Michel Mézy : « Il faut se désinhiber ! » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Michel Mézy : « Il faut se désinhiber ! »

Michel Mézy, le conseiller du président Louis Nicollin, a soufflé ses 50 ans de présence dans le football en fin de saison dernière. L'occasion de parler avec lui d'une équipe de l'ASSE qu'il a affrontée à de multiple reprises et contre qui il a plus réussi que tous les autres avec le MHSC. Entretien.

Michel, vous les avez affrontés plus d'une fois ces Verts de Saint-Etienne en tant que joueur ou entraîneur...

Oui ! Ça fait un moment qu'on se croise régulièrement, depuis 1965/66... c'est bien. Je n'ai pas souvent gagné à Saint-Etienne mais les quelques fois où nous y avons gagné, que ce soit avec Nîmes ou avec Montpellier, cela a compté.

Geoffroy-Guichard représente quelque-chose de mythique et qui vous permet, si vous vous comportez comme des hommes, de vous transcender

Cela a t-il toujours été un adversaire prestigieux à affronter ?

Oui, parce qu'à partir de 1968 cela a coïncidé à la période où ils ont dominé le football français. Les Bosquier, les Herbin, les Revelli, les Bereta, Carnus dans les buts, Camerini... Enfin, beaucoup de grands joueurs que j'ai eu le plaisir d'affronter plusieurs fois. À Saint-Etienne, la plupart du temps on perdait mais quand ils venaient chez nous ils perdaient beaucoup aussi ! Ça c'était à Nîmes et à Montpellier il y a des dates marquantes car nous avions éliminé le grand Saint-Etienne en Coupe de France. Et pour vous dire que ce n'était pas un coup du hasard quand même, la saison suivante on retombe contre eux en quart de finale et nous avons perdu 1-0 et fait 1-1 au retour. Ce n'était pas passé loin. À part ça, ce sont des gens que j'aime beaucoup parce que ça respire le football. Il faut reconnaître qu'à Saint-Etienne il y a moins de distractions qu'ailleurs, mais c'est vrai que le stade de Geoffroy-Guichard représente quelque-chose de mythique et qui permet, si vous vous comportez comme des hommes, de vous transcender.

Vous êtes le seul Pailladin avoir réussi à y gagner deux fois en tant qu'entraîneur (Coupe 1990, championnat 1995) en plus de la qualification en Coupe de 1980 dont vous parliez comme joueur. C'est quoi la recette alors que cela a toujours été très dur pour le MHSC là-bas et que le club ne compte qu'une seule victoire au compteur dans le Chaudron en 20 matchs de championnat ?

Parce que je n'ai jamais eu peur ! Après je ne sais pas, je ne pense même plus à ça... Je ne me rappelle plus de tout. En 1990, ils se voyaient déjà en finale, ça je m'en rappelle. Et ils l'ont eu dans le baba ! Après c'est toujours difficile de gagner à l'extérieur, alors si en plus vous accentuez le fait que vous jouez chez Saint-Etienne, chez les Verts, le Chaudron et tout ça... alors là vous êtes sûr de ne pas gagner ! Par contre si vous dites « Saint-Etienne, on respecte pour ce qui a été fait et pour ce qui se fait, mais par contre il n'y a rien à craindre parce qu'il n'y a jamais eu un mort sur le terrain à cause du prestige de l'adversaire ou de la ferveur de son stade »... C'est la qualité qui prime avant tout et je pense par exemple qu'on a des forces et des chances pour s'imposer au stade Geoffroy-Guichard ce dimanche. Pour cela il faut se dés-in-h-iber !

Quelle était l'approche que vous pouviez avoir en tant que coach du Montpellier Hérault qui rend visite aux Verts ?

Il y a trois endroits comme ça qui sont des moments spéciaux dans une saison. C'est à Bastia où tu vas voir si ton équipe a de la moelle et si tes joueurs ont du répondant moral et physique. Quand je dis moral, je veux dire du courage. C'est aussi à Saint-Etienne car il y a le poids de l'histoire et parce que c'est assez impressionnant quand on ne connait, ils ont derrière eux le peuple vert comme on l'appelle. Et le troisième, c'est Paris où, là, il y a les yeux du monde qui sont rivés sur toi. Au Parc il ne faut pas confondre collectif et individualisme. Donc ce sont trois tests à travers lesquels tu vas pouvoir dire si ton équipe va tenir la route ou pas. Saint-Etienne, bravo pour ce qu'ils font, ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont été mais bon, Montpellier a fait beaucoup de choses aussi. Pour moi, se déplacer à Geoffroy-Guichard n'est pas un truc qui m'effraie, pas du tout.

Je suis persuadé qu'on sera au rendez-vous parce que Hantz et son staff feront ce qu'il faut [...] AU niveau état d'esprit, c'est le jour et la nuit avec la saison dernière

La victoire de 1995/96, l'unique dans l'histoire du MHSC chez Saint-Etienne en championnat, vous vous en souvenez ?

Qu'est-ce qu'on avait fait ? 2-0 ? Ah, non je ne me rappelais plus trop. Ce qui m'a surtout marqué c'est la qualification contre les "grands" Verts, Platini, Rocheteau, Rep et compagnie. C'est aussi la demi-finale de Coupe de France de 1990 quand ils pensaient tous là-bas qu'ils y étaient... Sinon, l'autre match qui me reste c'est la défaite 5-4 de la saison 1999/2000. Celle-là, elle m'a triplement marqué. Chaque fois que je croise l'arbitre de cette rencontre je lui répète qu'il nous a enflés ce jour-là ! Car quand on mène 2-0 chez eux, Delaye s'en va tout seul et il siffle un hors-jeu imaginaire... Derrière ça on en prend quatre de rang mais on réussi à revenir à 4-4. Et à la fin Decroix la donne aux Verts, Riou fait une erreur aussi... Pfff, donc celle-là elle m'est vraiment restée en travers de la gorge car si on avait battu Saint-Etienne ce jour-là on se serait certainement maintenus en Ligue 1. On est finalement descendus mais on est remonté de suite la saison d'après. On avait le pain, le couteau et le beurre ... et puis de notre faute, cela frisait même la faute professionnelle ! Car c'était un match qu'on devait gagner facilement, mais bon c'est comme ça, c'est le football. Malgré tout on avait montré qu'on avait peur de rien, c'était le point positif à retenir. Alors Saint-Etienne, oui … mais Montpellier, oui ! Et demain je suis persuadé que l'on sera au rendez-vous parce que Hantz et son staff feront ce qu'il faut.

Que vous inspire d'une manière générale la nouvelle saison du MHSC ? Le mercato n'est pas encore fini...

À mon avis il faut quand même attendre la fin de ce mercato et je vous le dirai après. Je pense que, déjà, au niveau état d'esprit, c'est le jour et la nuit avec la saison dernière. Du point de vue de la collectivité, c'est à 80% différent parce que les gens s'aident les uns les autres. Et puis je pense qu'on a un entraîneur qui adhère totalement aux valeurs du club et qui peut, je l'espère, continuer un bout de chemin avec le Montpellier Hérault Sport Club.

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