Auteure d’une saison pleine, la jeune latérale gauche internationale (21 ans) évoque sa progression, ses ambitions et celles de son club dans une interview sincère et pleine de vie…
Tu es née à Salon de Provence, on imagine que jouer face à l’OM est particulier pour toi…
C’est certain. Quand on est née et qu’on a grandi dans la région, jouer contre l’OM, c’est toujours spécial. Petite, je suivais beaucoup l’équipe masculine du club phocéen. Je les regarde toujours d’ailleurs mais moins qu’avant car cela fait très longtemps que je suis ici à Montpellier. Ça créé forcément des liens. Je suis très attachée au MHSC.
C’est la 3e fois que vous vous rencontrez cette saison. Quel regard portes-tu sur vos 2 premières confrontations ?
Lors du match aller en championnat (victoire 5-0 mi-octobre), cette équipe de l’OM, en tant que promue en D1, se mettait en place ; on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On avait finalement bien géré le match face à une équipe olympienne qui ne se connaissait pas encore très bien car il y a eu beaucoup de recrues à l’intersaison. Lors de notre 2e déplacement là-bas en coupe en janvier (victoire 2-1 dans les dernières secondes), ça n’avait vraiment rien à voir. On a senti une équipe plus rôdée, plus solide aussi et qui n’a rien lâché. A mon avis, aujourd’hui, ce sera un match du même style. On va devoir faire un match de qualité pour s’imposer. L’OM est une équipe difficile à jouer avec une ossature de joueuses qui ont une grande expérience de la D1. Les Olympiennes sont sur une belle série actuellement (9 victoires sur les 10 derniers matchs de championnat), ce qui a dû leur permettre de faire le plein de confiance. A nous de rester vigilantes, mais si on joue comme on sait faire, avec nos qualités, on doit pouvoir s’imposer.
à jouer et on fera les comptes à la fin
Quel regard portes-tu sur ta saison personnelle ?
Je vis de belles choses, que ce soit en club mais aussi en sélection. La Coupe du Monde U20 était une expérience inoubliable. Même si j’ai pris un gros choc à la tête en demi-finale contre le Japon (qui l’a d’ailleurs privée de la finale perdue contre la Corée du Nord NDLR), je garde d’excellents souvenirs de cette compétition et je n’ai rien oublié, croyez-moi (sourire). Je souhaite d’ailleurs à toutes les futures générations de disputer cette compétition. C’est vraiment une expérience à vivre. D’autre part, le fait d’être appelée régulièrement en équipe de France A est également une satisfaction, mais rien n’est acquis encore, il faut toujours travailler et ne rien lâcher. Côté club, le fait d’être en course pour la 2e place qualificative à la prochaine Ligue des Champions est une super motivation. Pour toutes ces raisons, je vis une très belle saison. J’apprécie vraiment de jouer régulièrement avec mon club formateur. C’était compliqué au départ de faire sa place mais j’y suis parvenue. C’était mon objectif au départ et j’espère continuer dans cette voie… Mais pour cela, je le répète, je dois continuer à travailler et ne rien lâcher.
En quoi as-tu progressé ?
Je pense d’abord à mon placement. Au début, comme je ne suis pas arrière gauche de formation, j’étais un peu emportée par l’attaque ; aujourd’hui, j’essaie un peu plus de « rester à ma place » et d’être vigilante sur mon positionnement. Désormais, je dois poursuivre ma progression en essayant notamment de lâcher peut-être un peu plus vite le ballon... Parfois, le ballon c’est mon bijou… et le garder, mon pêché mignon (sourire).
La victoire de l’OM contre le PSG il y a 15 jours permet au MHSC de revenir dans la course à la 2e place qualificative à la prochaine Ligue des Champions, voilà qui pimente la fin de saison…
Oui bien sûr. Ce serait un rêve pour nous toutes de jouer cette compétition. Ce serait un aboutissement pour le coach Jean-Louis Saez vu tout ce qu’il a mis en place depuis son arrivée et tout le travail que nous avons fait ensemble. Ce serait un belle récompense pour le club dans son ensemble d’ailleurs vu les efforts qui sont faits pour la section féminine, mais c’est trop tôt pour y penser. Chaque chose en son temps. Donnons tout pour gagner les matchs qui nous restent et on fera les comptes à la fin.
Un mot sur la victoire à Albi la semaine passée (victoire 1-0)…
C’était un match compliqué. Les écarts se réduisent et il n’y a plus de petites équipes dans ce championnat. Ce match face à Albi qui lutte pour son maintien en est la preuve. Tous les matchs sont difficiles. Heureusement, on a pris ces 3 points précieux grâce à ce penalty de Janice Cayman. Elle les tire bien à l’entraînement alors, elle a eu bien raison de le tirer en match (sourire)
Quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour la fin de saison ?
Aller au plus haut avec le Montpellier Hérault, tout simplement ! Après, à l’échelle internationale, ce serait d’être appelée en équipe de France pour disputer l’Euro qui se déroulera cet été aux Pays-Bas.
Justement, tu viens d’être appelée en équipe de France pour le match amical aux Pays-Bas du 7 avril prochain à Utrecht…
Oui. Même si cela fait plusieurs fois maintenant, ce n’est pas le genre de chose à laquelle tu t’habitues. Être appellée, c’est toujours la même joie et la même fierté ; le même plaisir d’y aller… et je vais tout faire pour y rester. Pour ce faire, à moi de continuer à travailler et de faire de belles prestations avec le MHSC.
Depuis l’été dernier, faire les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde U20 et l’Euro dans la foulée ce serait le top…
Oh oui ! C’est pour ce genre d’échéances que l’on joue au foot ! Ces compétitions apportent beaucoup d’expérience, elles rendent plus mature. Si je pouvais faire toutes les compétitions du monde, je les ferai (sourire).
Tant pis pour les vacances alors !
Alors ça, oui ! Sans souci ! (rires)
