L’entraîneur adjoint du MHSC revient sur le match nul obtenu samedi à Lorient et évoque la venue de l’OM dont il a porté les couleurs au début des années 1990. ce vendredi soir (20h45), le club phocéen nous rend en effet visite pour le compte de la 12ème journée de Ligue 1. Entretien.
Pascal, la réception de l’OM, quel que soit le contexte, est-ce toujours un match un peu particulier à La Mosson ?
Complètement. C’est particulier parce qu’on peut considérer que c’est un petit derby. Et puis Marseille, ça fait toujours rêver les gens, donc c’est bien de les accueillir, en espérant qu’on fasse un bon match et surtout qu’il y ait la victoire au bout.
Cette rencontre aurait été un peu plus « compliquée » à préparer s’il n’y avait pas eu ce point positif ramené de Lorient samedi dernier ? Ca a dû faire du bien à tout le monde on imagine, staff compris.
Oui cela a fait du bien … Maintenant c’est un autre match qui se profile à l’horizon, d’autres joueurs. Il a rapidement fallu être concentrés sur Marseille qui a des joueurs d’un autre profil. Mais c’est surtout de notre côté qu’il faut arriver à hausser notre niveau de jeu. Et si on peut éviter de prendre des buts, ça aide pour gagner des matchs.
Malgré tous les points positifs qu’on a pu trouver sur la rencontre de Lorient, il y a toujours ces buts de concédés, c’est pour cela que tu y fais référence ?
Et oui ! Parce que c’est récurrent depuis le début de saison. Sans parler du match de Lorient car lors de cette rencontre l’investissement a été total et tous les garçons ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Mais bon, depuis le début de saison on a pris 25 buts, c’est énorme ! Il faut arriver à faire des matchs où, même si on n’attaque pas à 6 ou 5, il faut avant tout préserver le but. Ensuite, des buts, avec les joueurs qu’on a au milieu et offensivement, on en marquera. Sur coup de pied arrêté, dans le jeu … mais il faut qu’on soit solides défensivement.
En tant que joueurs ou dans un staff, avais-tu déjà vécu le genre de situation que vous avez vécue lors du déplacement à Lorient ?
Jamais. Le matin, pour partir à l’aéroport, il nous manque cinq joueurs, tout doit être un peu fait dans la précipitation ou plutôt être décidé rapidement. Mais on a quand même bien géré la situation, sans s’affoler, sans rapidement montrer de signe d’énervement. Il y avait au contraire de la sérénité. C’est bien car cela prouve aussi que Montpellier c’est un groupe d’une vingtaine de joueurs, que ce n’est pas uniquement onze éléments. Tout le monde a eu du temps de jeu et s’est bien comporté.
Avant le coup d’envoi, les plus fervents des supporters affirmaient que c’était dans ces moments-là qu’on retrouvait généralement la vraie Paillade. En étant le plus optimiste possible, on avait un peu de mal à y croire… Est-ce fondateur pour un groupe ce genre de scénario et de déplacement ?
Oui, c’est fondateur. Il y a eu aussi le match à Laval quelques jours plus tôt. On sortait d’une grosse claque à Monaco où pendant une heure on est pas mal avant d’exploser lors de la dernière demi-heure. Depuis le début de saison on a un groupe qui travaille, qui est à l’écoute mais après, il faut prendre des points et gagner des matchs quand on peut les prendre et quand on doit les gagner. Sur le nul de Nice à la maison, je pense qu’on perd des points, à Dijon aussi… Au niveau de l’investissement, les garçons sont biens, le groupe vit bien, il y a une bonne ambiance… mais voilà, il y a ces quelques matchs où on doit tenir la victoire et on ne l’a pas fait.
C’est ça le plus frustrant ? Se dire que ça bosse bien mais et qu’il manque juste ces quelques points en plus qui changeraient pas mal de choses.
Exactement. Mais bon, il reste beaucoup de matchs et dès vendredi on va s’employer à gagner plus souvent. On fait pas mal de nuls mais il faut gagner plus souvent. Il faut vraiment arriver à transformer ces nuls en victoires.
Avec quel regard extérieur, toujours intéressé peut-être en tant qu’ancien joueur de l’OM, as-tu perçu tous les changements et chambardements qui ont accompagné le début de saison des Marseillais ?
Ce n’est pas rien. Tout le monde le sait il y a eu un changement de président, de propriétaire, de directeur sportif, d’entraîneur… C’est un club qui est en train de se restructurer et ça va leur prendre un petit peu de temps. Ils sont au début d’une nouvelle aventure.
Tu avais connu l’ère d’avant celle qui vient de se terminer, les dernières années Tapie avant l’arrivée de Robert-Louis Dreyfus. Ton sentiment, c’est que cela avait peut-être besoin d’un peu de changement aujourd’hui, d’un coup de boost un peu comme Bielsa avait pu l’être ?
C’est vrai que Bielsa avait amené de la rigueur et de la folie. Mais avant lui, avec Deschamps ils avaient été champions, ils ont gagné des Coupes de la Ligue et ils avaient quand même gagné des choses. Après c’est vrai que cela faisait vingt ans je crois que la famille Dreyffus avait le club… Désormais ils repartent sur d’autres projets. L’avenir dira si c’est ce dont ils avaient besoin ou pas.
D’un point de vue personnel, ton ami Franck Passi, avec qui tu avais été jeune joueur à la Paillade au milieu des années 1980, était l’entraîneur de l’équipe jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe de direction. Cela t’a fait quelque-chose de voir qu’ils ne continuaient pas avec lui sur le banc ?
Forcément mais dès l’instant où il y a eu changement de propriétaire, le nouveau veut aller très, très vite. Si le changement de coach n’avait pas eu lieu maintenant je pense qu’il aurait eu lieu au mercato d’hiver. C’est dommage car en voyant les résultats de Franck et surtout ses matchs comme celui à Nice où il le perd à la fin alors que les joueurs doivent le gagner… Ensuite il a eu quelques résultats en sa défaveur et le changement de propriétaire a fait qu’ils ont tout restructuré.
Cet OM en reconstruction est-il difficile à cerner quand on prépare un match comme celui de vendredi ? Même s’ils ont une base de joueurs sur qui ils s’appuient d’un week-end sur l’autre…
Oui, il y a une base qui est reconduite. Après, c’est l’arrivée de Garcia qui change un petit peu la donne. Il y a eu le match de dimanche à étudier face à Bordeaux et celui à Clermont en Coupe. Paris, c’était un peu différent car ils ont joué à cinq derrière car ils avaient besoin de se rassurer un peu. Après, il y a le Garcia de Lille qu’on a côtoyé durant de nombreuses saisons et qu’on connaît tous. Je pense qu’il voudra peut être les amener comme il faisait évoluer son équipe à Lille. On sait à quoi s’en tenir.
En conclusion, quel Montpellier-Marseille à La Mosson ressortirais-tu directement de la boite à souvenirs quand on évoque les confrontations passées entre les deux clubs ?
Certainement l’année où on gagne 4-0 lors de notre première saison de L1 après la remontée de 1987. Ca serait celui-là pour l’ampleur du score, car Marseille avait une grosse équipe, pour l’enjeu et aussi la victoire qui nous permet de finir européens devant eux. L’année d’après on gagne 1-0 et c’est moi qui marque, j’aurais pu choisir celui-là, mais comme meilleur souvenir ça restera ce 4-0. Nenad Stojkovic, notre défenseur Yougoslave, avait fait pleurer Jean-Pierre Papin, oui, c’est ce match-là.
