Le 3 décembre dernier, les Montpelliéraines Marion Romanelli, Sakina Karchaoui, Marie-Charlotte Léger et Valérie Gauvin, remportaient la médaille d’argent en échouant de justesse en finale de la Coupe du Monde U20 en Papouasie-Nouvelle Guinée face à la Corée du Nord. Pour leur premier match à domicile depuis leur retour (15h face à Albi à Grammont en match en retard de la 7e journée), elles ont accepté de revenir sur ce parcours magnifique qui a fait la fierté de l’ensemble du club. Deuxième partie : la demi-finale et la finale.
LA DEMI-FINALE FACE AU JAPON vuE par marion romanelli
Le match (victoire 2-1) « Ce match contre le Japon est la preuve de la force du collectif. En première mi-temps nous n’étions pas organisées et nous nous sommes faites « baladées ». En seconde période, nous avons rectifié certaines choses et les Japonaises ne parvenaient plus à se trouver comme elles le faisaient lors des 45 premières minutes. Cela nous a mises en confiance. A la fin du temps réglementaire nous étions convaincues que nous pouvions aller chercher le ticket pour la finale. Malgré la fatigue, toute l’équipe a continué de faire les efforts ensemble pour ne pas prendre de but et essayer d’en mettre au moins un et nous y sommes parvenues. Sur le premier but, Delphine Cascarino s’écarte, je fixe l’adversaire pour la décaler, à son tour elle va fixer l’axe, ce qui me permet de passer dans son dos pour dédoubler. Elle me met un super ballon et après avoir vu Clara Matéo dans l’axe, je fais un centre en sa direction qu’elle parvient à convertir en but de la tête. Concernant mon centre, je peux dire que les spécifiques en club ont payé ! (sourire) »
Son retour sur la compétition : « Cette aventure en Papouasie a été incroyable tant sur le plan sportif qu’humain. Sportivement, le fait de jouer différentes nations est forcément enrichissant. Certaines nations ont un jeu orienté sur le physique (USA, Ghana, Allemagne) et d’autres sur la technique et la tactique (Japon, Corée du Nord). Il faut alors réussir à s’adapter tout en gardant notre propre fond de jeu. Il a aussi fallu gérer la chaleur et l’accumulation de la fatigue en enchaînant les matchs. Et enfin ce que je retiens le plus de cette aventure au niveau sportif c’est la force que peut avoir le collectif. Lors du match contre le Ghana nous n’étions pas ensemble dans le jeu et ça a failli nous coûter la qualification en quarts. Alors qu’en seconde mi-temps contre le Japon, nous avons fait preuve d’une grande solidarité notamment défensivement, ce qui nous a permis d’empêcher les japonaises d’exposer leur jeu comme elles l’avaient fait en première mi-temps. Et nous avons ainsi réussi, ensemble, à vaincre une des plus grandes nations du foot féminin. En dehors du sportif, nous avons reçu à mon sens une bonne leçon de vie. Nous avons découvert une autre culture, un autre mode de vie et surtout une autre qualité de vie. Le pays est très pauvre. Nous avons visité une île sur laquelle les habitants vivaient de leurs propres ressources et ça semblait suffisant, les habitants semblaient heureux ainsi. Et je suis presque sure qu’ils l’étaient car, d’après moi, il suffit d’être satisfait du nécessaire pour être heureux. En ville, malgré la pauvreté, il en fallait peu pour voir le visage des habitants s’illuminer. Un regard, un sourire, rien qu’une attention suffisait. Je pense même qu’il faudrait organiser des événements comme ça plus souvent dans ce genre de lieux pour ainsi donner de la joie et faire vivre le pays comme il n’en n’a pas l’habitude. »
LA FINALE FACE à la corée du nord vue par valérie gauvin
Le match (défaite 3-1) : « Ce n’est pas la première finale que je jouais donc je savais comment aborder le match. Après, il y avait une certaine tension dans l’équipe. Une finale de Coupe du Monde ce n’est pas rien. On a réussi à bien se mettre dedans. On est un peu dominé en début de partie mais on ouvre le score assez rapidement. C’était top pour nous. Malheureusement, nous avons pris un but assez vite derrière, en contre-attaque en plus, ce qui je pense nous a mis un petit doute. A la mi-temps En deuxième mi-temps, nous avons essayé de faire du mieux possible mais je pense que physiquement on était un cran en dessous de nos adversaires ; nous avons fait des erreurs individuelles et encaissé deux nouveaux buts. On n’a pas été assez dures dans les duels et je pense que c’est ce qui nous coûte le 2e but. Quand je suis entrée en jeu, j’ai simplement tout donné jusqu’à la fin pour essayer de revenir au score même si c’était compliqué. J’ai donné le meilleur de moi-même malheureusement ça n’a pas suffi. On est forcément déçu du résultat car on a battu de grosses équipes pour arriver jusque-là et on perd en finale, pas spécialement parce qu’elles étaient plus fortes que nous, mais parce qu’on a manqué de fraîcheur. On n’est pas parvenu à faire ce qu’on arrivait à faire dans les autres matchs. C’est ce qui est frustrant. »
Son bilan de la compétition. « Le bilan est très positif c’est une grosse expérience pour nous sachant qu’en plus c’est la première et la dernière Coupe du Monde de notre catégorie, à part si nous avons la chance d’en disputer une avec l’équipe de France A dans quelques années. C’était une superbe aventure aussi car tout ce qu’on a pu vivre en parallèle de la compétition en Papouasie-Nouvelle-Guinée était fabuleux. C’est un pays très pauvre mais les gens ont été extrêmement accueillants. Ils étaient toujours là à nous sourire et la ferveur populaire autour de cette compétition faisait plaisir à voir. Ça a aussi permis de faire connaître leur environnement et leur pays, ce qui est très positif. Nous avons notamment visité un village où ils ont chanté et dansé pour nous c’étaient très émouvant. C’est là que l’on voit que ce genre de compétition dépasse le cadre du foot. »
