L’internationale espagnole a retrouvé ses coéquipières du MHSC après avoir affronté certaines d’entre elles avec la sélection ibérique la semaine passée lors du match france - espagne. avant la réception de bordeaux ce dimanche à grammont (14h30), elle revient sue cette aventure, tout en évoquant son adaptation au foot français ainsi que ses ambitions en club.
Est-ce que tu as taclé tes coéquipières à l’entraînement cette semaine en pensant que tu jouais encore contre elles après les avoir affrontées en sélection ?
Non, à la base ce n'est pas trop mon jeu en plus. Je ne tacle pas trop (rires). Plus sérieusement, cela m’a fait bizarre de jouer contre la France. C'est ma deuxième année dans ce pays, j'ai retrouvé mes coéquipières en club avec qui je joue au quotidien donc c'était forcément particulier. Après le match, on a pu se retrouver et en discuter, c’était très sympa. On s’est d'ailleurs échauffées ensemble avant de rentrer en jeu (sourire).
Quel regard portes-tu sur ce match amical France – Espagne ?
La France est une équipe très forte. Elle fait partie des meilleures nations du monde. L'Espagne en est encore loin. Nous n'avons perdu que 1-0 mais le score aurait pu être plus lourd vu le nombre d'occasions des Françaises. Cela dit, nous avons bien résisté. Je suis très contente de l'équipe. Ce match s'inscrit dans notre démarche de préparation. Le plus important pour nous, c'est de bien se préparer, de travailler et d'arriver le mieux possible à l'Euro qui se déroule cet été aux Pays-Bas.
Parle-nous de cette équipe espagnole…
Depuis l'année dernière l'équipe nationale espagnole a connu beaucoup de changements. Ce match nous a permis de voir que nous nous étions améliorées même si beaucoup de travail reste à accomplir.
Quel est ton rôle dans cette équipe ?
Je ne peux pas dire que je suis une cadre car je suis encore très jeune (22 ans). Je fais d’ailleurs partie des plus jeunes joueuses de cette équipe et je dois encore beaucoup travailler pour m’améliorer. La star chez nous c’est Véro Boquete (PSG), c'est un peu comme Linda Sembrant ou Vitorino Hlton ici. Véro est une très bonne joueuse qui a beaucoup d'intelligence dans le jeu. C'est notre capitaine. Quand quelque chose ne va pas, elle n’hésite pas à nous dire quoi faire et à modifier les choses pour que cela aille mieux pour le bien de l'équipe. Il y a aussi Irene Paredes (également joueuse du PSG, NDLR) qui est, pour moi, la meilleure défenseur de notre pays. C'est une jeune joueuse mais qui est très forte et a beaucoup de potentiel. Je leur ai donné rendez-vous pour MHSC-PSG en janvier (rires). Ce sera un très gros match et je serai très heureuse de les retrouver
Qu’est-ce qui différencie pour toi le foot français du foot espagnol ?
On en parlait avec Vero et Irene… Le football français est très physique par rapport au football espagnol. Le plus dur, ce n'est pas le fait de courir, c'est l'impact. Quand je suis arrivée ici, j’ai été surprise de voir que même les jeunes joueuses te rentrent dedans. Certaines joueuses françaises sont vraiment très athlétiques et c'est extrêmement surprenant. Il y a aussi beaucoup de pressing. Il faut presque savoir avant que tu reçoives le ballon où tu vas le donner et dès que tu l’as, tu n'as pas le temps de lever la tête et de réfléchir, il faut que tu joues immédiatement. En France tu es obligée de jouer plus vite. L’autre chose qui change, c’est que le championnat espagnol n'est pas professionnel ; peu d'équipes ont des moyens. J’espère que ce sera le cas dans 2 ou 3 ans.
Qu’est-ce qui t’a le plus surprise en arrivant ici ?
La différence d’impact physique, ce besoin constant de disputer des duels. J’ai été également surprise de la différence de niveau entre Lyon et le reste du championnat. Je pensais que le championnat français était plus homogène que ça.
En quoi as-tu progressé ?
Je pense que je me suis beaucoup améliorée physiquement, en terme d'agressivité aussi. Je me souviens que quand je suis arrivée ici, je n'arrivais pas à disputer un ballon de la tête, même avec une joueuse qui était plus petite que moi. Maintenant, j’y arrive mieux. Maintenant, il est certain que je dois encore m'améliorer dans beaucoup de domaines et je vais tout faire pour.
Quel regard portes-tu sur le début de saison de l’équipe ?
Je pense que notre début de saison est assez positif. Sur le plan personnel, j'ai été ralentie par une blessure à la cheville, ce qui m'a éloignée des terrains pendant un mois. Aujourd'hui je me sens bien et je suis prête à aborder la suite du championnat. Collectivement je pense que nous avons une très bonne équipe cette année. Au milieu de terrain, nous sommes très fortes dans toutes les configurations possibles, que ce soit avec Sandie (Toletti), Anouk (Dekker), Clarisse (Le Bihan) ou moi. On s’entend bien et il y a une vraie complémentarité. Sur un plan plus global d’ailleurs, nous sommes plus une équipe, il y a plus de communication, beaucoup de confiance et c'est très positif. On va régulièrement manger ensemble et cette solidarité nous permet d'être encore plus fortes pour atteindre nos objectifs.
Quels sont ces objectifs justement ?
L'objectif est identique chaque année, c'est de gagner des choses collectivement et je suis persuadée que cette équipe a le niveau pour faire un bon parcours, que ce soit en championnat où nous allons tout faire pour nous qualifier pour la prochaine Ligue des champions mais aussi en coupe de France. Ce sera difficile pour la Ligue des champions car Lyon et Paris sont de très grosses équipes mais je suis convaincue que nous pouvons le faire. A titre personnel, je veux simplement jouer le plus de matchs possible et essayer d'apporter un plus à l'équipe. Le plus important pour moi c'est l'équipe.
Un mot sur Bordeaux, votre adversaire du jour ?
C’est une équipe que je connais peu puisqu'elles sont promues. Ce que je sais, c’est qu’elles ont joué contre Paris il y a 15 jours. J’en ai discuté avec Irène et Vero. Elles m'ont dit que malgré l'ampleur du score et le fait qu'elles soient en difficulté au classement, c’était une équipe difficile à jouer. Ce sera un match compliqué.
Un mot sur l’Euro aux Pays-Bas qui se profile cet été…
L'Euro est un très gros objectif pour moi. J'étais dans la liste lors de la dernière édition en Suède il y a 4 ans mais, malheureusement je n'ai pas joué. Du coup mon objectif est d'arriver à cet Euro dans les meilleures conditions possibles pour faire une grosse compétition dont la France sera une des favorites. J’ai d’ailleurs donné rendez-vous à mes coéquipières du MHSC (rires)
On te sent bien ici à Montpellier…
Oui, c’est le cas. Comme je le disais précédemment, le football féminin espagnol n’est pas professionnel et c’est vraiment très agréable quand on arrive ici de pouvoir bénéficier de telles conditions d’entraînement, du médical… Montpellier est aussi une ville très agréable avec le soleil, la mer. J'ai trouvé un bel équilibre ici et j'adore cette ville.
