contre la réserve puisque l’équipe première de Toulouse Fontaines évoluait alors en 3e division. C’est là que Jean-Louis Gasset m’a repéré. Du coup, j’ai fait un tournoi avec eux à Lyon Duchère et j’ai rejoint le MHSC. »
Après une première apparition en D1 en 1989-1990, puis une saison sans match dans l’élite, Franck Rizzetto a réalisé un exercice abouti en prêt à Alès (alors en D2) où il était le pendant côté gauche d’un certain Sabri Lamouchi, alors ailier droit du club cévenol. Suffisant pour convaincre le club pailladin de le faire signer pro. Mais ce n’est que 2 ans plus tard que ce fin milieu de terrain gaucher a réellement explosé au grand jour…. Car le nom de Franck Rizzetto est indéfectiblement lié à l’épopée de Coupe de France en 1994. Celle où le MHSC est allé jusqu’en finale de la Coupe de France (perdue 3-0 face à Auxerre au Parc des Princes) après avoir réussi les exploits d’aller gagner contre toute attente au Stade Vélodrome de Marseille en quart de finale (0-0 après prolongation, succès 4-3 aux tirs au but) puis 2-0 à Lens en demie. A l’époque déjà, le MHSC avait la couleur d’une équipe jeune encadrée par quelques anciens comme Thierry Laurey ou Michel Der Zakarian. Franck Rizzetto, lui, formait avec Bruno Carotti, Jean-Christophe Rouvière et Fabien Lefèvre, un milieu de terrain que toute la France du football courtisait. « Ce parcours en Coupe de France 1994 reste mon meilleur souvenir au club, se souvient Franck. On était une bande de potes, on s’entendait tous très bien, il n’y avait aucune animosité entre nous que l’on soit titulaire ou remplaçant. J’étais le plus vieux de cette génération mais à mon poste il y avait Asanovic, un super joueur, et j’ai été le dernier à gagner mes galons de titulaire, en janvier 1994. C’est aussi pour ça que cette épopée en Coupe de France m’a autant marquée. J’étais un peu dans l’euphorie à ce moment-là. »
La suite de sa carrière l’a mené à Metz (qu’il a rejoint durant l’été 1998), puis à Nîmes, Cannes et enfin Rodez où il a passé 8 ans (entre 2003 et 2011), comme joueur, entraîneur-joueur puis entraîneur, menant le club du CFA2 (actuel National 3) en National. « J’avais besoin de reprendre du plaisir sur le terrain. Je voulais jouer quel que soit le niveau et j’ai eu l’opportunité d’aller à Rodez en CFA2. Je connaissais le club l’engouement autour, ses infrastructures et j’ai pris beaucoup de plaisir là-bas, se souvient-il. J’y ai fini ma carrière de joueur puis attaqué celle d’entraîneur après le départ de Régis Brouard à Nîmes. Entraîner est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur. En arrivant à Rodez j’avais déjà mon DEF. Je savais que je voulais faire ce métier. Je voulais transmettre ce que j’avais appris. Tout ce que j’ai vécu au sein du club aveyronnais a été très enrichissant et formateur. Même s’il y a eu des moments difficiles, je me suis régalé. » Apprendre, un mot qui a toujours guidé Franck Rizzetto. « Je pense que personne n’a la science infuse. S’ouvrir aux autres, voir ce qui se passe ailleurs pour progresser pour prendre des idées et mettre des choses en place, il n’y a rien de plus enrichissant. »
En cela, son expérience à la tête de l’équipe réserve du PSG à son départ de Rodez l’a également comblé. « J’ai passé 2 superbes années où j’ai énormément appris, que ce soit avec les staffs d’Antoine Kombouaré ou de Carlo Ancelotti en terme de cohérence et la méthodologie de travail. Dès que je pouvais j’allais les voir travailler. » S’en sont suivies 3 années aux Herbiers puis une à Reims la saison passée en qualité d’adjoint de Michel Der Zakarian qu’il a ensuite suivi cet été au MHSC. Un passage de n°1 à n°2 que l’intéressé ne regrette pas du tout. « Michel était en fin de contrat, il cherchait un nouveau projet et un adjoint. Il me restait un an de contrat avec les Herbiers mais je souhaitais retrouver le monde pro donc je n’ai pas eu besoin de réfléchir très longtemps et je l’ai suivi à Reims l’an passé puis à Montpellier cette année, explique-t-il. De plus, le poste d’adjoint pour moi n’est vraiment pas réducteur. Certes je ne prends pas de décision et je ne me présente pas devant la presse mais sur le terrain, dans l’animation de mes séances d’entraînement c’est exactement la même chose. Que tu sois n°1 ou 2, quand tu dois animer un exercice, discuter avec un joueur, le rôle est le même. Pour moi, je fais vraiment le même métier sur le terrain et je prends beaucoup de plaisir. »
Au moment d’aborder le début de saison de l’équipe montpelliéraine, Franck Rizzetto est assez positif. « Pour l’instant, il me semble assez bon. Nous sommes partis sur une animation dans un schéma de jeu et très vite nous en avons mis un autre en place qui a donné beaucoup d’assurance sur le plan défensif. Maintenant, on aimerait performer un peu plus sur l’aspect offensif, ce n’est pas facile mais on y travaille au quotidien. Ce qui est sûr, c’est que nous avons plus de repères aujourd’hui qu’en début de saison. »
Prochaine étape samedi soir contre Metz. Un club que Franck Rizzetto connait bien pour en avoir porté les couleurs durant 2 saisons entre 1998 et 2000. « A l’époque, Metz était vice champion de France. Ils me suivaient depuis un ou 2 ans déjà et en plus le club s’apprêtait à disputer le tour préliminaire de la Ligue des champions (éliminé par les Finlandais du HJK Helsinki NDLR), se souvient l’entraîneur adjoint montpelliérain. Au final, j’ai passé 2 saisons là-bas. Sportivement je m’attendais à mieux, il ne faut pas se le cacher. J’ai beaucoup joué les 6 premiers mois et moins ensuite donc il y avait moins de plaisir mais je garde une très bonne image du FC Metz et de son président de l’époque Carlo Molinari, de ce qu’il représentait et ce qu’il véhiculait au sein du club. C’était vraiment un club très familial. Humainement, ça s’est très bien passé autant avec le groupe qu’en dehors. » Et le FC Metz d’aujourd’hui ? « Ils vivent une saison compliquée mais je m’attends tout de même à un match difficile ce soir, comme tous d’ailleurs. Mais comme à chaque match, on va y aller pour le gagner en s’appuyant sur ce qu’on sait bien faire. »
Une chose est sûre, retrouver le MHSC 19 ans après son départ ne laisse pas insensible cet enfant de La Paillade qui a dans le même temps retrouvé ses anciens équipiers Bruno Carotti, Philippe Delaye et Pascal Baills. « Retrouver tous ces anciens Pailladins me fait plaisir car s’ils sont là, cela montre qu’il y a de la compétence, conclut-il. Plus globalement, le club a très bien évolué. J’ai visité plusieurs clubs à l’étranger dans le cadre de mes diplômes et le MHSC n’a rien à envier aux plus grands, que ce soit chez les pros, chez les jeunes, ou au niveau administratif même si je n’ai pas encore tout visité… Mais malgré cette évolution, on sent toujours cet aspect familial. Il y a beaucoup de têtes connues ça facilite l’intégration. » Dans ce contexte qu’il connait bien, Franck Rizzetto va tout faire pour apporter sa patte, avec cette soif d’apprendre qui l’a toujours animé, sans bruit mais avec passion. Retour vers le futur, ça a parfois du bon.
